Wes Craven (1939-2015)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Gounou
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Re: Wes Craven

Message par Gounou »

G.T.O a écrit :
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Révision en dvd qui confirme à mes yeux que ce "Serpent and the rainbow" est l'un des meilleurs Wes Craven, film ambitieux, sérieux, dépaysant et bien joué. Une plongée aussi documentaire qu'onirique, politique et angoissante dans le monde des croyances et du contrôle des âmes...à (re)découvrir :)

Souvenir d'un film à l'atmosphère particulièrement réussie, prenant, mystérieux et angoissant. Seule la fin à la Dragon Ball Z faisait un peu tâche...
Ce qui m'a le plus marqué dans ce film, c'est une scène de cul qui m'avait paru franchement toride... :shock:
Mais bon, j'étais jeune et je découvrais mon corps, ceci explique peut-être cela :mrgreen:
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G.T.O
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Re: Wes Craven

Message par G.T.O »

Gounou a écrit :
G.T.O a écrit :

Souvenir d'un film à l'atmosphère particulièrement réussie, prenant, mystérieux et angoissant. Seule la fin à la Dragon Ball Z faisait un peu tâche...
Ce qui m'a le plus marqué dans ce film, c'est une scène de cul qui m'avait paru franchement toride... :shock:
Mais bon, j'étais jeune et je découvrais mon corps, ceci explique peut-être cela :mrgreen:
Je ne me souviens plus de ladite scène. Quant au reste, je te laisse, malheureusement, seul. D'autres films et fantasmes m'ont accompagné jeune. Pas celui-ci. :mrgreen:
Gounou
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Re: Wes Craven

Message par Gounou »

Manhunter saura valider mon souvenir... ou au contraire valider que ma libido juvénile me jouait des tours :P
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mannhunter
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Re: Wes Craven

Message par mannhunter »

Scène torride assez brève oui et je confirme aussi hélas pour le final un peu dragon ballesque...
jay
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Re: Wes Craven

Message par jay »

Pas un fan des films d'horreur en général, mais je me souviendrai éternellement de la nuit qui a suivi la vision de son premier Freddy. Et le plaisir devant Scream quelques années plus tard. Toutes mes pensées vont à Wes Craven, où qu'il soit.
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Re: Wes Craven

Message par mannhunter »

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Thaddeus
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Thaddeus »

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La dernière maison sur la gauche
Budget dérisoire, trame rachitique, filmage cru, grain volontairement disgracieux, approche neutre et frontale d’un fait divers crapoteux (deux jeunes filles se font humilier, violer et assassiner par une bande de dégénérés)… Dépouillée de tout attrait cathartique, de toute séduction ambigüe, la violence est ici dépeinte sans suspense et avec un réalisme écœurant, dans un jeu de bascule et de circulation pulsionnelles qui renvoie dos à dos la cruauté gratuite du Mal absolu et le défouloir de parents vengeurs, tour à tour bourreaux et victimes, assiégeurs et assiégés. Les intermèdes cocasses avec les flics, les ballades et le folklore seventies, la nature comme cadre de l’atrocité la plus ignoble ajoutent à l’effroi et au malaise dispensé par ce film particulièrement éprouvant, qui laisse l’estomac au bord des lèvres. 4/6

La colline a des yeux
En signant ce survival cousin de Massacre à la Tronçonneuse, le réalisateur confirme sa volonté de s’imposer comme le sorcier d’un cinéma d’épouvante brut, archiréaliste, dont l’unique enjeu est d’éprouver au maximum les nerfs du spectateur. Sur une trame basique (une famille de vacanciers pris en chasse par un clan de cannibales en plein du désert du Nevada), il cherche sans jamais vraiment le trouver l’équilibre entre la sécheresse du style et le jeu avec une multitude de références avouées. Gros problème : sa troupe de néanderthaliens dégénérés, sapés comme dans Mad Max et adeptes de la course de fond, est bien plus grotesque qu’effrayante. Et le film est à leur image, qui ponctue un récit sur courant alternatif de décharges de sauvagerie rigolarde sans parvenir à créer ni malaise ni tension. 3/6

Les griffes de la nuit
Découverte tardive de ce classique de l’épouvante 80’s, à l’origine de l’un des personnages les plus iconiques du genre. Il faut bien avouer que le postulat, qui ouvre au Mal les portes de notre propre univers onirique, est assez génial. Évidemment le film regorge de jump scares bidons, bien sûr certaines plages musicales électro-rock tutoient le ringard, forcément on est en mesure de deviner une bonne partie de ce qui survient trente secondes à l’avance. Reste que Craven joue avec nos nerfs en témoignant d’une vraie inventivité dans l’image, que la tension ne faiblit jamais, entretenue par de beaux moments d’inquiétante étrangeté, et que le discours sous-jacent sur une adolescence courageuse et entreprenante, laissée à elle-même par des parents démissionnaires, est plutôt bien vue. 4/6

Scream
On a assez souligné l’ironie et l’intelligence narquoises de ce film qui au cœur des années 90 inaugurait la vague méta du slasher, épuisé par des années de conventions, en la doublant d’une étude décapante des turpitudes provinciales. Démonter les codes d’un genre tout en démontrant simultanément qu’on ne peut échapper à leur efficacité, en voilà le programme imparable. Le jeu avec la connivence du spectateur, l’autodérision infiltrant tous les régimes d’angoisse, la dimension presque borgésienne de personnages conscients de leur nature fictionnelle dispensent une réflexion amusée sur le rapport de la violence à l’image, plus ludique mais tout aussi pertinente que celle d’un Funny Games. Sans que jamais le second degré n’érode le plaisir pris à un exercice de terreur mené avec virtuosité. 5/6

Scream 2
On ne peut enlever à Craven son habileté, affirmée dès le prologue qui rejoue la première scène du film précédent par d’autres acteurs – la fiction dans la fiction. Toujours plus d’enchâssements en abyme donc, toujours plus de clins d’œil à l’adresse du public, et une déclinaison assez programmatique des procédés qui avaient injecté un sang neuf réjouissant au premier volet. L’humour et le comique gore compensent tant bien que mal l’effritement de la surprise. J’avoue ne pas avoir gardé un grand souvenir de cette suite assez paresseuse, tout juste ponctuée de quelques jolis moments de brio (l’ouverture au cinéma, notamment), mais plombée par l’enlisement d’un système qui commence déjà à tourner en rond (on me répondra que c’est la nature même du projet qui veut ça). 3/6

Scream 4
J’ai donc fait l’impasse sur le troisième chapitre (pourtant pas mal du tout, paraît-il), et n’ai retrouvé la saga que pour ce quatrième volet, fondé sur les mêmes mécanismes de reconnaissance et d’assimilation, mais que Craven actualise à l’heure des réseaux sociaux et des nouveaux régimes d’images. La série devait logiquement en passer par là, et le cinéaste poursuit l’autopsie d’un genre entre-temps pollué par des dizaines de surenchères industrielles avec le même mélange de distanciation sarcastique et de littéralité théorique qu’auparavant, en s’approchant toujours un peu plus de la parodie – en témoigne la guirlande de séquences en miroir placées en exergue. Le tout est drôle et divertissant, mais rappelle aussi que le tour de la question avait déjà été plus ou moins fait dès le premier film. 4/6


Mon top :

1. Scream (1996)
2. La dernière maison sur la gauche (1972)
3. Les griffes de la nuit (1984)
4. Scream 4 (2011)
5. Scream 2 (1997)

Du peu que j’en en ai vu, Wes Craven s’affirme comme le petit maître d’un genre très prisé par les amateurs et qu’il a contribué à créer. Globalement j’aime son humour, son efficacité et son intelligence décontractée, mais je trouve ses variations théoriques un peu vaines également, sur la longueur.
Dernière modification par Thaddeus le 24 déc. 23, 10:42, modifié 6 fois.
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Dale Cooper
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Dale Cooper »

Thaddeus a écrit :Les griffes de la nuit
Découverte tardive de ce classique de l’épouvante 80’s, à l’origine de l’un des personnages les plus iconiques du genre. Il faut bien avouer que le postulat, qui ouvre au Mal les portes de notre propre univers onirique, est assez génial. Évidemment le film regorge de jump scares bidons, bien sûr certaines plages musicales électro-rock tutoient le ringard, forcément on est en mesure de deviner une bonne partie de ce qui survient trente secondes à l’avance. Reste que Craven joue avec nos nerfs en témoignant d’une vraie inventivité dans l’image, que la tension ne faiblit jamais, entretenue par de beaux moments d’inquiétante étrangeté, et que le discours sous-jacent sur une adolescence courageuse et entreprenante, laissée à elle-même par des parents démissionnaires, est plutôt bien vue. 4/6
Impossible de ne pas me souvenir, hélas, de la vision de ce film... en classe, au collège, devant des élèves bidonnés. Je l'avais déjà vu mais il ne m'avait pas franchement marqué, à part 2, 3 séquences. Là, ça avait été le coup de grâce pour ce film au final assez sympathique. Je l'ai revu récemment pour me faire la saga Krueger (au final arrêtée vers le début du 5ème épisode je crois).
De ce que j'ai vu de cette saga, je trouve le 3ème bien meilleur. Écrit par Craven mais réalisé par Chuck Russell, le film prend place dans un hôpital psychiatrique où naturellement Freddy va s'en donner à cœur joie, avec des situations et une résolution attendues mais quelques séquences restent marquantes. La présence de Craig Wasson (Body Double) et Patricia Arquette y est certainement pour quelque chose aussi. Je crois que tu peux zapper le 2 sans problème.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par hansolo »

Thaddeus a écrit : Scream 4
J’ai donc fait l’impasse sur le troisième chapitre (pourtant pas mal du tout, paraît-il), et n’ai retrouvé la saga que pour ce quatrième volet, fondé sur les mêmes mécanismes de reconnaissance et d’assimilation, mais que Craven actualise à l’heure des réseaux sociaux et des nouveaux régimes d’images.
A l'inverse de toi, je n'ai vu de la quadrilogie que le 3e opus, que j'ai vraiment apprécié (même si je ne suis pas fan du genre)
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Re: Wes Craven

Message par shubby »

mannhunter a écrit :Alexandre Aja parle de Wes Craven:

http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... nt-4247275
Ce qui me fait penser à Pujadas qui dans sa nécro se goure avec un "... son plus récent La colline a des yeux" en évoquant, donc, le remake ^^
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Mama Grande! »

Je suis de la génération qui a découvert l'épouvante avec Scream. Le film des soirées VHS au collège, que nos parents ne voulaient pas nous laisser voir. Aujourd'hui encore, je trouve ce film remarquable. Craven ne démonte pas le slasher, il en transpose les codes à la génération des enfants de la télé et des vidéoclubs, qui a vu et revu les sagas des années 80, pour prouver leur efficacité. Le parfait novice que j'étais à l'époque s'est complètement pris au jeu, tout simplement parce que les codes de la peur au cinéma ou ailleurs restent les mêmes: être regardé par le prédateur sans pouvoir le voir, son absence de visage humain. Et surtout, loin de faire de ses personnages de simples idiots pour jeu de massacre, mais des ados ordinaires, il n'oublie pas l'essentiel: l'empathie, grâce à qui nous aurons peur pour eux.

Je n'ai pas de souvenir du 2 et du 3, mais j'ai particulièrement aimé Scream4. En effet, la première trilogie était une saga générationnelle, et avec le 4 elle le reste, pour notre génération qui a connu l'ère pré facebook. De retour à Woodsboro, Sidney regarde avec détachement ceux que les marketeurs appellent les digital natives, leur narcissisme, comme nous parfois. L'impression que les héros avaient passé l'époque en même temps que nous m'avait ému ^^
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Billy Budd »

Je suis très étonné que l'on parle autant de sa mort alors qu'il me semble totalement inconnu du grand public.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par AtCloseRange »

Billy Budd a écrit :Je suis très étonné que l'on parle autant de sa mort alors qu'il me semble totalement inconnu du grand public.
Oui mais pas mal de gens ont vu ses films ou savent qui est Freddy et ce qu'est Scream.
De toute façon, à de rares exceptions près, les réalisateurs sont inconnus du grand public.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Addis-Abeba »

Billy Budd a écrit :Je suis très étonné que l'on parle autant de sa mort alors qu'il me semble totalement inconnu du grand public.
:shock:
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par hansolo »

AtCloseRange a écrit :De toute façon, à de rares exceptions près, les réalisateurs sont inconnus du grand public.
+1000
A la sortie d'Avatar, le film a été promu avec "par le réalisateur de Titanic" (sans mentionner son nom ...) :roll:
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