Comme vous le savez Takashi Ishii est mon réalisateur fétiche et pour les 20 ans de Gonin, un nouveau opus est en préparation et déjà même en plein tournage, on a déjà droit à quelques photos et je dois dire que je suis contente pour une partie du casting (Anna Tsuchiya, Naoto Takenaka ou encore Rila Fukushima) J'aime beaucoup en tout cas le contraste qu'il y a entre une partie du casting, des jeunes qu'on pourraient presque croire bien propre et l'univers de Gonin qui est tout sauf "coloré" ce n'est pas Kitano par exemple, mais c'est ce que je trouve génial dans l'approche, et financièrement cela doit aider également vu que ce sont quand même des méga-stars au Japon. Bref je suis contente, j'ai hâte en ce qui me concerne:
J'ai hâte, du polar hard boiled façon Ishii, il n'y a rien de mieux.
Le twitter officiel et le site:
https://twitter.com/gonin_saga
http://gonin-saga.jp/
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Mosquito on the 10th Floor de Yoichi Sai
Le film est parmi ceux que je préfère du réalisateur, alors bien entendu pour un premier essai le film n'est en rien parfait, mais moi j'aime ce film, bien plus en tout cas par exemple que son tout dernier film qui lui par contre est vraiment spécial on va dire et trop différent de ses autres oeuvres. Ici nous somme témoin des péripéties/déambulations de Yûya Uchida, c'est assez particulier et très années 80, on pense directement aux films de l'époque, notamment dans l'approche musicale (Katsuo Ohno,) comme pour l'atmosphère du récit. Ici on assiste progressivement à l'apparition du mal dans tout ce qu'il y a de plus glauque, tout ce qu'il y a de plus horrible avec l'élément perturbateur du récit, c'est un film ancré dans les années 80, le film met en scène un policier qui vit d'échec en échec et pas forcément très sympathique quand on le voit, ou peu intéressant si vous préférez, le film est assez glauque, assez sombre en soit, il y a une véritable déchéance, le tableau qu'en fait le réalisateur est très particulier: il est divorcé de sa femme, sa fille le déteste. Il n'a pas d'argent et perd ou gagne dans les courses de bateaux, il fréquente les Yakuzas sans réellement le vouloir, bref on nous montre la société tokyoïte et de consommation dans toute sa splendeur, du moins celle de l'époque. Pour autant le héros ne prend pas tout cela au sérieux visiblement, il y a un côté cool, détaché qui choque un peu quand on voit toutes les mauvaises choses de sa vie.
On assiste peu à peu au dérapage du policier et héros, enfin anti-héros vu ce qu'il va commettre dans le récit. Le film nous dresse un portrait sombre d'un personnage comme il en existe tant, ici en tout cas notre personnage principal s'enfonce dans un jeux dangereux avec le détachement qui le caractérise et qui montre toutes les tares de ce pays pour l'époque, c'est un peu ce qui touche aujourd'hui une partie de la Chine selon moi, du moins certaines villes en Chine, il y a un trop plein qui rend les gens fous.
Le film en tout cas nous présente une réalité, une réalité crasseuse et on peut dire que nous sommes vraiment mal à l'aise, et très souvent, car c'est vraiment bizarre, c'est un peu le schéma métro/boulot/dodo mais version noir. Le titre le dit clairement, le personnage principal est un moustique, c'est un parasite, un profiteur pour ne pas dire autre chose, il vit au dépend des autres, notamment pour ce qui est de ses dettes, il acquière des objets qui ne lui sont d'aucune utilité en soit à part pour s'enfoncer encore plus dans sa bêtise, comme par exemple l'ordinateur.
Il n'est pas méchant certes, mais plus on avance dans le récit et plus il sombre, plus il devient mauvais en soit par ses actions. L'argent est un véritable vecteur de psychose, que ce soit pour payer la pension qu'il doit, ou même pour ses défenses au quotidien, il se surendette de plus en plus que ça en devient effrayant, le personnage principal ne contrôle strictement rien et c'est d'ailleurs assez bizarre, car c'est un policier, il est censé être une représentation de l'autorité, et ici c'est tout le contraire, on n'arrive pas à le respecter et on vient même à se demander du pourquoi du comment de son rôle. C'est une représentation de lasociété capitaliste dans tout ce qui ne va pas, on pourrait presque croire que ce qu'il montre est en soit bien, alors que c'est très critique et sarcastique.
Le réalisateur est très critique dans ce premier film ce qui donne toute la force du récit, il n"épargne rien et pas son personnage principal ni ceux qui abusent de lui.
Le Moustique au Dixième Etage nous montre un personnage qui n'évolue pas une seule fois, au contraire, il s'enfonce de plus en plus. C'est un film qui a un aspect documentaire en soit... bon après si vous ne voulez pas être révolté ou dégouté de l'espèce humaine, il ne faut pas regarder ce film.
La mise en scène du film est assez simple, très posée et c'est plus ce qu'il y a dans le cadre qui est intéressant, il s'intéresse vraiment son personnage, après il manque peut être du rythme à l'oeuvre et un véritable fil rouge. Bon après cela n'empêche pas de proposer une oeuvre avec des qualités, j'aime bien ce que je vois et comme je l'ai dit c'est un de mes films préférés dans la filmographie du réalisateur et pour moi il mérite un
7/10.
Emblem Take 2 de Testuo Imazawa
Je ne l'avais pas vue depuis très longtemps, mais c'est toujours aussi plaisant à regarder, d'ailleurs on regrette que ce ne soit pas plus long ou que d'autres OAV n'existent pas alors que la série manga fait plus d'une cinquantaine de tomes. Bref de quoi ça parle, on suit le parcours d'un Yakuza dans les années 80 qui n'a rien de classe et qui finit par mourir d'une façon en soit assez idiote durant une mission, le truc c'est qu'il se réveille une dizaine d'années avant sa mort ce qui lui permet de changer les choses.
Chose sympathique déjà, on évite les clichés sur le milieu Yakuza et on nous présente des personnages attachants ou intéressants dirons nous. Le héros est vraiment sympathique et le voir réaliser ce qui lui arrive est captivant en soit, surtout que le réalisateur évite de faire de nawak vu que le format est très court. Le récit avance assez vite. Les personnages sont vraiment classes et comme dans un Kitano ils en imposent directement, moi en tout cas j'ai envie de porter un costume en voyant ce genre de film et de mâcher des cure-dents ^^.
Comme de nombreux d'OAV de l'époque, c'est violent, érotique et surtout très beau, mais normal c'est la Toei.

C'est assez comique par moment j'avoue et certaines situations sont bien nawaks en soit. En tout cas je comprends pourquoi j'aime les clubs, pourquoi j'aime les années 80 et surtout ce genre de récit et le Yakuza Eiga. L'introduction nous met tout de suite en condition avec un passage à tabac assez impressionnant en soit, car même si notre héros peut par moment sembler naif, ici il est vrai, très humain, j'aime bien d'ailleurs la conclusion de cette introduction avec l'échange qu'il a avec son partenaire et le fait qu'il reprend ses lunettes, c'est classe.
En tout cas le récit nous propose plusieurs scènes d'action de qualité, avec une réelle évolution des personnages, tous étant important au récit, parfois ils sont amusants, d'autres sont antiphatique, mais dans tous les cas c'est du tout bon. Le réalisateur s'intéresse à ses personnages et ne nous épargne rien, il n'y a qu'à voir les échanges avec le aniki du clan.
L'ambiance est très bonne, bon le format est court et il n'y a que deux épisodes, donc tout ne peut pas être développé à 100%, mais c'est très bien ainsi car on se pose énormément de question sur les agissements des uns et des autres, et surtout le rythme ne baisse jamais, que ce soit les courses poursuites, les fusillades, c'est du Yakuza Eiga avec tout ce qu'il y a de plus intéressant dans le genre. Le doublage est tout aussi excellent et on croit réellement dans ses personnages, l'aspect fantastique de l'oeuvre n'étant que très très secondaire et étant surtout un moyen de justifier le changement d'époque.
La musique est excellente, du jazz, du rock, bref tout ce qu'il faut à une oeuvre nous présentant la pègre du Japon. La réalisation est impeccable comme les dessins, bref c'est très bon et je vous le recommande en ce qui me concerne, j'ai eu énormément de plaisir à revoir ce récit. Je ne sais pas s'ils existent en vf par contre désolé, ils méritent en tout cas un bon
9/10 et j'en veux plus des redécouvertes de ce type.