A ce point-là, vraiment ?Demi-Lune a écrit :Ce film m'a personnellement horripilé. Son ton décontracté me sort par les trous de nez tant je le trouve fabriqué et faux (et pas amusant pour un sou). Je ne sais plus où j'avais lu ça, mais quelqu'un avait écrit une fois que c'était ce film qui avait lancé le genre du "film de potes acteurs qui s'amusent". C'est exactement ça et c'est dans mon cas anti-communicatif, tant les enjeux sont maigres au-delà de cette ambition, et leur enrobage funky pénible. Je préfère largement, par exemple, le Soderbergh très sous-estimé et plus ambitieux de A good German (où Clooney ne sert pas du sourire Nespresso et où le scénario ne donne pas le sentiment d'être un prétexte à un apéro entre copains).
Je ne l'ai pas revu depuis sa sortie ciné il y a près de douze ans, mais il m'avais semblé que Soderbergh trouvait le point de jonction idéal entre l'affichage ouvertement col et décontracté et la rigueur d'une construction réglée au millimètre, qui lui permettait de développer quelques belles idées autour du subterfuge et de la manipulation. En d'autres termes, j'avais vécu le divertissement comme un commentaire assez jubilatoire sur sa propre nature : un fantasme de cinéma pas du tout sérieux mais exécuté avec le plus grand sérieux. Bon après faut dire que j'aime beaucoup l'acteur Clooney, ça aide.
Le reproche que tu fais, je l'appliquerais au second volet, qui sombre pour le coup dans une paresse complaisante et donne vraiment l'impression d'avoir été conçu par-dessus la jambe, entre potes complices de leur propre dilletantisme. Ça m'avait coupé l'envie de découvrir le troisième, qui paraît-il est encore pire.
En tout cas je place de beaux espoirs dans Ma Vie avec Liberace ; les échos cannois sont très encourageants.