A VOUS DE JOUER: ENTRE ALAIN SARDE ET ALAIN TERZIAN, QUEL PRODUCTEUR GAGNE ? ...
A COUPS DE CROSSE (1984, Vicente Aranda)
Cremer plus cru que jamais. Flic pourri jusqu’à la moelle, André Cotino fait de Fanny Cottencon, ex-pute maintenant-braqueuse, (alias Fanny Pelopaja, titre OG du film en espagnol) son esclave sexuel. Autant dire que dès la 8ème minute c'est nudité et crudités, jambes écartées svp ! Fanny finira la mâchoire explosée lors d'un interrogatoire, à coups de crosse, d'où le titre. La raison ? Elle n'a pas voulu révéler la planque où sont cachcées les armes d'assaut de son petit mac, tué d'une balle dans le crâne. Cotino lui, finira en HP après l’affaire, 3 ans. (le film est découpé façon Pulp Fiction) A sa sortie, Fanny qui a trouvé les armes met au poing un coup et sa vengeance en braquant un fourgon blindé de la boîte où bosse Cotino, désormais minable petit convoyeur de fonds. Mais toujours violent ! La fin sera très théâtre, peinture même, à l’occasion de retrouvailles impromptues, toujours plus loin dans le S/M. A part ça, Cremer défonce tout, les dialogues tuent, même ceux qui ne sont pas censés tuer, le doublage français par dessus l'espagnol et les voix des bandits sont méga B voire Z (voix de Daniel Russo, voix de mongolien, etc). Sans parler du casting moustache, forcément, qui est uniquement égalé par les replacements de mèche passif-agressifs de Cremer. Le braquage est très propre. Il y a une critique du végétarisme, une Renault Fuego, des balles perforantes et des masques à gaz. Un film bon. Dur de penser qu'aujourd'hui, Vicente Aranda est gérant d'un PMU en banlieue parisienne.
LES VOLEURS DE LA NUIT (1984, Samuel Fuller)
C'est potache comme Canicule de Boisset. Véronique Jannot parle hyper mal. Mais il y a une scène excellente de pétage de plomb dans une agence ANPE, un flic campé par Lanoux, et une musique surpuissante de Morricone. Ça ne se loupe donc pas.
DÉTECTIVE (1985, Jean-Luc Godard)
Je n'ai rien retenu de ce film excepté cette incroyable scène où Johnny Hallyday (le coach) autorise Stéphane "La Nuit du Risque" Ferrara (le poulain boxeur) à manger un Toblérone géant qui lui est remis par une Emmanuelle Seigner encore pucelle. Sacré Jean-Luc.
LE PACTOLE (1985, Jean-Pierre Mocky)
R.A.S.
LA MACHINE A DÉCOUDRE (1986, Jean-Pierre Mocky)
J'ai tenu un peu plus longtemps vu que Patricia Barzyk (Miss France 1980) passe tout le film à poil et que le génie Jacky Giordano livre une bande-son complètement hors-sujet.
L'AMOUR BRAQUE (1985, Andrzej Zulawski)
Zulawski adapte L'Idiot de Dostoïevski, vous avez bien lu, avec des kilos de cocaïne et un casting réunissant la fine fleur des 80's : Huster, Karyo, Marceau et the famous Christiane Jean. Résultat ? Le film le plus infernal de la décennie et de la galaxie. 1OO minutes d'hystérie collective, d'absurde et de théâtre, de citations détournées, de mitraillages, de maquillage, de cadillac, de lance-flammes, de larmes, de rires sardoniques, de nichons ronds, de sexes ballants, de cris, de morts gratuits, d'appartements très chers, de folies bergères... à en vomir de partout comme à chaque fois que Francis Huster s'apprête à réciter son non-texte. C'est même pas beau ! A noter une scène hyper glauque qui renvoie au vrai Zulawski, lors de laquelle le père de Sophie Marceau brûle sa femme vive (donc sa mère), accompagné de potes qui font n’imp (dont un gros tout nu qui danse), la femme se défenestre et ils en profitent tous pour lui pisser dessus. Tu saisis le traumatisme de la gamine qui est témoin de ça ? Une capture qui résume parfaitement le film :
LE LIEU DU CRIME (1986, André Téchiné)
Catherine Deneuve tient un café-dancing qui diffuse Les Fils de Joie. Elle a un enfant limite-autiste qu'elle abandonne pour aller niquer avec Wadeck Stanczak. Victor Lanoux s'en fout. Claire Nebout fonce contre un mur en décapotable. Le cinéma français. Les années 80. Bravo...
L’EXÉCUTRICE (1986, Michel Caputo)
On ose pas se livrer tout de suite aux mains de Brigitte Lahaie, elle a un jeu difficile à avaler. Et puis, plus le film avance, plus on aime ça, finalement. On tire ici les mêmes ficelles que dans Flics de Choc, dans un genre B plus ou moins assumé, avec une bande-son ultra-présente qui parodie tout ce qui a pu se faire en terme de musiques de films. Incroyable. Entre deux basses synthétiques, "Martine Savignac" pourchasse une maquerelle à la tête d'un réseau de traite de jeunes blanches en lien avec la "Mafia Jaune" (à la clé, une scène de viol en parking de haute volée). Seulement, la Madame Wenders en question est l'ex-femme du commissaire de police (qui a rétrogradé Martine sur une affaire de VHS porno, ‘chulé). Et comme si ceci ne constituait pas un baton assez gros dans ses roues, elle est aidée par des collègues nuls et débiles, excepté Valmont, véritable choc de flic, en cuir et ‡ moto. La petite soeur de Martine qui sort au Midnight finit évidemment par se faire enlever à son tour, et la fliquette en fait désormais une "affaire personnelle". Michel Caputo envoie pas mal, il y a beaucoup de flinguos, des contre-braquages en 104, des voyous hyper nuls, des piquouses, beaucoup de rythme, des plans pas mal, des mecs qui meurent trois fois à la fois et même une explosion avec des gens qui meurent vraiment. Limite Eurocrime. Un très bon divertissement.
POLICE DES MŒURS (1987, Jean Rougeron)
Bon, là on est dans le boulard80. Les contrastes sont poussés à fond, la moindre couleur qui n'est pas du noir ou du blanc te fait comprendre comment les gens voyaient dans les années 80. Le titre international du film ? Saint-Tropez Vice. OK? Et on comprend mieux vu le budget, des plans de folie sur des corvettes lancées à toute vitesse dans la baie en direction de Miami, une Lamborghini Countach (soit la voiture la plus chère du polar80) et des meufs doublées à n'en plus finir. Pour ce qui est de l'enquête vous repasserez. Ici tout n'est que farniente dans une immense mansion de la côte, appartenant à un ex-nazi coûturier membre de la Horsh, puissante mafia allémande. Leur activité: vendre des filles aux émirs. Chulés. Encore une fois la BO nous distrait autant que l’overdose de plans érotiques, du sous-Cerrone bien balancé. De belles bagnoles, une belle collection de montres, des paires de tout et n'importe quoi, des acteurs doublés et redoublés, et ce bon vieux Dominique Hulin qui meurt mais qui tue plein de gens avant. Mouais. Polar is not nanar.
IL Y A MALDONNE (1987, John Berry)
John Berry, "grand petit" d'Hollywood, beau-père de Clovis Cornillac et Myriam Boyer, sa mère, décident de monter un film tourné quasi-exclusivement dans le quartier de La Défense. Futurisme. A la musique ? Eddy Mitchell et son superbe tube loulou-triste "M'man". Le scénaaar ? Luc Thuiller, pote de Clovis est un minable petit boxeur de banlieue tout juste bon à faire des billards chez Olga, le rade où leur bande de loubards-smurfers (on est presque en 88) se retrouve. Un jour, il choure le sac à main d'une morue et file le butin à Clovis, une montre en or qu'il va offrir la meuf qu'il veut serrer, c'est à dire la sœur de Luc, pute à bourgeois. Ok ? Mais ça tourne mal, l'inspecteur zélé du quartier (qui ressemble ‡ tout sauf un flic) grille Clovis avec la montre dans le perf. Bam, commissariat. Ils embarquent tout le monde en même temps dont Nordine, qui tentera de s’échapper du comico en sortant par la fenêtre, sauf qu'il y a 20 étages en bas. Bam. Assassin de la police ! Nous sommes en 88. Clovis est en cavale, surtout que le flic zélé vient de se faire buter, par Lucky Luc une fois de plus, ce petit enculé. Clovis continue de tout ramasser sans broncher dans un rôle de naze complet. "Drame familial" à la Pialat à la clé. Pour le défendre, Jacques Martial, seul rempart de gauche dans une police qui fait son travail. Jacques Martial c'est la voix française de Wesley Snipes et Bain-Marie dans Navarro, souvenez-vous ! Un tour de Ford Escort tunée plus tard... Clovis se fait prendre et se reprend ; il organise un traquenard pour que son pote se rende sans bavure. Et évidemment c'est lui qui se prendra 3 balles fatales, par le flic de gauche. Ballot. Mort comme il a vécu, comme un enculé.
IN EXTREMIS (1988, Olivier Lorsac)
Pff, tout simplement navrant.
FORCE MAJEURE (1989, Pierre Jolivet)
Midnigth Express du pauvre. Le guitariste de Magma remplace Moroder et François Cluzet allège le film avec son rôle de loser impeccable, entre le Lucien de Margerin, Dédé l'embrouille et le flegme fataliste de Daho. Trois potes sont en vacances en Asie, Cluzet, Bruel et un hollandais. Au moment de rentrer en France, les deux français laissent les 350g de shit (qui pète bien style «tomahawk dans la tête» selon Bruel) au hollandais. 2 ans plus tard, un avocat d'Amnesty International hyper lourd (Alan Bates) épaulé par Kristin-Scott "little tits" Thomas les retrouvent pour leur annoncer que leur pote est maintenu prisonnier dans les geôles de la dictature fasciste (à peu près) de là-bas. Il lui reste 5 jours avant d’être condamné à mort. Bruel est alors à quelques jours de l’exam de sa vie pour devenir mathématicien («belle hypothèse»), Cluzet lui, est chômeur à Lille. Au début, la nouvelle leur passe largement au-dessus. Ensuite ils réfléchissent, puis s'en tapent toujours. Mais Bruel voit la VHS de leur pote Hans détenu, cas de conscience, flipette, il doit partir. Cluzet accepte aussi pour la thune, puis se rétracte au dernier moment. C'est infernal. On arrive comme ça jusqu’à 1h30 et on espère des pirouettes scénaristiques cool qui n'arrivent évidemment pas.. filez nous du blé putain on vous fait un vrai film ! En plus Pierre Jolivet y a évidemment fait jouer son frère, et rien que pour son sketch du digicode il doit périr. La fin est donc merdique et fait regretter la moindre blague pas drôle de Cluzet. C'est déjà la fin des années 80 et du polar80. (Le film sera adapté aux USA en 1998 avec Vince Vaughn et Joaquin Phoenix à la place de nos deux marioles... !!!)
(PS: Quelques mots sur Urgence, le film de Gilles Béhat, dans le dernier numéro de la revue Schnock)