Le polar français des années 80

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Federico
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Re: Le polar français des années 80

Message par Federico »

Fluoglacial a écrit :
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Federico a écrit :Faut qu'il s'attaque à Bleu comme l'enfer (rapidement évoqué quelques pages et années plus tôt sur ce topic).
Ou comment - et à l'insu de son plein gré - Boisset réussit à se rendre aussi insupportable que Zulawski au même moment.
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Arguments pouahbeurk : la triplette Wilson-Soral-Karyo.

Argument glopglopmiaou : Myriem Roussel, une des rares éclaircies dans la morosité 80's (même si elle joue ici comme les autres, c'est-à-dire... comme une fesse) les siennes étant ceci dit à croquer et je m'y connais en morosité comme dirait Wolinski :mrgreen:
Ah ouais, celui-là est bien insupportable. Mais ça le rend justement plus 80 que jamais. Existe t-il plus extrême dans le genre que L'Amour Braque ?
Excellente question. La réponse est : non. Manquerait plus qu'ça ! :mrgreen:
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odelay
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Re: Le polar français des années 80

Message par odelay »

Pour se mettre dans l'ambiance, voici la chanson du film qui a des saveurs tellement ...mmmmm..... Ca aurait plu à Tony Montana en tout cas.


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Père Jules
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Re: Le polar français des années 80

Message par Père Jules »

bronski a écrit :
AtCloseRange a écrit :Ah, Maxime Leroux, ça c'était une gueule

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J'adore cet acteur. Il faut le voir en anarcho-terroriste contre Jean Rochefort dans ce chef-d’œuvre méconnu qu'est Le Moustachu (1987) de Dominique Chaussois:

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Il y est épatant.
D'abord merci à toi d'avoir évoqué ce film que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Je l'ai découvert hier et je dois dire qu'on est passé tout près du petit chef-d'œuvre. La première heure, avec en point d'orgue toute la partie sur l'aire d'autoroute est vraiment extra. C'est quasiment un western le machin ! Rochefort est comme à son habitude génial de flegme auquel il faut ajouter la muflerie et la maladresse. Paradoxalement, l'arrivée de Leroux correspond à une très nette baisse d'intérêt qui plombe le film. La dernière séquence avec Brialy et son subalterne est ratée soyons francs, c'est vraiment dommage. Grace de Capitani est un peu sous-exploitée également. Mais je me suis tout de même bien bidonné à trois ou quatre reprises.
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Re: Le polar français des années 80

Message par Fluoglacial »

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Ronde de Nuit (1984, Jean-Claude Missiaen)
Un film conçu autour de la personnalité d’Eddy Mitchell, tourné dans l’appartement d’Eddy Mitchell, avec une musique choisie par Eddy Mitchell, un cadrage Eddy Mitchell et... Gérard Lanvin. Alias Gu alias l’Espingo, un mecton deglingo. Les deux flics copains comme cochons ne parlent qu’en slogan et en dictons. Un moment inoubliable de dialoguisme à la française. Les deux se retrouvent mêlés à une histoire d’élites corrompus (cercle de jeu, putes de luxe, immobilier, fauteuils, fourrure, whisky…) qui les dépasse et sont dépossédés de l’affaire pour faire la chasse aux facho-provos, des robin des bois inversés militant pour l’expulsion des squatters (prononcez skwatèrze) et pour une France qui ne serait plus une poubelle. Mais vu que tout est toujours lié, ce projet immobilier de grande envergure pour contrer la gentrification qui s’amorce utilise en fait ces gros bras pour accélérer les choses. Gu et de Leo vont remonter les pistes, c'est complètement secondaire ici, tant les styles et les saveurs transportées kidnappent l'attention, et les gangsters vont tâter de leurs santiags (superbe scène de baston dans un tripot abandonné). Fin tragique à ne pas révéler pour ne rien spoiler. A noter l’apparition d’une Grace Jones bis, le manque de seins flagrant à l’écran et un Lanvin sapé comme un milord qui a fait du « cri » son arme ultime d’acteur. RIP Schmoll.

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Le Juge (1984, Philippe Lefebvre)
Pas mal, pas mal. Jacques Perrin est le juge Muller, juge de choc qui sévit à Marseille. Des truands se font abattre et le kingpin est inquiété, un dénommé Rocca alias Daniel Duval. Muller veut anéantir le trafic de drogue qui règne sur la vile. Vaste mission. Le duel de bonhomme s'annonce musclé avec en entremise, un troisième homme, le commissaire Innocenti alias Richard Bohringer, flic de choc en golf GTI qui trempe ses croissants dans sa bière (véridique). Courses poursuites efficaces, regards assassins, dialogues fatalistes, Michael Lonsdale en parrain... Un bon cru.

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Hold-Up (1985, Alexandre Arcady)
Je ne comptais pas le remater en entier et je me suis pourtant laisser entraîner, malgré le cabotinage de Bébel en clown franchement insupportable (pendant le premier quart du film). JP Marielle dans un rôle de "flic français en Amérique" tue bien. Et la place du pauv' type sied bien mieux à Guy Marchand. La plastique de Kim Cattral et Jacques Villeret nu dans la forêt en guise de bonus. Scénario, réalisation, montage, il faut bien reconnaître que tout est efficace et même si l'ensemble est gros comme une maison canadienne, on ne s'ennuie pas.

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Le Cow-Boy (1985, Georges Lautner)
SOS Racisme ! Ce film est consternant d'un bout à l'autre. Lautner raconte d'ailleurs qu'il avait complètement lâché l'affaire. "Démerdez-vous". Vous en aviez chié avec Bébel déguisé en clown ? Ce n'est rien comparé à Aldo Maccione déguisé en Bébel. La palme pour cette scène à la 19ème minute du film (il est en entier sur YouTube, vous pensez bien) où Aldo, sur fond de funk fm à fond, encourage de jeunes éboueurs noirs à faire du breakdance pour accélérer le pas et libérer un peu la circulation, tout ça grâce à l'autoradio surpuissant de Corinne Touzet. Allez la France ! (Dédicace à Stéphane "La Nuit du Risque" Ferrara qui fait quelques passages dans le film)

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On Ne Meurt Que Deux Fois (1985, Jacques Deray)
Ouais, à la rigueur. Quelques scènes me restent en tête : Serrault crachant des noyaux d'olives à la figure de Jean-Pierre Bacri, Serrault dansant sur de la musique jeune dans la boîte "l'Elefant Rose" pour s'approcher de Charlotte Rampling (dans un rôle parfait de bourgeoise décadente), Serrault se faisant savater par Xavier Deluc, Gérard Darmon en photo-reporter qui fait la visite de son appart à 100 briques... Le film est à la fois très 80 dans son esthétique mais avec un rythme et un développement 70, une vraie enquête, minutieuse, et acharnée. Et toujours ce flegme serraultien. Ouais. (ET puis les dialogues sont d'Audiard et la musique de Claude Boiling)

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Gardien de la Nuit (1986, Jean Pierre Limosin)
Dédicace à la musique stupéfiante de Eric Tabuchi (ex-Tokow Boys) et à la performance de Jean-Philippe Ecoffey, même pas crédité sur la VHS alors que c'est l'acteur principal ! Pour le reste, je vous laisse avec le pitch qui figure au dos de cette même VHS. A vos cerveaux :

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Charlie Dingo (1987, Gilles Béhat)
Gilles Béhat je t'aime bien mais là non ! Sérieux, comme c'est chiant ce bras de fer mou entre un vieux baroudeur relou (Guy Marchand) et un bad lieutenant (Niels Arestrup) pour les beaux yeux de Caroline Cellier. J'ai sombré dans le port de Saint-Malo.

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Cross (1987, Philippe Setbon)
Départ en trombe. Michel Sardou dit "Cross" se brouille avec son supérieur (un crossover Alain Chamfort/Alan Vega) dans une fulgurance de dialogues de mec au bout du rouleau. On passe à Roland Giraud sans respirer, dit Elie Cantor, dit le tueur, et son combat clandestin contre un monstre d'Asie. Réglé en deux coups de rasoir dans le noir. Dingue. Qu'est ce qui va réunir les deux ? Le kidnapping de la femme de Cross par un dangereux psychopathe échappé d'H.P. accompagné de 4 complices tous plus hystériques les uns que les autres (mention spéciale à Maxime Leroux encore une fois, et à la face méga flippante de Gérard Zalcberg). La femme est jouée par Marie-Anne Chazel, très discrète, il manquerait plus que ça. Après un plombage en règle, le film retombe, les fous emmènent leurs otages dans un manoir en ruine et le truc se transforme en huis-clos oppressant et stylisé à situer entre Besson et Jeunet. La bande-son tue bien, elle est signée Michel Goguelat. Sardou ne tue rien, il voit rien dans le noir, nous non plus, le VHSrip galère. Roland Giraud démontre la toute puissance de son jeu naze, pendant que les psychos sont plus hystéros que jamais. Consternant. Une belle parabole contre la cocaïne cependant. A la fin, c'est Sardou qui gagne. Marche bien droite, stop, plan de profil, tombée de lunettes aviateurs, regard, envoyez la musique. Mais... on apprend sur le fil du cran que Elie Cantor aka Giraud s'en est sorti. Cross 2, à suivre...

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Flag (1987, Jacques Santi)
Là ça sent la fin de septennat. 16 avril 1987: privatisation de TF1. 3 mai: Suicide de Dalida. 6 mai: Le Pen propose de renvoyer les immigrés et d'isoler les malades du SIDA dans des "sidatrium". 2 juin: Premier Récré A2 sans Dorothée partie sur TF1. 17 juin: Incitations fiscales au développement des stock options. 29 juillet: privatisation de la Société Générale. Affaire Luchaire: le Parti socialiste aurait touché des commissions dans des ventes d'armes à l'Iran. 7 octobre 1987: sortie de FLAG. Spleen sur la Planète Mitterand. Bohringer campe un flic entre Peter Falk dans Columbo et Al Pacino dans Serpico, onsaitpastrop. Bonnet et chat dans la gorge. Son supérieur (Arditi, pourri) magouille avec la truanderie, et protège les agissements des Arménoches : les frères Djian, une sacrée bande de branques braqueurs avec dans ses rangs Smaïn, en Converse, qui nous rejoue le sketch "Harley Davidson" à chaque réplique (il n'en a pas assez). Bohringer et son collègue Sax', jazzman à ses heures perdues, veulent coincer la bande en "flag" d'où le titre du film. La scène d'entrée toute en dérapage et rafale est superbe, à l'italienne même. Ça s'arrête là. Le rythme du film est proche de la réalité, du coma donc. On évolue de tripot en cercle de jeu, l'inspecteur Simon sombrant de plus en plus dans le vice et la dette après avoir remis sa plaque à son boss et sa meuf à la Liberté (pas une grosse perte, pas un nichon du film non plus). Et ce faux casse masqué suivi de la trahison démasquée ne nous réveille même pas. Le final est chiant comme un film de gauche, saxo en prime.

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Irena et les Ombres (1987, Alain Roback)
L'incroyable monologue de départ laissait présager du très lourd mais... Stop. Oubliez le Alain Robak tonitruant de «Baby Blood» tourné deux ans plus tard. Son scénario (a t-il existé un jour ?) ici est un crossover pas possible, entre disons, Christopher Nolan, Gilles Grangier et Quentin Tarantino. Tout ça mené par Farid Chopel, l'arabe des années 80 par excellence. (Qu'est-il devenu ?) En guise de résumé du film, qui ne se résume évidemment pas, trop atmosphérique... regardez cette VIDÉO ULTIME où le pauvre Chopel se fait déboîter de tous les côtés par un présentateur de JT survolté, comme dans le film : ICI
A NOTER le passage remarqué de Jean-François Gallotte, le rôle de Jac Berrocal dans un style "Pascal Brunner imite Colombo" mais surtout la présence de Claude Sitruk, en rockabilly surexcité et ultraviolent, qui n'est autre que le chanteur des COSTARS !
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feb
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Re: Le polar français des années 80

Message par feb »

Tes posts sont indispensables :lol: :lol:
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odelay
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Re: Le polar français des années 80

Message par odelay »

Fluoglacial a écrit : Gardien de la Nuit (1986, Jean Pierre Limosin)
Pour le reste, je vous laisse avec le pitch qui figure au dos de cette même VHS. A vos cerveaux :

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:D :D Putain, le mec qui a écrit, soit il était bien chargé, soit il en a tellement chié pour essayer de pondre un truc qu'au final son esprit est parti dans tous les sens.
Fluoglacial a écrit : Irena et les Ombres (1987, Alain Roback)
Tout ça mené par Farid Chopel, l'arabe des années 80 par excellence. (Qu'est-il devenu ?) !
Il n'est malheureusement plus de ce monde (depuis deux ans je crois...)
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Demi-Lune
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Re: Le polar français des années 80

Message par Demi-Lune »

Fluoglacial a écrit :En guise de résumé du film, qui ne se résume évidemment pas, trop atmosphérique... regardez cette VIDÉO ULTIME où le pauvre Chopel se fait déboîter de tous les côtés par un présentateur de JT survolté, comme dans le film : ICI
:mrgreen:
Première question : "Est-ce que vous croyez que c'est bien raisonnable de monter un spectacle au moment où la moitié de la France est en vacances ?" On sent tellement le "connard" en pointillé, c'est énorme. :lol:
Ah ça détartre par rapport à aujourd'hui où les présentateurs servent la soupe aux invités pour leur promo. Bon après c'est vrai qu'il lâche rien, le gars. Il devait pas trop aimer Farid Chopel.
Au passage, le clip au début, là, et la chanson aussi d'ailleurs, c'est juste magnifique. Brigitte Bardot, oooooohooooo!
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Commissaire Juve
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Re: Le polar français des années 80

Message par Commissaire Juve »

odelay a écrit :
Fluoglacial a écrit : Gardien de la Nuit (1986, Jean Pierre Limosin)
Pour le reste, je vous laisse avec le pitch qui figure au dos de cette même VHS. A vos cerveaux :
Pourtant l'argent ne l'intéressent pas.
Bonjour l'orthographe !
Fluoglacial a écrit :...
Le Cow-Boy (1985, Georges Lautner)

... La palme pour cette scène à la 19ème minute du film où Aldo, sur fond de funk fm à fond, encourage de jeunes éboueurs noirs à faire du breakdance pour accélérer le pas et libérer un peu la circulation, tout ça grâce à l'autoradio surpuissant de Corinne Touzet...
Du grand art, effectivement. Surprenant que Lautner ait laissé son nom sur ce truc (remarquez : il a bien signé "Joyeuses Pâques"). Il n'y a pas de Alan Smithee en France ?
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Le polar français des années 80

Message par Flol »

Fluoglacial a écrit :la face méga flippante de Gérard Zalcberg
Tiens, je pensais que Joshua Baskin aurait eu quelque chose à dire par rapport à ça.
Commissaire Juve a écrit :Il n'y a pas de Alan Smithee en France ?
Si si : il s'appelle Luc Besson.
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Re: Le polar français des années 80

Message par Fluoglacial »

A VOUS DE JOUER: ENTRE ALAIN SARDE ET ALAIN TERZIAN, QUEL PRODUCTEUR GAGNE ? ...

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A COUPS DE CROSSE (1984, Vicente Aranda)
Cremer plus cru que jamais. Flic pourri jusqu’à la moelle, André Cotino fait de Fanny Cottencon, ex-pute maintenant-braqueuse, (alias Fanny Pelopaja, titre OG du film en espagnol) son esclave sexuel. Autant dire que dès la 8ème minute c'est nudité et crudités, jambes écartées svp ! Fanny finira la mâchoire explosée lors d'un interrogatoire, à coups de crosse, d'où le titre. La raison ? Elle n'a pas voulu révéler la planque où sont cachcées les armes d'assaut de son petit mac, tué d'une balle dans le crâne. Cotino lui, finira en HP après l’affaire, 3 ans. (le film est découpé façon Pulp Fiction) A sa sortie, Fanny qui a trouvé les armes met au poing un coup et sa vengeance en braquant un fourgon blindé de la boîte où bosse Cotino, désormais minable petit convoyeur de fonds. Mais toujours violent ! La fin sera très théâtre, peinture même, à l’occasion de retrouvailles impromptues, toujours plus loin dans le S/M. A part ça, Cremer défonce tout, les dialogues tuent, même ceux qui ne sont pas censés tuer, le doublage français par dessus l'espagnol et les voix des bandits sont méga B voire Z (voix de Daniel Russo, voix de mongolien, etc). Sans parler du casting moustache, forcément, qui est uniquement égalé par les replacements de mèche passif-agressifs de Cremer. Le braquage est très propre. Il y a une critique du végétarisme, une Renault Fuego, des balles perforantes et des masques à gaz. Un film bon. Dur de penser qu'aujourd'hui, Vicente Aranda est gérant d'un PMU en banlieue parisienne.


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LES VOLEURS DE LA NUIT (1984, Samuel Fuller)
C'est potache comme Canicule de Boisset. Véronique Jannot parle hyper mal. Mais il y a une scène excellente de pétage de plomb dans une agence ANPE, un flic campé par Lanoux, et une musique surpuissante de Morricone. Ça ne se loupe donc pas.


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DÉTECTIVE (1985, Jean-Luc Godard)
Je n'ai rien retenu de ce film excepté cette incroyable scène où Johnny Hallyday (le coach) autorise Stéphane "La Nuit du Risque" Ferrara (le poulain boxeur) à manger un Toblérone géant qui lui est remis par une Emmanuelle Seigner encore pucelle. Sacré Jean-Luc.
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LE PACTOLE (1985, Jean-Pierre Mocky)
R.A.S.

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LA MACHINE A DÉCOUDRE (1986, Jean-Pierre Mocky)
J'ai tenu un peu plus longtemps vu que Patricia Barzyk (Miss France 1980) passe tout le film à poil et que le génie Jacky Giordano livre une bande-son complètement hors-sujet.


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L'AMOUR BRAQUE (1985, Andrzej Zulawski)
Zulawski adapte L'Idiot de Dostoïevski, vous avez bien lu, avec des kilos de cocaïne et un casting réunissant la fine fleur des 80's : Huster, Karyo, Marceau et the famous Christiane Jean. Résultat ? Le film le plus infernal de la décennie et de la galaxie. 1OO minutes d'hystérie collective, d'absurde et de théâtre, de citations détournées, de mitraillages, de maquillage, de cadillac, de lance-flammes, de larmes, de rires sardoniques, de nichons ronds, de sexes ballants, de cris, de morts gratuits, d'appartements très chers, de folies bergères... à en vomir de partout comme à chaque fois que Francis Huster s'apprête à réciter son non-texte. C'est même pas beau ! A noter une scène hyper glauque qui renvoie au vrai Zulawski, lors de laquelle le père de Sophie Marceau brûle sa femme vive (donc sa mère), accompagné de potes qui font n’imp (dont un gros tout nu qui danse), la femme se défenestre et ils en profitent tous pour lui pisser dessus. Tu saisis le traumatisme de la gamine qui est témoin de ça ? Une capture qui résume parfaitement le film :
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LE LIEU DU CRIME (1986, André Téchiné)
Catherine Deneuve tient un café-dancing qui diffuse Les Fils de Joie. Elle a un enfant limite-autiste qu'elle abandonne pour aller niquer avec Wadeck Stanczak. Victor Lanoux s'en fout. Claire Nebout fonce contre un mur en décapotable. Le cinéma français. Les années 80. Bravo...


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L’EXÉCUTRICE (1986, Michel Caputo)
On ose pas se livrer tout de suite aux mains de Brigitte Lahaie, elle a un jeu difficile à avaler. Et puis, plus le film avance, plus on aime ça, finalement. On tire ici les mêmes ficelles que dans Flics de Choc, dans un genre B plus ou moins assumé, avec une bande-son ultra-présente qui parodie tout ce qui a pu se faire en terme de musiques de films. Incroyable. Entre deux basses synthétiques, "Martine Savignac" pourchasse une maquerelle à la tête d'un réseau de traite de jeunes blanches en lien avec la "Mafia Jaune" (à la clé, une scène de viol en parking de haute volée). Seulement, la Madame Wenders en question est l'ex-femme du commissaire de police (qui a rétrogradé Martine sur une affaire de VHS porno, ‘chulé). Et comme si ceci ne constituait pas un baton assez gros dans ses roues, elle est aidée par des collègues nuls et débiles, excepté Valmont, véritable choc de flic, en cuir et ‡ moto. La petite soeur de Martine qui sort au Midnight finit évidemment par se faire enlever à son tour, et la fliquette en fait désormais une "affaire personnelle". Michel Caputo envoie pas mal, il y a beaucoup de flinguos, des contre-braquages en 104, des voyous hyper nuls, des piquouses, beaucoup de rythme, des plans pas mal, des mecs qui meurent trois fois à la fois et même une explosion avec des gens qui meurent vraiment. Limite Eurocrime. Un très bon divertissement.


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POLICE DES MŒURS (1987, Jean Rougeron)
Bon, là on est dans le boulard80. Les contrastes sont poussés à fond, la moindre couleur qui n'est pas du noir ou du blanc te fait comprendre comment les gens voyaient dans les années 80. Le titre international du film ? Saint-Tropez Vice. OK? Et on comprend mieux vu le budget, des plans de folie sur des corvettes lancées à toute vitesse dans la baie en direction de Miami, une Lamborghini Countach (soit la voiture la plus chère du polar80) et des meufs doublées à n'en plus finir. Pour ce qui est de l'enquête vous repasserez. Ici tout n'est que farniente dans une immense mansion de la côte, appartenant à un ex-nazi coûturier membre de la Horsh, puissante mafia allémande. Leur activité: vendre des filles aux émirs. Chulés. Encore une fois la BO nous distrait autant que l’overdose de plans érotiques, du sous-Cerrone bien balancé. De belles bagnoles, une belle collection de montres, des paires de tout et n'importe quoi, des acteurs doublés et redoublés, et ce bon vieux Dominique Hulin qui meurt mais qui tue plein de gens avant. Mouais. Polar is not nanar.


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IL Y A MALDONNE (1987, John Berry)
John Berry, "grand petit" d'Hollywood, beau-père de Clovis Cornillac et Myriam Boyer, sa mère, décident de monter un film tourné quasi-exclusivement dans le quartier de La Défense. Futurisme. A la musique ? Eddy Mitchell et son superbe tube loulou-triste "M'man". Le scénaaar ? Luc Thuiller, pote de Clovis est un minable petit boxeur de banlieue tout juste bon à faire des billards chez Olga, le rade où leur bande de loubards-smurfers (on est presque en 88) se retrouve. Un jour, il choure le sac à main d'une morue et file le butin à Clovis, une montre en or qu'il va offrir la meuf qu'il veut serrer, c'est à dire la sœur de Luc, pute à bourgeois. Ok ? Mais ça tourne mal, l'inspecteur zélé du quartier (qui ressemble ‡ tout sauf un flic) grille Clovis avec la montre dans le perf. Bam, commissariat. Ils embarquent tout le monde en même temps dont Nordine, qui tentera de s’échapper du comico en sortant par la fenêtre, sauf qu'il y a 20 étages en bas. Bam. Assassin de la police ! Nous sommes en 88. Clovis est en cavale, surtout que le flic zélé vient de se faire buter, par Lucky Luc une fois de plus, ce petit enculé. Clovis continue de tout ramasser sans broncher dans un rôle de naze complet. "Drame familial" à la Pialat à la clé. Pour le défendre, Jacques Martial, seul rempart de gauche dans une police qui fait son travail. Jacques Martial c'est la voix française de Wesley Snipes et Bain-Marie dans Navarro, souvenez-vous ! Un tour de Ford Escort tunée plus tard... Clovis se fait prendre et se reprend ; il organise un traquenard pour que son pote se rende sans bavure. Et évidemment c'est lui qui se prendra 3 balles fatales, par le flic de gauche. Ballot. Mort comme il a vécu, comme un enculé.


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IN EXTREMIS (1988, Olivier Lorsac)
Pff, tout simplement navrant.


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FORCE MAJEURE (1989, Pierre Jolivet)
Midnigth Express du pauvre. Le guitariste de Magma remplace Moroder et François Cluzet allège le film avec son rôle de loser impeccable, entre le Lucien de Margerin, Dédé l'embrouille et le flegme fataliste de Daho. Trois potes sont en vacances en Asie, Cluzet, Bruel et un hollandais. Au moment de rentrer en France, les deux français laissent les 350g de shit (qui pète bien style «tomahawk dans la tête» selon Bruel) au hollandais. 2 ans plus tard, un avocat d'Amnesty International hyper lourd (Alan Bates) épaulé par Kristin-Scott "little tits" Thomas les retrouvent pour leur annoncer que leur pote est maintenu prisonnier dans les geôles de la dictature fasciste (à peu près) de là-bas. Il lui reste 5 jours avant d’être condamné à mort. Bruel est alors à quelques jours de l’exam de sa vie pour devenir mathématicien («belle hypothèse»), Cluzet lui, est chômeur à Lille. Au début, la nouvelle leur passe largement au-dessus. Ensuite ils réfléchissent, puis s'en tapent toujours. Mais Bruel voit la VHS de leur pote Hans détenu, cas de conscience, flipette, il doit partir. Cluzet accepte aussi pour la thune, puis se rétracte au dernier moment. C'est infernal. On arrive comme ça jusqu’à 1h30 et on espère des pirouettes scénaristiques cool qui n'arrivent évidemment pas.. filez nous du blé putain on vous fait un vrai film ! En plus Pierre Jolivet y a évidemment fait jouer son frère, et rien que pour son sketch du digicode il doit périr. La fin est donc merdique et fait regretter la moindre blague pas drôle de Cluzet. C'est déjà la fin des années 80 et du polar80. (Le film sera adapté aux USA en 1998 avec Vince Vaughn et Joaquin Phoenix à la place de nos deux marioles... !!!)


(PS: Quelques mots sur Urgence, le film de Gilles Béhat, dans le dernier numéro de la revue Schnock)
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Joshua Baskin
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Re: Le polar français des années 80

Message par Joshua Baskin »

Ratatouille a écrit :
Fluoglacial a écrit :la face méga flippante de Gérard Zalcberg
Tiens, je pensais que Joshua Baskin aurait eu quelque chose à dire par rapport à ça.
Alors j'avais raté ce message, mais oui je peux le dire, le fils de Gérard Zalcberg est un pote de fac. Voila.
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Joshua Baskin
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Re: Le polar français des années 80

Message par Joshua Baskin »

Et encore une fois, merci Fluoglacial, j'ai envie de voir ou revoir tous ces films.
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Re: Le polar français des années 80

Message par AtCloseRange »

Fluoglacial a écrit :FORCE MAJEURE (1989, Pierre Jolivet)
Midnigth Express du pauvre. Le guitariste de Magma remplace Moroder et François Cluzet allège le film avec son rôle de loser impeccable, entre le Lucien de Margerin, Dédé l'embrouille et le flegme fataliste de Daho. Trois potes sont en vacances en Asie, Cluzet, Bruel et un hollandais. Au moment de rentrer en France, les deux français laissent les 350g de shit (qui pète bien style «tomahawk dans la tête» selon Bruel) au hollandais. 2 ans plus tard, un avocat d'Amnesty International hyper lourd (Alan Bates) épaulé par Kristin-Scott "little tits" Thomas les retrouvent pour leur annoncer que leur pote est maintenu prisonnier dans les geôles de la dictature fasciste (à peu près) de là-bas. Il lui reste 5 jours avant d’être condamné à mort. Bruel est alors à quelques jours de l’exam de sa vie pour devenir mathématicien («belle hypothèse»), Cluzet lui, est chômeur à Lille. Au début, la nouvelle leur passe largement au-dessus. Ensuite ils réfléchissent, puis s'en tapent toujours. Mais Bruel voit la VHS de leur pote Hans détenu, cas de conscience, flipette, il doit partir. Cluzet accepte aussi pour la thune, puis se rétracte au dernier moment. C'est infernal. On arrive comme ça jusqu’à 1h30 et on espère des pirouettes scénaristiques cool qui n'arrivent évidemment pas.. filez nous du blé putain on vous fait un vrai film ! En plus Pierre Jolivet y a évidemment fait jouer son frère, et rien que pour son sketch du digicode il doit périr. La fin est donc merdique et fait regretter la moindre blague pas drôle de Cluzet. C'est déjà la fin des années 80 et du polar80. (Le film sera adapté aux USA en 1998 avec Vince Vaughn et Joaquin Phoenix à la place de nos deux marioles... !!!)
c'est un plaisir de te lire, Fluo, mais c'est dur de retrouver le Jolivet (qui est un excellent film) assimilé à la plupart de ces navetons.
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Flol
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Re: Le polar français des années 80

Message par Flol »

Fluoglacial a écrit :Image

IL Y A MALDONNE (1987, John Berry)
John Berry, "grand petit" d'Hollywood, beau-père de Clovis Cornillac et Myriam Boyer, sa mère, décident de monter un film tourné quasi-exclusivement dans le quartier de La Défense. Futurisme. A la musique ? Eddy Mitchell et son superbe tube loulou-triste "M'man".
Ohlala, il faut absolument que je le voie celui-là. :o
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Kevin95
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Re: Le polar français des années 80

Message par Kevin95 »

Grâce à Fluoglacial j'apprends que 1/ John Berry a fait des films après les 60's et que 2/ il fut en couple avec Myriam Boyer (et qu'ils ont tourné un film avec Michel Boujenah) ! :shock:

On arrête pas le progrès ! Sinon en effet, Force majeure est un sacré bon film, à mille lieues du naveton d'Alan Parker (pas taper).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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