OK, merci !Anorya a écrit :En fait, sans rentrer dans les détails
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- et si j'ai bien compris ta question (parce que tu dois lire le comics
), si, le comics fait le lien entre l'épisode lesbien et V mais pas dans le sens où on pourrais penser que V a personnellement connu les deux femmes et qu'il était leur ami proche bien avant que tout dégénère comme le film avec son flashback tout mignon et sentimental pourrait le laisser penser (c'est du moins le souvenir que j'en ai). Par contre V a bien connu Valérie, ils étaient compagnon de cellule au camp de concentration, donc V n'invente rien, tout est vrai et comme il l'indique, p.170/171, c'est bien Valérie qui a écrit la lettre. Est-ce que ça répond à ta question ?
Lis le comics sinon.

Pour From Hell, je ne doute pas de la qualité du travail de documentation. L'idée du coupable pré-existait à cette BD, car le Jack l'Éventreur supposé par Moore fait partie des suspects favoris des ripperologues depuis les années 1970.
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- C'est l'idée selon laquelle le prince consort, c'est-à-dire le duc de Clarence, s'était mis dans une fâcheuse situation avec des dames de mauvaise fréquentation, et que pour étouffer le scandale, le médecin personnel de la Reine Victoria, Sir William Gull, serait allé camoufler l'affaire de la manière la plus radicale et la plus spectaculaire qui soit, afin justement de détourner les soupçons. C'est une théorie de la conspiration royale qui a la vie dure, mais on sait maintenant qu'elle ne résiste pas franchement à un examen factuel poussé. Le bouquin-enquête de Patricia Cornwell (sur lequel je vais revenir) apporte des informations précieuses à ce sujet. Le duc de Clarence était physiquement faible et incapable d'aller faire la chasse aux prostituées, de par sa santé, et de par son absence à Londres lors de plusieurs meurtres ; d'ailleurs, dans une situation de chantage en 1890-1891, avec des dames de condition inférieure avec lesquelles il s'était compromis (des prostituées ?), le prince s'est arrangé pour régler l'affaire à l'amiable et en toute discrétion par un des grands avocats de l'époque. Quant à Sir Gull, le Jack l'Éventreur de From Hell, il était de bonne constitution mais il avait quand même 71 ans en 1888. J'étais - et suis encore - passionné pour le sujet, au point d'y avoir consacré mon T.P.E. de lycée (une belle aventure, même si dure parfois psychologiquement), et j'avais été littéralement fasciné par le bouquin de Cornwell que je conseille, avec lequel j'ai quand même pris des distances avec les années (trop d'affirmations, de certitudes), même si les preuves forensiques et son suspect continuent d'avoir mon adhésion. Pour elle, Jack l'Éventreur était un homme cultivé et distingué, à la psychologie instable et complexe, passant le plus clair de son temps dans les music-halls et les bordels quand il ne peignait pas des toiles glauques et macabres : l'artiste impressionniste Walter Sickert. Ce suspect m'a hanté tout le temps que j'ai travaillé sur le sujet ; j'ai épluché une grande partie de son œuvre graphique, ses dessins horribles, ses tableaux lugubres, pour comprendre ce que l'auteure voulait montrer... je ne sais pas s'il est l'assassin (des études graphologiques, d'ADN et de papier sur plusieurs lettres envoyées à Scotland Yard semblent aller dans ce sens - lettres qui présentaient d'ailleurs des caractéristiques artistiques évidentes pour n'importe quel néophyte), mais c'est un personnage que Cornwell a rendu passionnant, et terrifiant. Même encore aujourd'hui, il suffit que j'y repense pour que certaines de ses peintures me mettent mal à l'aise.