Découvert probablement bien trop tard pour que le capital nostalgie puisse éventuellement jouer à plein,
Ladyhawke m'est hélas apparu comme un film boiteux et faible. Comme le disait nobody smith, le potentiel du pitch, pas inintéressant, est constamment contrebalancé par la pauvreté des développements des personnages ou des dialogues. La caractérisation apparaît soit paresseuse (les méchants complètement superficiels) soit inaboutie (le trio Hauer/Broderick/Pfeiffer qui manque, c'est vrai, de densité et d'ampleur émotionnelle, Broderick restant en particulier trop dans le rôle du jeune "side-kick qui fait que des conneries" pour permettre véritablement à la mélancolie de cet amour impossible d'éclore à son travers). L'écriture des péripéties, quant à elle, est assez programmatique et à vrai dire, je me suis souvent ennuyé. C'est en définitive lorsque le film se repose exclusivement sur son pouvoir visuel que l'on peut entrevoir ce que
Ladyhawke aurait pu donner avec un meilleur script et une meilleure bande originale (mais là sur ce film c'est enfoncer des portes ouvertes). Malgré quelques effets datés (par exemple la belle scène de "rencontre humaine" à l'aube est flinguée par les zooms ringards et le montage), la mise en scène est assez belle par moments ; mais c'est surtout la photo du grand Vittorio Storaro qui capte l'attention, toute en sfumato et ambiances douces (aube/crépuscule). Bref, déception, surtout lorsque le charisme de Rutger Hauer est inentamé et que la beauté fragile de Michelle Pfeiffer traverse le film comme un spectre entêtant. Un critique à l'époque de la sortie du film disait très justement que sa "présence, éthérée et érotique, est si vive que même lorsqu'elle est représentée sous forme de faucon, elle semble toujours être à l'écran".








