La Colline de l'adieu (Henry King - 1955)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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La Colline de l'adieu (Henry King - 1955)

Message par Jeremy Fox »

Ceux qui ont eu la désagréable surprise de trouver dans le boitier de Madame Muir un mélo en technicolor auraient du quand même le garder car il s'agissait du magnifique mélo de Henry King. Un film simple, lent, sans aucune montée dramatique ou coup de théâtre (que certains trouveront inconsistant : Madame Fox par exemple :twisted: ;-) ) mais qui est une histoire d'amour tendre, sensible, pudique et attachante. William Holden et Jennifer Jones forment un couple touchant et la superbe musique de Alfred Newman aide beaucoup à faire passer l'émotion.

Un formidable mélo comme on aurait aimer en voir plus souvent : Henry King est décidément, le cinéaste de la sobriété.
John T. Chance
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Message par John T. Chance »

bon, alors je le verrai. de toute façon, il y a toujours une chance avec Henry King 8) !
passe me voir du côté du rio grande, petite...
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

John T. Chance a écrit :bon, alors je le verrai. de toute façon, il y a toujours une chance avec Henry King 8) !
Tu as gardé le DVD malgré la mauvaise jaquette ?
Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

Beau film très touchant, très simple dans ses émotions mais pourtant on peut se dire qu'on a pas forcément besoin de plus... King semble ne rien chercher de superflus, imposant un vrai sens de la durée et beaucoup de douceur langoureuse. La rencontre à priorie improbable d'une certaine intemporalité hollywoodienne en cinemascope delux avec une spontanéité plus chinoise mais assez bien assimilée par le metteur en scène.
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Moi, j'ai eu ce malheur... et je n'ai rien gardé ! :twisted:
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angel with dirty face
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Re: La colline de l'adieu : pudeur et sensibilité

Message par angel with dirty face »

Jeremy Fox a écrit :la superbe musique de Alfred Newman aide beaucoup à faire passer l'émotion.
+ 1

Edité chez Varese Club (en édition limitée), le thème principal de Love Is A Many-Splendored Thing a été utilisé plus tard en 1978 dans le film de Randal Kleiser : Grease. C'est la musique qu'on entend dans la scène d'ouverture où on voit John Travolta et Olivia Newton-John sur la plage...
Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

oscar meilleures chanson et musique d'ailleurs
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

A préciser que la chanson n'a pas été composée par Alfred Newman.
Même si sa musique originale est aussi très belle.
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joe-ernst
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Re: La colline de l'adieu (Henry King)

Message par joe-ernst »

Jeremy Fox a écrit :Ceux qui ont eu la désagréable surprise de trouver dans le boitier de Madame Muir un mélo en technicolor auraient du quand même le garder car il s'agissait du magnifique mélo de Henry King.
:shock:

C'est quoi cette histoire ?
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Jeremy Fox
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Re: La colline de l'adieu (Henry King)

Message par Jeremy Fox »

joe-ernst a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Ceux qui ont eu la désagréable surprise de trouver dans le boitier de Madame Muir un mélo en technicolor auraient du quand même le garder car il s'agissait du magnifique mélo de Henry King.
:shock:

C'est quoi cette histoire ?
Et bien une petite partie de la première fournée du DVD zone 2 de Mme Muir contenait en fait le film de Henry King. Mais ça date.
angel with dirty face
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Re: La colline de l'adieu (Henry King)

Message par angel with dirty face »

Jeremy Fox a écrit :
joe-ernst a écrit :
:shock:

C'est quoi cette histoire ?
Et bien une petite partie de la première fournée du DVD zone 2 de Mme Muir contenait en fait le film de Henry King. Mais ça date.
C'était un avant "7 Hommes A Abattre", mais la suite s'était mieux déroulée, je trouve...
joe-ernst
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Re: La colline de l'adieu (Henry King)

Message par joe-ernst »

Jeremy Fox a écrit :
joe-ernst a écrit :
:shock:

C'est quoi cette histoire ?
Et bien une petite partie de la première fournée du DVD zone 2 de Mme Muir contenait en fait le film de Henry King. Mais ça date.
Va falloir que je cherche ce dvd et vérifie cela. Merci pour l'explication. :wink:
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Ceux qui viennent de jouer à la session FRCD des Glanches (et à la semaine 0 :mrgreen: ) ont eu l'occasion de lire mon (court) avis :


La colline de l'adieu (Love Is a Many-Splendored Thing)
de Henry King (1955)

Qu'est-ce qui peut expliquer qu'un film apparemment très classique dans son argument et ses rebondissements dramatiques fascine à ce point et fasse naître autant d'émotions ? Peut-être justement en raison de cette simplicité dans la conduite de l'intrigue sentimentale et dans la logique funeste qui la sous-tend. Peut-être et sans doute aussi grâce au thème musical éminemment romantique et ultra connu (Indice 1), qui scande régulièrement, et avec une beauté mêlée de gravité, les péripéties amoureuses de deux personnages qui n'auraient jamais dû s'aimer dans un tel contexte (la composition originale d'Alfred Newman est aussi digne d'intérêt). Elle, docteur eurasienne dans un hôpital de Hong Kong, sublime veuve d'un général nationaliste et refermée sur elle-même par tradition et volonté de ne plus tomber amoureux. Lui, correspondant de guerre américain couvrant la guerre civile chinoise, journaliste entreprenant et aux manières directes, séparé d'une femme qui ne veut pas divorcer. La Colline de l'adieu est un film célèbre et justement célébré outre-Atlantique, l'un de ces mélodrames hollywoodien en Technicolor et Cinémascope devant lesquels on s'abandonne complètement avec une boîte de mouchoirs à proximité. Henry King, pionnier de Hollywood (et auteur de merveilles comme L'Heure suprême, Le Cygne noir, Le Chant de Bernadette, Un homme de fer, La Cible humaine ou Les Neiges du Kilimandjaro) était le cinéaste de l'amour fou et pur comme la foi religieuse, l'amour censé triompher de tout. Et c'est cette foi qui imprègne cette Colline de l'adieu, l'un des derniers films de King, comme un chant du cygne à sa magnifique obsession, qui nous incite constamment à entrevoir le meilleur alors que s'annonce le pire. Sa muse Jennifer Jones (de dos dans la Question) est formidable dans son personnage de recluse qui s'ouvre peu à peu à l'amour. Elle irradie de classe et de beauté dans les scènes qui la voit s'émanciper avec le nouvel amour de sa vie joué par le viril William Holden. Holden qui trouve ici l'un de ses rôles les plus sensibles. Tous deux véhiculent d'ailleurs un certain érotisme qui n'est pas pour rien dans le charme qui naît de ce film. On n'est pas prêt d'oublier les scènes de séduction dans la crique et, bien sûr, celles se déroulant au milieu du décor paradisiaque constitué par cette fameuse colline (Indice 2), un endroit hors du temps, une parenthèse de pur bonheur loin des drames du monde, mais aussi un lieu marqué par le destin beau et cruel qui frappe la plus puissante et expéditive des histoires d'amour jamais contées. Love is a Many-Splendored Thing...
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Cathy
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Re: La colline de l'adieu (Henry King, 1955)

Message par Cathy »

Love is a many splendoured Thing - La Colline de l'adieu (1955)

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Adaptation du roman de Han Suyin, à Hong Kong sur fond de guerre civile en Chine et début de la guerre de Corée, une docteur eurasienne veuve et un journaliste américain marié s'éprennent l'un de l'autre et vivent leur amour en dépit de leur entourage.

D'abord critiquons ceux qui ont traduit le titre original en un joli titre spoiler, car dès le début, on sait que cette histoire d'amour se terminera tragiquement ! Mais bon ne boudons pas notre plaisir devant ce mélo flamboyant sur fond de guerre civile qui permet de donner un fond documentaire à cette histoire d'amour. Fond traditionnel avec l'évocation des rites et mythologie "chinois", le papillon, la lune, l'enterrement à Macao, mais aussi la colonisation de Hong Kong et le regard sino-chinois sur eux-mêmes, la valeur du 'Qu'en dira-t'on" qu'il soit anglais et relatif aux bonnes moeurs ou chinois et relatif à la mentalité que doit avoir tout chinois sur son peuple. On admire la beauté des plans, un côté sans doute traditionnel de' ces grands mélos, mais ce qui fait leur charme avec cette fameuse musique dégoulinante dont sort la chanson titre. Jennifer Jones et William Holden sont les héros de ce magnifique mélo, la première totalement crédible en jeune eurasienne et le second totalement à l'aise en journaliste américain reporter de guerre. Bref un mélo dans la tradition du genre, superbement filmé et interprété.

Effectivement, il y a un érotisme évident dans la scène de la crique, il ne se passe pas grand chose dans le film, mais on ne s'y ennuie pas, on attend l'évolution des amours prévisibles des protagonistes et on se prend à verser des larmes à la fin touchée par l'émotion de Jennifer Jones
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Re: La colline de l'adieu (Henry King - 1955)

Message par Karras »

Émouvant mélodrame inspiré du roman autobiographique de l'écrivain Han Suyin (décédée en 2012) racontant sa romance à la fin tragique avec le journaliste et correspondant de guerre australien Ian Morrison.
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Intéressant de voir une Chine en pleine mutation ( par certains aspects, et même si l'époque est différente, on peut retrouver quelques similitudes avec La canonnière du Yang-tsé ), les points de vues sur les couples mixtes. Et puis la musique d'Alfred Newman est vraiment irrésistible.
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