Le Potager : la rubrique nanar de classik !

[Commissaire Juve]

Le faucon (Paul Boujenah - 1983)



Dès les premiers plans, on sent que quelque chose ne va pas.

... En fait, dans quasiment chaque scène, y-a un mec qui bouffe un burger. C'est vraiment n'importe quoi.

Le faucon... un vrai film ! A moins que ce ne soit l'inverse.

J'aime bien ces polars français des années 1980 très premier degré, dont le sérieux inébranlable fini par les mener au ridicule. Pas facile de les revoir, ces Cross, L'Arbalète, L'Indic, Un été d'enfer, Les Fauves, Bleu comme l'enfer...

N'oublie pas le bouillantissime "La Balance" ! Cela dit, le ver était dans le fruit dès 1979... Quand on revoit La guerre des polices et ses policiers "coboïs"... vavavoum ! Même François Périer -- en chef du cabinet du ministre -- en fait des kilos.

[bruce randylan]

Ah bah en fait, la cinémathèque a organisé dimanche dernier un double programme avec le Faucon et Cross

Donc, j'ai aussi pu voir Cross (Philippe Setbon - 1986) qui est bien moins nanar que Le faucon malgré le casting franchement improbable : Michel Sardou (en flic made in Dirty Harry) et Roland Giraud (en mode tueur à gage adepte des jeux dangereux et mortel) pour un buddy movie dont le concept est plutôt original où un flic dur à cuire doit demander l'aide d'un tueur professionnel pour sauver sa famille prise en otage par un prisonnier qui vient de s'évader d'un service psychiatrie avec 4 psychopathes à moitié fous.
Mais Roland Giraud fait dur Roland Giraud sans jamais être crédible même si le personnage est sympathique (ce qui est assez douteux moralement parlant mais bon)... C'est pas que Sardou soit très bon en face mais son interprétation fonctionne mieux dans l'ensemble.

Le cinéaste Setbon est un cinéphile qui connait les classiques d'un cinéma de genre plutôt viril (il est l'auteur d'un livre sur Charles Bronson) et on sent dans son film une influence nette esthétique des Giallos dans la seconde partie qui se déroule dans un hôtel abandonné.
Dans l'ensemble, on voit que le cinéaste sait ce qu'il fait. Il y a une maîtrise, relative, mais une vraie maîtrise avec une ambiance proche de la folie avec ce quator échappé de l'asile et toujours prêt à péter les plombs. Alors pas moment, c'est très kitsch (le combat clandestin de Roland Giraud contre un grand black) et par moment assez joli (l’hôtel délabré donc). Le problème, c'est que tout cela manque cruellement de rythme. Le film pourrait être réduit pratiquement de moitié sans que ça soit gênant à aucun moment pour le scénario ou les personnages.

Dommage car ça aurait pu être plus pas mal en fait.

[odelay]

Le faucon (Paul Boujenah - 1983)



Dès les premiers plans, on sent que quelque chose ne va pas.

... En fait, dans quasiment chaque scène, y-a un mec qui bouffe un burger. C'est vraiment n'importe quoi.

Le faucon... un vrai film ! A moins que ce ne soit l'inverse.

Apparemment il y avait aussi Isabelle Nanty et... Agnès Jaoui dans le film! Elles s'en vantent pas trop hein... Ni Lindon d'ailleurs.

Autre avis sur le film et cette séance à la cinémathèque ici : http://www.zonebis.com/forum/viewtopic.php?f=36&t=18934

[Commissaire Juve]

Autre avis sur le film et cette séance à la cinémathèque ici : http://www.zonebis.com/forum/viewtopic.php?f=36&t=18934

[tenia]

l'explosion de rage sur Vincent Lindon : "moi, j'ai peur... Tu sais ce que j'ai envie moi ! J'ai envie d'un cheeseburger... Avec du fromage ! Tu sais ce que c'est un cheeseburger"

[pak]

J'aime bien ces polars français des années 1980 très premier degré, dont le sérieux inébranlable fini par les mener au ridicule. Pas facile de les revoir, ces Cross, L'Arbalète, L'Indic, Un été d'enfer, Les Fauves, Bleu comme l'enfer...

N'oublie pas le bouillantissime "La Balance" ! Cela dit, le ver était dans le fruit dès 1979... Quand on revoit La guerre des polices et ses policiers "coboïs"... vavavoum ! Même François Périer -- en chef du cabinet du ministre -- en fait des kilos.

Heu... sauf que ces deux films-là, je les place nettement un cran au-dessus des autres cités. Leur traitement est nettement moins série B, d'ailleurs La Balance a eu à sa sortie un succès critique, et une ribambelle de nominations aux César, obtenant la statuette du meilleur film et des meilleurs acteurs masculins et féminins. Quant à La Guerre des polices, il se base sur une bonne documentation des services de police de son époque, même si c'est vrai qu'il y a 2/3 moments too much (et puis Marlène Jobert en tenue d’Ève face caméra dégoulinante d'eau pointant son flingue sur deux abrutis, moi je prends... ).

[bruce randylan]

Apparemment il y avait aussi Isabelle Nanty et... Agnès Jaoui dans le film! Elles s'en vantent pas trop hein... Ni Lindon d'ailleurs.

Ouais, Nanty fait la présentatrice radio qui bouffe des Eclairs au Chocolat tout en parlant régime avec des fausses auditrices qu'elle fait elle-même en prenant diverses voix...
Juste après Huster vient directement au studio radio menacer Nanty avec son flingue pour prendre l'antenne afin de dire au méchant qu'il va le retrouver pour lui faire la peau... Ouais, parce que Huster sait que le méchant écoute cette radio... D'ailleurs il écoute la radio le méchant et ça le fait tellement flippé qu'il part sans payer à la station service mais il prend le temps de molester le pauvre employé sous la panique.

Quant à Agnès Jaoui, on la voit vite fait quand Huster retrouve son ancien collègue qui joue au Go (oui, car le film est sponsorisé par la Fondation Française de Go, c'est marqué dans le générique de fin ).

Détail qui fait deviner dès le début que le film est une grosse farce : Huster est un flic bien badas et dépressif portant toujours bien visible une étoile de David autour du cou qu'il tripote régulièrement (on rigole pas avec ça quand on s'appelle Boujenah)

[tenia]

Bon, il FAUT que je me chope ce film, je suis en rade de comédies.

[odelay]

Apparemment il n'y a pas eu d'édition DVD (et dire que Casablanca en a eu 5 ou 6 avec les BR compris! ), il faut se rabattre sur une VHS.

[Commissaire Juve]

N'oublie pas le bouillantissime "La Balance" ! Cela dit, le ver était dans le fruit dès 1979... Quand on revoit La guerre des polices et ses policiers "coboïs"... vavavoum ! Même François Périer -- en chef du cabinet du ministre -- en fait des kilos.

Heu... sauf que ces deux films-là, je les place nettement un cran au-dessus des autres cités. Leur traitement est nettement moins série B, d'ailleurs La Balance a eu à sa sortie un succès critique, et une ribambelle de nominations aux César, obtenant la statuette du meilleur film et des meilleurs acteurs masculins et féminins. Quant à La Guerre des polices, il se base sur une bonne documentation des services de police de son époque, même si c'est vrai qu'il y a 2/3 moments too much (et puis Marlène Jobert en tenue d’Ève face caméra dégoulinante d'eau pointant son flingue sur deux abrutis, moi je prends... ).

Tu n'as pas dû les revoir depuis un moment ... "La Balance" et "La guerre des polices" ont été des succès à l'époque, mais... aujourd'hui... comme tu le disais ci-dessus :

... Pas facile de les revoir...

wouuuf !

"La guerre des polices" tient encore parce qu'on a de la sympathie pour les comédiens, mais... Voir Brasseur-John Wayne, jambes ecartées, braquer quelques racailles de 79 qui obtempèrent sans broncher (il lui suffit de montrer des menottes et de les siffler comme des toutous)... voir Brasseur promener le canon de son gros flingue sur la poitrine dénudée du prostitué masculin... voir Marlène menacer son indic avec son gros flingue (elle va jusqu'à tirer pour le faire parler)... voir François Périer carresser le crâne dégarni de son subordonné ; pfiouuuu ! vision bien délirante de la police...

Spoiler (cliquez pour afficher)

... et c'est quelqu'un qui a connu personnellement un célèbrissime commissaire de l'époque qui te parle... un jour, je suis même monté dans sa R16 -- avec son fils et un autre copain -- et on s'est fait déposer au 36... parce qu'on sortait à Paris, hein ! Pas comme "clients" !

En 1980, avec "la femme flic", Yves Boisset avait fait un truc nettement moins caricatural.

Quant à "la Balance", alors là, c'est un festival. Du reste, tous les morceaux choisis sont sur Youtube. Quand je pense qu'on annonce un BLU ! Mouhahaha !

[pak]

Ah, La Femme flic, j'aime bien aussi. Mais là aussi, on est dans le cran du dessus. Même si Boisset, comme à son habitude, défonce violemment parfois des portes ouvertes (les riches sont méchants, la politique prédomine sur la justice, la hiérarchie policière est minable... ). Excellente Miou-miou.

C'est malin, vais pas pouvoir revoir les deux autres sans penser à ce que tu viens d'écrire...

[riqueuniee]

La balance fait partie de ces films dont on ne comprend plus maintenant le succès critique (et public) qu'ils ont obtenu à leur sortie. Pas vu la femme-flic mais le film n'a pas mauvaise réputation, même si Boisset a tendance à enfoncer des portes ouvertes (avec parfois la subtilité d'un char d'assaut). Je me souviens quand même d'un extrait vu à la télévision, avec un personnage de médecin (interprété par François Simon) plus qu'inspiré par Louis-Ferdinand Céline. Scène assez prenante. Si on en juge par cette scène, ce film n'a rien à faire dans le potager.

[Commissaire Juve]

... la femme-flic ... ce film n'a rien à faire dans le potager.

Ah mais, tout à fait ! Je ne l'ai pas mis dans le potager. Je l'ai cité pour l'opposer à "La guerre des polices" qui est sorti un an plus tôt. Simplement pour montrer qu'on pouvait parler de la police -- à l'époque -- sans faire des films de cow-boys ! (devenus grotesques aujourd'hui)

[joe-ernst]

Je vais ajouter La guerre des polices à ma liste de souhaits dvd naphtas, puisqu'il n'est plus disponible !

[Kevin95]

J'apporte ma pierre à l'édifice, j'ai aussi participé au double programme polar 80's français organisé par la Cinémathèque.

Quelques mots pour Cross qui s'en sort étonnement bien. Certes Michel Sardou est un sacré miscasting (le type comme à son habitude à constamment l'air de s'en foutre et passe son temps à tirer la gueule, la palme allant à la scène finale où celui-ci se fout complétement du sort de sa femme et sa fille pourtant bien malmenées et tente maladroitement de sourire lors d'un gros plan final d'anthologie), Marie-Anne Chazel est comme toujours ultra mauvaise (il faut la voir avec son brushing tout droit sortit de La Vie dissolue de Gérard Floque en train d'hurler "tuuuuue le tuuue le") et certains coups de moue se font sentir. Mais c'est au final une honnête série B, au pitch plutôt malin et doté d'une très bonne idée narrative (même si pas totalement exploitée) de situer la deuxième partie du film dans un immeuble désaffecté. Roland Giraud est en total roue libre mais c'est finalement lui et son personnage l’élément le plus attachant de Cross. Un film glauque par moment qui n'a pas à rougir face aux immondices sorties dans le même genre à la même époque.

En revanche avec Le Faucon ont atteint des sommets. Si certains louent Parking (que je ne vais pas tarder à découvrir) il faut voir ce film pour le croire. La scène d'intro mentionnée par bruce à de quoi faire peur. Moi même je crispais à l'idée de voir un navet longuet et non un plaisir coupable... et bien quedale ! Dès que Francis Huster entre en scène c'est du bonheur en barre. L'acteur se la donne comme si il était dans un Zulawski tout en bombant le torse et en regardant l'horizon en bouffant des burgers par dizaine et se saoulant au coca tel un Alain Delon de supérette. Il en devient fascinant mais il n'est pas le seul, le réalisateur s'américanise jusqu'au ridicule, Vincent Lindon tout jeunot est littéralement sous coke, Michel Boujenah vient faire coucou lors d'un cameo improbable et la musique funky-kitch est absolument divine (pour les réfractaires de la basse, ce doit être un supplice). J'ai réellement pris un panard monstre, entre le plaisir naïf de voir des gens "jouer" au gendarme et voleur avec la subtilité d'un gamin de 8 ans et celui plus coupable de voir du pornawak faussement cool. Je ne me remettrais jamais de la scène où Huster pique les chocos d'un badaud et les recrachant de dégout ou bien de celle où le grand acteur définit le cheese burger.

Je veux absoooolument ce film en DVD (aussi Cross mais dans un autre genre) ainsi que la bande originale du film, histoire d’assouvir complétement mon mauvais gout pour la décennie 80 en matière de polar (et un grand merci à la Cinémathèque).