El perdido - Robert Aldrich
Dalton Trumbo au scénario, Robert Aldrich à la réalisation, Kirk Douglas, Rock Hudson, Joseph Cotten, Dorothy Malone ou encore Jack Elam au casting, rien que ça !
Que du beau monde pour un film qui pourtant ne traine pas une excellente réputation. J’ai bien du mal à le comprendre, car je l’ai trouvé superbe ce film.
Un pitch classique d’homme qui escorte du bétail, assez proche de celui de La rivière rouge mais ce n’est de toute façon pas là que se trouve l’intérêt d’El Perdido, toute l’originalité de ce western vient de son ton, de la caractérisation de ces personnages et des fulgurances de mise en scène d’Aldrich, au passage il faut préciser que c’est Douglas en tant que producteur du film qui a superviser le montage ce peut expliquer certaines choses comme son ultra présence dans le premier plan du cadre. Un film de personnage donc, Douglas sorte de hors-la-loi bohème et charmeur qui n’en finit pas de palabrer sur la vie et l’amour, Rock Hudson en shérif assoiffé de vengeance dont on croit deviner les motivations, leurs interactions avec les deux très beaux personnages féminins apportent aux films des élans mélodramatiques sublimes qui pourraient jurer avec l’apparente décontraction de l’ensemble mais c’est suffisamment bien amené pour que couler de source.
Je pense bien sur au dernier quart d’heure qu’un certain Sergio Leone a du voir et revoir, c’est hallucinant de voir le découpage de duel semble annoncer le travail de l’italien, un point d’orgue de très haute volé dans lequel l’émotion et la dilatation du temps semblent quasi-anachronique. Pour un film de 61 que Trumbo n’aimait guère, qu’Aldrich ne portait pas dans son cœur et que Douglas a tourné pour terminer de financé Spartacus on peut dire que c’est du lourd.