L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
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L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
J'ai revu récemment ce film que j'avais beaucoup aimé à l'époque de sa sortie. Outre le traitement romantique mais aussi réaliste de l'histoire, on y trouvait un hommage aux peintres impressionnistes, voire néo-impressionnistes comme Seurat, mais aussi à un certain cinéma français du début des années 30. C'est une évidence que de dire que l'actrice principale est des plus émouvantes et qu'elle enterre sans problème l'insupportable Arielle Dombasle (qui ne joue pas dans ce film mais fait partie des actrices connues des films de Rohmer).
A visiter un intéressant petit site sur cet (impérissable) chef d'oeuvre à redécouvrir :
http://lamidemonamie.free.fr/
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- Jeremy Fox
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J'adore ce film, l'un des plus attachants du cinéaste, mais peux tu me dire ce qui te fait penser à un hommage au cinéma français des années 30 que personnellement je n'ai pas vu ? Sinon j'aime énormément Dombasle dans les films de Rohmer ; elle est absolument tordante dans L'arbre le maire et la médiathèque et prouve qu'elle peut très bien se moquer d'elle même et de son personnage parfois horripilant.
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Pour ma part aussi c'est un de mes Rohmer préférés. Sous des dehors faussement austères le film parvient à surprendre et à nous laisser sous le charme d'une belle et touchante histoire, dans laquelle on peut très bien se reconnaître. Le parcours des personnages dans la cité est particulièrement intéressant, la ville nouvelle de Cergy offrant un terrain de marivaudage riche et poétique.
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Désolé pour la réponse tardive. L'ami de mon amie me fait penser à un certain cinéma français populo des années 30 qu'incarnaient des gens comme Jean Gabin, Arletty ou Michel Simon. Je pense à l'aspect bucolique avec premiers congés payés ou week-end dans les guinguettes au bord de la marne de certaines séquences de Fric-Frac ou de Circonstances atténuantes. Quant à Jean Gabin, il incarne bien ce côté populo. Quand on regarde les passages de L'ami de mon amie où ils sont en train de se baigner, Rohmer filme les personnes présentes (on se doute bien qu'il ne s'agit pas de figurants) en montrant cet aspect populaire sympathique. J'ai l'impression que cela n'a plus vraiment été fait depuis le cinéma populaire des années 30. On pourrait aussi y rajouter les premiers films de Carné (malgré leur aspect pessimiste) ou La belle équipe (que je n'ai malheureusement pas encore vu).
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer, 1987)
Et un enchantement de plus de la part du magicien Rohmer ! A priori, L'ami de mon amie peut sembler plus mineur en comparaison d'autres Comédies et proverbes. Renouant avec la douceur estivale de ses films de vacances, la "ligne claire" du réalisateur s'épanouit, des architectures de Cergy aux rives d'un étang, dans un récit tendre et dont la grande simplicité flirterait avec la banalité affligeante s'il n'y avait cette sublimation typiquement rohmérienne, du texte aux acteurs - deux amies, deux mecs, quatre possibilités.
Comme souvent avec le réalisateur, la légèreté et la fraîcheur rendent exquis et ludiques les enjeux sentimentaux et humains. Sous le regard bienveillant de Rohmer, on reste littéralement captivé par les variations offertes autour des éternels questionnements de son Cinéma : il a cette capacité à se réinventer à chaque nouveau film, en dépit de fondamentaux parmi les personnages et leurs sentiments (recherche et refoulement de l'amour, dilemmes moraux, etc), qui ne cessera de me rendre fou. Comment fait-il ? C'est une vraie drogue, impossible de décrocher. Le personnage de Blanche s'inscrit dans la tradition des romantiques sensibles et ignorées qui peuplent les Comédies et proverbes - dont la Delphine du Rayon vert reste l'incarnation la plus définitive ; son amie Léa appartient, elle, à la longue série d'amies plus assurées, expérimentées et conseillères. Et pourtant à partir de personnages typiques, Rohmer re-modèle en permanence, redessine de nouveaux caractères dont on s'entiche profondément, aidé en cela par des actrices dont il ne dévoile les beautés que par touches progressives, jusqu'à ce qu'à la fin je veuille moi aussi faire ma vie avec elles (j'exagère à peine). L'ami de mon amie est un film absolument charmant, usant de ses dilemmes sentimentaux avec bonheur, drôlerie et profondeur (toujours cette impression que les personnages jouent leur existence, ce qui est un peu troublant lorsque l'empathie est totale - le quiproquo final est à ce titre très ambivalent en termes émotionnels, pour moi), sans que l'émotion ne soit oubliée. Les larmes d'Emmanuelle Chaulet qui panique face à la force qui commence à monter dans son cœur figurent parmi ces moments de pure sorcellerie dont Rohmer est un spécialiste.
Coucou Père Jules

Comme souvent avec le réalisateur, la légèreté et la fraîcheur rendent exquis et ludiques les enjeux sentimentaux et humains. Sous le regard bienveillant de Rohmer, on reste littéralement captivé par les variations offertes autour des éternels questionnements de son Cinéma : il a cette capacité à se réinventer à chaque nouveau film, en dépit de fondamentaux parmi les personnages et leurs sentiments (recherche et refoulement de l'amour, dilemmes moraux, etc), qui ne cessera de me rendre fou. Comment fait-il ? C'est une vraie drogue, impossible de décrocher. Le personnage de Blanche s'inscrit dans la tradition des romantiques sensibles et ignorées qui peuplent les Comédies et proverbes - dont la Delphine du Rayon vert reste l'incarnation la plus définitive ; son amie Léa appartient, elle, à la longue série d'amies plus assurées, expérimentées et conseillères. Et pourtant à partir de personnages typiques, Rohmer re-modèle en permanence, redessine de nouveaux caractères dont on s'entiche profondément, aidé en cela par des actrices dont il ne dévoile les beautés que par touches progressives, jusqu'à ce qu'à la fin je veuille moi aussi faire ma vie avec elles (j'exagère à peine). L'ami de mon amie est un film absolument charmant, usant de ses dilemmes sentimentaux avec bonheur, drôlerie et profondeur (toujours cette impression que les personnages jouent leur existence, ce qui est un peu troublant lorsque l'empathie est totale - le quiproquo final est à ce titre très ambivalent en termes émotionnels, pour moi), sans que l'émotion ne soit oubliée. Les larmes d'Emmanuelle Chaulet qui panique face à la force qui commence à monter dans son cœur figurent parmi ces moments de pure sorcellerie dont Rohmer est un spécialiste.
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
Tu me donnes furieusement envie de faire un tour à Cergy Préfecture.
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer, 1987)
Demi-Lune a écrit : Le personnage de Blanche s'inscrit dans la tradition des romantiques sensibles et ignorées qui peuplent les Comédies et proverbes - dont la Delphine du Rayon vert reste l'incarnation la plus définitive

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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
oui, une fois n'est pas coutume, +100 aussiJeremy Fox a écrit :+ 100 avec Demi-Lune


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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
Scène à partir de laquelle Père Jules a lâché l'affaire.

Hey, moi je me force quand même un peu plus que les 5 premières minutes quand c'est du Tarkovski.
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer, 1987)
Même AtCloseRange lui a mis 7/10 (donc chef-d’œuvre ultime) à la révision.ed a écrit :Demi-Lune a écrit : Le personnage de Blanche s'inscrit dans la tradition des romantiques sensibles et ignorées qui peuplent les Comédies et proverbes - dont la Delphine du Rayon vert reste l'incarnation la plus définitive
Faudrait que tu t'y remettes aussi, on sait jamais.

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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
Je préfère encore regarder du Demy.
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
Toub' te dirait : ce n'est pas sale !Père Jules a écrit :Je préfère encore regarder du Demy.
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Re: L'ami de mon amie (Eric Rohmer - 1987)
Je vais faire mon coming-out : je crois que je suis amoureux de Demi-Lune.