Anthony Mann (1906-1967)
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Winchester '73
Ok, je comprend mieux pourquoi on me l'a vivement recommandé. Mais je pense aussi qu'il est bien que je ne l'ai pas découvert en premier lorsque je me suis lancé dans le cinéma de Mann.
En effet, son scénario un peu déconcertant, qui est aussi la grande force du film, peut laisser le spectateur troublé. Et le fait de faire du fusil le personnage principal, témoin de toutes ces rivalités, est une idée couillue mais finalement payante. On se retrouve du coup à observer les situations sans que le regard de la caméra ne vienne juger les actes de chacun. Et si James Stewart reste un pivot central dans le film, son temps de présence à l'écran est toutefois limité, donnant de la place pour les autres personnages.
Sinon, dans les banalités, c'est beau à crever (ce plan d'ouverture.. raaaah, cette image du chariot dans les collines), d'une efficacité totale (quel bonheur de voir des films de 90min en cette ère de cinéma à rallonge qui n'a rien à raconter) et globalement tellement bien écrit que j'étais ébahis d'un bout à l'autre devant la force de cette histoire.
Ok, je comprend mieux pourquoi on me l'a vivement recommandé. Mais je pense aussi qu'il est bien que je ne l'ai pas découvert en premier lorsque je me suis lancé dans le cinéma de Mann.
En effet, son scénario un peu déconcertant, qui est aussi la grande force du film, peut laisser le spectateur troublé. Et le fait de faire du fusil le personnage principal, témoin de toutes ces rivalités, est une idée couillue mais finalement payante. On se retrouve du coup à observer les situations sans que le regard de la caméra ne vienne juger les actes de chacun. Et si James Stewart reste un pivot central dans le film, son temps de présence à l'écran est toutefois limité, donnant de la place pour les autres personnages.
Sinon, dans les banalités, c'est beau à crever (ce plan d'ouverture.. raaaah, cette image du chariot dans les collines), d'une efficacité totale (quel bonheur de voir des films de 90min en cette ère de cinéma à rallonge qui n'a rien à raconter) et globalement tellement bien écrit que j'étais ébahis d'un bout à l'autre devant la force de cette histoire.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Man of the West
Je m'étais dit que je ne regarderais pas tous les Boetticher à la suite pour ne pas tout mélanger mais je me retrouve à le faire avec les westerns de Mann. Autant dire que je ne le regrette pas, car ce Man of the West est une nouvelle excellente découverte. Un film servi une fois de plus par un script retors, où le héros, interprété ici par Gary Cooper, n'est pas totalement propre sur lui et devra jouer de son passé trouble pour s'en sortir. Je retiendrais notamment tout le final dans la ville désertée et son gunfight mémorable. La mise en scène de Mann, qui use à nouveau de toute la profondeur de champ, permet de générer des niveaux de tension supplémentaire et d'exprimer ultra efficacement l'action avec une économie de plans remarquable. Pour faire court, ça tient de la leçon de cinéma.
Et si j'ai beaucoup aimé James Stewart dans quelques uns des autres films de Mann, j'ai trouvé Cooper des plus convaincants dans ce rôle de gros dur.
Enfin bon,c'est hyper bien, une fois de plus.
Je m'étais dit que je ne regarderais pas tous les Boetticher à la suite pour ne pas tout mélanger mais je me retrouve à le faire avec les westerns de Mann. Autant dire que je ne le regrette pas, car ce Man of the West est une nouvelle excellente découverte. Un film servi une fois de plus par un script retors, où le héros, interprété ici par Gary Cooper, n'est pas totalement propre sur lui et devra jouer de son passé trouble pour s'en sortir. Je retiendrais notamment tout le final dans la ville désertée et son gunfight mémorable. La mise en scène de Mann, qui use à nouveau de toute la profondeur de champ, permet de générer des niveaux de tension supplémentaire et d'exprimer ultra efficacement l'action avec une économie de plans remarquable. Pour faire court, ça tient de la leçon de cinéma.
Et si j'ai beaucoup aimé James Stewart dans quelques uns des autres films de Mann, j'ai trouvé Cooper des plus convaincants dans ce rôle de gros dur.
Enfin bon,c'est hyper bien, une fois de plus.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Sans oublier cette longue scène-malaise où les cowboys vicieux tourmentent Julie London pour la foutre à poil et la violer. Le tout sous le regard impuissant de Cooper. J'avais trouvé cette séquence assez poisseuse pour un tel film et par rapport au Code.Colqhoun a écrit :Je retiendrais notamment tout le final dans la ville désertée et son gunfight mémorable.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Oui ça m'a bien étonné aussi. Il y a globalement quelque chose d'assez violent qui se dégage de l'ensemble du film qui le fait se démarquer des autres Mann que j'ai vu jusqu'à maintenant.Demi-Lune a écrit :Sans oublier cette longue scène-malaise où les cowboys vicieux tourmentent Julie London pour la foutre à poil et la violer. Le tout sous le regard impuissant de Cooper. J'avais trouvé cette séquence assez poisseuse pour un tel film et par rapport au Code.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
En 1958 le code avait déjà pas mal volé en éclat, il était toujours, a priori, applicable tel quel, mais on était loin de la rigueur des premières années.Demi-Lune a écrit :Sans oublier cette longue scène-malaise où les cowboys vicieux tourmentent Julie London pour la foutre à poil et la violer. Le tout sous le regard impuissant de Cooper. J'avais trouvé cette séquence assez poisseuse pour un tel film et par rapport au Code.Colqhoun a écrit :Je retiendrais notamment tout le final dans la ville désertée et son gunfight mémorable.

Je me rends compte que je n'avais pas le moindre souvenir de cette scène, c'est dire que, décidément, ce Man of the West ne m'avait guère passionné.

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Re: Anthony Mann (1906-1967)
On est sur la même longueur d'ondes.Jeremy Fox a écrit :La charge des tuniques bleues sur le site

Un très bon western de Mann qui, sans être aussi définitif que le cycle avec Jimmy Stewart, vaut beaucoup mieux que sa réputation de fiasco (des propos mêmes de son auteur).

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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Desperate (1947) d’Anthony Mann avec Steve Brody 5Steve Randall), Raymond Burr, Douglas Fowley.
Un homme ordinaire, ancien GI fraichement rentré au pays et camionneur de son état se voit embarqué à son insu dans une affaire de vol de fourrure. Le braquage tourne mal quand Randall prévient un flic qui patrouille par un appel de phares. Le frère d’un des malfrats - Walt Radak, truand notoire - tue le policier et est arrêté alors que Randall prend la fuite. Dès lors Radak n’aura de cesse de se venger de Randall.
Film inégal mais non dénué d’intérêt Desperate suit le destin d’un héros ordinaire piégé par des truands sans scrupules. Là ou la pègre utilise l’attirail conforme qui lui sied : menace, violence, poursuite, etc, l’homme ordinaire précipité dans une situation inconnue va encaisser les coups, et faire preuve de réflexes de survie pour protéger sa femme et son foyer. Mann oppose l’honnête citoyen au monde nocturne qui grouille de malfaisants et si l’énergie que déploie Randall à préserver sa femme à quelque chose d’héroïque on sent que Mann jubile plus à définir les traits des méchants et de Radak en particulier (inquiétant Raymond Burr). Il met la vengeance au cœur de récit, en fait le moteur des agissements de l’un, de la fuite en avant de l’autre. On peut s’interroger sur l’image du policier plutôt désinvolte et quelque peu impénétrable dans ses choix. Un représentant de l’ordre qui nous fait balancer entre méfiance et dubitation et dont les traits esquissés auraient gagnés à être plus franchement dessinés. Anthony Mann aime la nuit et cela se sent. C’est dans l’obscur (aussi au sens métaphorique) que ses scènes sont les plus réussies. Celle du vol de fourrure au début du film, le passage à tabac de Randall par Radak et ses hommes de main, la scène finale dans l’escalier. Trois scènes parfaites qui à elles seules justifient de visionner Desperate.

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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Déception finalement à la découverte de ce Mann vraiment mineur à tous points de vue.
Outre un récit bancal, des personnages guère attachants, une interprétation très moyenne, excepté peut être John Ireland qui incarne un salaud convaincant, les policiers, pour la plupart, sont présentés comme des brutes sans discernement capables d'envoyer un homme sur la chaise électrique au terme d'une enquête de 5 mn !
Même la photo, point fort des premières réalisations de Mann, est ici comme transparente et la mise en scène bien paresseuse.
Un film d'Anthony Mann baclé, qui l'eut crû ?!
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Surprenant, en effet !daniel gregg a écrit : Un film d'Anthony Mann baclé, qui l'eut crû ?!

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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Il y en a eu d'autres quand même : Le port des passions par exempleHitchcock a écrit :Surprenant, en effet !daniel gregg a écrit : Un film d'Anthony Mann baclé, qui l'eut crû ?!
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Et surtout le dernier : Maldonne pour un espion. Mais là, il avait des circonstances atténuantes.Jeremy Fox a écrit :Il y en a eu d'autres quand même : Le port des passions par exempleHitchcock a écrit : Surprenant, en effet !

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Re: Anthony Mann (1906-1967)
...
Dernière modification par beb le 31 mars 23, 15:03, modifié 1 fois.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
beb a écrit :Je ne dirais pas qu'il est baclé, plutot qu'il est raté parce qu'on s'interesse difficilement à l'histoire. Cela dit il y a de beaux moments dans les derricks sur l'eau.Jeremy Fox a écrit :
Il y en a eu d'autres quand même : Le port des passions par exemple
Je confirme et puis un film avec James Stewart ne peut être réellement bâclé.

- Jeremy Fox
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
bogart a écrit :
Je confirme et puis un film avec James Stewart ne peut être réellement bâclé.
Je pourrais t'en citer quelques autres pourtant
