W (Willy Milan, 1983) :
Découverte
Nanar d'anticipation tout droit sortie des eighties par un pays spécialiste du genre (nanar) c'est à dire les philippines,
W ou
Vendicator est improbable du début à la fin.
Un héros aussi expressif qu'une moule (qui me rappel le héros impayable d'un autre
post nuke foireux
Metalstorm de Charles Band, 1983), un bad guy faisant passer Max von Sydow dans
Flash Gordon pour la crème des personnages terrifiants, des nains garde du corps, un mec avec une tête de comptable dans le rôle d'un porte flingue du parrain local, des types chauves fringués de cuire se dandinant pour faire méchant et enfin une héroïne obsédée sexuelle et complément déconnectée de l'intrigue du film. Voilà globalement le programme de
W, ça vole pas haut donc. J'allais oublier que la scène pivot du film est la découverte du héros qu'il fut victime d'une castration (une scène poignante aidée par un VF visiblement doublée un 31 décembre), qu'une musique easy listening pas dégueu parcourt tout le film (et je dis bien TOUT le film, rare sont les scènes silencieuses... musique comme cache misère en somme) et que le climax est un gun fight de près de 30 minutes avec la mort d'une centaine de figurants acrobates (des sauts en veux tu en voilà).
Bref c'est rigolo comme tout, un peu mou forcez de le reconnaitre mais suffisamment con pour rester en mémoire quelques jours après son visionnage. Merci la cinémathèque française !
American Ninja 3 : Blood Hunt (Cedric Sundstrom, 1989) :
Découverte
Alors autant avec
W, le rire permet de ne pas s'endormir, autant ici le fun et le jouissif sont constant.
Je n'ai (malheureusement) vu aucun film de la série des
American Ninja (allergique sans doutes à la tronche de Michael Dudikoff) donc je ne sais pas trop ce qui relève de la reprise et de l'originalité dans ce troisième opus. En revanche, flagrante est la récupération des tics, codes, idées des premiers Van Damme (notamment le diptyque
Kickboxer /
Bloodsport) que Sundstrom (réalisateur, précisions) réemploi sans trop de prise de tête. Éléments qui serviront aux parodies des Inconnus (donc impossible aujourd'hui de les voir au premier degrés) : flash back avec maitre asiatique prononçant des phrases sentencieuses, bruits des highkicks répétitifs et grimaces tous plus hilarantes les unes des autres. Rien de spéciale à noter du point de vu du récit, c'est une classique histoire de vengeance mais dès le générique et la logo de la
Cannon sur fond de score au synthétiseur on sait que l'on en aura pour notre argent. Film court (1h30) jamais emmerdant, souvent drôle,
American Ninja 3 : Blood Hunt est un plaisir coupable galvanisant pour qui aime les brushings et les t shirts courts fluo.
Si la star du film, David Bradley s'en sort bien (inexpressif certes, mais cette version musclée de Ben Stiller est 100 fois plus charismatique de Michael Dudikoff), LA révélation d'
American Ninja 3 est assurément Steve James, musclor black au charisme brutale, sorte de Michael Jai White (
Black Dynamite) avant l'heure aussi cool que hardcore. Il balance sans en avoir l'air toutes les punchlines du film et est à l'origine de la meilleure séquence (avec un mythique
"Die !" qui ne dira rien à personne sauf ceux qui ont vu le film). Juste préciser que le psychik insupportable (pléonasme) occupe heureusement peu de place dans le film et que la musique entêtante au Bontempi est de George S. Clinton, futur compositeur des
Austin Powers (faut bien commencer quelque part).
Une gourmandise qui me donne envier de découvrir les opus précédents (juste pour Steve James).