Topic que je n'avais pas vu. Merci pour le lien au passage.lowtek a écrit : Je me permet de copier-coller ce que j'écrivais il y a 4 ans (2007) dans ce topic http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 3&start=75
Shame (Steve McQueen - 2011)
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Vu Shame hier soir et encore l'impression de voir une oeuvre mémorable cette riche année 2011!
L'essentiel a été dit sur la forme moins spectaculaire que celle de Hunger (notamment pour tout ce qui touche au son) mais tout aussi impeccable, tranchante, dénuée de la moindre scorie inutile: plans acérés captant ici des reflets et écrans, là un emprisonnement dans des lignes très géométrisées, plus loin un cadrage subtil et surprenant sur un corps.
On a peu parlé du montage qui sait surprendre que ce soit pour malmener la chronologie, pour signifier de manière fulgurante l'usage compulsif de la pornographie, pour capter la durée jusqu'à épuisement ( là où hunger captait le dialogue avec le prêtre, shame propose le plan sur NYNY et sur le couple au restau).
Fassbender est exceptionnel et se met réellement en danger par delà l'exhibition de son corps: son expressivité vers la fin atteint des sommets de douleur et de déréliction et on al'impression que ce n'est plus le même acteur tant iln'a rien à voir avec le visage impassible et lissé du début.
Quelle note donner? Soit 9 soit 10/10, plus probablement 10/10. Je crois qu'il pourrait bien chasser Drive de mon classement!
L'essentiel a été dit sur la forme moins spectaculaire que celle de Hunger (notamment pour tout ce qui touche au son) mais tout aussi impeccable, tranchante, dénuée de la moindre scorie inutile: plans acérés captant ici des reflets et écrans, là un emprisonnement dans des lignes très géométrisées, plus loin un cadrage subtil et surprenant sur un corps.
On a peu parlé du montage qui sait surprendre que ce soit pour malmener la chronologie, pour signifier de manière fulgurante l'usage compulsif de la pornographie, pour capter la durée jusqu'à épuisement ( là où hunger captait le dialogue avec le prêtre, shame propose le plan sur NYNY et sur le couple au restau).
Fassbender est exceptionnel et se met réellement en danger par delà l'exhibition de son corps: son expressivité vers la fin atteint des sommets de douleur et de déréliction et on al'impression que ce n'est plus le même acteur tant iln'a rien à voir avec le visage impassible et lissé du début.
Quelle note donner? Soit 9 soit 10/10, plus probablement 10/10. Je crois qu'il pourrait bien chasser Drive de mon classement!
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Une oeuvre d'une beauté glaçante, désagréable et harmonieuse à la fois. A peine gâché par les floutages imposés par le distributeur japonais (certes, on n'y va pas pour voir le sexe des acteurs, mais c'est tellement idiot et laid que ça sort un peu du film quand même), ce film d'une lenteur envoutante m'a fait pensé à l'excellent film mexicain Année bissextile de Michael Rowe sorti en 2010. Dans ce film resté confidentiel malgré une caméra d'or à Cannes, une jeune pigiste vivait seule dans un appartement à Mexico, s'inventait une vie à raconter à ses employeurs et sa famille, ramenait tous les soirs de boite de nuit un homme différent, et tombait amoureuse d'un homme dans un jeu sado-masochiste extrême. Steve McQueen filme un milieu différent (le bling bling newyorkais contre un milieu classe moyenne à Mexico), mais décrit cette même solitude urbaine contemporaine. Si à l'époque de Wong Kar-wai, les Anges déchus erraient anonymes dans le Hong Kong nocturne au hasard des rencontres, 15 ans plus tard, à l'époque de l'Internet haut débit et des réseaux sociaux, on n'a pas besoin de contact réel pour être vu. Et si chez Wong Kar-wai et ses contemporains, le sexe apaisait momentanément la solitude des personnages, il n'en est plus rien ici, puisqu'il n'est plus que marchandé ou mécanique. Le point commun entre Année Bissextile et Shame est que leur protagoniste entretient sa solitude par un masque. L'héroïne de Michael Rowe raconte à sa famille qu'elle a tellement d'amis qu'elle ne sait plus où donner de la tête et quitte son employeur qu'elle ne voit jamais en lui inventant une opportunité de carrière géniale, le Brandon de Steve McQueen est socialement bien sous tous rapports, séduisant, confortable financièrement, mais a une peur bleue que l'on voie derrière ce masque de métrosexuel ce qui l'empêche de tisser un vrai lien. Certes, les 2 films ne font pas référence aux réseaux sociaux directement, mais j'y vois un rapport avec le fait que la solitude y soit liée au masque social des protagonistes. Shame dérange et envoute à la fois. Dans sa sécheresse extrême, il laisse cependant entrevoir un espoir. Un grand film qui je pense prendra de la valeur avec le temps, pour ses qualités formelles comme pour son témoignage de notre époque.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Je viens de voir ce film. Hé bé.
1) La séquence de "New York New York" est la plus forte que j'aie vue depuis plusieurs années. J'en ai pleuré. Et elle a un rôle important en termes de contrepoint sur la scène de sexe à 3.
2) Fassbender est l'un des plus grands acteurs de ces dernières années. Et dans ce film, il se "donne". Je me suis même demandé si certaines de ses scènes de sexe étaient simulées ou non.
3) La mise en scène est d'une grande élégance, le film est très bien monté et bénéficie d'un découpage subtil. Mc Queen fait enfin un "film", et non une installation artistique, et montre une capacité d'empathie qui, à mon sens, manquait dans "Hunger", dans lequel la proximité avec ses personnages ne cachait pas une vision froide et sans réelle âme.
4) La seule faute du film est, à mon sens, son titre qui tire le spectateur à juger le dernier quart d'heure d'un point de vue moral. Mc Queen l'aurait intitulé "Pain", que ça changeait toute la dimension de cette fin. Et là, c'eût été royal.
1) La séquence de "New York New York" est la plus forte que j'aie vue depuis plusieurs années. J'en ai pleuré. Et elle a un rôle important en termes de contrepoint sur la scène de sexe à 3.
2) Fassbender est l'un des plus grands acteurs de ces dernières années. Et dans ce film, il se "donne". Je me suis même demandé si certaines de ses scènes de sexe étaient simulées ou non.
3) La mise en scène est d'une grande élégance, le film est très bien monté et bénéficie d'un découpage subtil. Mc Queen fait enfin un "film", et non une installation artistique, et montre une capacité d'empathie qui, à mon sens, manquait dans "Hunger", dans lequel la proximité avec ses personnages ne cachait pas une vision froide et sans réelle âme.
4) La seule faute du film est, à mon sens, son titre qui tire le spectateur à juger le dernier quart d'heure d'un point de vue moral. Mc Queen l'aurait intitulé "Pain", que ça changeait toute la dimension de cette fin. Et là, c'eût été royal.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
La meilleure scène du film c'est la première, le plan en plongée sur Fassbender allongé sur son lit. Elle incarne tout le film.
Et oui Fassebender est merveilleux.
Et oui Fassebender est merveilleux.

Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.
Ôtez le mensonge vital à un homme moyen, vous lui ôtez le bonheur, du même élan.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Je l'ai revu en DVD, et mon appréciation est un peu moins favorable qu'au visionnage ciné l'an dernier.Ouf, camescope oral a écrit :4) La seule faute du film est, à mon sens, son titre qui tire le spectateur à juger le dernier quart d'heure d'un point de vue moral. Mc Queen l'aurait intitulé "Pain", que ça changeait toute la dimension de cette fin. Et là, c'eût été royal.
ça reste globalement un bon film, impressionnant formellement, et McQueen est clairement un cinéaste à suivre.
Il a une maîtrise du cadre, de la direction d'acteurs, de la mise en scène qui font plaisir à voir par rapport aux nolaneries surestimées.
Il doit juste, à mon sens, resserrer ses scénarios et surtout laisser tomber la volonté de performance qui a tendance à le prendre (comme dans le désormais célèbre dialogue en plan séquence de Sands et du curé dans "Hunger", le "New York New York" dans ce "Shame"). Il sait insuffler une atmosphère lancinante, il n'en a vraiment pas besoin : par exemple la scène où Fassbender et Mulligan sont filmés de dos quand il la critique d'avoir rappelé son boss, devant la TV où passe Felix le Chat fonctionne et ne m'a pas donné cette impression de recherche de perf' que j'ai ressentie dans "Hunger" (que j'aime beaucoup ceci dit).
Si j'ai trouvé ce film moins bon que dans mon souvenir, c'est que je rejoins un peu ton point N° 4 : le film est quand même très moralisateur (genre la déchéance ultime c'est de se faire sucer dans une boîte gay ou le triolisme). Alors qu'il a un acteur royal qui sait suggérer le sexe mécanique, le côté encombrant d'une telle addiction, l'incapacité à communiquer, l'absence totale de sensualité (le comble pour un bel acteur en full frontal), McQueen plombe un peu son interprétation par des scènes de victimisme misérabiliste.
Par contre, je ne vois vraiment pas quelle scène t'a fait penser qu'elle pourrait ne pas être simulée. D'ailleurs, il n'y a pas tant de scène de sexe que ça.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
L'impression de malaise est persistante plus de 6 mois après le film.Dire que 2011 a été tellement riche ...et que 2012 est qd même un peu avare en émotions fortes!!!
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Vu hier.
Fassbender est bien le meilleur acteur de son époque (il porte le film au-delà de tout ce qu'on peut imaginer, c'est rare qu'une si belle gueule arrive à être à ce point aussi si expressive et si émouvante).
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu "New York by night" filmé avec autant de vie (le long plan du jogging nocturne m'a transporté, et l'interprétation de la chanson New York, New York est un moment très casse-gueule, entre agacement et fascination totale... personnellement, j'ai été bluffé par ce moment de grâce pure, absolue).
Mais... Comme le dit Banane plus haut, sur le fond, j'ai trouvé le film finalement assez moralisateur : je redoutais une scène gay, parce que j'entrevoyais bien comment ça pourrait être amené et ce que le réalisateur pourrait en faire : McQueen tombe pile poil à pieds joints dans le cliché que je craignais : Brandon, que rien ne désigne, avant ça, comme homo, ni même bi, "descend aux enfers gay", bien évidemment (comment pourrait-il en être autrement ?)... La scène de sexe à trois (qui suit de près celle du bar gay) enfonce le clou de la morale... OK, tout ça ne dure que le temps d'une scène ou deux (à la fin du film), mais au final, ça gâche un peu, à mes yeux, l'ambition réelle du film et de son sujet finalement pas tellement traité au cinéma (ça fout un peu en l'air tout ce qu'on a vu jusque là, pendant 1h30). Et, pour le coup, contrairement à ce que dit Ouf, camescope oral plus haut, le titre me paraît se justifier bel et bien, au vu de la progression que McQueen nous impose sur cette fin, et il n'y a donc, en ce sens, aucune faute de goût réelle de la part de McQueen, puisque ça semble bien traduire le propos du réalisateur (même si, selon lui, le titre Shame s'explique par le fait que c'est le mot qui revient le plus quand on écoute les "sex addicts" : ça me paraît un peu court pour ne pas penser que c'est peut-être, aussi, le sentiment que McQueen a voulu suggérer à son public).
Reste un film qui ne laisse pas indifférent, avec des moments très marquants, un climat d'une froideur que Cronenberg ne renierait pas, et une interprétation impeccable. Et, surtout, cette performance époustouflante de la part de Michael Fassbender, qui vaut à elle seule le coup de voir ce film.
Fassbender est bien le meilleur acteur de son époque (il porte le film au-delà de tout ce qu'on peut imaginer, c'est rare qu'une si belle gueule arrive à être à ce point aussi si expressive et si émouvante).
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu "New York by night" filmé avec autant de vie (le long plan du jogging nocturne m'a transporté, et l'interprétation de la chanson New York, New York est un moment très casse-gueule, entre agacement et fascination totale... personnellement, j'ai été bluffé par ce moment de grâce pure, absolue).
Mais... Comme le dit Banane plus haut, sur le fond, j'ai trouvé le film finalement assez moralisateur : je redoutais une scène gay, parce que j'entrevoyais bien comment ça pourrait être amené et ce que le réalisateur pourrait en faire : McQueen tombe pile poil à pieds joints dans le cliché que je craignais : Brandon, que rien ne désigne, avant ça, comme homo, ni même bi, "descend aux enfers gay", bien évidemment (comment pourrait-il en être autrement ?)... La scène de sexe à trois (qui suit de près celle du bar gay) enfonce le clou de la morale... OK, tout ça ne dure que le temps d'une scène ou deux (à la fin du film), mais au final, ça gâche un peu, à mes yeux, l'ambition réelle du film et de son sujet finalement pas tellement traité au cinéma (ça fout un peu en l'air tout ce qu'on a vu jusque là, pendant 1h30). Et, pour le coup, contrairement à ce que dit Ouf, camescope oral plus haut, le titre me paraît se justifier bel et bien, au vu de la progression que McQueen nous impose sur cette fin, et il n'y a donc, en ce sens, aucune faute de goût réelle de la part de McQueen, puisque ça semble bien traduire le propos du réalisateur (même si, selon lui, le titre Shame s'explique par le fait que c'est le mot qui revient le plus quand on écoute les "sex addicts" : ça me paraît un peu court pour ne pas penser que c'est peut-être, aussi, le sentiment que McQueen a voulu suggérer à son public).
Reste un film qui ne laisse pas indifférent, avec des moments très marquants, un climat d'une froideur que Cronenberg ne renierait pas, et une interprétation impeccable. Et, surtout, cette performance époustouflante de la part de Michael Fassbender, qui vaut à elle seule le coup de voir ce film.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
L'interprétation est évidemment tentante et McQueen joue en toute conscience avec le feu... mais je la trouve réductrice.Amarcord a écrit :Mais... Comme le dit Banane plus haut, sur le fond, j'ai trouvé le film finalement assez moralisateur : je redoutais une scène gay, parce que j'entrevoyais bien comment ça pourrait être amené et ce que le réalisateur pourrait en faire : McQueen tombe pile poil à pieds joints dans le cliché que je craignais : Brandon, que rien ne désigne, avant ça, comme homo, ni même bi, "descend aux enfers gay", bien évidemment (comment pourrait-il en être autrement ?)... La scène de sexe à trois (qui suit de près celle du bar gay) enfonce le clou de la morale... OK, tout ça ne dure que le temps d'une scène ou deux (à la fin du film), mais au final, ça gâche un peu, à mes yeux, l'ambition réelle du film et de son sujet finalement pas tellement traité au cinéma (ça fout un peu en l'air tout ce qu'on a vu jusque là, pendant 1h30).
La séquence de la boite n'est pas la finalité d'un voyage, d'une "descente aux enfers" comme tu dis, mais un moyen supplémentaire, une addition, pour exprimer la confusion des sens, de la chair, du sexe, d'un cas pathologique. Peu importe la nature, peu importe le visage (la séquence de partouze qui suit n'est qu'un amas de chair informe à en devenir purement abstrait), seule compte la consommation, le "fix". Un plan mémorable résume la séquence à lui-seul :


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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Oui, une addition. Il y a donc quand même bien cette idée du "toujours plus" : toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus... bas ? Difficile de ne pas voir ça, aussi, non ? C'est comme une spirale infernale : dès lors, ce n'est pas un hasard si ces scènes-là arrivent à la fin. Je laisse de côté la séquence du bar gay (qui fait définitivement trop cliché, pour moi) ; mais le plan à 3, qui arrive comme ça, à la fin, il est donc censé illustrer (à défaut d'exprimer) ce que tu appelles "la confusion des sens, de la chair, du sexe, d'un cas pathologique"... OK : il faut donc ça pour l'exprimer ? (un plan à trois, même filmé comme "un amas de chair informe à en devenir purement abstrait", on sait bien bien qu'ils sont trois, on le voit bien)... Dans le genre abstraction, à la limite, McQueen aurait pu/dû aller encore plus loin, alors, pour exprimer réellement ce que toi tu as vu (mais qui ne m'a pas franchement sauté aux yeux), en faisant par exemple un plan à la David Lynch, où l'on ne distingue véritablement plus ce qui se passe réellement à l'écran. Là, dans Shame, avec cette scène de plan à trois, McQueen montre quand même clairement les choses (on est très loin de l'abstraction, je trouve, je veux dire d'une vraie et courageuse abstraction qui aurait effectivement pu donner une sorte de vertige sensoriel, l'idée que "seuls comptent la consommation, le fix", comme tu dis). Et ces choses-là, il s'est bien gardé de les montrer avant, où l'on voit finalement un Brandon qui a une vie sexuelle certes "envahissante", mais pas spécialement "hors norme" (on ne le montre jamais dans des clubs échangistes, dans des peep shows, dans des partouzes... non : la partouze, c'est bon pour la fin, quand il aura vraiment touché le fond, juste après l'arrêt à la station "club gay").Gounou a écrit :L'interprétation est évidemment tentante et McQueen joue en toute conscience avec le feu... mais je la trouve réductrice.
La séquence de la boite n'est pas la finalité d'un voyage, d'une "descente aux enfers" comme tu dis, mais un moyen supplémentaire, une addition,
Je trouve que si, justement : "la nature" et "le visage" importent beaucoup, dans ce film.Gounou a écrit :Peu importe la nature, peu importe le visage
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Belle copie diffusée par Canal.
On retrouve la maîtrise graphique et sonore de McQueen, mais je suis moins convaincu par un scénario que je trouve un peu trop manichéen (voir moralisateur comme l'écrit Amarcord) et qui au final ne m'a pas beaucoup touché. J'ai en revanche beaucoup aimé les scènes dans le métro et la scène centrale du "New York, New York" de Carey Mulligan, contrepoint de la très belle scène centrale du dialogue avec le prêtre de Hunger.
Ca reste évidemment à voir et McQueen un réalisateur à suivre, mais j'attendais un peu mieux après Hunger. 6/10
On retrouve la maîtrise graphique et sonore de McQueen, mais je suis moins convaincu par un scénario que je trouve un peu trop manichéen (voir moralisateur comme l'écrit Amarcord) et qui au final ne m'a pas beaucoup touché. J'ai en revanche beaucoup aimé les scènes dans le métro et la scène centrale du "New York, New York" de Carey Mulligan, contrepoint de la très belle scène centrale du dialogue avec le prêtre de Hunger.
Ca reste évidemment à voir et McQueen un réalisateur à suivre, mais j'attendais un peu mieux après Hunger. 6/10
Dernière modification par Jihl le 19 janv. 13, 08:23, modifié 2 fois.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Dans le même genre de jeu, il y a Viggo Mortensen.Amarcord a écrit :Fassbender est bien le meilleur acteur de son époque (il porte le film au-delà de tout ce qu'on peut imaginer, c'est rare qu'une si belle gueule arrive à être à ce point aussi si expressive et si émouvante).
C'est pour ça que des 3 films sur l'esclavage de 2013 (avec Lincoln de Spielby et Django de QT), celui de McQueen "12 years a slave" est celui que j'attend avec le plus d'impatience. Curieuse de voir comment il va filmer le corps de Solomon Northup, et la période de sa disparition où il fut retenu en esclavage sans ses papiers attestant qu'il est né libre.Jihl a écrit :On retrouve la maîtrise graphique et sonore de McQueen,
Ca reste évidemment à voir et McQuenn un réalisateur à suivre
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Découvert ce soir et je suis un peu perplexe. Le film a d'indéniables qualités, mais j'ai trouvé qu'il en faisait un peu trop, McQueen semblant vouloir taper le plus fort possible, aidé par un Fassbender prêt à tout. Il y a un nette volonté de créer du "choc émotionnel", c'en est presque de la prise d'otage à ce niveau. L'histoire est bien développée, mais Brandon aurait pu être accro au jeux, par exemple, qu'elle aurait été la même - mais ça aurait été moins percutant, forcément. (EDIT: je me reprends moi même: ce n'est pas tant l'addiction qui pose problème que l'impossibilité à s'engager. Une autre addiction l'aurait bien moins montré, ça aurait pour le coup, perdu en interet)
Moyennement convaincu donc. Je ne garde pas
Side note: ...je l'aurais peut être été (convaincu) il y a quelques temps, mais pas (plus ?) maintenant...Pour jouer la carte de la transparence, j'aime bien Arnofsky, à qui "on" reproche souvent ce que je viens de reprocher à McQueen justement. Qu'est ce qui fait que j'en apprécie un et pas l'autre ? (Attention, je n'ai pas trouvé Shame mauvais, loin de là) Là, je ne sais pas. Cela dit, je n'ai jamais vraiment revus les films d'Aronofsky, et peut être les apprécierais-je beaucoup moins aujourd’hui...
Moyennement convaincu donc. Je ne garde pas
Side note: ...je l'aurais peut être été (convaincu) il y a quelques temps, mais pas (plus ?) maintenant...Pour jouer la carte de la transparence, j'aime bien Arnofsky, à qui "on" reproche souvent ce que je viens de reprocher à McQueen justement. Qu'est ce qui fait que j'en apprécie un et pas l'autre ? (Attention, je n'ai pas trouvé Shame mauvais, loin de là) Là, je ne sais pas. Cela dit, je n'ai jamais vraiment revus les films d'Aronofsky, et peut être les apprécierais-je beaucoup moins aujourd’hui...
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Découvert ce soir, et pas tout à fait convaincu...
Fassbender est absolument remarquable, comme Mulligan. La mise en scène est superbe, le côté glaçant de "l'ultramoderne solitude" du héros particulièrement bien rendu (j'ai pensé à un univers à la Easton Ellis au début), tout comme le caractère très trouble de la relation soeur-frère.
Mais... addiction au sexe, vraiment ? Il a un comportement sexuel finalement assez "soft", si on prend en référence ce qui peut s'écrire dans des romans (ou dans des articles de presse sur le sujet) ou se filmer par ailleurs. Qu'il ait honte, certes c'est clairement montré, mais il me semble que c'est moins la honte d'une addiction sexuelle que la honte de sa solitude et sans doute du passé (avec sa soeur ?). Et surtout la dernière partie du film est très moralisatrice, jusqu'au cliché de la boite gay comme descente aux enfers. J'entends bien qu'on peut comprendre ce passage comme une confusion des sens, l'essentiel étant d'avoir une relation sexuelle quelle qu'elle soit, surtout après avoir été refoulé de ce qui est sans doute un club échangiste dont il est un habitué. Et qu'après il passe à un plan à trois (chez des femmes qui le connaissent, voir l'accueil sans un mot). Sauf que les deux scènes ne sont pas filmées de la même façon : c'est glauque et rougeoyant pour le club gay (l'enfer donc, suivi de reflets déformants genre "il s'est perdu à lui-même"); c'est lumineux, confortable et longuement filmé pour le plan à trois, rien d'une descente aux enfers, c'est même filmé beaucoup moins cru, voire plus "sentimental", moins "performant" (même si mécanique) que la scène où il prend une femme devant la baie vitrée d'une chambre de gratte-ciel. Seule différence, il n'y éprouve aucun plaisir, on lit même de la souffrance sur son visage (comme dans la boite gay). On avait en fait déjà compris, message très surligné...
Sur la fin, la scène de regard dans le métro,
Fassbender est absolument remarquable, comme Mulligan. La mise en scène est superbe, le côté glaçant de "l'ultramoderne solitude" du héros particulièrement bien rendu (j'ai pensé à un univers à la Easton Ellis au début), tout comme le caractère très trouble de la relation soeur-frère.
Mais... addiction au sexe, vraiment ? Il a un comportement sexuel finalement assez "soft", si on prend en référence ce qui peut s'écrire dans des romans (ou dans des articles de presse sur le sujet) ou se filmer par ailleurs. Qu'il ait honte, certes c'est clairement montré, mais il me semble que c'est moins la honte d'une addiction sexuelle que la honte de sa solitude et sans doute du passé (avec sa soeur ?). Et surtout la dernière partie du film est très moralisatrice, jusqu'au cliché de la boite gay comme descente aux enfers. J'entends bien qu'on peut comprendre ce passage comme une confusion des sens, l'essentiel étant d'avoir une relation sexuelle quelle qu'elle soit, surtout après avoir été refoulé de ce qui est sans doute un club échangiste dont il est un habitué. Et qu'après il passe à un plan à trois (chez des femmes qui le connaissent, voir l'accueil sans un mot). Sauf que les deux scènes ne sont pas filmées de la même façon : c'est glauque et rougeoyant pour le club gay (l'enfer donc, suivi de reflets déformants genre "il s'est perdu à lui-même"); c'est lumineux, confortable et longuement filmé pour le plan à trois, rien d'une descente aux enfers, c'est même filmé beaucoup moins cru, voire plus "sentimental", moins "performant" (même si mécanique) que la scène où il prend une femme devant la baie vitrée d'une chambre de gratte-ciel. Seule différence, il n'y éprouve aucun plaisir, on lit même de la souffrance sur son visage (comme dans la boite gay). On avait en fait déjà compris, message très surligné...
Sur la fin, la scène de regard dans le métro,
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)
Rediffusé actuellement sur Arte. Cette scène c'est quelque-chose..
