Cinéma Coréen contemporain

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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8140david
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Cinéma Coréen contemporain

Message par 8140david »

Comme chaque année, le Festival du Film Coréen à Paris va bientôt avoir lieu, du 30 oct au 6 nov, au cinéma Saint Andre des Arts :
http://www.ffcp-cinema.com/
Le calendrier est ici :
http://www.ffcp-cinema.com/2012/timetable/
Blue
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par Blue »

Beaucoup de films récents. Il y a tout de même quelques raretés de l'âge d'or. Et puis si je peux donner un conseil : essayez de voir "To You, From Me" de Yang Sun-Woo. Ce cinéaste a fait de très bons films dans les années 90 ("L'Amour A Umukbaemi", "Le Chemin De L'Hippodrome", "Passage To Buddha", "A Petal" et "Bad Movie" sont pour moi des films importants de l'avant boom des années 2000, avec les premiers Hong Sang-Soo). Je n'ai jamais vu le film qu'ils vont passer dans le festival mais si vous pouvez, ne passez pas à côté.
Mon top éditeurs : 1/Carlotta 2/Gaumont 3/Studiocanal 4/Le Chat 5/Potemkine 6/Pathé 7/L'Atelier 8/Esc 9/Elephant 10/Rimini 11/Coin De Mire 12/Spectrum 13/Wildside 14/La Rabbia-Jokers 15/Sidonis 16/Artus 17/BQHL 18/Bach
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par 8140david »

Le festival commence dans moins d'une semaine.
A ne pas manquer !
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cinephage
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par cinephage »

Est-ce qu'il y a des films plus réputés que les autres, ou particulièrement intéressants (sachant que je me suis déja noté le conseil de Blue) ?
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

J'y serai aussi ! :D
Logiquement je devrais voir une douzaine de films.

Une amie coréenne m'a aussi conseillé To you from me ainsi que from seoul to varancia, stateless thing et self referentiel traverse.

Je crois que les films d'ouverture et de fermeture sont de gros films "commerciaux" tout à fait honnêtes.
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par 8140david »

Le Festival était très sympa.
Je n'ai pas vu de grand film (à mon avis), mais j'ai bien aimé "Silenced", et deux documentaires "Two doors" et "Talking architect"; et aussi, comme comédie, "Love fiction".
Pas aimé "Helpless" (le début est pas mal, mais ensuite c'est trop appuyé et prévisible à mon gout). Et encore moins "Ashamed" (un Bertrand Blier coréen, donc potentiellement intéressant, mais sans queue ni tête et finalement ennuyeux).
C'est tout ce que j'ai pu voir.
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Ah on a du se croiser : j'ai fait 19 séances :mrgreen:
Je vais faire 4 critiques pour 1kult, le reste je vais en causer rapidement ici.

Mais en effet, pas de gros coup de cœur ( excepté un classique) comme j'avais pu en avoir les 2 années d'avant mais pas mal de bon films quand même... et quelques bonnes croutes aussi :fiou:
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Avec beaucoup de retard

Masquerade (Choo Chang-min) : comédie dramatique historique évoquant un roi qui s'est coupé des préoccupations de son peuple. Victime d'un empoisonnement, il sombre dans le coma. pour sauver les apparences face aux conspirateurs, le confident du régent met en place un sosie, un bouffon qui ne connaît rien de la cour.

gros succès au box-office ayant tout raflé aux César locaux, c'est tout à fait correct même si ça reste largement prévisible. Dans le rôle (double) rôle, l'acteur principal fait des merveilles et rend très attachant son troubadour qui se trouve une conscience politique. Ca fait donc énormément penser à Président d'un jour y compris dans l'histoire d'amour avec la "première dame" mais avec un humour un peu plus gras (notamment celui, assez tordant il faut le dire, où le nouveau roi se retrouve à faire ses besoin devant la cour). Heureusement l'humour n'est pas que scatophile et les relations qu'il a avec son garde du corps donne quelques moments réjouissants (le jet de la chaussure et quand le soldat se met à pleurer).
Par contre, on sent que la fin ne va pas faire dans la subtilité et en effet les auteurs qui se vautrent dans tous les clichés mélodramatique du genre lors du dernier quart. Ca donne des grandes leçons de morale, ça chiale beaucoup, ça se sacrifie, ça nous monte des rebondissements en épingle pour installer un suspens très artificiel (en oubliant au passage de résoudre l'histoire d'amour).

Dans l'ensemble ça se regarde sans déplaisir (à part la fin donc) mais ça ne mérite pas forcément une pluie de récompenses d'autant que la mise en scène est très classique.


From Séoul to Varanasi (Jeon Kyu-hwan) :
Un couple marié depuis 10 ans vit dans la routine. Lui est un éditeur qui entretient une liaison avec une écrivain. Elle tombe amoureux d'un jeune musulman

Un drame (existentialiste) à la narration non linéaire audacieuse et maîtrisée qui multiplie les différentes époques et les strates temporelles avec une belle fluidité. Il n'y a pourtant jamais d'informations nous expliquant à quel moment la séquence se déroule par rapport à la précédente mais on n'est jamais égaré ou perdu. Pour ça c'est assez réussi.
En revanche, le reste est bien plus problématique avec une photo vidéo bien moche, des personnages (surtout masculins) vraiment pas attachants et très superficiels. Et surtout le dernier dernier tiers qui se déroule à Varanasi est assez douteux avec des raccourcis assez édifiants pour ne pas dire dangereux (l'amalgame "musulman = terroriste" n'est vraiment pas loin) sans parler d'une conclusion tragique plus navrante que touchante car tout simplement peu crédible et disons-le sans réelle justification avec le début du film.
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Two doors (Kim Il-rhan et Hong Ji-you) :
En 2009, un immeuble est sur le point d'être démoli pour laisser place à un complexe immobilier flambant neuf. Ses habitants manifestent en occupant le toit du bâtiment, estimant que les compensations qu'ils toucheront sont dérisoires. Lors de l'intervention des forces de l'ordre, un incendie se déclare causant la mort de 5 manifestants et d'un policier.

Un documentaire choc et révoltant sur un tragique accident - plus ou moins volontaire de la part des autorités - qui pointe un grand nombre d'aberrations du pouvoir et de la justice. Édifiant.
Malheureusement la séance où j'étais a connu un problème technique et nous n'avons pu voir que la première moitié du film.


War of the arrows (Kim Han-min) :

Lors de la deuxième invasion mandchoue en Corée, un grand nombre d'habitants sont faits prisonniers pour être conduits en territoire ennemie. Un archer de sang royal se lance dans une bataille acharnée pour faire libérer sa sœur


Un gros blockbuster efficace, rythmé et au concept finalement assez original qui repose presque uniquement sur des affrontements à l'arc.
Les 30 premières minutes sont loin d'être très renversantes avec un première scène d'actions brouillonne, des personnages stéréotypés et une psychologie assez sommaire. Mais une fois que la fille est kidnappée et que la traque est lancée, le film devient de mieux en mieux pour être même franchement excellent dans son derniers tiers. On est plus proche du Survival que du film d'action moyenâgeux. Le scénario est en plus assez astucieux avec des schémas qui s'inverse (le traqué/traqueurs et vice versa) et surtout le décès d'une figure principale de l'histoire en plein milieu du film désamorce beaucoup d'attente. C'est assez audacieux j'ai trouvé. Ca change la menace planant sur les héros et ça ramène la narration à une simple poursuite, épuré à sa simple énergie. L'équipe de méchants est à ce titre vraiment charismatique et est pour beaucoup dans la réussite du film.
Il y a en tout cas des séquences assez intenses, spectaculaire et surtout très bien filmé, rendant les affrontements à l'arc prenants et finalement inédits, ce qui étaient loin d'être gagné sur le papier.

Le film vient tout juste de sortir en DVD/ Blu-ray chez nous et ça mérite vraiment un coup d’œil. Je précise une nouvelle fois que ça reste une production commerciale qui ne se débarrasse pas de tous ses clichés (et de quelques effets spéciaux décevants) mais c'est vraiment palpitant :D

Image
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Ah ben finalement, j'ai presque pas parlé de l'édition de l'an dernier :oops:

Est-ce que je vais réussir à plus parler de celle de cette année ? :|

Alors le meilleur pour commencer : le film d'ouverture Hope (Lee Joon-ik - 2013)

Image

Le film est encore à l'affiche en Corée où il fonctionne très bien et ce n'est que mérité. Et pourtant à la lecture du scénario, on pouvait craindre le pire.

Une jeune fille de 8 ans est victime d'un viol particulièrement atroce et violent (et je pèse mes mots). Totalement traumatisée avec des parents qui se savent comment gérer ce drame, la famille parviendra-t-elle à se reconstruire ?

D'ailleurs, le début n'est pas le meilleur du film avec quelques fausses notes comme l’emballement médiatique dans l’hôpital (qui disparaitra trop rapidement) et la figure du violeur que les scénaristes ont voulu rendre trop machiavélique plutôt que de conserver l'ambiguité quant à ses troubles mentaux et ses absences dû à l'alcool.
Mais à part ça, c'est l'un des films les plus bouleversant que j'ai pu voir. J'ai chialé durant presque toute la deuxième heure. Pas parce que le réalisateur joue la carte du misérabilisme et du pathos lacrymogène mais parce qu'il donne une tendresse déchirante à ses personnages, bercés entre problèmes de communication, sursauts d'espoir et moment d'impuissance.
La relation notamment entre la fille (terrifiée par les hommes) et le père (qui voulant la laver a reproduit certains gestes de l'agresseur) est très bien écrite. Le père n'ose plus apparaître devant elle mais meurt d'envie de la voir, il se déguise donc en personnage de série pour enfants pour l'approcher. Si on m'avait dit un jour qu'un mec déguisé en saucisse me ferait pleurer toute les larmes de mon corps... :oops:
Car c'est justement dans cette approche légèrement décalé que le film trouve sa force. Les situations sont suffisamment drôles pour éviter le larmoyant mais suffisamment crédibles et touchantes pour éviter la comédie artificielle. Car Hope n'oublie jamais un réalisme dans les conséquences de ce viol : le refus au début d'avoir recours à un psy étranger, les rapports avec les amis, la fillette qui doit vivre avec un anus artificielle (j'avais dit que c'était atroce), la peur d'affronter le regard de ses amis écoliers, la gêne de son meilleur ami...

Et il y a donc cette petite So-won (qui veut dire "Espoir" en coréen) qui ré-apprend doucement à parler, à vivre et surtout à sourire. Et rien que d'y repenser, j'ai déjà les larmes qui remontent en surface :oops:

Bref, Hope porte bien son nom et pour tous ces moments fabuleux reposant sur un équilibre miraculeux, un grand merci à Lee Joon-ik (même si mise en scène est très, très effacée - on dira que c'est de la pudeur bien placée).
Donc, je le redis encore une fois bouleversant et déchirant mais dans le bon sens du terme car il évite toute prise d'otage émotionnelle (chose qui en générale me rebute directement).

J'espère que le film aura droit à une sortie chez nous. Il a vraiment tout pour faire un classique universel (contrairement à l'approche d'Alabama Monroe qui m'a tout autant remué, Hope reste plus "commercial" et positif - ce qui n'est pas un gros mot ici)
Dernière modification par bruce randylan le 9 sept. 16, 09:34, modifié 1 fois.
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Ah ben voilà. Les gens se plaignent quand je dis du mal de Hong Sang-soo mais personne réagit quand je dis du bien d'un autre film coréen (ou japonais)... Je crois que je vais plus que parler des films que je détestent. Au moins j'aurais des réponses :P ( :| )


All dog, no bark (Cho byoung-ok - 2012)

Dans une petite ville de province, un groupe de jeunes turbulants voit d'un mauvais oeil le retour du gangster qui les humiliait des années auparavant. Leur leader est décidé à ne pas se laisser faire cette fois-ci mais manque encore de tempérament pour lui tenir tête

Une petite production indépendante qui est à l'image de son casting juvénile : attachant et sympathique. Rien de très original dans la mise en scène ni même dans les personnages, leurs psychologies et leurs relations mais Cho sait très bien mêler les genres et les registres passant sans problème de l'humour décontracté à des moments plus graves voire presque glaçant quand les sévisses corporels reprennent. Il parvient même à les mélanger comme lors de la séquence à la fois drôle et dérangeante où les ados essayent de trouver une punition.
La dernière séquence est admirable à ce titre avec l'insouciance et la légerété qui s'harmonisent avec la menace et la crainte.

Cette peur du retour d'un passé tortionnaire n'est pas anodin avec l'actualité coréenne avec l'arrivée au pouvoir de la fille du dictateur Park.
En tout cas, ce premier film laisse apparaitre un cinéaste au temperément prometteur qui se révèle en outre un excellent directeur d'acteurs.



Russian Novel (Shin Yeon-shick - 2012)

Un jeune homme qui aspire à devenir écrivain n'a malheureusement pas le talent de ses ambitions.

Sans doute le seul film vraiment raté et agaçant de cette année. Ca dure une plombe (2h20), ça se répète beaucoup, c'est pas super bien joué, c'est pas super bien filmé et surtout c'est très mal écrit avec des personnages inintéressants au possible.
C'est d'ailleurs très curieux de prendre comme héros un auteur dont tous les amis passent leur temps à dire que ses romans sont très mal foutus et structuré et de faire un film qui souffre exactements des mêmes défauts.
Russian novel part dans tous les sens sans la moindre cohérence ou logique. Il y a 2 films presque distincts dans cette histoire. Une qui se déroule durant la jeunesse du héros et une autre qui se situe 30-40 ans plus tard. Sauf que les deux histoires sont ratés.
On sent que le cinéaste chercherà jouer avec les codes, les attentes du spectateur, l'embarquer dans des directions imprévues et imprévisibles sauf que n'est pas Murakani qui veut. j'évoque Murakani parce que l'univers du film m'y a beaucoup fait penser : les références litéraires communes, une narration tout en méandres, une sorte de fable initiatique onirique et absurde, des personnages originaux et marginaux... Mais là, rien ne fonctionne malheureusement. En plus si la première partie tenait à peu près la route visuellement, la seconde est une véritable laideur.

Donc voilà, long, ennuyeux et vains. Et sadique... Car quand on croit que le film est enfin fini, on embraye en fait sur la deuxième partie qui dure 45 minutes. Longue agonie pour un coup de grâce. :(
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par cinephage »

Ce n'est pas parce qu'on ne réagit pas qu'on ne te lit pas... Juste, n'ayant pas vu les films en question, je me les mets dans un petit coin de la tête, au cas où... Et je ne vois rien à rajouter, j'évite de parler des films que je ne connais pas (et je suppose que je ne suis pas le seul).
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Ouais, je sais. J'avais déjà fait mon Caliméro sur je sais plus quel cinéaste japonais (Minoru Shibuya ?) et tu étais venu me faire un gros calin pour me rassurer :D
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par cinephage »

bruce randylan a écrit :Ouais, je sais. J'avais déjà fait mon Caliméro sur je sais plus quel cinéaste japonais (Minoru Shibuya ?) et tu étais venu me faire un gros calin pour me rassurer :D
Si tu veux une preuve que tes posts servent à l'occasion, Les contes cruels du Bushido, justement vus suite à une de tes notules, figurera dans mon top 100 alternatif. C'est bien la preuve que ça fonctionne, et qu'il vaut mieux, en termes de visibilité, parfois, le silence qui suit un avis sur un film rare coréen que le vacarme tumultueux, et certainement vain (on en arrive toujours au mec qui commence son post par "je n'ai pas eu le courage de me taper les 40 pages qui précèdent") des débats entourant tel film à la mode...
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Re: Festival du Film Coréen à Paris du 30 oct au 6 nov

Message par bruce randylan »

Oui, de toute façon, Tadashi Imai, c'est le bien :D

Donc du coup je continue ! 8)

Perfect number (Bang Eun-Jin - 2012)

Lors d'une dispute, une femme (qui vit avec sa nièce) assassine en état de légitime défense son ex-mari, un homme brutal et violent. Son voisin, un brillant mathématicien asocial, qui a entendu la scène depuis son apartement se propose de les aider à faire disparaitre le corps et de leur donner un alibi.

Son prénom ne le dit sans doute pas mais "Eun-jin" est un prénom féminin. On sent ainsi une touche plus sensible que d'habitude dans ce thriller qui n'hésite pas ainsi à basculer dans le drame voire le mélodrame. Le scénario reprend d'ailleurs même les codes et la structure des comédies romantiques pour la dernière partie mais avec une tonalité bien plus sombre. Certains ont trouvé ce virage grossier et inutile. Je n'ai pour ma part pas été trop choqué car tout le scénario travaille justement ce glissement, transformant le(s) traditionnel(s) twist(s) de fin en quelques chose de différent. Certes pas très subtil mais efficace pour qui aime le style.
En parlant de style, le film n'en manque pas. C'est élégant, assez racé avec une photographie soignée pour un éclairage qui joue de plus en plus sur l'obscurité.
La partie thriller est assez prenante même si on est pas du tout dans le registre des "mains moites" ou des poursuites tonitruantes. Plus dans la façon dont les héros vont échapper à un policier qui sent qu'il y a un coup fourré dans cette histoire. L'astuce de l'alibi est d'ailleurs entretenu jusqu'à la fin et je n'avais pas réussi à le deviner (certains oui, il semblerait).
Après, tout ça n'est pas très subtil. Certains procédés sont mêmes artificiels (le policier qui est justement un ami d'enfance du voisin mathématicien :fiou: ). Donc certains passages fonctionnent, d'autres tombent à l'eau.

Mais c'est sûr que le dernier quart risque de ne pas plaire à tout le monde avec son rythme assez calme pour le genre en refusant la carte du spectaculaire et de la nervosité. Ca peut-être autant une force qu'une faiblesse. A vous de voir si la prise de risque mérite le coup ou pas. :wink:
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