Commentaires à propos de votre film du mois

[monk]

Tant mieux ! C'est mieux comme ça (je veux dire...c'est mieux d'y être sensible...)

[Frances]

A Bout de Course ne me semble pas si méconnu que cela. Le film jouit d'une excellente réputation critique depuis quelques années (Tavernier en a toujours dit beaucoup de bien , par exemple) et a même fait l'objet d'une ressortie en 2009/2010 si je ne m'abuse.

Mon Lumet préféré reste, tout de même, Prince of the City.

Tout comme moi ! Le prince de New York est vraiment remarquable à tout point vue, pour moi une oeuvre essentielle...

Je l'avais acheté après avoir revu "Un après midi de chien" que j'apprécie d'avantage à chaque fois. Le sujet m'inspirait bien. En revanche je n'ai pas vu "A bout de course" et je serai curieuse de le découvrir.

[Strum]

Parti comme c'est parti, je vais citer tous les Mizoguchi que je compte regarder.Ce Miss Oyu (pourtant pas considéré a priori comme un de ses meilleurs films) est un chef d'oeuvre d'émotion.

Un de mes Mizoguchi préférés. Magnifique. Mizoguchi est un de ces rares cinéastes qui parviennent, à partir de canevas narratifs ou d'intrigues mélodramatiques simples, à faire passer l'émotion par la beauté des images. Dans Miss Oyu, il y a notamment ces très beaux travellings dans la forêt, ces personnages filmés de profil et devant contenir leur douleur - selon l'enseignement bouddhiste - et surtout ces images d'une poésie incroyable à la fin où un personnage s'avance dans les roseaux sous la douce lumière de la lune - une douceur indifférente qui laisse commettre l'irréparable. Mélo et douceur implacable : deux éléments clés du cinéma de Mizoguchi. Plus qu'un Sirk, Mizoguchi est pour moi le roi du mélo.

Ozu, en revanche, rend compte du quotidien avec une extrême sobriété, en le filmant horizontalement, en gommant tout excès, sans jamais mettre en avant un quelconque élément mélodramatique. Cela rend son cinéma plus réaliste certes mais nettement moins exaltant que celui de Mizoguchi. Ozu, c'est l'anti-Mizoguchi (et aussi l'anti-Kurosawa, autre cinéaste exalté, non pas dans le drame comme Mizoguchi, mais dans l'action).

[AtCloseRange]

Si tu n'as pas encore vu "L'Intendant Sansho", ...et "Contes De La Lune Vague Après La Pluie", attends-toi à d'autres chocs.

J'avais vu l'Intendant Sansho dans les années 80 au Ciné-Club et c'était immédiatement devenu un de mes films préférés. Je ne l'ai jamais revu et ce n'est que cette année que j'en ai finalement vu un autre (Conte la Lune Vague...). Je crois bien que c'est un des cinéastes qui me parle le plus (peut-être le grand cinéaste de la femme?) et parti comme c'est parti, il devrait y avoir d'autres titres pour les concurrencer dans ce topic d'ici la fin du mois.

[AtCloseRange]

Parti comme c'est parti, je vais citer tous les Mizoguchi que je compte regarder.Ce Miss Oyu (pourtant pas considéré a priori comme un de ses meilleurs films) est un chef d'oeuvre d'émotion.

Un de mes Mizoguchi préférés. Magnifique. Mizoguchi est un de ces rares cinéastes qui parviennent, à partir de canevas narratifs ou d'intrigues mélodramatiques simples, à faire passer l'émotion par la beauté des images. Dans Miss Oyu, il y a notamment ces très beaux travellings dans la forêt, ces personnages filmés de profil et devant contenir leur douleur - selon l'enseignement bouddhiste - et surtout ces images d'une poésie incroyable à la fin où un personnage s'avance dans les roseaux sous la douce lumière de la lune - une douceur indifférente qui laisse commettre l'irréparable. Mélo et douceur implacable : deux éléments clés du cinéma de Mizoguchi. Plus qu'un Sirk, Mizoguchi est pour moi le roi du mélo.

Si tu as l'occasion de découvrir le Destin de Madame Yuki (le film suivant de Mizoguchi je crois), il y a aussi un très beau final dans les roseaux très proche de celui de Miss Oyu (et peut-être encore plus beau même si le film globalement est un peu en-dessous).
En fait, le film m'a conquis dès sa première scène avec l'arrivée de Miss Oyu et de sa soeur dans la forêt. Il y a une poésie incroyable dans sa façon de filmer les paysages et notamment les arbres.
Je te rejoins en tout point notamment sur cette façon de faire exister des intrigues vraiment simples (en y réfléchissant, l'intrigue de Miss Oyu est d'un minimalisme total).

[Strum]

Si tu as l'occasion de découvrir le Destin de Madame Yuki (le film suivant de Mizoguchi je crois), il y a aussi un très beau final dans les roseaux très proche de celui de Miss Oyu (et peut-être encore plus beau même si le film globalement est un peu en-dessous)...Il y a une poésie incroyable dans sa façon de filmer les paysages et notamment les arbres.

Je n'ai pas vu celui-là, merci. Oui, Mizoguchi aime beaucoup filmer les roseaux et les lacs. C'est un cinéaste d'eau. Les forêts aussi (par exemple, c'est à nouveau à l'occasion d'un très beau travelling dans la forêt, que La vie d'Oharu femme galante prend vraiment son essor). Dans les Amants Crucifiés, un des plus grands Mizoguchi, il y a aussi de très beaux plans de forêt, lorsque les deux amants prennent la fuite.

Je ne sais pas si tu as déjà vu un film de Tarkovski, mais c'est un autre cinéaste qui filme très bien les arbres et l'eau, et qui est lui aussi, à sa façon, un cinéaste d'eau (et de glaise).

[homerwell]

Certes, pas d’exaltation chez Ozu, mais l'émotion est au rendez-vous de chaque final de ses films. Le travail patient de la narration servi par une image qui peut paraître moins lyrique mais qui joue aussi une calme partition par petites touches, digressions, et par la subtilité de sa simplicité, débouche immanquablement sur des émotions très fortes. Comment passer à côté de celle-ci dans Le goût du riz au thé vert, Voyage à Tokyo ou Le goût du saké.
et puis il y a au moins un titre dans lequel l'intensité mélo-dramatique renverse tout sur son passage, c'est Crépuscule à Tokyo.

Ozu, Mizoguchi, et Kurosawa se ressemblent tellement peu qu'ils sont parfaitement complémentaires pour découvrir une large palette des émotions que la vie peut apporter.

[Federico]

Un choc après un film de Mizoguchi, ça ne m'arrivera jamais.

HA ! Je dois avouer que ça fait plaisir à lire ! Aussi amoureux du cinéma japonais que j'ai pu l'être, Mizoguchi - et même Ozu - ne m'a jamais retourné. J'en ai vu quelques uns, et si j'ai toujours trouvé ça bien, ça n'a jamais été un souvenir impérissable. C'est sans doute dommage, mais c'est comme ça...

Oui, bien dommage mais je comprends tout à fait qu'on reste à la porte de ces cinéastes sans se laisser envoûter.
Perso, la découverte de Mizoguchi (et dans une moindre mesure Naruse puisque je n'ai vu que Nuages flottants) fut un choc émotionnel que seul dépassa - pour rester dans le cinéma japonais - celle d'Ozu où là, ce fut un tsunami.
Et pourtant, j'ai vu trop peu de Mizoguchi (une dizaine), dont le splendide Miss Oyu qui fera un chouette film du mois. J'ajouterai un titre à tous ceux que vous avez cités : L'impératrice Yang Kwei-Fei...

Spoiler (cliquez pour afficher)

... dont la mort est aussi déchirante dans sa dignité que celle de Dietrich dans Agent X-27.

[Strum]

Certes, pas d’exaltation chez Ozu, mais l'émotion est au rendez-vous de chaque final de ses films. Le travail patient de la narration servi par une image qui peut paraître moins lyrique mais qui joue aussi une calme partition par petites touches, digressions, et par la subtilité de sa simplicité, débouche immanquablement sur des émotions très fortes. Comment passer à côté de celle-ci dans Le goût du riz au thé vert, Voyage à Tokyo ou Le goût du saké.
et puis il y a au moins un titre dans lequel l'intensité mélo-dramatique renverse tout sur son passage, c'est Crépuscule à Tokyo.

Oui, l'émotion est au rendez-vous, mais elle se manifeste chez moi de manière plus discrète. Son cinéma ne me happe pas autant que celui de Mizoguchi et Kurosawa. Je n'ai pas vu Crépuscule à Tokyo. Mon Ozu préféré, celui dans lequel j'ai été le plus "happé", c'est Herbes Flottantes.

Ozu, Mizoguchi, et Kurosawa se ressemblent tellement peu qu'ils sont parfaitement complémentaires pour découvrir une large palette des émotions que la vie peut apporter

Tout à fait !

[homerwell]

Ozu, c'est l'anti-Mizoguchi (et aussi l'anti-Kurosawa, autre cinéaste exalté, non pas dans le drame comme Mizoguchi, mais dans l'action).

Ozu est le cinéaste patient du temps qui a passé.

[Best]

Même si L'assoiffé de Guru Dutt reste intouchable en ce mois d'octobre, Carol Reed continue sont parcours sans faute. Après les excellents Le troisième homme et Huit heures de sursis, quel bonheur que ce Première désillusion (The fallen idol)

[Père Jules]

Schématiquement: Kurosawa c'est le cinéma de l'humanisme, Mizoguchi, celui de la femme, Ozu, celui de la famille et de la société. On mélange tout ça, on y ajoute un peu de Naruse et de Kobayashi, et obtient une miraculeuse photographie de l'histoire japonaise. Ils sont tous indispensables, à leur manière.

[Strum]

Mais ce qui les sépare encore plus que leurs centres d'intérêt ou leurs thèmes différents, c'est leur mise en scène. Ozu et Kurosawa, par exemple, ont des conceptions de la mise en scène et du découpage radicalement opposées.

[Père Jules]

C'est vrai. Mais à chaque fois, ces conceptions sont en parfaite adéquation avec leur propos. C'est à ça qu'on reconnait les auteurs géniaux.

[Flol]

Premier candidat sérieux :

Un des rares purs chefs-d'oeuvre que j'ai découverts ces 3 dernières années.