on est d'accord !Ann Harding a écrit :Il existe déjà en Criterion. C'est un Germi très grand cru dans un Sicile ancestrale avec un acteur formidable dans le rôle du paterfamilias. Il fait penser à Raimu.Jack Carter a écrit :ça sort chez Tamasa
Pietro Germi (1914-1974)
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Il ferroviere (1955) Pietro Germi
Pour l'anecdocte, poussé par ses amis et les producteurs, Pietro Germi interprète lui-même le patriarche alors qu'il envisageait d'engager Spencer Tracy.
Le soir de Noël, Sandro accourt fièrement retrouver son père, Andrea Marcocci, un conducteur de locomotive. Mais sur le chemin du retour, ce dernier s'arrête au café et s'y attarde alors que sa femme et ses enfants l'attendent à la maison. L'année qui suit voit la famille se désagréger. Un jour, un homme se jette sous le train conduit par Andrea.
Pour l'anecdocte, poussé par ses amis et les producteurs, Pietro Germi interprète lui-même le patriarche alors qu'il envisageait d'engager Spencer Tracy.
Son interprétation est impressionnante de justesse dans le rôle de cet homme bourru, buveur, autoritaire et dépassé par les évènements qui se déroulent au sein du noyau familial. Les comédiens sont parfaitement dirigés, comme Luisa Della Noce dans la rôle de l'épouse, dans un jeu tout en nuances, qui essaye de maintenir l'harmonie au sein de la famille, en gérant au mieux tous les problèmes. Pietro Germi a eu la bonne idée de faire du petit dernier de la famille le fil qui relie les différentes histoires et personnages. La narration du point de vue du petit garçon apporte sa naïveté et de la tendresse dans le déroulement de l'histoire, en portant un regard innocent sur ce père si torturé.
Cette histoire qui nous conte la vie des italiens dans les années 50 est magnifique de justesse, oeuvre intimiste à découvrir d'urgence.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Un énorme coup de coeur, de mon côté,comme j'en parlais ici
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Bravo pour ta critique ! Je me sens toute petite avec mes quelques lignes Ce film est un petit bijou d'émotion, comme La vie est belle de Capra.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Séduite et abandonnée, un film sorti chez Tamasa pour le plus grand bonheur de ceux qui avaient découvert le cinéaste grâce à Carlotta et pour les autres aussi bien sûr.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Traqué dans la ville (1951)
Suite à un casse dans un stade, les quatre braqueurs fuient chacun de leur côté afin de mieux semer les forces de l'ordre. Ils y trouveront chacun leur destin
Excellent découverte à l'occasion du cycle "polar à l'italienne" de la cinémathèque.
Le film est de toute évidence une réponse à Asphalt Jungle de Huston et aux films américains ayant comme thème un braquage et ses suites. On pense beaucoup à L'ultime razzia de kubrick réalisé cinq ans plus tard: même lieu sportif choisi comme cadre du hold-up, mêmes mini-flashbacks insérés au sein du récit, même façon dont les malfrats sont rattrapés par le sort.
Ceci dit, Germi, dans la première époque de sa carrière arrive à donner au film une identité propre en mélangeant une efficacité du récit calquée sur le modèle US à des notations néoréalistes, insistant sur la misère des protagonistes, et filmant à la manière d'un documentaire les quartiers les plus pauvres de Rome, ville que l'on a d'ailleurs beaucoup de mal à reconnaître.
On sent tout au long du film un pays qui porte encore les stigmates de la seconde guerre mondiale.
Le cinéaste s'intéresse assez peu au braquage, vite expédié, mais s'intéresse avant tout aux quatre existences des braqueurs, dont le sort est scellé à l'avance.
On retiendra la puissance des femmes dans ce film, qui annonce les personnages futurs des comédies italiennes de Germi. Ainsi le personnage de femme fatale joué par Gina Lollobridgida.
Et parmi les autres personnages, je retiendrai le rôle important joué par Paul Muller, future gueule du cinéma bis.
Malgré des défauts, comme le jeu parfois outré de certains comédien(ne)s, certains poncifs qui datent un peu et un côté parfois prévisible, c'est un film très intéressant et prenant.
Suite à un casse dans un stade, les quatre braqueurs fuient chacun de leur côté afin de mieux semer les forces de l'ordre. Ils y trouveront chacun leur destin
Excellent découverte à l'occasion du cycle "polar à l'italienne" de la cinémathèque.
Le film est de toute évidence une réponse à Asphalt Jungle de Huston et aux films américains ayant comme thème un braquage et ses suites. On pense beaucoup à L'ultime razzia de kubrick réalisé cinq ans plus tard: même lieu sportif choisi comme cadre du hold-up, mêmes mini-flashbacks insérés au sein du récit, même façon dont les malfrats sont rattrapés par le sort.
Ceci dit, Germi, dans la première époque de sa carrière arrive à donner au film une identité propre en mélangeant une efficacité du récit calquée sur le modèle US à des notations néoréalistes, insistant sur la misère des protagonistes, et filmant à la manière d'un documentaire les quartiers les plus pauvres de Rome, ville que l'on a d'ailleurs beaucoup de mal à reconnaître.
On sent tout au long du film un pays qui porte encore les stigmates de la seconde guerre mondiale.
Le cinéaste s'intéresse assez peu au braquage, vite expédié, mais s'intéresse avant tout aux quatre existences des braqueurs, dont le sort est scellé à l'avance.
On retiendra la puissance des femmes dans ce film, qui annonce les personnages futurs des comédies italiennes de Germi. Ainsi le personnage de femme fatale joué par Gina Lollobridgida.
Et parmi les autres personnages, je retiendrai le rôle important joué par Paul Muller, future gueule du cinéma bis.
Malgré des défauts, comme le jeu parfois outré de certains comédien(ne)s, certains poncifs qui datent un peu et un côté parfois prévisible, c'est un film très intéressant et prenant.
Dernière modification par blaisdell le 12 juin 12, 20:54, modifié 5 fois.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Il donne envie celui ci et le cadrage sur la capture est impressionnant !
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
J'y étais aussi et j'ai moins adhéré que blaisdell.
Le problème vient pour moi de la construction du film qui est assez mal équilibrée avec cette façon de passer d'un personnage à l'autre sans véritable lien ni transition.
J'avais plus l'impression d'être devant un film à sketch que devant un véritable film. Ce sentiment artificiel est renforcé par les différentes ambiance que prend le film sans former de réelle unité : on a du film noir, du néo-réalisme, du mélodrame (surtout), du policier, de l'ironie cruelle, du fatalisme irrémédiable, du lyrisme poétique etc...
Tout ça manque de fluidité, de cohérence et un peu de rythme aussi. Il faut dire que les différentes parties sont de qualités disparates.
Mais il y a de belles choses dans ce Traqué dans la ville : l'ouverture quasi silencieuse et très efficace à la réalisation précise, le passage où un fuyard retrouve son ancienne maitresse qui va le dénoncer et surtout la sublime séquence dans le tramway d'une beauté à pleurer (Borzage n'est pas loin). Rien que ces quelques minutes méritent qu'on regarde le film.
Ça donne envie d'oublier des personnages qui restent finalement schématiques et des séquences mélodramatiques bien plus traditionnelles et convenues comme la dernière séquence.
Voilà, j'ai envie de dire que les parties prises indépendantes sont bien plus intéressantes que l'ensemble.
Le problème vient pour moi de la construction du film qui est assez mal équilibrée avec cette façon de passer d'un personnage à l'autre sans véritable lien ni transition.
J'avais plus l'impression d'être devant un film à sketch que devant un véritable film. Ce sentiment artificiel est renforcé par les différentes ambiance que prend le film sans former de réelle unité : on a du film noir, du néo-réalisme, du mélodrame (surtout), du policier, de l'ironie cruelle, du fatalisme irrémédiable, du lyrisme poétique etc...
Tout ça manque de fluidité, de cohérence et un peu de rythme aussi. Il faut dire que les différentes parties sont de qualités disparates.
Mais il y a de belles choses dans ce Traqué dans la ville : l'ouverture quasi silencieuse et très efficace à la réalisation précise, le passage où un fuyard retrouve son ancienne maitresse qui va le dénoncer et surtout la sublime séquence dans le tramway d'une beauté à pleurer (Borzage n'est pas loin). Rien que ces quelques minutes méritent qu'on regarde le film.
Ça donne envie d'oublier des personnages qui restent finalement schématiques et des séquences mélodramatiques bien plus traditionnelles et convenues comme la dernière séquence.
Voilà, j'ai envie de dire que les parties prises indépendantes sont bien plus intéressantes que l'ensemble.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Traqué dans la ville par Antoine Royer. Ce film vient de sortir en DVD chez Tamasa.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Je découvre Pietro Germi avec Divorce à L'Italienne. C'est une comédie de moeurs très réussie, avec des acteurs formidables, mais je dois confesser ne pas y avoir retrouvé le ton mélancolique (malgré cette belle ballade sicilienne qui revient régulièrement dans la bande-son), le contexte historique et le sous-texte politique qui me sont chers dans mes comédies italiennes préférées (de Risi, Monicelli et Comencini) et qui confinent parfois au vertige existentiel (comme dans Une Vie Difficile). Ici, on reste dans un endroit clos, dans un entre-soi, sans contre-champ. Néanmoins, je n'ai pas boudé mon plaisir. Marcello est comme d'habitude formidable et Stefania Sandrelli évidemment ravissante. Prochain Germi : Ces Messieurs Dames.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Tu as raison, Germi est moins mélancolique que Risi, Monicelli ou Comencini (Particulièrement dans ce film, c'est un peu moins marqué dans Séduite et abandonée je trouve. Il y a par contre un message sinon politique, ou au moins social, dans le regard que porte Germi sur le patriarcat dans la société italienne. Comme tu le dis c'est une comédie de moeurs, mais une comédie tout de même offensive.
C'est aussi ce qui est beau dans la comédie à l'italienne cette manière qu'on chacun des grands cinéaste qui y ont contribué d'apporter leur propre ton, leur propre vision dans un creuset pourtant commun.
C'est aussi ce qui est beau dans la comédie à l'italienne cette manière qu'on chacun des grands cinéaste qui y ont contribué d'apporter leur propre ton, leur propre vision dans un creuset pourtant commun.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Dans ce que tu écris, je sentirais presque, en sourdine, que tu reproches à Divorce à l'italienne de n'être qu'une comédie. C'est peut-être contestable (le contexte social est ici majeur), mais si on veut bien l'admettre - et je le fais volontiers - je vais m'empresser de prétendre que c'est aussi ce qui en fait la force. Tu cites Une vie difficile, que j'adore mais qui pour moi, n'est pas vraiment une comédie ; c'est une chronique existentielle, en effet, ample, qui brasse énormément de choses, et le fait parfois dans un registre de comédie. Divorce à l'italienne, c'est une comédie. Insolente, iconoclaste, méchante à l'occasion, mais c'est une comédie.
Sauf que des films mélancoliques, éventuellement existentiels, que je considère être des très grands films, il y en a des tonnes (pour tout dire, dans mon hypothétique top 100, ils seraient plus que majoritaires). Des comédies que je considère être des très grands films, il y en a beaucoup moins. Je vais être un peu provocateur (quoique, plus je vois de films, plus je crois à ce que je vais écrire), mais pour moi, il n'y a (donc ?) pas de registre cinématographique où il plus difficile d'exceller que la pure comédie. Alors quand j'en trouve une de cet acabit (notamment pour la virtuosité absolue de l'écriture - merci Age et Scarpelli - qui enchaîne les péripéties - en particulier dans les 25 dernières minutes - à un rythme diabolique, mais également pour la grande efficacité de la mise en scène, qui ne se contente pas d'illustrer mais contribue à la férocité du ton), je la mets tout en haut.
Ce qui serait intéressant, c'est avant de voir Ces messieurs dames (qui n'est pas plus mélancolique que Divorce à l'italienne, loin de là ), tu puisses voir quelques films (disons Il ferroviere et Meurtre à l'italienne, pour le coup habités eux véritablement de tristesse ou de considérations politiques) qui te permettront de mesurer à quel point Germi (à l'instar de Risi ou Comencini), avant d'être un grand metteur en scène de comédie, était un grand metteur en scène.
Sauf que des films mélancoliques, éventuellement existentiels, que je considère être des très grands films, il y en a des tonnes (pour tout dire, dans mon hypothétique top 100, ils seraient plus que majoritaires). Des comédies que je considère être des très grands films, il y en a beaucoup moins. Je vais être un peu provocateur (quoique, plus je vois de films, plus je crois à ce que je vais écrire), mais pour moi, il n'y a (donc ?) pas de registre cinématographique où il plus difficile d'exceller que la pure comédie. Alors quand j'en trouve une de cet acabit (notamment pour la virtuosité absolue de l'écriture - merci Age et Scarpelli - qui enchaîne les péripéties - en particulier dans les 25 dernières minutes - à un rythme diabolique, mais également pour la grande efficacité de la mise en scène, qui ne se contente pas d'illustrer mais contribue à la férocité du ton), je la mets tout en haut.
Ce qui serait intéressant, c'est avant de voir Ces messieurs dames (qui n'est pas plus mélancolique que Divorce à l'italienne, loin de là ), tu puisses voir quelques films (disons Il ferroviere et Meurtre à l'italienne, pour le coup habités eux véritablement de tristesse ou de considérations politiques) qui te permettront de mesurer à quel point Germi (à l'instar de Risi ou Comencini), avant d'être un grand metteur en scène de comédie, était un grand metteur en scène.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Rick Blaine a écrit :Tu as raison, Germi est moins mélancolique que Risi, Monicelli ou Comencini .
Dans la comédie peut-être mais ses films ne manquent pas d'une certaine mélancolie dès qu'il aborde d'autres genres du style Il ferroviere ou le superbe Meurtre à l'italienne.
EDIT : grillé par Ed
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Des collaborateurs communs (dont Age et Scarpelli) ont beaucoup contribué à structurer ce creuset commun, mais ce que tu dis est tout à fait vrai.Rick Blaine a écrit : C'est aussi ce qui est beau dans la comédie à l'italienne cette manière qu'on chacun des grands cinéaste qui y ont contribué d'apporter leur propre ton, leur propre vision dans un creuset pourtant commun.
La vision de Germi (qui plus est forgée après des années à oeuvrer plutôt dans un registre dramatique : la comédie est pour lui une arme) est peut-être plus directe que celle d'un Risi ou d'un Comencini (Monicelli savait être frontal, et parfois même grossier) mais elle n'est, en tout cas à mes yeux, pas moins digne d'intérêt.
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Re: Pietro Germi (1914-1974)
Parfaitement d'accord avec ça.ed a écrit :Des collaborateurs communs (dont Age et Scarpelli) ont beaucoup contribué à structurer ce creuset commun, mais ce que tu dis est tout à fait vrai.Rick Blaine a écrit : C'est aussi ce qui est beau dans la comédie à l'italienne cette manière qu'on chacun des grands cinéaste qui y ont contribué d'apporter leur propre ton, leur propre vision dans un creuset pourtant commun.
La vision de Germi (qui plus est forgée après des années à oeuvrer plutôt dans un registre dramatique : la comédie est pour lui une arme) est peut-être plus directe que celle d'un Risi ou d'un Comencini (Monicelli savait être frontal, et parfois même grossier) mais elle n'est, en tout cas à mes yeux, pas moins digne d'intérêt.
Je pense qu'entre eux, tous ces réalisateurs se reconnaissaient une vraie proximité, ce n'est pas pour rien que Monicelli reprend le travail de Germi sur Mes Chers Amis après le décès de ce dernier.