On parle de la suite qui se prépare dans les 50 pages précédentes? Parce que oui, il y a des chances que a se fasse. Noomi est partante en tout cas.
Ah ça fait peur, hein?

Personnellement j'ai été vraiment outré par ce film. À un tel point que je me sens comme un mari trompé par une célébrité dont il voit le visage en couverture de magazine dans la rue où qu'il aille, rien qu'en revoyant l'affiche du film sur Yahoo ou Facebook... Ça a été dit plusieurs fois mais c'est bien le cas aussi à mes yeux,
Prometheus est un pilote de série, et la news qui démarre mon post confirme que le cauchemar ne fera que commencer (je prie que non). Tôt ou tard on aura droit au reboot d'
Alien de toute façon.
C'est un film où même les amateurs les plus indulgents concèderont quelques défauts, à cause de certaines scènes clairement "too much". Du coup, je lui accorde quelques qualités.

Certes c'est plutôt joli tous ces instruments, ce vaisseau comme on les imaginait dans les films de SF des années 80 (ça a dû faire grandement plaisir à Demi-Lune), la façon de filmer... Au niveau interprétation, Noomi Rapace est excellente malgré les énormités qu'on lui fait jouer, Charlize Theron passe plutôt bien avec une certaine ambiguïté au départ (même si je me suis vite douté que ça/elle n'allait rien apporter à l'intrigue), et ça fait plaisir aussi de voir Fassbender (pas mauvais non plus) imiter Peter O'Toole dans
Lawrence d'Arabie en en regardant quelques extraits. Le reste de la distribution (les scientifiques à deux balles) ne sert vraiment à rien, rien, rien, sinon se faire trucider (même les trois derniers de l'équipe qui décident -très facilement quand même- de faire une mission-suicide ne suscitent aucune sympathie, ça c'est fort).

Niveau références cinématographiques, Alien revient toutes les dix minutes (avec beaucoup de nostalgie dans mes yeux), ça, c'est clair. On a cité en vrac Mission to Mars, Indy et le Royaume du crâne de cristal, ...et on en a (peut-être?) oublié une à laquelle j'ai immédiatement pensé pendant la projection, que j'ai oublié à la sortie et qui m'est revenue à cet instant où j'écris... c'est quand même le Stargate de Roland Emerich! Souvenez-vous: dans les deux films, nous avons une poignée de personnages (2 dans Prometheus, 3 dans Stargate) oubliés dans le vaisseau/temple... séparés du reste du groupe par une tempête... et il n'arrive évidemment que des bonnes choses à ceux qui sont enfermés au mauvais endroit. Prometheus n'a décidément que des bonnes références. Je ne suis pas très amateur de la série LOST (c'est un euphémisme), et donc l'erreur d'avoir embauché un de ses scénaristes est pour moi une évidence. Le mec pense en rebondissements: "Et si là on apprenait que la machine n'opère que les hommes?" (mais quels fumiers de machos les créateurs de cette machine, dis-donc) Ridley: "Ah merde, on est déjà à la page 203 du scénario et il reste 4 gus dont je ne sais que faire..." L'autre mec: "Et si l'autre revenait et les butait tous?" Ridley: "Ah ouais." Etc. À un moment donné, je voyais le mec en train d'écrire son scénario, faire ce que je viens d'écrire en fausses citations moqueuses. Je voyais les bouts de papiers avec des bouts d'histoires punaisés sur les murs, et le scénariste en train de jeter des fléchettes pour savoir quelle option choisir...
Par ailleurs, j'ai pu voir sur Facebook des critiques de pros qui circulaient, disant que ceux qui n'avaient pas aimé réfléchissaient trop à la parenté avec Alien, que c'était une erreur de voir en Prometheus le prequel direct d'Alien car il ne l'est en aucun cas, parce que la planète c'est "LV 223" alors que c'est "LV 426" à l'origine (donc le vaisseau en forme de croissant de Prometheus n’est pas celui qu'ils explorent dans le film de 79 et qui ne comporte qu’un seul Space Jockey à la cage thoracique défoncée, signe qu'il a donné naissance à un chestbuster donc un Alien, etc.) Mais bien sur que si, elle bien est là cette parenté, affichée dès le générique de début (faîtes la comparaison du générique d'Alien et de Prometheus, juste pour voir). Il ne s'agit peut-être pas du vaisseau que visitait l'équipe du Nostromo (Prometheus 2 révèlera certainement qu'un vaisseau-croissant a atterri sur "LV 426" ou bien tout simplement, comme ils rebootent la saga, dont tôt ou tard Alien, le huitième passager, ils peuvent déplacer l'action sur "LV 223". Tout cela ressemble un peu à de l'enculage de mouche, genre deux fans qui s'engueulent à la sortie du Comic Con: "Non j'te dis que c'est pas le même film, d'abord dans Star Strek 7, le type qui était blond est devenu brun dans le 12, et ça donne toute une autre signification..." Alors que si, des fois, ave cle recul, on peut se rendre compte qu'il y a un foutage de gueule qui s'est opéré, qu'un réalisateur a remis en scène le même film, pensant qu'en y alternant zones d'ombres, personnages nouveaux, et en faisant quand même un clin d'œil appuyé toutes les dix minutes aux fans, on y verrait que du feu.

Enfin, il y a clairement un alien, dans ce qui se rapproche le plus de sa silhouette du film de 79, qui apparaît dans cette fin surréaliste (dans le mauvais sens) et qui s'avère en plus extrêmement moche plastiquement. Qu'il est loin le temps de la créature de Giger qui avait plus de classe. Une grande part de son mystère était qu'elle se retrouvait noyée durant tout le film de 79 dans l'ombre, et des cadrages et un montage subtils (à part la scène où elle faisait "coucou" au capitaine Dallas dans le couloir d'aération). Ici on passe bien de l'ombre à la lumière, mais 36 fois d'affilée en trente secondes, comme dans un clip, et on la voit très distinctement, en lumière crue, en attendant (avec jubilation peut-être pour certains fans, mais sans aucune surprise et avec alors un détachement du film pour tous les autres) qu'elle sorte sa deuxième paire de mâchoire... Ô surprise, elle est encore plus moche avec. La nature ne l'a décidément pas gâtée cette bébête-là...
Au final, 10 euros la place pour le voir ce truc, en plus en 2D, oui ça s'appelle une escroquerie mon vieux.
3/10 alors que j'apprécie Ridley Scott.