En proie à ses premiers émois sexuels, l’adolescent Isao rêve chaque nuit de son professeur d’éducation physique, la belle et vive Ikuko. Il finit par lui ouvrir son cœur mais elle repousse gentiment ses avances. Frustré, Isao invente toutes sortes de stratagèmes pour dégoûter Ikuko de son fiancé, professeur de chimie dans le même lycée. Comme ses plans échouent, il envisage une solution radicale. La catastrophe est imminente.
Voici un long-métrage qui permet de découvrir une nouvelle facette du réalisateur du superbe OSEN LA MAUDITE. L’ECOLE DE LA SENSUALITE est une comédie érotique pétillante bourrée d’idées visuellement stimulantes et ce dès le générique d’ouverture. Noboru Tanaka donne une touche très « pop » à son long-métrage en usant d’un traitement des couleurs à la limite du psychédélisme. Les images sont tout simplement magnifiques, tout comme la très bandante Mari Tanaka, véritable « sex symbol » du « roman porno ». Portant ici une petite tenue de sport bien moulante qui souligne avec délicatesse ses belles courbes… C’est à cause d’elle que notre jeune étudiant perd la tête et se complait dans un onanisme frénétique. On peut le comprendre…
Dans ses rêveries, Isao lui fait l’amour de différentes façons : en lui brossant le corps alors qu’elle se tient en petite culotte blanche contre un tableau noir remplit d’écritures de toutes les couleurs ou encore en lui douchant la poitrine à travers les barreaux d’une cellule de prison. Des fantasmes oniriques sublimés par une mise en scène qui n’est jamais à court de nouvelles idées… N’hésitant pas à recourir à l’usage de grande quantité de lait, simulacre de fluides corporels, pour recouvrir le corps désirable de la prof de sport.
Le ton général de l’intrigue est assez léger et bien rythmé, une véritable petite sucrerie très plaisante. L’humour fonctionne plutôt bien, que ce soit à travers les tentatives de séduction ratées du pauvre jeune homme mais aussi les nombreuses visites que sa bande de joyeux copains font à une hôtesse de bar qui prend plaisir à déniaiser les adolescents. Curieusement, certaines séquences sont parfois même dérangeantes, comme cette scène très étrange où l’enseignante cautionne le passage à tabac d’un de ses anciens amant par un groupe d’étudiants. Décidément, Ikuko est un professeur vraiment très particulier!
Derrière son allure un brin sévère, Ikuko est néanmoins une demoiselle douce et libérée qui se laisse facilement entraîner dans les divers stratagèmes organisés par les étudiants pour la faire succomber, comme si elle se réjouissait d’émoustiller un peu cet amoureux transi... Mais elle retournera finalement sans cesse vers son amant chimiste plutôt moche mais bien vigoureux qu’elle considère comme le meilleur et qu’elle s’apprête à épouser.
Moins léger qu’il n’y paraît le scénario procède ensuite à une approche plutôt sombre où l’étudiant tentera d’assassiner son rival en amour. Si la comédie amorce ainsi un virage dramatique , ce n’est pas pour autant que L’ECOLE DE LA SENSUALITE devient une œuvre tragique, loin de là. Néanmoins, à ce moment-là, il se dégage du film une petite ambiance surréaliste qui vient remplacer le ton général plutôt humoristique. La grande force du film qui, dans son dénouement plutôt inattendu, donne une saveur particulièrement touchante à cette histoire.
Sans aucun doute une œuvre mineure dans la filmographie de son auteur, L’ECOLE DE LA SENSUALITE est un long-métrage hautement voluptueux, finalement beaucoup plus sérieux qu’on ne l’imagine, bien au-delà d’une comédie sexy qui se vautre uniquement dans la gaudriole. Une excellente surprise!