Harry (Elliott Nugent), petit-fils de l'évêque Tom Armstrong (Gavin Gordon), veut épouser une actrice. Ce dernier essaie de l'en dissuader en lui racontant une partie de sa propre vie : alors qu'il était encore révérend, il avait rencontré une prima donna du nom de Rita Cavallini (Greta Garbo) dont il était tombé amoureux dès leur première rencontre. Très vite, il veut se marier avec la jeune femme mais voit son rêve brisé lorsqu'il découvre que celle qu'il aime n'a pas eu la vie sage et rangée qu'il imaginait mais qu'elle a été la maitresse de nombreux hommes dont Cornelius Van Tuyl (Lewis Stone). Il décide de la rejeter et de l'oublier...
2ème film parlant de Greta Garbo, après Anna Christie déjà réalisé par Clarence Brown, Romance souffre encore d'un problème de rythme et surtout de cette désagréable sensation que les marques du muet sont toujours présentes mais plus celles négatives que positives : l'unité de lieu se limite à 2 pièces, les textes, un peu trop lourds, semblent encore un peu trop récités et le rythme général est quasi-inexistant. Lorsque l'on voit Romance, on ne peut s'empêcher de penser à Anna Christie qui lui aussi souffrait des mêmes maux et surtout de remarquer que Clarence Brown, réalisateur des 3 premiers parlants de Garbo, était plus à l'aise avec les 2 muets que sont Flesh and the Devil ou A woman of affairs (tout deux avec John Gilbert) ou plus tard avec Conquest et Anna Karenine.
Garbo trouve ici un rôle qui va la suivre dans la grande majorité de ses films parlants, celui de la femme européenne liée à un homme plus âgé et riche mais qui va se laisser séduire et tomber amoureuse d'un homme plus jeune. Ne souhaitant pas le voir souffrir et réalisant qu'elle est hors de portée pour lui, elle doit refuser son amour et lui demander de l'oublier....Susan Lenox, Inspiration, Camille et même Mata Hari sont basés sur un principe similaire. Dans Romance, Garbo, chanteuse lyrique italienne, s'éprend d'un jeune évêque (Garbo voulait Gary Cooper mais il était retenu par la Paramount pour tourner Morocco avec sa rivale allemande) qui va littéralement tomber amoureux de la jeune femme avant de voir son rêve de mariage brisé lorsqu'il apprend qu'elle a été la maitresse de Van Tuyl. Le rôle de Tom Armstrong est tenu par Gavin Gordon, dont c'est l'un des premiers films, et se révèle assez bon face à l'actrice même si elle l'eclipse un peu. Le 2nd rôle masculin est tenu par Lewis Stone, qui retrouve la Divine pour la 3ème fois, avec toujours autant de professionnalisme. Si Romance est considéré comme étant le film le plus faible de Greta Garbo -d'après la biographie de Barry Paris- il reste un film, certes mineur, mais pas désagréable à regarder (surtout si on apprécie l'actrice). Clairement en dessous des meilleurs parlants qui vont suivre dans sa carrière ou des meilleurs muets que sont Love ou The mysterious lady, Romance doit être regardé en gardant à l'esprit que cette période post-muet n'est pas la meilleure période de Garbo et qu'il vaut mieux privilégier les films tourné après L'inspiratrice (considéré par beaucoup comme un Romance II). Il faut également noter que malgré une caméra assez peu friande en gros plan (et c'est bien dommage de la part de Clarence Brown), la photo signée William Daniels et les tenues signées Adrian permettent quand même de "profiter" de Garbo qui capte, une fois de plus, magnifiquement la caméra.