A première vue, cette vision dans le rétro giscardien et post-choc pétrolier semble sous forte influence british... de la décennie précédente*. D'abord par son titre, calqué sur Ipcress : danger immédiat (1965, le premier film du triptyque Harry Palmer), puis par son générique avec effets de solarisation et son thème musical (signé d'un autre grand Claude télévisuel, Bolling) qui rappellent furieusement ceux de la série d'ITV, Department S (1969-70).
La suite apparaît nettement plus années 70 (dans les fringues, les décors et... le didactisme), même si quelques détails peuvent encore évoquer... Ipcress comme la façon de présenter un topo introductif en projetant des diapos. Ce qu'on retrouvera aussi chez le Verneuil du Serpent et de I, comme Icare. Bon, je n'ai regardé que les débuts mais c'est clair que les moyens étant ce qu'ils étaient, on n'est pas dans Conversation secrète de Coppola.


Gérard Duplantier, vendeur de l'année chez Conforama, vous présente le Carousel Kodak
A découvrir peut-être aussi pour sa distribution parfois surprenante, enfin surtout dans le 1er épisode où Jean-Pierre Darras croise... Anna Karina (alors un peu dans sa traversée du désert) et Jon Finch, cet acteur britannique qui eut une courte période de gloire chez Polanski et Hitchcock avant de sombrer dans les nanars (faut dire qu'il loupa d'un rien le rôle de Kane dans Alien, ce dont on ne peut que se satisfaire car il ne jouait pas dans la même catégorie que son compatriote John Hurt).
Dans les épisodes suivants, ça fleure davantage la télé vintage avec des figures aussi familières que Pierre Santini, Evelyne Dress, Myriam Boyer, Claude Brosset, Michel Vitold, Jenny Cleve ou encore Paul Guers (qui avait la particularité de ressembler comme un jumeau au jeune Jacques Chirac).


Pierre Santini soumis à une version discount du traitement Ludovico


My name is NOT Michael Caine

Le coq sportif
épisode 3
épisode 4
épisode 5
Comme c'était parfois la coutume, la chaîne fit publier en même temps une version novelisée de la série, chez Fernand Nathan.

PS : Pardon de m'être aussi gratuitement moqué du sympathique Pierre Santini. Que mon humour à deux anciens centimes en laiton n'empêche surtout pas l'INA d'exhumer au plus vite de ses archives la série ORTF Seule à Paris de 1965. OK, je ne vais pas me la jouer hypocrite, j'émets avant tout ce voeu pour sa partenaire, la craquantissime Sophie Agacinski...

