Strum a écrit :Du point de vue de la mise en scène, c'est dans la Peau Douce, je pense, que Truffaut parvient le mieux à transformer son admiration pour Hitchcock en un matériau dans lequel il est parfaitement à l'aise. La Peau Douce est superbement mise en scène avec de belles inspirations (voir cette scène formidable où de joie, Jean Desailly allume toutes les lumières de sa chambre).
Plutôt qu'à Hitchcock, cette scène magnifique doit, à mon avis, davantage à un autre grande maître vénéré du cinéaste qui se demandait souvent lors de ses tournages : "
Que ferait Lubitsch ?" Mais sinon,
La Peau Douce est un de ses films les plus réussis et émouvants. Par contre, il y a un superbe clin d'oeil hitchcockien dans le second Truffaut diffusé hier avec une autre séquence magistrale : l'audition de Saroyan et la caméra qui suit la marche triste de la jeune violoniste.
Strum a écrit :Comme Anorya, je ne suis pas convaincu en revanche que Jules et Jim te plaise, où Truffaut essaie de susciter le sentiment de la liberté - liberté des moeurs, liberté dans la manière dont on vit sa vie, en s'affranchissant des règles et des convenances, liberté formelle dans le mélange du cinéma et de la littérature, liberté narrative quant à la conduite de l'intrigue (accélération soudaine, sauts temporels, ellipses), affranchissement de certaines règles de mise en scène qui donne au film un aimable côté amateur parfois - ce qui pourrait t'irriter étant donné ton goût de la perfection formelle. Le film avait au un grand retentissement dans les années 60 en France et aux Etats-Unis ; il est peut-être un peu daté aujourd'hui.
C'est un peu vrai. Il contient toujours des passages superbes mais comme il est sans doute le plus connu et plus régulièrement diffusé des films de Truffaut, une certaine lassitude peut advenir à sa relecture.
Strum a écrit :Par rapport à tous ces films, Vivement Dimanche me parait plus relever de l'exercice de style.
Là aussi, je suis d'accord. Je l'avais beaucoup apprécié à sa sortie et encore hier, j'ai pu vérifier que je ne marchais décidément plus et que, pour le compte, il était terriblement figé dans sa datation. Grief principal : son noir et blanc trop clean à la Jean-Loup Sieff (qui lui donne étrangement l'impression d'avoir été filmé en DV et non sur pellicule argentique
).