Ce serait bien le comble qu'on reproche à Steven Soderbergh de ne pas faire du Roland Emmerich...frédéric a écrit :Je m'attendais bien évidemment autre chose qu'à du Roland Emmerich, mais j'ai trouvé ça assez froid et plutôt superficiel.
Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Contagion (Steven Soderbergh -2011)
Demi-Lune a écrit :Ce costume me rappelle quelque chose...julien a écrit :
Hou les vilains copieurs!
Cassons-nous.
Dernière modification par Major Tom le 10 nov. 11, 19:06, modifié 1 fois.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Le pire, c'est que j'y ai pensé aussi, à La Vengeance du serpent à plume. Mais la Mort d'Inferno, c'était plus amusant.
Enfin bref.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh -2011)
J'entendais à la tv qu'on pouvait ressortir de la salle traumatisé au point de regarder autour de soi au moindre toussotement, j'avais un peu de mal à y croire. Pourtant, c'est ce qui m'est un peu arrivé ce matin après la projection. Je suis peut-être bon public, naïf, mais j'adhère complètement à ces histoires d'apocalypse bactériologique. Il n'y a peut-être rien de nouveau dans CONTAGION (excepté l'absence de zombies... enfin!) mais le résultat hautement réaliste me convient très largement.
Je trouve que Soderbergh s'en sort très bien dans la peinture du cataclysme et la montée en puissance de la panique et du chaos. Entre les lignes, le film montre bien que nous vivons dans un monde à la stabilité fragile et qu'un simple paramètre, aussi ténu soit-il, peut tout faire basculer. Le monde apparait soudain complètement déséquilibré, à l'image de Matt Damon qui perd femme et enfant en quelques minutes, brutalement, la proie d'une mort aveugle, d'un virus impitoyable.
Ce qui m'intéresse aussi dans le film, c'est le rapport humain qui est chamboulé du tout au tout. Désormais les personnes ont peur les unes des autres, évitent les contacts. La scène "explicative" de la poignée de main introduit sans insistance une tendance possible dans un futur incertain. Mais cette saisissante focalisation des contacts, du toucher, des traces qu'on laisse est absolument écrasante dans le film: grâce à l'image, sans insister sur un quelconque discours scientifique, le réalisateur fait passer son message et son concept.
C'est une approche de l'histoire résolument froide, une vision quasi-documentaire ponctuellement empathique mais globalement clinique qui évite la surdramatisation. A l'image de l'excellente musique: rythmiques électroniques qui montrent l'inéluctabilité du processus, sur lesquelles s'ajoutent parfois de brèves mélodies.
Je ressens peut-être quelques manques au niveau du scénario, des sujets pas assez approfondis (notamment sur les lobbies, montrés schématiquement). En même temps, par exemple, j'aime le parallèle que fait Soderbergh entre le virus qui se propage et l'info (manipulatrice ou non) qui s'étend sur le web.
Bref une très bonne surprise...
Je trouve que Soderbergh s'en sort très bien dans la peinture du cataclysme et la montée en puissance de la panique et du chaos. Entre les lignes, le film montre bien que nous vivons dans un monde à la stabilité fragile et qu'un simple paramètre, aussi ténu soit-il, peut tout faire basculer. Le monde apparait soudain complètement déséquilibré, à l'image de Matt Damon qui perd femme et enfant en quelques minutes, brutalement, la proie d'une mort aveugle, d'un virus impitoyable.
Ce qui m'intéresse aussi dans le film, c'est le rapport humain qui est chamboulé du tout au tout. Désormais les personnes ont peur les unes des autres, évitent les contacts. La scène "explicative" de la poignée de main introduit sans insistance une tendance possible dans un futur incertain. Mais cette saisissante focalisation des contacts, du toucher, des traces qu'on laisse est absolument écrasante dans le film: grâce à l'image, sans insister sur un quelconque discours scientifique, le réalisateur fait passer son message et son concept.
C'est une approche de l'histoire résolument froide, une vision quasi-documentaire ponctuellement empathique mais globalement clinique qui évite la surdramatisation. A l'image de l'excellente musique: rythmiques électroniques qui montrent l'inéluctabilité du processus, sur lesquelles s'ajoutent parfois de brèves mélodies.
Je ressens peut-être quelques manques au niveau du scénario, des sujets pas assez approfondis (notamment sur les lobbies, montrés schématiquement). En même temps, par exemple, j'aime le parallèle que fait Soderbergh entre le virus qui se propage et l'info (manipulatrice ou non) qui s'étend sur le web.
Bref une très bonne surprise...
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Je rejoins l'avis de Nestor. Un film assez glacial et parfois glaçant mais construit avant tout comme un thriller méthodique et anti-spéctaculaire, au montage concis et elliptique comme Soderbergh les maîtrise assurément (j'y ai d'ailleurs plus retrouvé de The Informant ! que de Traffic, jusque dans la linéarité du séquençage et les ponctuations musicales). La deuxième partie me paraît un peu plus faible par son aspect redondant tout en étant cohérente avec la démarche du projet d'aborder tous les points de l'affaire sur la même tonalité factuelle et distanciée (le film ne dure qu'1h40 et c'est un bon point !). Pas une grande surprise mais le contrat est remplit en mêlant suspense et véracité sans que l'un ne nuise à l'autre comme c'est souvent le cas dans ce genre d'exercice.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Le film plait au monde médical
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... SS-3208001
il y a des raisons
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Re: Contagion (Steven Soderbergh -2011)
AtCloseRange a écrit :Colqhoun a écrit : En l'état cette découverte ne prend pas quelques jours, mais plusieurs mois. La chronologie du film est très claire là-dessus en indiquant fréquemment le nombre de jours passés depuis le début de la contagion.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Je suis totalement d'accord avec cet avis, tout en étant un peu plus généreux quand même : j'ai aimé ce film justement pour son aspect froid et clinique, qui dépeint avec véracité une épidémie mortelle et son inéluctable propagation. A voir ce film, on se dit que si une telle crise devait avoir lieu, elle se passerait exactement comme ça (le film a l'air extrêmement bien documenté, et dans les moindres détails).Gounou a écrit :Je rejoins l'avis de Nestor. Un film assez glacial et parfois glaçant mais construit avant tout comme un thriller méthodique et anti-spéctaculaire, au montage concis et elliptique comme Soderbergh les maîtrise assurément (j'y ai d'ailleurs plus retrouvé de The Informant ! que de Traffic, jusque dans la linéarité du séquençage et les ponctuations musicales). La deuxième partie me paraît un peu plus faible par son aspect redondant tout en étant cohérente avec la démarche du projet d'aborder tous les points de l'affaire sur la même tonalité factuelle et distanciée (le film ne dure qu'1h40 et c'est un bon point !). Pas une grande surprise mais le contrat est remplit en mêlant suspense et véracité sans que l'un ne nuise à l'autre comme c'est souvent le cas dans ce genre d'exercice.
Allez, pour pinailler, je dirais que ça manque quand même un peu de zombies...
Et hormis Marion Cotillard qui ne sert pas à grand chose (à un tel point qu'avant de la voir réapparaître dans la dernière, je l'avais totalement oubliée), chacune des petites histoires dans l'histoire m'a touché, et en particulier celles avec Kate Winslet et Laurence Fishburne, qui ont chacun des réactions très humaines et plausibles face à cette crise. Me concernant, l'empathie a été immédiate...
En tout cas, après The Girlfriend Experience, voilà donc un second Soderbergh consécutifs qui me plait bien ! (moi qui n'ai jamais été trop fan de ce réal)
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Perplexe devant ce nouveau Soderbergh. La vision de la propagation de l'épidémie est pertinente et minutieuse, mais la mise en scène hésite entre l'âpreté du reportage et la tension d'un récit dramatique. Les protagonistes sont bloqués entre ces deux aspects, et plusieurs d'entre eux ne restent que des silhouettes presque consensuelles (Marion Cotillard, Matt Damon...). Le décompte des jours apparait peu à peu mécanique, tout comme l'utilisation des leitmotivs musicaux, et Contagion voit son potentiel gâché par une approche superficielle et contradictoire.
Si l'exploration d'une angoisse s'avère par instants efficace et saisissante (tout comme la perception d'une paranoia par l'intermédiaire de Jude Law), c'est trop peu pour combler une frustration face à un discours fonctionnel et presque désincarné.
Si l'exploration d'une angoisse s'avère par instants efficace et saisissante (tout comme la perception d'une paranoia par l'intermédiaire de Jude Law), c'est trop peu pour combler une frustration face à un discours fonctionnel et presque désincarné.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Tout l'inverse pour moi!nils a écrit :Contagion 6/10
J'apprécie la volonté de Soderbergh de proposer un spectacle différent, et je respecte son intention d'observer la réaction des masses confrontées à un mal diffus. Reste que la vision du film m'a procuré trop peu d'émotions et ne me laisse guère de souvenirs dix jours plus tard...
Comme avec le Che en salles et plusieurs découvertes dvds (Bubble, A Fleur de Peau), j'en suis sorti avec le sentiment d'avoir vu "un bon mais pas un grand Soderbergh"... jusqu'à ce que le souvenir fort du film et de sa cohérence graphique ne l'inscrivent dans les réussites de ce passionnant plasticien chez qui questions sociales et politiques sont toujours d'abord formelles. Je crois que c'est un effet vraiment particulier à ce cinéaste, à la fois hype et minoré!
Après oui, l'hommage au monde médical est un peu appuyé (est-ce si répréhensible, devant la foule de films sur les "vilains fonctionnaires?"), le personnage de Jude Law n'est pas des plus subtils, certaines pistes sont mal élucidées (Marion Cottilard qui court on ne sait où dans ce qui ressemble à l'aéroport de Shanghaï)... mais est-ce que beaucoup de films montrent aussi bien la fragilité concrète de notre système planétaire? Bref, si sa série de "dernières oeuvres" sont au moins de cet acabit-là, je reste client de ce grand maître contemporain!
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Pour ma part, plutôt emballé par le film, qui évite pas mal de ponsifs et trucs inutils, tension continue, peu de manichéisme ni d'héroïsation etc...Belles performances des acteurs, Kate Winslet et Matt Damoin en tête. Globalement, vous avez tout dit, pas la peine, je pense que j'essaye d'en rajouter. Je suis du coté des conquis, même si le trouve un peu trop parfait pour vraiment toucher.
J'en suis satisfait sans pour autant avoir été remué. Plus sérieux et frontal qu'un Alert, mais moins puissant qu'un Blindness, qui a un sujet similaire.
J'en suis satisfait sans pour autant avoir été remué. Plus sérieux et frontal qu'un Alert, mais moins puissant qu'un Blindness, qui a un sujet similaire.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Il était terrible celui là, au cinéma il m'avait bien mis mal à l'aise. Le genre de film que j'adore mais que je ne peux pas revoir des quantités de fois...monk a écrit : mais moins puissant qu'un Blindness, qui a un sujet similaire.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Oui Blindness est beaucoup plus dur, il caresse moins le spectateur dans le sens du poil.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Pour moi, c'est clairement le moins bon film de Fernando Meirelles. Quand j'y repense, le scénario était par moments violemment crétin et artificiel dans sa noirceur (le must étant la décision de Julianne Moore, unique voyante du film, qui accepte de livrer les femmes de son groupe pour se faire violer par les méchants, alors qu'elle a tout fait les moyens de se débarasser de ces derniers).monk a écrit :Oui Blindness est beaucoup plus dur, il caresse moins le spectateur dans le sens du poil.
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Re: Contagion (Steven Soderbergh - 2011)
Vu comment le film présentait la chose, non elle n'avait pas tous les moyens de s'en débarrasser. D'après mes souvenirs, la peur l’empêchait de les affronter frontalement. Ca va bien au delà du: je peux voir, mes ennemis non, donc j'ai forcément un avantage.