
La maison de l'ange (1957)
Comme prisonnière de sa maison où elle vit avec son père, une jeune femme se rappelle sa jeunesse à l'éducation très stricte et comment un ami de son père vient manger une fois par semaine.
Film de la reconnaissance internationale pour le cinéaste la maison de l'ange reçu un accueil favorable lors de sa présentation à Cannes avec un style visuel hérité du film noir, de l'expressionnisme et d'Orson Welles. Les critiques évoquèrent d'ailleurs un "baroquisme de la frustration", terme un peu barbare mais qui décrit finalement bien le style du film avec une forme surprenante fait d'éclairage clair-obscur très contrastée, d'une jeu sur les ombres soigné, d'un excellent travail sur la profondeur de champ ou la manière de filmer un intérieur, des angles de prises de vues originaux et surprenants avec une prédominance pour les contre plongées très prononcées, des travellings très précis et une façon inhabituelle de filmer les visages où les acteurs peuvent partir d'un plan américain pour venir se coller à la caméra en très, très, gros plan.
Ce qui est remarquable c'est que ce formalisme ou ce maniérisme n'a rien de gratuit et vient toujours accompagner l'atmosphère ou la psychologie de l'héroïne. L'étrangeté de l'ambiance est d'ailleurs renforcée par l'âge de l'actrice bien plus vieille que son personnage mais qui joue son rôle avec une candeur prononcée.
Seul défaut assez gênant, le scénario a l'air d'avoir été rallongé avec la sous-intrigue politique pour atteindre la durée d'à peine 75 minutes. Or avec cette histoire secondaire, on perd la focalisation sur la jeune fille pour s'égarer sur des éléments moins intéressant et assez creux. Ca brise donc à quelques reprises le rythme et la démarche du film.
Voilà, c'est le seul point noir d'un film sinon passionnant à regarder et à suivre d'autant qu'il semble contenir tous les thèmes du cinéaste (une jeune fille grandissant sous une éducation particulière)
le crime de l'Oribe (1950)
Première réalisation de Torre Nilsson (avec l'aide de Leopoldo Torres Ríos) est un film plus intéressant que vraiment réussi. ca manque en effet d'émotion avec une froideur et une raideur qui ne permet pas de se plonger pleinement dans cette étrange histoire une famille (un père et ses 3 filles) répètent inlassablement, soir après soir, le même cérémonial de la fête de Noël sous le regard curieux et fasciné d'un journaliste et d'un poète.
On suit ainsi passivement la première partie avant que la mort d'une des jeunes fille amène l'histoire dans une dimension beaucoup plus intelligente et moins distante avec la figure du poète qui vit par procuration autant par orgueil que pour trouver l'inspiration. Celà le conduira à sa perte dans une partie plus pessimiste et prenante. On ne parlera pas tout de même d'une grande intensité mais il faut admettre que c'est plutôt bien fait et que le traitement est assez original.
Les qualités viennent bien-sûr avant tout de la richesse du scénario et la qualité de la photographie plus que la mise en scène pure ou de l'interprétation (assez médiocre il faut dire) mais pour un premier coup d'essai, on sent qu'il y a du potentiel.
J'ai aussi vu sa première réalisation en solo jours de haine qui est excellent. J'en ai fait une critique 1kult pour la peine (en ligne plus ou moins prochainement !)
Je devrais encore pouvoir en voir une dizaine logiquement
