Les Réalisateurs que vous n'aimez pas
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Ah oui tiens Cassavettes pffff quel ennuie ses films ...
Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Alfred Hitchcok.
Psychose et Sueurs froides rentrent sans problème dans la catégorie des films qui ont changé l'histoire, OK.
Mais comme tous ses autres films, je ne les aime pas.
Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Sur le fond.
Son rapport aux femmes (et aux actrices…) complètement tordu, limite puéril, qui ampoule toute sa filmo.
Sa mentalité héritée de l'Angleterre Victorienne (on parle quand même du 19e siècle là), qui place la culpabilité au centre de tout.
Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest.
Psychose et Sueurs froides rentrent sans problème dans la catégorie des films qui ont changé l'histoire, OK.
Mais comme tous ses autres films, je ne les aime pas.
Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Sur le fond.
Son rapport aux femmes (et aux actrices…) complètement tordu, limite puéril, qui ampoule toute sa filmo.
Sa mentalité héritée de l'Angleterre Victorienne (on parle quand même du 19e siècle là), qui place la culpabilité au centre de tout.
Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
C'est marrant ton analyse, j'adore Hitchcok mais je suis assez d'accord avec ton point de vue 

Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Merci. 
Finalement il n'y a que le fond qui compte. J'ai toujours plus ou moins ressenti ça mais ça s'affirme de plus en plus au fil du temps..
Quand dis que je n'aime pas Hitchcock, c'est tout bêtement parce que je ne suis vraiment, vraiment pas d'accord avec sa vision des "choses de la vie." Il y a un décalage culturel et générationel trop important.

Finalement il n'y a que le fond qui compte. J'ai toujours plus ou moins ressenti ça mais ça s'affirme de plus en plus au fil du temps..
Quand dis que je n'aime pas Hitchcock, c'est tout bêtement parce que je ne suis vraiment, vraiment pas d'accord avec sa vision des "choses de la vie." Il y a un décalage culturel et générationel trop important.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Je ne suis vraiment pas sûr que ses acteurs soient interchangeables et je crois que tu donnes pour le coup (et un peu paradoxalement) trop de crédit aux propos de Hitch. J'en tiens pour preuve qu'il a aussi eu ses miscasts (Paul Newman chez lui, ce n'est pas la même choses que James Stewart).Truffaut Chocolat a écrit :Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Crois-le ou non, ton post me fait plaisir. Il y en a un peu marre de Hitchcock comme vache sacrée devant laquelle on s'extasie sans discours critique. Il faut quelques avocats du diable pour qu'on puisse ensuite venir clamer ce qui fait de Hitchcock le cinéaste le plus défendable de tous.Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest

Tout d'abord pour sa capacité à exprimer d'une manière purement visuelle une idée (du verre de lait de Soupçons à la tête de Under Capricorn en passant par le train de North by Northwest ou le clocher de Vertigo), faisant que chez lui juger le fond c'est comprendre la forme, ensuite parce que le XXème, c'est lui. Tu peux mettre toutes les peurs d'un siècle entier dans Les Oiseaux et cette universalité, ce n'est pas rien. Le décalage générationnel et culturel, je le sens aussi, mais de même que la substance universelle que Hitchcock en tire. Et c'est ce qui me charme tant dans ses films: qu'ils aient dans le même temps cette distance et cette proximité à nos vies et notre époque.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Happy Charly a écrit :Christopher Nolan ou du cinéma soi-disant blockbuster (pour geeks ou non?) mais saupoudré d'une trop grosse poudre de daube déblatérante blablabla
cinephage a écrit :![]()
Le cinéma de Nolan est donc "soi-disant blockbuster" ? Je serais curieux d'apprendre en quoi The Dark Knight ou Inception n'a rien d'un blockbuster.
J'avoue que je m'étais laissé prendre au piège, et avais pensé bêtement qu'il s'agissait de films à gros budget, avec effets spéciaux, visant un très large public, et concurrençant les grosses sorties des autres studios (comprendre sur un nombre très massif de copies) pour l'été.
S'agit-il donc, en réalité, de films intimistes ? De "films à oscars" ? De cinéma indépendant ? Honnêtement, j'attends ton argumentation avec la plus grande curiosité.
Sans entrer dans une critique de certains des récents films du dit réalisateur, puisque cela pourrait être un propos contradictoire (que critiquer pour son manque de fun décomplexé de l'armure et un pourcentage trop léger de l'actioner que l'on peut attendre de ces longues adaptations -qu'on va dire- réussies de comics, pour rester dans ce domaine, puisque trop intellichiante et abusant de verbage et de réflexions alors que je veux continuer à défendre ce média que sont les comics et répéter que ce ne sont pas des lectures pour geeks décérébrés), je me répète et dit que le cinéma de Nolan est chiant, long et chiant: alors que ces trailers laissent entrevoir le meilleur (sans heureusement spoiler les films concernés), ce couillon perfectionniste l'enrobe de longs discours -dans de superbes mises en scènes et très belle photo'- au détriment de l'action (et j'entends par action aussi le rythme et de fait la durée largement étalonnée) du film. Alors qu'un blockbuster, c'est du fun, du pop-corn et plein la gueule devant l'écran du multiplexe, non ?bronski a écrit :^ Blockbuster mais bla-bla-bla.
Ça me paraît clair pourtant.
On aurait pu dire: Hollywoodien mais pseudo-intello.

Ce mec aurait surement moyen de faire tout aussi bien voire plus puissant en réduisant la durée de ses films en sacrifiant quelques scènes et lignes de dialogue (sans arriver au fun trop décomplexé de Joel Schumacher, non plus, pour rester dans cette adaptation des aventures du Chevalier Noir

S'il veut du comics qui fait travailler les méninges, que Nolan adapte "The Maxx" de Sam Kieth: son univers cérébral et ses gros muscles en costume pourraient lui convenir

La suite de mon top/flop prochainement...
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Ouais, c'est l'histoire des moutons ou je sais plus quoi... Bon derrière ça il y avait sans doute une part de provocation mais je pense pas qu'il ait balancée cette phrase au pif. Les acteurs c'est quand même quelque chose d'hyper important au cinéma, ça aide à croire ce que tu vois à l'écran. Je n'aime pas du tout sa façon de diriger ses acteurs. Après c'est un style, on peut aimer.MJ a écrit :Je ne suis vraiment pas sûr que ses acteurs soient interchangeables et je crois que tu donnes pour le coup (et un peu paradoxalement) trop de crédit aux propos de Hitch. J'en tiens pour preuve qu'il a aussi eu ses miscasts (Paul Newman chez lui, ce n'est pas la même choses que James Stewart).Truffaut Chocolat a écrit :Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?MJ a écrit :Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.MJ a écrit :Crois-le ou non, ton post me fait plaisir. Il y en a un peu marre de Hitchcock comme vache sacrée devant laquelle on s'extasie sans discours critique. Il faut quelques avocats du diable pour qu'on puisse ensuite venir clamer ce qui fait de Hitchcock le cinéaste le plus défendable de tous.Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest![]()
Tout d'abord pour sa capacité à exprimer d'une manière purement visuelle une idée (du verre de lait de Soupçons à la tête de Under Capricorn en passant par le train de North by Northwest ou le clocher de Vertigo), faisant que chez lui juger le fond c'est comprendre la forme, ensuite parce que le XXème, c'est lui. Tu peux mettre toutes les peurs d'un siècle entier dans Les Oiseaux et cette universalité, ce n'est pas rien. Le décalage générationnel et culturel, je le sens aussi, mais de même que la substance universelle que Hitchcock en tire. Et c'est ce qui me charme tant dans ses films: qu'ils aient dans le même temps cette distance et cette proximité à nos vies et notre époque.
Sauf qu'avec lui je ne le sens pas du tout.
Peu importe que Bermgan dise des choses avec lesquelles je sois d'accord ou pas, mais au moins j'apprends. J'écoute un point de vue que je trouve intéressant et stimulant, avec lequel j'ai envie de dialoguer. Par exemple sur les femmes : il aimait les femmes et ça se sentait, il a creusé la question, il les a écoutées, il a essayé de les comprendre, il est pas resté dans une représentation. Il a traduit une vie intérieure, sentimentale ou sexuelle qui ne sent rien d'autre que le vécu et c'est ça qui donne envie de l'écouter.
Bien sûr, les deux ont évolué dans des industries et des contextes tellement différents qu'on peut se demander s'ils ont fait le même métier : Bergman a largement eu le temps et l'occasion d'évoquer les sujets qui lui tenaient à coeur, peut-être qu'Hitch ne l'a pas suffisamment eu, who knows. Mais il en a quand même tourné, des films ! Et les siens me laissent la même impression.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Gné, quoi? J'ai "un certain âge" et les femmes trop belles pour moi et les flics (je ne rajoute pas d'adjectif, inutile), ça existe encore, crois-moi.Truffaut Chocolat a écrit :Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?MJ a écrit :Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Quand je dis que ça devrait plus faire partie de ton existence, ça veut dire : ça ne devrait plus t'obséder ni t'angoisser.bronski a écrit :Gné, quoi? J'ai "un certain âge" et les femmes trop belles pour moi et les flics (je ne rajoute pas d'adjectif, inutile), ça existe encore, crois-moi.Truffaut Chocolat a écrit :
Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Tu es bien sectaire... Il n'y a pas de "moule tout fait", de cases bien remplies, encore moins au cinéma.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Comme dit précédemment, les angoisses et obsessions d'Hitchock me sont trop éloignées pour les raisons que j'ai expliqué ci-dessus. C'est tout.bronski a écrit :Tu es bien sectaire... Il n'y a pas de "moule tout fait", de cases bien remplies, encore moins au cinéma.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Pour Bergman tu prêches un converti!Truffaut Chocolat a écrit :Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.
Sauf qu'avec lui je ne le sens pas du tout.
Peu importe que Bermgan dise des choses avec lesquelles je sois d'accord ou pas, mais au moins j'apprends. J'écoute un point de vue que je trouve intéressant et stimulant, avec lequel j'ai envie de dialoguer. Par exemple sur les femmes : il aimait les femmes et ça se sentait, il a creusé la question, il les a écoutées, il a essayé de les comprendre, il est pas resté dans une représentation. Il a traduit une vie intérieure, sentimentale ou sexuelle qui ne sent rien d'autre que le vécu et c'est ça qui donne envie de l'écouter.
Bien sûr, les deux ont évolué dans des industries et des contextes tellement différents qu'on peut se demander s'ils ont fait le même métier : Bergman a largement eu le temps et l'occasion d'évoquer les sujets qui lui tenaient à coeur, peut-être qu'Hitch ne l'a pas suffisamment eu, who knows. Mais il en a quand même tourné, des films ! Et les siens me laissent la même impression.
En revanche le distinguo que tu établis entre lui et Hitchcock peut vite amener (je sais bien que ce n'est pas ta position) à établir un clivage entre d'un côté les petits films profonds et vertueux, de l'autre les machineries impersonnelles. Or les films de l'un me semblent aussi personnels que ceux de l'autre (et si beaucoup de cinéastes patentés auteurs appliquent des recettes toutes faites, qui a mis plus que Hitchcock dans ses films à Hollywood à son époque?). La différence tient pour moi à ce que quand l'un assume d'avoir mis ses tripes à l'écran dans Scènes de la vie conjugale , l'autre semble à sa manière de botter en touche plutôt embarassé par Vertigo. Mais juger cette mauvaise foi, c'est attaquer l'homme et non pas l'oeuvre. Tu me diras peut-être qu'on ne peut pas séparer l'un de l'autre, ce qui se tient quand on veux juger les films par le fond d'abord... mais le cinéma de Hitchcock ne peut s'appréhender qu'en sens inverse, du formel à ce qu'il exprime.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
J'évoquais Bergman pour montrer que l'on peut aimer un réalisateur sans pour autant être d'accord avec son point de vue.MJ a écrit :Pour Bergman tu prêches un converti!Truffaut Chocolat a écrit :Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.
Sauf qu'avec lui je ne le sens pas du tout.
Peu importe que Bermgan dise des choses avec lesquelles je sois d'accord ou pas, mais au moins j'apprends. J'écoute un point de vue que je trouve intéressant et stimulant, avec lequel j'ai envie de dialoguer. Par exemple sur les femmes : il aimait les femmes et ça se sentait, il a creusé la question, il les a écoutées, il a essayé de les comprendre, il est pas resté dans une représentation. Il a traduit une vie intérieure, sentimentale ou sexuelle qui ne sent rien d'autre que le vécu et c'est ça qui donne envie de l'écouter.
Bien sûr, les deux ont évolué dans des industries et des contextes tellement différents qu'on peut se demander s'ils ont fait le même métier : Bergman a largement eu le temps et l'occasion d'évoquer les sujets qui lui tenaient à coeur, peut-être qu'Hitch ne l'a pas suffisamment eu, who knows. Mais il en a quand même tourné, des films ! Et les siens me laissent la même impression.
En revanche le distinguo que tu établis entre lui et Hitchcock peut vite amener (je sais bien que ce n'est pas ta position) à établir un clivage entre d'un côté les petits films profonds et vertueux, de l'autre les machineries impersonnelles. Or les films de l'un me semblent aussi personnels que ceux de l'autre (et si beaucoup de cinéastes patentés auteurs appliquent des recettes toutes faites, qui a mis plus que Hitchcock dans ses films à Hollywood à son époque?). La différence tient pour moi à ce que quand l'un assume d'avoir mis ses tripes à l'écran dans Scènes de la vie conjugale , l'autre semble à sa manière de botter en touche plutôt embarassé par Vertigo.
Ensuite, le système dans lequel a évolué Hitch est sans doute une circonstance atténuante pour lui et j'en suis tout à fait conscient. C'était plus facile pour Bergman d' évoquer directement et longuement ses thèmes de prédilection.
Il y a aussi le fait que c'est plus simple pour moi de parler du fond que la forme.MJ a écrit :Mais juger cette mauvaise foi, c'est attaquer l'homme et non pas l'oeuvre. Tu me diras peut-être qu'on ne peut pas séparer l'un de l'autre, ce qui se tient quand on veux juger les films par le fond d'abord... mais le cinéma de Hitchcock ne peut s'appréhender qu'en sens inverse, du formel à ce qu'il exprime.

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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Non.Happy Charly a écrit :Alors qu'un blockbuster, c'est du fun, du pop-corn et plein la gueule devant l'écran du multiplexe, non ?![]()
Enfin.... oui mais non.
Le terme blockbuster désigne avant toute chose une super-production générant un maximum de revenu pour un public le plus large possible.
Nolan fait du blockbuster. Du blockbuster chiant comme la mort, mais du blockbuster quand même.
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Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Le sujet étant "les réalisateurs que vous n'aimez pas", je ne citerai pas Bergman ou Godard, dont, en cherchant bien, j'arriverai à trouver des qualités à certains de leurs films... Ceci dit, je n'ai rien contre eux, c'est plus de l'incompréhension de ma part j'imagine qui me les rend hermétiques.
Je n'ai pas vraiment de tête de turc, j'évite surtout certains car je sais que je ne prendrai pas plaisir à voir leurs films.
Il y en a juste un que je ne supporte pas, c'est Michael Haneke. Tous les films que j'ai vu de lui m'ont au mieux ennuyé, au pire dégouté. Je ne connais pas ses films autrichiens, je n'ai découvert ce réalisateur qu'à partir de La pianiste. Cette manière de ne montrer que la noirceur de l'Homme, son inhumanité en quelque sorte, m'exaspère et tient de l’obstination morbide. Et répétitive.
De plus, je n'arrive pas à me retrouver dans sa reconnaissance car je ne suis pas du tout en accord avec ce qu'on écrit sur lui. On peut lire à droite à gauche que c'est dans sa représentation de la violence que le cinéaste innove, parce qu'il pratique le hors champ et une froideur de ton devant l'immontrable, alors que ça existe depuis longtemps dans des thrillers et films de genre certes moins sélectionnables à Cannes. J'ai été assez abasourdi qu'il remporte la palme à Cannes pour Le Ruban blanc, mais bon, ça reste dans une logique selon moi liée à ce festival où un cinéaste récurrent à l'évènement finira par y décrocher une récompense (voir par exemple aussi la palme de Theo Angelopoulos en 1998).
Tout le monde s'est extasié sur le N&B du film (c'est marrant comment on s'extasie sur le N&B des films d'aujourd'hui : La haine, La liste de Schindler... ), alors que le film est encore un catalogue de dégoût de l'humanité où pas une seconde un aspect positif est montré.
Bref, je déteste la vision du Monde d'Hanneke, pourtant je suis loin d'être un optimiste béât, et j'aimerai qu'un jour, le cinéaste utilise sa technique (là pas de problème, il maitrise) pour changer de disque...
Je n'ai pas vraiment de tête de turc, j'évite surtout certains car je sais que je ne prendrai pas plaisir à voir leurs films.
Il y en a juste un que je ne supporte pas, c'est Michael Haneke. Tous les films que j'ai vu de lui m'ont au mieux ennuyé, au pire dégouté. Je ne connais pas ses films autrichiens, je n'ai découvert ce réalisateur qu'à partir de La pianiste. Cette manière de ne montrer que la noirceur de l'Homme, son inhumanité en quelque sorte, m'exaspère et tient de l’obstination morbide. Et répétitive.
De plus, je n'arrive pas à me retrouver dans sa reconnaissance car je ne suis pas du tout en accord avec ce qu'on écrit sur lui. On peut lire à droite à gauche que c'est dans sa représentation de la violence que le cinéaste innove, parce qu'il pratique le hors champ et une froideur de ton devant l'immontrable, alors que ça existe depuis longtemps dans des thrillers et films de genre certes moins sélectionnables à Cannes. J'ai été assez abasourdi qu'il remporte la palme à Cannes pour Le Ruban blanc, mais bon, ça reste dans une logique selon moi liée à ce festival où un cinéaste récurrent à l'évènement finira par y décrocher une récompense (voir par exemple aussi la palme de Theo Angelopoulos en 1998).
Tout le monde s'est extasié sur le N&B du film (c'est marrant comment on s'extasie sur le N&B des films d'aujourd'hui : La haine, La liste de Schindler... ), alors que le film est encore un catalogue de dégoût de l'humanité où pas une seconde un aspect positif est montré.
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Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."
Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)
http://www.notrecinema.com/
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