Quand les tambours s'arrêteront (
Apache drums) - Réalisé par Hugo Fregonese / 1951 :
Une série B western parmi les meilleures du genre, il faut l'avouer. La première partie est excellente et pose les enjeux de façon claire, tout en ne sacrifiant rien au rythme pourtant soutenu. Une belle photographie et une mise en scène carrée assurent un spectacle bien rodé et très efficace, sans fioriture. La distribution est quand à elle très homogène dans la qualité (du héros un peu insupportable au prêtre déployant une image ambiguë). Cependant, il faut attendre l'attaque du village et l'enfermement dans l'église, ainsi que toute la partie de nuit pour voir le film s'envoler et devenir cette oeuvre culte qu'il est depuis les années 1950. Pour le coup, sa réputation est largement méritée, grâce à des instants de suspense impressionnants, une action formidablement bien gérée et une touche Val Lewton qui va très bien au genre western (dommage qu'il n'ait pas pu continuer dans cette voie, c'était très prometteur).
La longue séquence de nuit est un sacré morceau d'anthologie, j'ai complètement marché dans la combine. On ne voit rien à l'extérieur, on se glisse uniquement du point de vue des personnages enfermés. Les ego se brisent, les personnalités s'affirment devant l'inéluctable et l'héroïsme a des airs de sacrifice... On peut également noter une violence assez radicale parfois, d'un côté comme de l'autre. En tout cas, si le film n'égale pas selon moi les meilleures séries B de Budd Boetticher (on en est loin... et ce n'est de toute évidence pas du tout le même style), cela reste une très belle expérience de cinéma.
Un film court, dense là encore, extrêmement bien ficelé et qui parvient à étonner régulièrement. Très fort ! Et voilà qui m'a enfin décidé à voir
Le raid du même Hugo Fregonese, que je laisse de côté sur mes étagères depuis trop longtemps.