CrankyMemory a écrit :C'est quand même dur de faire descendre de son piédestal ...
C'est donc qu'on l'y a bien mis, sur ce piédestal ? C'est peut-être ça, le vrai problème. De manière générale, je trouve toujours normal et sain de vouloir déboulonner les Statues du Commandeur de tout poil, et autres "poètes officiels", même avec la plus parfaite mauvaise foi (ça ne doit pas empêcher ceux qui veulent faire des courbettes, se prosterner, s'incliner à moitié ou totalement, ou que sais-je, de le faire à loisir... libre à eux)... L'ennui, c'est que la critique vienne d'un tel individu... Mais bon : ce n'est pas bien méchant, au final, puisque Kubrick et son oeuvre resteront... En revanche, pour ce qui est du philosophe dont vous parlez là... Comment s'appelle-t-il déjà ?

Quant à son truc sur le manque supposé de professionnalisme de Kubrick, ça m'a rappelé Godard remerciant "les professionnels de la profession", quand il avait reçu son César d'honneur...
julien a écrit :En fait je pense qu'il avait surtout prit Kubrick comme tête de turc pour dénoncer tout le consensum médiatique, un peu trop flagorneur, qu'il y avait eu autour de son dernier film.
Ah non, pitié ! Pas de procès d'intention !

Il se peut quand même que Straub n'aime tout simplement (et réellement) pas Kubrick. Il se peut qu'il trouvait son
Eyes Wide Shut (et le reste) d'une extrême vulgarité... Pourquoi chercher forcément autre chose, pourquoi lui dénier cela,
a priori, en disant qu'en se lâchant sur Kubrick, il cherchait surtout à "dénoncer tout le consensum médiatique, un peu trop flagorneur, qu'il y avait eu autour de son dernier film" ? Qui sait : il y avait peut-être aussi des deux ? En tout cas, c'est grave, si on ne peut pas critiquer Kubrick sans paraître tout de suite suspect...
Et en même temps, les cinéastes qui trouvent grâce aux yeux de Straub (et Huillet), je crois qu'on peut les compter sur les doigts d'une main... À côté, Godard c'est Michel Drucker ! L'exigence esthétique et intellectuelle portée à ce niveau, moi j'adhère plutôt. Mme si je ne suis pas toujours d'accord, j'adore qu'on puisse l'exprimer, le dire, l'affirmer... quitte à choquer et à contrevenir manifestement à toutes les règles de la bienséance et du discours officiel. À condition, bien sût, que ce soit fait par des gens compétents (c'est-à-dire, donc, exactement le contraire du "coup" de France Culture, où le "philosophe" a surtout l'air de vouloir faire le malin en se payant le "gros poisson" Kubrick... pour finir par paraître tout simplement con, à force de clichés enfilés à la chaîne, sans rien d'autre derrière) et, si possible, avec un minimum d'humour, merde...
Je préfère définitivement Straub : il est plus rigolo, plus sincère, plus honnête et, surtout, plus cohérent. Bref : plus rafraîchissant.