Et les plans de métros qui s'entrecroisent dans la nuit sur bruits de vagues.
Bon, sinon dommage que tu n'ait pas apprécié mais avec un cinéaste comme Godard dont l'oeuvre divise toujours encore aujourd'hui, c'est bien normal Jordan.

Les Godards que tu cites appartiennent tous à des oeuvres des années 60, ce qui opère une rupture assez radicale avec son oeuvre qui va venir par la suite, bien moins esthétique, fondée plus sur le personnage féminin comme une radicalisation du temps dans le montage qui peut ennuyer ou captiver. Pour ma part, je pense avoir ressenti ton ennui sur
Je vous salue, Marie (que je n'ai pas encore chroniqué) où je n'avais cette fois, pas grand chose à me raccrocher, encore moins que la photo de
Prénom Carmen que j'aime beaucoup, un peu comme NotBillyTheKid. D'autant plus qu'il pousse encore bien plus loin les plans de paysage, soleil, jour, nuit, ciel dans ce dernier que sur
Prénom Carmen, jusqu'a plus soif. Pour le Godard des années 60 curieusement, je vais en sens inverse de toi, mais sans doute parce que je redécouvre l'oeuvre d'une manière plus globale (avec ouvrages à la main, ce qui aide). Ainsi, j'ai pendant longtemps détesté
Le mépris. A la lueur de la chronique de Demi-Lune et de mon envol Godardien, je me le suis revu pas plus tard qu'hier après-midi et ô surprise, je me suis pris à apprécier le film, que j'ai trouvé très proche d'un drame Antonionien (
la raison pourquoi je charriais Demi-Lune ici à propos du
Desert Rouge). Comme quoi, le temps fait son oeuvre, la cinéphilie remplit les trous...
Bon bien sûr comme tu l'as pointé Jordan, j'ai été fasciné par Maruschka mais aussi Myriem Roussel mais dans mon cas, le fait d'avoir lu la relation de Godard avec ces actrices et particulièrement cette dernière a qui il demande d'apprendre le violon, presque quasiment pour rien (j'exagère, la musique prend une place prépondérante, mais effectivement plus que dans les Godard du passé), a joué pour beaucoup. Cela et tout le background qui entoure le film. L'hommage à l'
origine du monde du coup, je le vois plus avec Roussel sur Je vous salue, Marie puisque c'est là aussi en filigrane le sujet principal mais cette toison est j'en conviens, fort belle. Bon après dans mon cas, la vulgarité ne m'a pas surpris sans doute parce qu'outre les invités qui déboulent comme au carnaval, j'ai plutôt bien apprécié le rôle que se donne Godard en "
fou" du jeu. Sans doute que dans les années 80, l'omniprésence de Godard prend le pouvoir dans, et au-delà des films. Dans les années 60, je ne lui trouve que deux vraies incarnations. La première, physique, c'est en tant qu'assistant de Lang dans
le Mépris, courte présence qu'on reconnait uniquement qu'a ses lunettes noires (quand on le voit de face) et sa voix traînante pour à peine quelques minutes à l'image. La seconde, métaphysique, dans cette voix chuchotante de
2 ou 3 choses que je sais d'elle qui en arrive à captiver par ce timbre doux captivant mais peu élevé, comme si quelqu'un se tenait très près de nous. Autant dire que le voir en train de faire plus qu'acte de présence (au détriment ?) dans le film tient d'un étrange choc. Le film fut un succès public à l'époque, je suppose que Godard et sa surmédiatisation dans les médias alors comme personnage omniprésent contrôlant sa propre image de démiurge refaisant les émissions de télé n'y est pas étrangère. Au fond c'est sans doute ça le plus étrange, qu'un créateur inventif dans les 60's laisse la place à un autre personnage, plus goguenard, dans les 80's avec ce que cela entraîne de conséquences sur son Art, je ne sais pas.
Maruschka reviendra probablement en avatar ou signature tellement sa beauté me capte. Je ne la renie pas mais pour le coup, c'est une actrice actuelle qui occupe sa place, ce qui ne veut pas dire que je renie la belle Hollandaise.
