C'est la même déception que celle ressentie devant A Serious Man... en puissance 1'000. Même déception car, comme pour la communauté Juive*, il était imparable que les Coen finiraient par s'attaquer au Far West... et que leur travail de démystification se résume à une suite de caricatures faciles (avec accents rednecks et grimages de stars). C'est un vrai gâchis de voir tant d'intelligence visuelle (prodigieuse photo de Deakins), scénaristique (dialogues ciselés) au service de cette facilité. Mieux vaut encore revoir le Dead Man de Jarmusch, que les Coen semblent citer (inconsciemment?) au détour d'un passage en forêt. Il s'en dégage le même sentiment que tout peut arriver durant le film... sauf qu'il m'importait finalement bien peu ce qui arriverait! Les meilleurs moments sont curieusement ceux qui assument avec le plus de naïveté (et de cruauté) le côté conte d'aventure à la Mark Twain:Jeremy Fox a écrit :MJ, un rapide avis sur le Coen ?
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L'épilogue achève de désintéresser, malgré un beau plan final - annonçant une veine élégiaque absente jusqu'alors (et que certes le film n'a jamais prétendu offrir). Un peu attristant sinon de retrouver le trop rare Barry Pepper pour une caméo littéralement moutonnière (comprenne qui verra le film le plus rapidement). Bref, que les Coen se calment un peu sur le défilé de gueules et qu'ils nous offrent encore un chef-d'oeuvre âpre et brut comme No Country for Old Men!
* Ps: la -brève- scène d'ouverture de True Grit entre assez bien en résonance avec celle de leur précédent opus. Un simple plan, mortifère et mystérieux, qui promet bien plus que ce qu'il sera donné de voir ensuite.