Du sang sur la neige, Northern Pursuit (1943) - Raoul Walsh
Un officier de la Police montée canadienne d'origine allemande renonce à son engagement pour aider des nazis inflitrés au Canada
Le film a été tourné durant la guerre, et cela se voit. Ici les allemands sont montrés de manière totalement sanguinaire et inhumaine, n'hésitant pas à tuer la moindre personne de sang froid. Errol Flynn qui fut sous Curtiz un aventurier des temps anciens, devient ici un aventurier des temps modernes pour son quatrième film tourné sous la direction de Raoul Walsh. Ici son personnage paraîtra à la fois sympathique mais énigmatique prêt à trahir sa patrie d'adoption. D'origine allemande, il semble se lier d'amitié avec l'officier nazi qu'il a capturé partageant l'amour pour la terre "natale". Toutefois on ne saura jamais quand le personnage interprété par Flynn a quitté l'Allemagne, et pourquoi. On ne sait pas s'il est émigré de première ou de seconde génération. Cela ne nuit pas à l'histoire intrinsèquement au contraire, cela permet au personnage d'être cet être double, capable de trahir les siens au nom du lien patriotique fort qui subsiste même chez les expatriés.
Raoul Walsh montre toute sa maîtrise dans les scènes d'action que ce soit l'avalanche, l'évasion du camp de prisonniers ou toute la randonnée à travers ce Canada enneigé. Pour rajouter une touche glamour à ce film d'aventures guerrières, la fiancée du personnage principal est étroitement mélée à l'intrigue, Julie Bishop manque peut-être d'un petit quelque chose de plus piquant. Helmut Dantine se montre excellent dans le rôle de ce colonel nazi odieux, froid, tout comme Errol Flynn qui comme d'habitude mêle son flegme et son humour à un personnage plus trouble que d'habitude, mais continue à jouer les aventuriers pour notre plus grand plaisir.
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Sabotage à Berlin, Desperate journey(1942)
Durant la seconde guerre mondiale, au cours d'une mission de destruction en Allemagne, l'avion de soldats anglais s'écrase en Allemagne. Apprenant par hasard, la construction d'usines secrètes, ils arrivent à s'évader et traversent l'Allemagne pour rapporter en Angleterre les plans récupérés.
Raoul Walsh réalise ici un mélange parfait de film de guerre, d'humour et d'amitié entre des soldats. Naturellement la fibre patriotique est bien présente, mais contrairement à Northern Pursuit tourné l'année d'après, les officiers allemands ne sont pas dépeints comme des monstres froids, mais comme des soldats et des officiers normaux en temps de guerre. Nous n'avons pas de violence gratuite et de morts "sauvagement" tués. Naturellement des huit soldats partis, seuls trois parviendront à rentrer, mais les autres seront tués soit au cours de la mission, soit au cours de leur traversée et évidemment de la manière la plus brave possible. C'est aussi une histoire d'amitié forte entre ces officiers et ces soldats, le capitaine australien trop brave sans doute, l'américain sympathique, le jeune fils d'un officier gradé, le père trop vieux d'un jeune soldat tué à Dunkerque, et le soldat par obligation patriotique. Cette équipée de cinq bougres est pleine d'humour et d'action. Filmé essentiellement de nuit contrairement à Northern Pursuit qui montre le Canada enneigé et la blancheur "immaculée" de ses terres, Desperate journey veut motiver les américains qui viennent d'entrer en guerre et nous montre la bravoure de soldats anglais, le seul américain de l'histoire s'est enrôlée dans l'armée britannique. Les scènes se succèdent à un rythme effrené marqué par les peurs du jeune soldat, la faim et les plaisanteries continuelles du plus vieux, le côté continuellement joyeux du soldat amérciain, la bravoure de cet australien seul à comprendre l'allemand, on admire une fois encore la maîtrise de Walsh. Cette "grande vadrouille" à travers l'Allemagne est menée tambour battant et les acteurs sont tous excellents, en premier Errol Flynn une fois encore en aventurier contemporain, Ronald Reagan en amuseur, Alan Hale plein d'humour, et aussi Raymond Massey impressionnant en Général allemand, Nancy Coleman est ravissante en jeune allemande qui montre que tous les allemands ne sont pas des nazis. Raoul Walsh nous offre une très belle épopée quelque peu méconnue et c'est bien dommage.
A noter que les copies du coffret TCM sont absolument superbes.