
Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949
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- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Juste pour dire que j'avais été un peu sévère concernant l'édition Wild Side de L'ange et le mauvais garçon
En la revisionnant hier soir, je l'ai trouvé franchement correcte une fois le premier quart d'heure passé.

- Boubakar
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je ne suis pas fan du film, mais très beau texte, Jeremy ! 

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- Duke forever
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Très belle chronique, Jeremy ! Et tu vois, le DVD n'est pas si mauvais. Compares le avec celui des Editions Atlas. Perso, je trouve que l'avantage est à l'édition Wild Side, le meilleur zone 2 que l'on ait eu. 


- Jeremy Fox
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Trail Street

Du Sang sur la Piste (Trail Street, 1947) de Ray Enright
RKO
Sortie USA : 19 février 1947
Au 19ème siècle, Wyatt Earp ne fut pas le seul Marshall célèbre pour son efficacité à ‘faire le ménage’ dans les villes turbulentes du Far-West. Il y eut aussi entre autres William Barclay Masterson plus connu sous le surnom de Bat Masterson, né en 1853 et décédé en 1921. Il fut chasseur de bisons, éclaireur de l’armée américaine et joueur avant de devenir un nom redouté parmi les hors-la-loi, son premier coup de maître ayant été de ‘nettoyer’ Dodge City de la vermine qui la vérolait. Pourtant au départ, il ne rêvait que d’être journaliste, ce qu’il deviendra par la suite en tant qu’éditorialiste sportif dans les colonnes du New York Morning Telegraph. Albert Dekker interpréta ce personnage en 1943 au côté de Claire Trevor dans un western de George Archainbaud, The Woman of the Town que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de voir. Quatre ans après, c’est au tour de Randolph Scott d’endosser la défroque de cet homme de loi réputé sous la direction de Ray Enright, honnête artisan qui, après en avoir réalisé pour la Warner et l’Universal, tourne ce western pour la RKO.




- Jeremy Fox
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The Sea of Grass

Le Maître de la prairie (The Sea of Grass, 1947) de Elia Kazan
MGM
Sortie USA : 26 février 1947
Étonnant à postériori de découvrir un western signé Elia Kazan quand on connaît le reste de sa filmographie ; mais à l’époque, c’était encore un tout jeune réalisateur de cinéma qui n’avait à son actif qu’un seul long métrage. Depuis 1935, il est reconnu et adulé dans le monde du théâtre à Broadway en tant qu’acteur et metteur en scène. Après avoir signé deux documentaires, il se fait remarquer à Hollywood par deux films d’Anatol Litvak dans lesquels il joue (City for conquest et Blues in the Night) avant de commencer à recevoir en 1944 des propositions pour réaliser des longs métrages de la part des deux grands studios étant les plus tournés vers des sujets à visées plus contemporaines et réalistes, la Warner et la Fox. Après un premier film formidablement réussi, Le Lys de Brooklyn, Elia Kazan se dirige vers la toute puissante MGM qui détient les droits d’une histoire qu’il souhaite ardemment tourner, celle de The Sea of Grass, le roman de Conrad Richter lui ayant fait forte impression. Avoir un point de vue inhabituel sur ce thème rebattu de l’antagonisme rancher/fermier lui convenait parfaitement même si au final, les retournements sentimentaux et mélodramatiques prendront rapidement le pas sur les considérations politiques, éthiques et historiques qui auraient été autrement plus passionnantes.




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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Ouch...
, il y semble y avoir peu à sauver dans ce film. Avec Spencer Tracy, un de mes acteurs favori, Katherine Hepburn et Kazan derrière la camera, j'en faisais une de mes belles attentes DVD de fin d'année. Par soucis d'exhaustivité, je vais le prendre quand même, mais je n'en attends plus grand chose du coup.

- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Dans le même style de rôle, il est bien plus convaincant dans La Lance Brisée de Dmytryk.Rick Blaine a écrit :Ouch..., il y semble y avoir peu à sauver dans ce film. Avec Spencer Tracy, un de mes acteurs favori.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
J'espérais en effet quelque chose du même tonneau, le Dmytryk étant un très beau film qui plus est.Jeremy Fox a écrit : Dans le même style de rôle, il est bien plus convaincant dans La Lance Brisée de Dmytryk.
- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je te laisse juger en espérant que tu apprécieras plus que moi ; je prendrais quand même le DVD pour ma collection.Rick Blaine a écrit :J'espérais en effet quelque chose du même tonneau, le Dmytryk étant un très beau film qui plus est.Jeremy Fox a écrit : Dans le même style de rôle, il est bien plus convaincant dans La Lance Brisée de Dmytryk.
- Jeremy Fox
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Pursued

La Vallée de la Peur (Pursued, 1947) de Raoul Walsh
WARNER
Sortie USA : 02 mars 1947
Arrivé à ce stade du parcours, La Vallée de la Peur est le premier western d’importance à ne pas avoir bénéficié d’édition DVD avec au moins les sous titres anglais. J’en reparlerais rapidement en fin de texte histoire d’enfoncer le clou dans l’hypothétique espoir qu’un éditeur bienveillant tombera par hasard sur ces lignes et qu’il aura l’extrême obligeance de réparer cet oubli ; il s’agit quand même aussi du premier western important interprété par le grand Robert Mitchum !
Au milieu des difficiles années 40, le moral n’étant pas au beau fixe, la psychanalyse fit son entrée en force à Hollywood. Les films les plus célèbres dans lesquels elle s’est infiltrée furent La Maison du Dr Edwardes (Spellbound) d’Alfred Hitchcock et Le Secret derrière la Porte (Secret Beyond the Door) de Fritz Lang. En 1947, les obsessions psychanalytiques allaient faire leur apparition au sein d’un western, celui qui nous préoccupe ici. De par ce fait, Pursued est un jalon important de l’histoire du western, genre qui acquérait à l’occasion le degré de maturité supplémentaire dont il avait bien besoin après les années de vaches maigres qu’il connut durant la Seconde Guerre Mondiale et malgré les chefs-d’œuvre sortis l’année précédente. Mais ce n’est pas la seule originalité de La Vallée de la Peur ; son intrigue et le ton qu’il adopte sont plus proches du film noir que du western et Niven Busch (l’auteur et scénariste de Duel au Soleil) insuffle dans la seconde partie des éléments de mélodrames criminels qui finissent d’entériner son estimable ambition. Toutes ses nouveautés conjuguées allaient accoucher d’un western hors norme, très sombre et empreint de gravité, très éloigné des préoccupations habituelles du truculent Raoul Walsh ; ici aucun pittoresque, aucun humour, moins de nervosité et de vigueur qu’à l’accoutumée. Quelques-uns s’en réjouiront, d’autres le regretteront ; quels qu’ils soient, il serait néanmoins ridicule de nier l’extrême importance de ce Pursued au sein du genre, certains parlant même à son sujet du premier ‘sur-western’, des westerns à la psychologie plus accentuée et fouillée.










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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Jeremy, tu ne mets plus les jaquettes du dvd en fin des articles ?
- cinephage
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Tu n'as pas du lire le dernier paragraphe de la critique de Jeremy...Grimmy a écrit :Jeremy, tu ne mets plus les jaquettes du dvd en fin des articles ?

I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Juste pour dire que j'aime beaucoup le western, et que ce sujet est impressionnant. J'adore !
Voilà, message complètement inutile...
Sinon, j'aimerai bien causer de quelques uns vus récemment, mais sais pas trop si je dois le faire ici, où créer mon topic et risquer de faire doublon, de vexouiller, de raser en ajoutant sur le sujet, etc... Bref, dites-moi où je fais, et je fais... heu...
Voilà, message complètement inutile...
Sinon, j'aimerai bien causer de quelques uns vus récemment, mais sais pas trop si je dois le faire ici, où créer mon topic et risquer de faire doublon, de vexouiller, de raser en ajoutant sur le sujet, etc... Bref, dites-moi où je fais, et je fais... heu...
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."
Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)
http://www.notrecinema.com/
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je sais bien que ce western est toujours qualifié de "western psychanalytique" mais ce n'est pour moi rien d'autre qu'un poncif et un à priori. Pas surprenant de la part de Lourcelles qui suradore Walsh, mais qui tire à boulets rouges dès qu'un scénario a quelques prétentions intellectuelles. Objectivement, elle est où la psychanalyse en tant que telle dans ce film? Dans le fait qu'un traumatisme d'enfance peut expliquer la personnalité d'un adulte ou que la résilience, si elle peut être violente, est libératrice dans tous les sens du terme (elle redonne liberté, libre arbitre)? Dans ce cas, Homère avait lu Freud et son oeuvre doit être relue à cette enseigne.Jeremy Fox a écrit :Au milieu des difficiles années 40, le moral n’étant pas au beau fixe, la psychanalyse fit son entrée en force à Hollywood.
Euh, je ne sais pas, par l'expérience de la vie, peut-être?Jeremy Fox a écrit :car comment croire par exemple au revirement de caractère des deux personnages féminins qui nous avaient été décrits dans un premier temps comme des femmes douces, compréhensives, d’une grande gentillesse et pétries d’humanité pour se transformer quasiment en harpies vengeresses.

Blague à part: le personnage de la mère qui revire totalement quand sa famille est en danger en tuant "l'intru" qu'elle avait elle-même introduit, le personnage de la fille qui se sent trahie par l'homme qu'elle aime et dont l'amour devient furie vengeresse, c'est homérien, biblique, très ancien en tout cas. On peut y voir une espèce de traitement oedipien, mais l'histoire d'Oedipe elle-même n'est-elle pas rien de plus que la légende d'Oedipe avant d'être la matière des théories freudiennes? Du bel et vieux théâtre plus que de la psychanalyse.
J'ai toujours trouvé ce film très juste psychologiquement et la photo de James Wong Hoe géniale. Pour Walsh, ce n'est pas un Ovni: il aime le théâtre, les personnages tant caractérisés qu'ils sont à la limite de la caricature, les poursuites à cheval et les remakes (il adore refaire les mêmes scènes dix fois et le film commence sur l'une d'elles).
C'est par un critique, hein, j'ai bien compris que tu avais globalement aimé le film

D'ailleurs, pour sortir de la tragédie grecque qui est dans toute notre littérature, voici ce que Patrice Rollet en disait:
"Pursued réussit le tour de force d'être, sans le dire, à la fois l'une des rares adaptations cinématographiques (qu'Artaud appelait de ses voeux) de Master of Ballantrae de Stevenson et la plus convaincante des nombreuses adaptations de Wuthering Heights d'Emily Brontë".
A noter pour les fans: il existe un remake français (pour une part de l'intrigue): La maison assassinée (1987) de Georges Lautner, avec Patrick Bruel. Assez bon succès commercial lors de sa sortie, le film n'a rien de génial, mais il est agréable (du moins pour les non-allergiques à Bruel, bien sûr)

Dernière modification par Phnom&Penh le 9 oct. 10, 07:25, modifié 1 fois.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
pak a écrit :
Sinon, j'aimerai bien causer de quelques uns vus récemment, mais sais pas trop si je dois le faire ici, où créer mon topic et risquer de faire doublon, de vexouiller, de raser en ajoutant sur le sujet, etc... Bref, dites-moi où je fais, et je fais... heu...
Là par exemple et merci beaucoup. Mais s'il s'agit d'un western déjà évoqué ici, tu peux en parler dans ce topic
