American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
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Re: American Graffiti: vos avis?
Dans le making off Harrison Ford explique qu'il porte ce chapeau pour éviter la coupe de cheveux début années 60 que voulait lui imposer Lucas et dont il craignait qu'elle lui fasse perdre du boulot dans d'autres films.
Donc la mort du western j'suis pas sur que ce soit vraiment une référence imaginée par Lucas, mais plus généralement c'est vrai que le film voulait montrer la fin de l'innocence américaine qui allait découler de la guerre du Vietnam et de l'importance de la drogue à la fin des années 60.
Donc la mort du western j'suis pas sur que ce soit vraiment une référence imaginée par Lucas, mais plus généralement c'est vrai que le film voulait montrer la fin de l'innocence américaine qui allait découler de la guerre du Vietnam et de l'importance de la drogue à la fin des années 60.
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Re: American Graffiti: vos avis?
+1Nicolas Brulebois a écrit :il ne se fait pas tuer, il se fait humilier, nuance...
Il me semble qu'il n'y a pas un film dans lequel le personnage que joue HF se fasse tuer!!
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Re: American Graffiti: vos avis?
Oh, il doit y en avoir... D'ailleurs si je me souviens bien, il me semble qu'il n'est pas très en forme à la fin de The Mosquito Coast.hansolo a écrit :Il me semble qu'il n'y a pas un film dans lequel le personnage que joue HF se fasse tuer!!

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Re: American Graffiti: vos avis?
what lies beneath ?hansolo a écrit :Il me semble qu'il n'y a pas un film dans lequel le personnage que joue HF se fasse tuer!!
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Re: American Graffiti (Georges Lucas, 1973)
Bonne surprise: AMERICAN GRAFFITI fait partie de ces films qui ne m'avaient jamais spécialement intéressés. Revu sur Arte, j'ai passé un très agréable moment.
Le travail sur la reconstitution et surtout l'ambiance sont très réussis. On sent que les auteurs ont pris grand soin de transmettre aux spectateurs leurs propres impressions d'adolescents de l'époque. Si l'on regarde bien, le film est très descriptif dans sa première partie: beaucoup de plans larges, parfois d'une durée assez longue alors qu'il ne s'y passe pas grand chose. Elle résulte d'une sorte de fascination de George Lucas pour le cachet de l'époque, ces décors, ces looks rétros, comme le clinquant récurrent des voitures (étonnante voiture rouge des Pharaons, d'ailleurs, avec ces vitres toutes petites). On sent qu'il se fait plaisir, qu'il imprime sur pellicule une sorte d'imagerie idéalisée et positive.
Le réalisateur ajoute à la nostalgie la chronique éphémère d'une fin d'adolescence en mettant en scène des personnages aux profils universels, des adolescents comme il y en aura toujours. On retrouve par exemple le "bad boy" adulé par les filles, ce sympathique mécano à l'étonnante voiture customisée (d'ailleurs immatriculée "THX 138") qui rappelle nombre de héros de cinéma des 50's. Les courses de voiture (rappelant LA FUREUR DE VIVRE) sont un détail supplémentaire. Parmi les héros récurrents d'AMERICAN GRAFFITI on peut aussi trouver le garçon au physique ingrat qui rêve de flirter (voire plus) ou bien le couple qui se dispute sans cesse pour mieux se réconcilier.
Cette légèreté apparente à l'humour simple, naif mais efficace est sensiblement temporisée par le traitement des personnages, le reflet dramatique d'une histoire et d'une époque. Ils sont, comme l'Amérique du début des années 60, en pleine transition, quittant l'adolescence pour rentrer de plein pied dans l'âge adulte: des choix importants apparaissent sur leurs parcours comme celui de quitter leur région pour aller à l'Université, ou assumer une sexualité, etc. Et, en quelque sorte, notamment pour le personnage de Richard Dreyfuss, il y a déjà ce regard nostalgique d'un temps révolu et d'une nouvelle étape à venir: il observe sa ville une dernière fois, capte les dernières minutes d'une adolescence et d'une enfance révolues (il retourne au bal comme pour se rappeler du bon vieux temps). Car bientôt, à peine quelques années plus tard, il y aura le Vietnam ou l'assassinat de Kennedy - comme le soulignait Profondo, je crois.
Le travail sur la reconstitution et surtout l'ambiance sont très réussis. On sent que les auteurs ont pris grand soin de transmettre aux spectateurs leurs propres impressions d'adolescents de l'époque. Si l'on regarde bien, le film est très descriptif dans sa première partie: beaucoup de plans larges, parfois d'une durée assez longue alors qu'il ne s'y passe pas grand chose. Elle résulte d'une sorte de fascination de George Lucas pour le cachet de l'époque, ces décors, ces looks rétros, comme le clinquant récurrent des voitures (étonnante voiture rouge des Pharaons, d'ailleurs, avec ces vitres toutes petites). On sent qu'il se fait plaisir, qu'il imprime sur pellicule une sorte d'imagerie idéalisée et positive.
Le réalisateur ajoute à la nostalgie la chronique éphémère d'une fin d'adolescence en mettant en scène des personnages aux profils universels, des adolescents comme il y en aura toujours. On retrouve par exemple le "bad boy" adulé par les filles, ce sympathique mécano à l'étonnante voiture customisée (d'ailleurs immatriculée "THX 138") qui rappelle nombre de héros de cinéma des 50's. Les courses de voiture (rappelant LA FUREUR DE VIVRE) sont un détail supplémentaire. Parmi les héros récurrents d'AMERICAN GRAFFITI on peut aussi trouver le garçon au physique ingrat qui rêve de flirter (voire plus) ou bien le couple qui se dispute sans cesse pour mieux se réconcilier.
Cette légèreté apparente à l'humour simple, naif mais efficace est sensiblement temporisée par le traitement des personnages, le reflet dramatique d'une histoire et d'une époque. Ils sont, comme l'Amérique du début des années 60, en pleine transition, quittant l'adolescence pour rentrer de plein pied dans l'âge adulte: des choix importants apparaissent sur leurs parcours comme celui de quitter leur région pour aller à l'Université, ou assumer une sexualité, etc. Et, en quelque sorte, notamment pour le personnage de Richard Dreyfuss, il y a déjà ce regard nostalgique d'un temps révolu et d'une nouvelle étape à venir: il observe sa ville une dernière fois, capte les dernières minutes d'une adolescence et d'une enfance révolues (il retourne au bal comme pour se rappeler du bon vieux temps). Car bientôt, à peine quelques années plus tard, il y aura le Vietnam ou l'assassinat de Kennedy - comme le soulignait Profondo, je crois.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Quand je revois THX 1138 puis American Graffiti, j'ai parfois peine à croire qu'il s'agit du même cinéaste et en même temps je ne peux que me dire que ce gars avait un énorme potentiel qu'il n'a pas su (pas voulu ? pas pu ?) développer (attention ! j'aime énormément Star Wars mais je classe cette saga un peu à part dans son parcours, davantage une oeuvre de producteur/mogol que de réalisateur). J'ai bien du voir American Graffiti une vingtaine de fois et je prends toujours le même pied. Je n'aime pas beaucoup le cliché "perte de l'innocence" perpétuellement calqué sur l'histoire des USA à partir de la guerre du Vietnam pour la simple raison que le mot est inapproprié à propos d'une nation qui (comme la plupart des nations, mais les Américains ont toujours fait "plus grand, plus fort etc.") n'a jamais été le Pays des Bisounours et se fit entre autre sur les cendres d'une des plus meurtrières guerres fratricides qui soit (car le Vietnam - côté américain, j'entends - ce fut de la gnognotte comparée à la Guerre de Sécession). Si American Graffiti évoque une perte, c'est plutôt celle de l'ingénuité, voire de l'indifférence et d'une certaine forme d'égocentrisme. Le personnage qui le révèle le mieux est celui joué (magnifiquement, comme d'hab') par Richard Dreyfus, quand il fait la rencontre du génial Wolfman Jack sans savoir qu'il l'a en face de lui. Un p'tit Blanc qui réalise que le DJ qui illustre par la musique chaque instant de sa vie d'ado est un Noir (pratiquement le seul Noir qui apparaît dans le film, d'ailleurs). C'est aussi LE film autobiographique de Lucas qui reconnut avoir projeté des pans de sa personnalité (réelle ou rêvée) dans chacun de ses personnages. En un sens, il a un peu agit comme Truffaut (dont l'oeuvre marqua profondément toute la génération des auteurs du dit Nouvel Hollywood) mais en multipliant ses Doinel. Lucas est à la fois Ron Howard, le WASP classique bien propre sur lui, Dreyfus, plus rêveur et intello qui s'encanaille timidement, Martin Smith, le p'tit gars pas super canon mais désarmant qui rêve d'emballer la Queen of the Prom et évidemment les beaux gosses pilotes de caisses suralimentées d'une Amérique loin d'imaginer le choc pétrolier joués par Le Mat et Ford (si le jeune Lucas n'avait pas failli laisser sa peau dans un crash, il ne serait peut-être jamais devenu cinéaste). Ado au moment de la fièvre rock, il a voulu raconter sa jeunesse en l'idéalisant comme le font la plupart des adultes et en montant son film sur sa bande musicale. American Graffiti est un Scopitone sur écran géant. Un film en temps réel, celui d'une nuit ordinaire dans une petite bourgade où la seule occupation des plus de 16 ans est le cruising et qui se termine à l'aube avec une amertume qui serre le ventre, celle du passage à l'âge adulte. De la légèreté, du fun et des accords mineurs dans le chant choral, comme dans les chefs d'oeuvre des Beach Boys (Pet Sounds et Smile) qui n'étaient pas vraiment des garçons de plage à sourire Gibbs et des gendres idéaux.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas, 1973)
Ouaip, une jolie private joke (traduction : auto-clin d'oeilNestor Almendros a écrit :On retrouve par exemple le "bad boy" adulé par les filles, ce sympathique mécano à l'étonnante voiture customisée (d'ailleurs immatriculée "THX 138")

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Re: American Graffiti (Georges Lucas, 1973)
On aperçoit aussi un cinéma qui projette DEMENTIA 13, pour l'anecdote.Federico a écrit :Ouaip, une jolie private joke (traduction : auto-clin d'oeilNestor Almendros a écrit :On retrouve par exemple le "bad boy" adulé par les filles, ce sympathique mécano à l'étonnante voiture customisée (d'ailleurs immatriculée "THX 138")) à laquelle Lucas - par souci de réalisme - ôta un chiffre car les plaques d'immatriculation californiennes n'ont que six caractères.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Je ne suis pas historien et ne me serais pas permis de lancer à la légère des affirmations de ce style: c'est pourquoi si j'ai bien évoqué une filiation de mouvement entre les personnages et le pays de l'époque, j'ai aussi précisé que concernant cette "perte d'innocence" des USA, il ne s'agissait pas d'un constat géopolitique mais plus simplement des souvenirs d'un jeune ado de l'époque. La nuance fait toute la différence. Car bien sûr, au début des années 60, Lucas et ses amis ne se rendaient pas compte des changements à venir et l'impression de "perte de l'innocence" du film est un regard rétrospectif de quelqu'un qui a constaté un délabrement social dans les années suivantes, rendant encore plus marquante cette "bulle", et lui faisant d'autant plus regretter cette époque où son jeune âge (et tout ce qui va avec) le protégeait des soucis sérieux du monde adulte.Federico a écrit :Je n'aime pas beaucoup le cliché "perte de l'innocence" perpétuellement calqué sur l'histoire des USA à partir de la guerre du Vietnam pour la simple raison que le mot est inapproprié à propos d'une nation qui (comme la plupart des nations, mais les Américains ont toujours fait "plus grand, plus fort etc.") n'a jamais été le Pays des Bisounours et se fit entre autre sur les cendres d'une des plus meurtrières guerres fratricides qui soit (car le Vietnam - côté américain, j'entends - ce fut de la gnognotte comparée à la Guerre de Sécession).
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Lucas a porté plusieurs casquettes sur Star Wars, mais on peut difficilement lui nier celle de réalisateur sur ce film...Federico a écrit :Quand je revois THX 1138 puis American Graffiti, j'ai parfois peine à croire qu'il s'agit du même cinéaste et en même temps je ne peux que me dire que ce gars avait un énorme potentiel qu'il n'a pas su (pas voulu ? pas pu ?) développer (attention ! j'aime énormément Star Wars mais je classe cette saga un peu à part dans son parcours, davantage une oeuvre de producteur/mogol que de réalisateur).
Par ailleurs si la différence de réception par le public de THX 1138 et American Graffiti est frappante (budget similaire mais relatif echec du premier, succès phénoménal du second); le peu de confiance accordé à Lucas par les studios qui les ont produit (WB & Universal) est frappante!
Ainsi Universal, malgré les excellentes réactions aux screen tests, voulait début 1973 complètement remonter le film et le diffuser en téléfilm!!
Seul l'insistance de Coppola, tout juste auréolé de son Oscar pour le Parrain et son offre de sortir le film à son compte en remboursant aux studios les 775 000 malheureux $ investis persuada les studios de sortir le film avec un remontage minime sur grand écran. (d'ailleurs Coppola dit regretter amèrement de ne pas être allé au bout du clash et de ne pas avoir sorti le film a son compte!)
Le succès fut au rendez vous (120 M$ pour les 2 sorties du film en 73 et 78! rien qu'aux US - ajusté sur l'inflation cela fait plus de 500 M$ ! pour la sortie US!!)
Le plus impressionnant c'est que malgré ce succès les studios seront particulièrement réticents à financer le futur projet de Lucas (a hauteur de 9 M$) et même suite au succès de Star Wars, Lucas aura toute les peines du monde a financer la suite (incroyable mais vrai!). La seule chose qu'il aura pu obtenir sans trop de peine par rapport à THX et Graffiti est le final cut!
Autant dire que la défiance de Lucas vis à vis des studios n'est pas surprenante!
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Personnellement, j'aime peu American Graffiti. Peter Biskind, dans Le Nouvel Hollywood, en fait un film majeur de la mouvance cinématographique (ce qu'il est en un sens, de par son triomphe-surprise, de par son importance dans le cheminement personnel de Lucas, et de par son côté relativement annonciateur d'un retour à la fraîcheur, à l'optimisme, dans un contexte cinématographique très noir et désespéré) et j'étais donc assez impatient de découvrir cette prétendue perle, produite par un Coppola qui transformait alors en or tout ce qu'il touchait. Résultat : énorme déception, dont je ne sauve que la BO et de bons comédiens. Le film m'est apparu assez agaçant dans la naïveté de ses gags datés (le personnage de Charles Martin Smith m'a été malheureusement insupportable) et dans le côté totalement décousu et brinquebalant de son scénario choral, qui empile les scènes sans véritable lien. Je sais que le propos de Lucas n'était pas de faire un film très scénarisé, mais spontané, déambulatoire, vériste, parlant aux spectateurs ayant vécu comme lui ces années 60 insouciantes ; la démarche autobiographique qu'il adopte est à mon avis l'occasion d'imprimer sur pellicule plus des souvenirs, des impressions, de cette époque qu'une intrigue en bonne et due forme. Mais l'inconsistance de la chose à mes yeux, ainsi que le rythme très engourdi, ont eu raison de mon intérêt. A ma décharge, je crois que, de toute façon, à l'exception de Retour vers le futur, je suis assez peu réceptif à ces représentations de la jeunesse US des années 1950-60. Je trouve la peinture des jeunes de cette époque paradoxalement bien plus authentique et travaillée (paradoxal car la représentation de Zemeckis est très second degré) que celle de Lucas dans American Graffiti. A part les personnages de Cindy Williams et de Richard Dreyfuss, je trouve que les figures de Lucas dans American Graffiti ne sont que des photographies que l'on aurait exhumées du grenier, elles n'ont aucune profondeur.
Même si je comprends les arguments enthousiastes de Federico, j'aurais presque tendance à penser que si le film bénéficie encore d'une excellente réputation, c'est parce que celle-ci est grandement trustée par l'aura quasi mythologique qui entoure l'oeuvre de George Lucas depuis la saga Star Wars. C'est-à-dire que j'ai parfois un peu l'impression que l'on continue à révérer American Graffiti parce que c'est un film de George Lucas.
Même si je comprends les arguments enthousiastes de Federico, j'aurais presque tendance à penser que si le film bénéficie encore d'une excellente réputation, c'est parce que celle-ci est grandement trustée par l'aura quasi mythologique qui entoure l'oeuvre de George Lucas depuis la saga Star Wars. C'est-à-dire que j'ai parfois un peu l'impression que l'on continue à révérer American Graffiti parce que c'est un film de George Lucas.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Moi je révère American graffiti tandis que j'ai rarement pu voir un Starouarze jusqu'à la fin.Demi-Lune a écrit : C'est-à-dire que j'ai parfois un peu l'impression que l'on continue à révérer American Graffiti parce que c'est un film de George Lucas.
Ceci dit, il y a un petit côté chromo chez les personnages, ce qui va dans ton sens lorsque tu dis qu'ils sont tout plats, mais on dirait que c'est presque voulu de leur part, chacun s'accrochant à son propre stéréotype en attendant l'âge adulte. Pour reprendre la comparaison de Federico, Doinel est un adolescent romantique et balzacien avant tout car il joue à l'être, c'est naturellement une incarnation au carré; il en va de même pour les personnages d'Amercian Graffiti qui sont délibérement en pleine comédie (comédie de l'amour entre Ron Howard et sa copine, comédie du brillant sujet chez Dreyfuss, quant à charles Martin Smith, on a vraiment l'impression qu'il cherche les emmerdes) en attendant de trouver une assise qui leur permettrait d'être eux-mêmes.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
je suis d'accord avec ce que dit yaplusdsaisons même si comme d'habitude je n'ai compris qu'à moitié. J'ajouterais aussi que le montage musical d'American Graffiti, composé uniquement de chansons de variétés des 60's est quand même absolument sidérant. Ça s'était quand même extrêmement audacieux pour l'époque de n'utiliser que de la pop musique comme bande son ; même si c'était déjà le cas dans le documentaire de Kenneth Anger, Scorpio Rising. D'ailleurs Scorsese reprendra lui aussi le même concept dans certains de ses films. A la limite il n'y a même pas besoin de voir le film. Il suffit juste de l'écouter.
Dommage qu'avec Star Wars, Lucas retombera ensuite dans les clichés de la musique du Golden Age.
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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
Oui, son montage est super-simple (on peut même le trouver simpliste) : la présentation en parallèle des micro-aventures d'un de ses personnages à un autre. Mais ça marche comme un comic book animé en live. Concernant Charles Martin Smith, il est infiniment moins caricatural en VO qu'en VF et j'aime bien cet acteur qui sera épatant quelques années plus tard en tête d'affiche d'un petit film super sympa, Un homme parmi les loups.Demi-Lune a écrit :Le film m'est apparu assez agaçant dans la naïveté de ses gags datés (le personnage de Charles Martin Smith m'a été malheureusement insupportable) et dans le côté totalement décousu et brinquebalant de son scénario choral, qui empile les scènes sans véritable lien. Je sais que le propos de Lucas n'était pas de faire un film très scénarisé, mais spontané, déambulatoire, vériste, parlant aux spectateurs ayant vécu comme lui ces années 60 insouciantes ; la démarche autobiographique qu'il adopte est à mon avis l'occasion d'imprimer sur pellicule plus des souvenirs, des impressions, de cette époque qu'une intrigue en bonne et due forme.
Possible, mais pas pour moi en tout cas car si je trouve du talent au malin Lucas, je n'en suis pas à le révérerDemi-Lune a écrit :Même si je comprends les arguments enthousiastes de Federico, j'aurais presque tendance à penser que si le film bénéficie encore d'une excellente réputation, c'est parce que celle-ci est grandement trustée par l'aura quasi mythologique qui entoure l'oeuvre de George Lucas depuis la saga Star Wars. C'est-à-dire que j'ai parfois un peu l'impression que l'on continue à révérer American Graffiti parce que c'est un film de George Lucas.

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Re: American Graffiti (Georges Lucas - 1973)
On peut remonter beaucoup plus loin en arrière avec Jean Painlevé qui illustra ses documentaires scientifiques avec du Duke Ellington (la pop music des années 30). Plus avant-gardiste, tu meurs et les barbons de l'Académie des Sciences en avalèrent leur lorgnonjulien a écrit :je suis d'accord avec ce que dit yaplusdsaisons même si comme d'habitude je n'ai compris qu'à moitié. J'ajouterais aussi que le montage musical d'American Graffiti, composé uniquement de chansons de variétés des 60's est quand même absolument sidérant. Ça s'était quand même extrêmement audacieux pour l'époque de n'utiliser que de la pop musique comme bande son ; même si c'était déjà le cas dans le documentaire de Kenneth Anger, Scorpio Rising.

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