Des millions de personnes disséminées de par le monde et déçues par la manière dont celui-ci évolue décident de s'unir. Toutes sont guidées par le même désir d'améliorer les choses, de ne plus subir l'actualité sans pouvoir réagir. Par le biais d'Internet, elles créent le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Chaque semaine, tous ses "habitants" votent par référendum une motion différente... Mais que se passerait-il si les motions de "8th Wonderland" devenaient petit à petit plus réactionnaires ? Si sa manière d'agir se rapprochait lentement mais sûrement d'un comportement terroriste ? Un problème insoluble se poserait alors à l'ensemble des Nations.
Comment combattre un pays qui n'existe pas ?
Tiens, voilà un bien curieux petit film qui nous arrive là et qu'une poignée de forumeurs ont déjà pourtant eu la chance de voir mais ne se sont pas trop manifestés pour autant (Hellrick, tu as mis une meilleure note à Adèle Blanc-sec ? Tss, tss. ). Hier soir n'était d'ailleurs pas la première des avants-première mais la dernière, le film étant déjà visible depuis mai et octobre 2008 pour Cannes et Montpellier sous des versions de travail non-achevées. Autant dire qu'il a depuis eu le temps de faire son petit bonhomme de chemin de festivals divers à de discrètes apparitions à droite, à gauche. Hier soir, à une semaine de sa sortie (il sort le 12 mai), c'était à ma fac. Mais le buzz doit travailler activement puisque déjà, lundi, je recevais un flyer pour le film à la gare de Montparnasse. Les citoyens du 8th wonderland sont plus actifs que je le pensais.
Et hop une vidéo pour les gens sages.
L'idée de base qui gouverne tout le film est audacieuse en dépit de la fragilité que celà peut apporter. Pour se protéger lui-même d'un certain manque de morale par exemple --est-il nécessaire d'en arriver jusqu'a l'assassinat pour garantir l'avenir d'un pays ? Citant dans les dialogues Mussolini comme exemple, il est dommage que l'aspect réflexif ne soit pas plus poussé. Néanmoins on peut comprendre que les auteurs aient voulus éviter le pensum trop lourd qui en devient bien souvent trop indigeste (on appellerait ça "se perdre dans le film", de nombreux cinéastes y arrivent très bien )-- le film décide de jouer sur les deux tableaux. Pour cela, il va multiplier sautes d' humour (qui pourra lasser certains, en agacer d'autres (personnellement, j'ai souri du début à la fin)), livrer des métaphores curieuses (le coup des cafards programmé par une puce électronique est assez ironique. Cette séquence, en montage parallèle de tout le film fait écho à l'utilisation de la technologie par une communauté afin de sortir des sentiers battus même si le sens finit un peu par dévier vers la fin) mais insidieusement montrer quelque chose des plus inquiétants. On finit d'ailleurs facilement par s'attacher à ces gens qui en deviennent des plus extrêmes avant finalement qu'un léger garde-fou ne se manifeste constamment en sourdine en nous.
C'est marrant, on dirait un Classikien qui voudrait dominer le monde. Il ressemble un peu à Angel je trouve...
Son manque évident de gros budget, le film le comble par son humour, ses rares effets spéciaux (assez bien réalisés à part pour une explosion au loin qu'on jurerait faite sur quick time par l'auteur de Birdémic !), son scénario il est vrai non dénué d'idées bienvenues, ses références (le logo et son titre ne vous fait-il pas penser à celui d'un certain Twelve Monkeys de Terry Gilliam qui abordait --sous la forme plus brut du graffiti-- là aussi un cercle de pouvoir dominé en ses points névralgiques par les petits singes, ici remplacés par les petits 8 ?), ses petits clins d'oeils (Amanda Lear, Nikos Aliagas et même Julien Lepers --dans son propre rôle qui plus est !-- interviennent même rapidement). Il y a bien sûr de nombreuses choses qui font défaut à l'ensemble. D'abord les problématiques qui auraient pu être plus poussées. Ensuite, certains personnages qui auraient encore plus être travaillé et je regrette que certains soient parfois vite oubliés tellement le film passe vite, trèèèès vite. L'aspect réaliste, si il est très bien traité en toile de fond (décors, les "présidents", les "journeaux télés"), peut parfois décrocher sur d'autres aspects (ceux qui ont vus le film seront d'accord avec moi pour dire que sur un "chat" de conversation ou msn, on parle rarement l'un après l'autre mais tous en même temps. La cacophonie est évitée alors par le discours retranscrit qui permet à l'utilisateur de replacer dans l'ordre l'arrivée des phrases, voire, les phrases qu'il lui arrive de manquer. Ici, tout semble synchronisé. On m'objectera qu'il y a des caméra et que donc les gens attendent leur tour. Mouais, certes mais je suis pas toujours convaincu. Le dispositif semble surtout pour permettre que la linéarité de l'histoire (qui parle ? Qui avance la prochaine motion et qui va argumenter à tour de rôle ?) ne soit pas prise en défaut.
Laeticia Noyon, le personnage d'Andie dans le film. Si avec ça j'arive pas à convaincre les mâles du forum, je vois pas...
Néanmoins malgré ces petits défauts, j'ai marché de bout en bout. Il est évident que je ne reverrais pas le film de nombreuses fois comparé à, sur un sujet similaire de l'utilisation des médias quels qu'ils soient, un film de Brian de Palma (utilisation des caméras sur Snake Eyes, de l'internet sur Redacted, du travail sonore sur Blow Out et j'en passe...) mais je suggère et j'encourage ce type d'ovni original et en dépit de ses défauts, bien plus travaillé qu'on pourrait le croire. Comme disait un ami à la projection : "c'est marrant, on dirait un travail d'étudiant en 4e année à la Femis". Et moi de suggérer : "Le fun en plus alors."
Groumpf.
Un film à voir, assurément. Sortie le 12 mai 2010.
Note perso : 4/6.
Comment combattre un pays qui n'existe pas ?
Tiens, voilà un bien curieux petit film qui nous arrive là et qu'une poignée de forumeurs ont déjà pourtant eu la chance de voir mais ne se sont pas trop manifestés pour autant (Hellrick, tu as mis une meilleure note à Adèle Blanc-sec ? Tss, tss. ). Hier soir n'était d'ailleurs pas la première des avants-première mais la dernière, le film étant déjà visible depuis mai et octobre 2008 pour Cannes et Montpellier sous des versions de travail non-achevées. Autant dire qu'il a depuis eu le temps de faire son petit bonhomme de chemin de festivals divers à de discrètes apparitions à droite, à gauche. Hier soir, à une semaine de sa sortie (il sort le 12 mai), c'était à ma fac. Mais le buzz doit travailler activement puisque déjà, lundi, je recevais un flyer pour le film à la gare de Montparnasse. Les citoyens du 8th wonderland sont plus actifs que je le pensais.
Et hop une vidéo pour les gens sages.
L'idée de base qui gouverne tout le film est audacieuse en dépit de la fragilité que celà peut apporter. Pour se protéger lui-même d'un certain manque de morale par exemple --est-il nécessaire d'en arriver jusqu'a l'assassinat pour garantir l'avenir d'un pays ? Citant dans les dialogues Mussolini comme exemple, il est dommage que l'aspect réflexif ne soit pas plus poussé. Néanmoins on peut comprendre que les auteurs aient voulus éviter le pensum trop lourd qui en devient bien souvent trop indigeste (on appellerait ça "se perdre dans le film", de nombreux cinéastes y arrivent très bien )-- le film décide de jouer sur les deux tableaux. Pour cela, il va multiplier sautes d' humour (qui pourra lasser certains, en agacer d'autres (personnellement, j'ai souri du début à la fin)), livrer des métaphores curieuses (le coup des cafards programmé par une puce électronique est assez ironique. Cette séquence, en montage parallèle de tout le film fait écho à l'utilisation de la technologie par une communauté afin de sortir des sentiers battus même si le sens finit un peu par dévier vers la fin) mais insidieusement montrer quelque chose des plus inquiétants. On finit d'ailleurs facilement par s'attacher à ces gens qui en deviennent des plus extrêmes avant finalement qu'un léger garde-fou ne se manifeste constamment en sourdine en nous.
C'est marrant, on dirait un Classikien qui voudrait dominer le monde. Il ressemble un peu à Angel je trouve...
Son manque évident de gros budget, le film le comble par son humour, ses rares effets spéciaux (assez bien réalisés à part pour une explosion au loin qu'on jurerait faite sur quick time par l'auteur de Birdémic !), son scénario il est vrai non dénué d'idées bienvenues, ses références (le logo et son titre ne vous fait-il pas penser à celui d'un certain Twelve Monkeys de Terry Gilliam qui abordait --sous la forme plus brut du graffiti-- là aussi un cercle de pouvoir dominé en ses points névralgiques par les petits singes, ici remplacés par les petits 8 ?), ses petits clins d'oeils (Amanda Lear, Nikos Aliagas et même Julien Lepers --dans son propre rôle qui plus est !-- interviennent même rapidement). Il y a bien sûr de nombreuses choses qui font défaut à l'ensemble. D'abord les problématiques qui auraient pu être plus poussées. Ensuite, certains personnages qui auraient encore plus être travaillé et je regrette que certains soient parfois vite oubliés tellement le film passe vite, trèèèès vite. L'aspect réaliste, si il est très bien traité en toile de fond (décors, les "présidents", les "journeaux télés"), peut parfois décrocher sur d'autres aspects (ceux qui ont vus le film seront d'accord avec moi pour dire que sur un "chat" de conversation ou msn, on parle rarement l'un après l'autre mais tous en même temps. La cacophonie est évitée alors par le discours retranscrit qui permet à l'utilisateur de replacer dans l'ordre l'arrivée des phrases, voire, les phrases qu'il lui arrive de manquer. Ici, tout semble synchronisé. On m'objectera qu'il y a des caméra et que donc les gens attendent leur tour. Mouais, certes mais je suis pas toujours convaincu. Le dispositif semble surtout pour permettre que la linéarité de l'histoire (qui parle ? Qui avance la prochaine motion et qui va argumenter à tour de rôle ?) ne soit pas prise en défaut.
Laeticia Noyon, le personnage d'Andie dans le film. Si avec ça j'arive pas à convaincre les mâles du forum, je vois pas...
Néanmoins malgré ces petits défauts, j'ai marché de bout en bout. Il est évident que je ne reverrais pas le film de nombreuses fois comparé à, sur un sujet similaire de l'utilisation des médias quels qu'ils soient, un film de Brian de Palma (utilisation des caméras sur Snake Eyes, de l'internet sur Redacted, du travail sonore sur Blow Out et j'en passe...) mais je suggère et j'encourage ce type d'ovni original et en dépit de ses défauts, bien plus travaillé qu'on pourrait le croire. Comme disait un ami à la projection : "c'est marrant, on dirait un travail d'étudiant en 4e année à la Femis". Et moi de suggérer : "Le fun en plus alors."
Groumpf.
Un film à voir, assurément. Sortie le 12 mai 2010.
Note perso : 4/6.