Filmer l'histoire (index p. 1)
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Vu hier sur Arte Mon Colonel, un film de 2006 sur la Guerre d'Algérie et les tortures. Film intéressant mais trop académique, mais enfin il a le mérite d'exister.
Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Ce serait risible si ce n'était aussi dramatique. En tout cas, c'est un exemple de censure plutôt intéressant.

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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Intéressant. Merci pour l'info.Commissaire Juve a écrit :Autre sujet : je vous signale cette découverte... http://ahbon.free.fr/DVD_1588.html j'ai mis un tout petit avis critique en bas du test.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Aux collègues profs d'Histoire, je signale cette curiosité :

Je l'avais vu à la télé, gamin, et la fin m'avait fait froid dans le dos.
Le film -- tourné en 1948... 47 d'après Cécile Aubry... sorti en 1949 -- montre :
- des FFI nettoyant un village
- de bons Français tentant de tondre une jeune fille
- de bons Français ayant tondu des femmes
- des profiteurs de guerre
- des gens se donnant du bon temps après 4 ans d'Occupation
- les coupures de courant dans les premiers temps de la Libération
- les trains bondés (une séquence donne à Clouzot l'occasion de s'amuser à faire un travelling dans un couloir absolument impraticable avec une caméra)
- les trafics avec les Américains
Les allusions à l'épuration sont étonnantes pour un film de cette époque.
et
- l'exode des Juifs (une faute de goût : la scène du chant dans la cale du cargot... gros cliché à mon avis)
- le débarquement des émigrants juifs
- la longue marche en forme de traversée du Sinaï (toute cette partie à une intention symbolique un peu "lourde")
- l'accueil pas très chaleureux des Palestiniens (mais là, heu... on a plutôt affaire à des Bédouins...)
En fait, tout ce que montre Amos Gitai dans Kedma (2002). Ne pas oublier que le film est contemporain de l'indépendance d'Israël (mai 1948).
Avec cette conclusion : ... le paradis, c'est trop loin.
Film singulier dont la plupart des personnages -- Manon en tête -- sont assez antipathiques. C'est bien du Clouzot.

Je l'avais vu à la télé, gamin, et la fin m'avait fait froid dans le dos.
Le film -- tourné en 1948... 47 d'après Cécile Aubry... sorti en 1949 -- montre :
- des FFI nettoyant un village
- de bons Français tentant de tondre une jeune fille
- de bons Français ayant tondu des femmes
- des profiteurs de guerre
- des gens se donnant du bon temps après 4 ans d'Occupation
- les coupures de courant dans les premiers temps de la Libération
- les trains bondés (une séquence donne à Clouzot l'occasion de s'amuser à faire un travelling dans un couloir absolument impraticable avec une caméra)
- les trafics avec les Américains
Les allusions à l'épuration sont étonnantes pour un film de cette époque.
et
- l'exode des Juifs (une faute de goût : la scène du chant dans la cale du cargot... gros cliché à mon avis)
- le débarquement des émigrants juifs
- la longue marche en forme de traversée du Sinaï (toute cette partie à une intention symbolique un peu "lourde")
- l'accueil pas très chaleureux des Palestiniens (mais là, heu... on a plutôt affaire à des Bédouins...)
En fait, tout ce que montre Amos Gitai dans Kedma (2002). Ne pas oublier que le film est contemporain de l'indépendance d'Israël (mai 1948).
Avec cette conclusion : ... le paradis, c'est trop loin.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
J'avais été très impressionné par une séquence très particulière apparaissant dans Lune de miel mouvementée (1942, Leo McCarey). Au milieu de cette (relative) comédie romantique, le film bascule soudain quand Cary Grant et Ginger Rogers se retrouvent dans un camps de concentration car soupçonnés d'être Juifs. Même si, évidemment, McCarey n'évoque pas les camps d'extermination, je pense que c'est un des premiers films à avoir abordé cette horreur de front.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Si je ne me trompe, il passe dimanche prochain au ciné-club sur France 3Commissaire Juve a écrit :Aux collègues profs d'Histoire, je signale cette curiosité :
Je l'avais vu à la télé, gamin, et la fin m'avait fait froid dans le dos.
Le film -- tourné en 1948... 47 d'après Cécile Aubry... sorti en 1949 -- montre :
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et
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En fait, tout ce que montre Amos Gitai dans Kedma (2002). Ne pas oublier que le film est contemporain de l'indépendance d'Israël (mai 1948).
Avec cette conclusion : ... le paradis, c'est trop loin.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
le-quattro-giornate-di-napoli (1962) réalisateur: Nanny Loy
avec un personnage d'ex-lieutenant interprété par Gian-Maria Volonté
Le film décrit l’insurrection qui a éclaté spontanément à Naples après la fusillade de quelques marins italiens le 28 Septembre 1943 et qui en quatre jours a battu et mis en déroute les Allemands hors de la ville avant l’arrivée des Alliés.
avec un personnage d'ex-lieutenant interprété par Gian-Maria Volonté
Le film décrit l’insurrection qui a éclaté spontanément à Naples après la fusillade de quelques marins italiens le 28 Septembre 1943 et qui en quatre jours a battu et mis en déroute les Allemands hors de la ville avant l’arrivée des Alliés.
Comedie italienne - Top 250
C'est pour satisfaire les sens qu'on fait l'amour ; et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre - R.Devos
Shackleton, Casanova
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
UP !
Je suis tombé sur un article intéressant...
Il s'agit d'une analyse de Le carrefour des enfants perdus (Léo Joannon, 1944), paru chez René Chateau en 2009 (mon petit test).
Un film commandé par Vichy, un film sur la rééducation de la jeunesse délinquante. Analyse très fouillée -- avec des révélations -- ici : http://rhei.revues.org/index75.html On peut même télécharger un pdf de l'article (voir en dessous de la mention "texte intégral").
Je suis tombé sur un article intéressant...
Il s'agit d'une analyse de Le carrefour des enfants perdus (Léo Joannon, 1944), paru chez René Chateau en 2009 (mon petit test).
Un film commandé par Vichy, un film sur la rééducation de la jeunesse délinquante. Analyse très fouillée -- avec des révélations -- ici : http://rhei.revues.org/index75.html On peut même télécharger un pdf de l'article (voir en dessous de la mention "texte intégral").
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
Effectivement. Si quelques films évoquent les persécutions antisémites et les théories raciales du IIIème Reich (comme le méconnu The man I married de Irving Pichel (1940), belle analyse du nazisme, ou Margin of error (Preminger, 1943) , avec un personnage de policier juif,les allusions directes aux caamps de concentration sont très rares. (ou alors seulement sous l'angle des prisonniers "politiques")Federico a écrit :J'avais été très impressionné par une séquence très particulière apparaissant dans Lune de miel mouvementée (1942, Leo McCarey). Au milieu de cette (relative) comédie romantique, le film bascule soudain quand Cary Grant et Ginger Rogers se retrouvent dans un camps de concentration car soupçonnés d'être Juifs. Même si, évidemment, McCarey n'évoque pas les camps d'extermination, je pense que c'est un des premiers films à avoir abordé cette horreur de front.
Dans To be or not to be, on parle bien de camps de concentration, mais en ce qui concerne les Juifs, on ne dit rien. Ou plutôt, c'est crypté . Voir par exemple le personnage du comédien qui rêve de jouer Shylock, et l'utilisation de l'extrait du Marchand de Venise. Derrière quelques dialogues sur le sort de la Pologne, on peut éventuellemnt voir une allusion discrète au sort du peuple juif.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
il me semble que dans ce sublime chef d'oeuvre qu'est Mortal Storm (1940), le père meurt dans un camp. A vérifier.riqueuniee a écrit :Effectivement. Si quelques films évoquent les persécutions antisémites et les théories raciales du IIIème Reich (comme le méconnu The man I married de Irving Pichel (1940), belle analyse du nazisme, ou Margin of error (Preminger, 1943) , avec un personnage de policier juif,les allusions directes aux caamps de concentration sont très rares. (ou alors seulement sous l'angle des prisonniers "politiques")Federico a écrit :J'avais été très impressionné par une séquence très particulière apparaissant dans Lune de miel mouvementée (1942, Leo McCarey). Au milieu de cette (relative) comédie romantique, le film bascule soudain quand Cary Grant et Ginger Rogers se retrouvent dans un camps de concentration car soupçonnés d'être Juifs. Même si, évidemment, McCarey n'évoque pas les camps d'extermination, je pense que c'est un des premiers films à avoir abordé cette horreur de front.
Dans To be or not to be, on parle bien de camps de concentration, mais en ce qui concerne les Juifs, on ne dit rien. Ou plutôt, c'est crypté . Voir par exemple le personnage du comédien qui rêve de jouer Shylock, et l'utilisation de l'extrait du Marchand de Venise. Derrière quelques dialogues sur le sort de la Pologne, on peut éventuellemnt voir une allusion discrète au sort du peuple juif.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
C'est possible. Mais il me semble (je n'ai pas vu le film depuis longtemps) que c'est la femme qui est juive , pas lui.
Même chose, d'ailleurs, dans the man I married : il est question de quelqu'un mort à Dachau , mais il s'agit d'un prisonnier politique.
On retrouve d'ailleurs la même chose (un mort en camp de concentration) dans Le temps d'aimer et le temps de mourir. Dans tous les cas, il s'agit d'opposants, pas de juifs (sous réserve pour le Borzage). Et , si les morts sont dues à des mauvais traitements, voire à une exécution, elle ne sont pas présentées comme le résultat d'une politique d'extermination.
Même chose, d'ailleurs, dans the man I married : il est question de quelqu'un mort à Dachau , mais il s'agit d'un prisonnier politique.
On retrouve d'ailleurs la même chose (un mort en camp de concentration) dans Le temps d'aimer et le temps de mourir. Dans tous les cas, il s'agit d'opposants, pas de juifs (sous réserve pour le Borzage). Et , si les morts sont dues à des mauvais traitements, voire à une exécution, elle ne sont pas présentées comme le résultat d'une politique d'extermination.
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Re: Filmer l'histoire (index p. 1)
évidemment.riqueuniee a écrit :C'est possible. Mais il me semble (je n'ai pas vu le film depuis longtemps) que c'est la femme qui est juive , pas lui.
Même chose, d'ailleurs, dans the man I married : il est question de quelqu'un mort à Dachau , mais il s'agit d'un prisonnier politique.
On retrouve d'ailleurs la même chose (un mort en camp de concentration) dans Le temps d'aimer et le temps de mourir. Dans tous les cas, il s'agit d'opposants, pas de juifs (sous réserve pour le Borzage). Et , si les morts sont dues à des mauvais traitements, voire à une exécution, elle ne sont pas présentées comme le résultat d'une politique d'extermination.
En même temps, la politique d'extermination à proprement parler ne commence qu'en 1942. Et secrètement en plus.