A méditer.
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A méditer.
"M. Hideo Kobayashi (un célèbre critique d'art) disait qu'après avoir écrit des milliers de critiques, il avait conclu que les seules qu'il approuvait étaient en fin de compte celles qui disaient du bien des œuvres. Il pensait que le rôle des critiques est d'encourager les artistes en mettant en lumière les aspects positifs de leurs œuvres; faire ressortir les aspects négatifs est tout simplement absurde. Mieux vaut se taire. Si vous la critiquez durement, une œuvre ne s'améliorera pas pour autant. Si vous détestez une œuvre, contentez-vous de l'ignorer. C'est ce qu'il disait.
Les artistes et les critiques ne s'entendront jamais. Les artistes veulent qu'on chante leurs louanges, qu'ils le méritent ou non. Le pire, c'est quand un critique éreinte une œuvre pour ridiculiser ceux qui la portent aux nues, pas parce qu'il croit en ce qu'il écrit mais parce qu'il veut se faire remarquer. En outre, les critiques sont libres de critiquer et d'écrire des méchancetés. Ce que je ne tolérerai pas, c'est qu'on m'attaque haineusement, en me traitant d'imbécile et d'idiot. Je ne comprends vraiment pas ce que j'ai pu faire à ce type pour mériter ça. La critique doit être inspirée par l'amour, pas par la haine."
AKIRA KUROSAWA
"Entretien avec Akira Kurosawa", Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2001. © 1993-2000 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Les artistes et les critiques ne s'entendront jamais. Les artistes veulent qu'on chante leurs louanges, qu'ils le méritent ou non. Le pire, c'est quand un critique éreinte une œuvre pour ridiculiser ceux qui la portent aux nues, pas parce qu'il croit en ce qu'il écrit mais parce qu'il veut se faire remarquer. En outre, les critiques sont libres de critiquer et d'écrire des méchancetés. Ce que je ne tolérerai pas, c'est qu'on m'attaque haineusement, en me traitant d'imbécile et d'idiot. Je ne comprends vraiment pas ce que j'ai pu faire à ce type pour mériter ça. La critique doit être inspirée par l'amour, pas par la haine."
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Comment ne pas être d'accord avec un tel texte?
Merci de la rappeler, Bill.

Merci de la rappeler, Bill.
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Re: A méditer.
Comme quoi, même chez Microsoft, on sait bien faire les choses...Bill Harford a écrit :
"Entretien avec Akira Kurosawa", Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2001. © 1993-2000 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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Pas du tout d'accord avec cette vision angélique. Ce serait comme expurger la critique des sentiments d'orgueil et de vanité, lui retirer le droit à la mauvaise foi ou à l'arbitraire. Or, ce sont aussi des composantes des oeuvres - pas de raison que la critique n'ait pas les mêmes ressorts. Réflexion tarte à la crème mais à laquelle j'adhère tout de même : les bonnes intentions ne font pas les bons films, pourquoi feraient-elles les bonnes critiques ? D'ailleurs, même quand on valorise un film, cela revient à le distinguer et donc à rabaisser d'autres productions. A l'inverse, descendre les films que l'on aime pas (ce qui ne veut pas dire descendre l'auteur en tant qu'individu ni même ses partisans), c'est une déclaration d'amour pour le cinéma que l'on défend. Nécessaire donc, mais pas idéal : les critiques que je préfère ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils parlent de ce qu'ils aiment.

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Pas mieux.Solal a écrit :Pas du tout d'accord avec cette vision angélique. Ce serait comme expurger la critique des sentiments d'orgueil et de vanité, lui retirer le droit à la mauvaise foi ou à l'arbitraire. Or, ce sont aussi des composantes des oeuvres - pas de raison que la critique n'ait pas les mêmes ressorts. Réflexion tarte à la crème mais à laquelle j'adhère tout de même : les bonnes intentions ne font pas les bons films, pourquoi feraient-elles les bonnes critiques ? D'ailleurs, même quand on valorise un film, cela revient à le distinguer et donc à rabaisser d'autres productions. A l'inverse, descendre les films que l'on aime pas (ce qui ne veut pas dire descendre l'auteur en tant qu'individu ni même ses partisans), c'est une déclaration d'amour pour le cinéma que l'on défend. Nécessaire donc, mais pas idéal : les critiques que je préfère ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils parlent de ce qu'ils aiment.

Je trouve en effet la déclaration de Kurosawa d'un simplisme...
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Je trouve au contraire la deuxième partie du texte très saine, et même si elle parait simpliste, elle n'en est pas pour autant fausse.
La première partie n'est pas le propos de Kurosawa mais celui de Kobayashi et Kurosawa se sert des dires du deuxième pour illustrer son argument en deuxième partie.
D'ailleur Kurosawa le dit lui même:
"Les artistes veulent qu'on chante leurs louanges, qu'ils le méritent ou non. Le pire, c'est quand un critique éreinte une œuvre pour ridiculiser ceux qui la portent aux nues, pas parce qu'il croit en ce qu'il écrit mais parce qu'il veut se faire remarquer"
La première partie n'est pas le propos de Kurosawa mais celui de Kobayashi et Kurosawa se sert des dires du deuxième pour illustrer son argument en deuxième partie.
D'ailleur Kurosawa le dit lui même:
"Les artistes veulent qu'on chante leurs louanges, qu'ils le méritent ou non. Le pire, c'est quand un critique éreinte une œuvre pour ridiculiser ceux qui la portent aux nues, pas parce qu'il croit en ce qu'il écrit mais parce qu'il veut se faire remarquer"
Si la beauté est un pêché alors j'en serais bien le diable.


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Solal a écrit :Pas du tout d'accord avec cette vision angélique. Ce serait comme expurger la critique des sentiments d'orgueil et de vanité, lui retirer le droit à la mauvaise foi ou à l'arbitraire. Or, ce sont aussi des composantes des oeuvres - pas de raison que la critique n'ait pas les mêmes ressorts. Réflexion tarte à la crème mais à laquelle j'adhère tout de même : les bonnes intentions ne font pas les bons films, pourquoi feraient-elles les bonnes critiques ? D'ailleurs, même quand on valorise un film, cela revient à le distinguer et donc à rabaisser d'autres productions. A l'inverse, descendre les films que l'on aime pas (ce qui ne veut pas dire descendre l'auteur en tant qu'individu ni même ses partisans), c'est une déclaration d'amour pour le cinéma que l'on défend. Nécessaire donc, mais pas idéal : les critiques que je préfère ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils parlent de ce qu'ils aiment.
Tout à fait d'accord. Par définition, le critique n'a pas d'autre raison d'être que de critiquer positivement ou négativement. Une critique positive n'a pas de sens s'il n'y a aucun film qui en reçoit de négatives.
Quel sens auraient les différents festivals qui existent si un prix était attribué à chaque film qui y concourt ? Outre le fait que cela rendrait absurde toute compétition de ce type, cela ne flatterait pas beaucoup plus l'ego de ces petites choses sensibles que sont les cinéastes puisqu'il n'y aurait aucun mérite donc aucune satisfaction à recevoir un prix. Pour se réjouir d'un 20/20, il faut avoir pris le risque d'avoir 0 ou en tout cas une note inférieure.
Par ailleurs les cinéastes n'ont pas besoin des critiques s'ils veulent entendre du bien de leur film il y a assez de lèche cul dans l'industrie cinématographique pour ça. La tâche du critique revient plus à se poser en observateur avisé (ou sensé l'être) d'un art qu'il connaît et sur lequel il apporte son regard plus ou moins aiguisé, au service du public qui ne peut ni tout voir ni avoir tout vu. Ce n'est pas le regard ultime loin de là (cela reviendrait à une pensée unique, une vision froide et rigide du cinéma) mais le critique doit constituer un référent que l'on est en droit de considérer comme un "interlocuteur" compétent en matière de cinéma qui nous apporte un point de vue différent sur le cinéma ou nous permet de repenser le notre différemment, au travers du regard d'un autre.
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Mais ouais.. mais c'est trop l'acteur second rôle dont j'oublie (habituellement) pas le nom... et j'aime bien sa tête.johndoe_df a écrit :Typique le genre de nom d'acteur qu'on se sent fière de sortirEnzo a écrit :et interprété par Pete Postlethwaite.
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