Yasujiro Ozu (1903-1963)
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Il était un père
Il y a le dessin d'une vision de la vie comme une continuité sereine, remplie de micro-évènements. L'existence est forcément la source de sacrifices et de regrets, poussés par un don de soi qui tend au retrait, à la réserve. La force d'Ozu est certainement sa rigueur sensible parfois assez sidérante. Sa petite musique pourrait apparaître passéiste, déphasée...mais au contraire elle force le respect par l'implication émotionnelle des deux principaux protagonistes. Les choix passent par le renoncement et la frustration, mais loin de la transparence ou de l'indifférence, les relations père/fils sont toutes entières consacrées par une ouverture, par un souci de l'autre. Il y a une générosité simple toujours empreinte d'une dignité impressionnante. La mise en scène, protectrice et bienveillante, retenue, est toute au service d'une intensité calme et vibrante, car le souffrance et la tristesse ne sont jamais loin derrière l'apparence des choses. Mais ce sont ses apparences qui nous permettent de tenir et de vivre, nous rappelle Ozu. Et cette forme faussement tranquille de résistance touche l'homme dans l'incertitude de l'universel.
Enfin, l'on se doit de mentionner un grand Chishu Ryu.
Il y a le dessin d'une vision de la vie comme une continuité sereine, remplie de micro-évènements. L'existence est forcément la source de sacrifices et de regrets, poussés par un don de soi qui tend au retrait, à la réserve. La force d'Ozu est certainement sa rigueur sensible parfois assez sidérante. Sa petite musique pourrait apparaître passéiste, déphasée...mais au contraire elle force le respect par l'implication émotionnelle des deux principaux protagonistes. Les choix passent par le renoncement et la frustration, mais loin de la transparence ou de l'indifférence, les relations père/fils sont toutes entières consacrées par une ouverture, par un souci de l'autre. Il y a une générosité simple toujours empreinte d'une dignité impressionnante. La mise en scène, protectrice et bienveillante, retenue, est toute au service d'une intensité calme et vibrante, car le souffrance et la tristesse ne sont jamais loin derrière l'apparence des choses. Mais ce sont ses apparences qui nous permettent de tenir et de vivre, nous rappelle Ozu. Et cette forme faussement tranquille de résistance touche l'homme dans l'incertitude de l'universel.
Enfin, l'on se doit de mentionner un grand Chishu Ryu.

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1 Fin d'automne
2 Voyage à Tokyo
3 Début d'été
4 Le goût du saké
5 Il était un père
6 Dernier caprice
7 Une poule dans le vent
8 Le goût du riz au thé vert
9 Les soeurs Munekata
10 Crépuscule à Tokyo
11 Dernier caprice
12 Les frères et soeurs Toda
13 Herbes flottantes
14 Printemps tardif
15 Bonjour
1 Fin d'automne
2 Voyage à Tokyo
3 Début d'été
4 Le goût du saké
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Une alimentation saine dirige l'énergie sexuelle dans les parties concernées
Barbara Cartland
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Re: Coffret Ozu Vol.2
J'ai commencé à visionner ce coffret par "Le goût du riz au thé vert" et "Printemps précoce", les 2 films sont remarquables et aussi surprenants à bien des égards par certains thèmes abordées ou le partis pris de scènes pas courantes dans le cinéma de Ozu. Qu'on en juge : un long baisé d'amour... une scène d'hystérie qui termine à coup de paires de claques, une mise en boîte où des maris se trouvent comparés à des carpes, traités de Monsieur l'engourdis...du bonheur !
Au passage j'ai été lire les chroniques de Jérémy Fox correspondantes et je les trouve très juste, bravo et félicitation
Il me semble par contre que 2 des petites captures d'images des films ne sont en face des textes qu'elles devraient illustrer. Quant au raccourci qui devrait pointer de la chronique vers ce topic, il ne fonctionne pas. Et le topic en question est difficile à retrouver avec la recherche avancée.
Au passage j'ai été lire les chroniques de Jérémy Fox correspondantes et je les trouve très juste, bravo et félicitation

Il me semble par contre que 2 des petites captures d'images des films ne sont en face des textes qu'elles devraient illustrer. Quant au raccourci qui devrait pointer de la chronique vers ce topic, il ne fonctionne pas. Et le topic en question est difficile à retrouver avec la recherche avancée.
- Jeremy Fox
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Re: Coffret Ozu Vol.2
Merci beaucouphomerwell a écrit : Au passage j'ai été lire les chroniques de Jérémy Fox correspondantes et je les trouve très juste, bravo et félicitation![]()
Il me semble par contre que 2 des petites captures d'images des films ne sont en face des textes qu'elles devraient illustrer. Quant au raccourci qui devrait pointer de la chronique vers ce topic, il ne fonctionne pas. Et le topic en question est difficile à retrouver avec la recherche avancée.

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Re: Coffret Yasujiro Ozu Vol.2
Été précoce
J'ai beaucoup aimé ce film. Ozu nous parle de nouveau du mariage mais en intégrant par rapport aux 2 autres films du coffret que j'ai déjà vu ("Le goût du riz au thé vert" et "Printemps précoce") les difficultés matérielles et psychologiques d'une famille qui voit partir l'un de ces membres. En cela on se rapproche des œuvres couleurs de la fin de carrière du maître.
J'apprécie aussi beaucoup l'humour un brin potache qui illustre si bien le quotidien d'une vie de famille.
Pas grand chose à ajouter avec la chronique de Jérémy Fox, c'est d'ailleurs pour ça que ce topic est infréquentable...
J'ai beaucoup aimé ce film. Ozu nous parle de nouveau du mariage mais en intégrant par rapport aux 2 autres films du coffret que j'ai déjà vu ("Le goût du riz au thé vert" et "Printemps précoce") les difficultés matérielles et psychologiques d'une famille qui voit partir l'un de ces membres. En cela on se rapproche des œuvres couleurs de la fin de carrière du maître.
J'apprécie aussi beaucoup l'humour un brin potache qui illustre si bien le quotidien d'une vie de famille.
Pas grand chose à ajouter avec la chronique de Jérémy Fox, c'est d'ailleurs pour ça que ce topic est infréquentable...

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Re: Coffret Yasujiro Ozu Vol.2
Merci beaucoup mais au contraire, vos avis sont loin d'être négligeables d'autant plus que je suis loin d'être un spécialiste du cinéma japonais que je ne connais que très très partiellement et uniquement à travers 3 ou 4 cinéastes (ceux ayant eu les honneurs de la diffusion sur les chaines hertziennes).homerwell a écrit : Pas grand chose à ajouter avec la chronique de Jérémy Fox, c'est d'ailleurs pour ça que ce topic est infréquentable...

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Re: Coffret Ozu Vol.1 & Il était un père
Enfin vu Il était un père, mon premier Ozu, et j'ai assez bien aimé ce calme, cette lenteur de "l'intrigue", et des plans très picturaux (il avait l'air d'aimer filmer des rues, ce réalisateur).
C'est encore très différent des anciens films japonais que je connaissais, mais ça me plait bien.
Sans vouloir lire la critique du film Voyage à Tokyo, de peur de trop en savoir, est-ce que ça pourrait aussi m'intéresser au néophyte d'Ozu que je suis ?
C'est encore très différent des anciens films japonais que je connaissais, mais ça me plait bien.

Sans vouloir lire la critique du film Voyage à Tokyo, de peur de trop en savoir, est-ce que ça pourrait aussi m'intéresser au néophyte d'Ozu que je suis ?
- Jeremy Fox
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Re: Coffret Ozu Vol.1 & Il était un père
Il y a de fortes chances oui. Toujours ce style unique et cette 'petite musique' que l'on retrouve de films en films sans que jamais ça ne me lasse. Mais s'ils avaient été proposés à l'unité, je t'aurais plus orienté vers Printemps tardif et Eté précoce ; il y a aussi son film en couleur le plus drôle et le plus accessible qui est vendu à l'unité chez Arte : BonjourBoubakar a écrit :Enfin vu Il était un père, mon premier Ozu, et j'ai assez bien aimé ce calme, cette lenteur de "l'intrigue", et des plans très picturaux (il avait l'air d'aimer filmer des rues, ce réalisateur).
C'est encore très différent des anciens films japonais que je connaissais, mais ça me plait bien.![]()
Sans vouloir lire la critique du film Voyage à Tokyo, de peur de trop en savoir, est-ce que ça pourrait aussi m'intéresser au néophyte d'Ozu que je suis ?
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Re: Coffret Ozu Vol.1 & Il était un père
ça me fait penser que je n'ai toujours pas visionner le volume 2 


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Re: Coffret Ozu Vol.1 & Il était un père
Il y a des pépites à découvrir dans ce second volume, j'ai été touché par les 3 films parlants ; Eté précoce, Printemps précoces, et Le goût de riz au thé vert. Et pour finir par une immersion total il y a le documentaire J'ai vécu, mais... qui semble nous parler de Ozu au rythme nonchalant de ces films.Fatalitas a écrit :ça me fait penser que je n'ai toujours pas visionner le volume 2
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Re: Coffret Ozu Vol.1 & Il était un père
Merci pour les infosJeremy Fox a écrit :Il y a de fortes chances oui. Toujours ce style unique et cette 'petite musique' que l'on retrouve de films en films sans que jamais ça ne me lasse. Mais s'ils avaient été proposés à l'unité, je t'aurais plus orienté vers Printemps tardif et Eté précoce ; il y a aussi son film en couleur le plus drôle et le plus accessible qui est vendu à l'unité chez Arte : Bonjour

Bon, je prendrais le Carlotta, vu qu'il est actuellement dispo pour 15 euros.
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Re: Votre top Ozu
Printemps Tradif ( 1948 )
Ca faisait un moment que je n'avais pas marché le long de la Rivière Ozu pour saluer de la main mes voisins avant de les accompagner discrètement dans leur ballade mélancolique.
Des retrouvailles en demi-teinte malheureusement pour cet opus qui traine un peu en route et manque de concision.
Il m'a fallut pratiquement un heure pour que l'histoire et surtout les personnages se mettent à me toucher. Il en résulte un manque de rythme et d'enjeu regrettable mais pas désagréable car Ozu demeure l'un des plus émouvants cadreurs du 7ème art et que l'on trouve ici ou là sa tendresse, sa chaleur, sa sensibilté, son humanisme et son humour.
Ce sont à chaque des moments simples que sublime l'oeil et le regard d'Ozu ( ah, ce plan des 2 vélo sur la plage
)
Rien de neuf pourtant, surtout que ce film est pour ainsi dire celui qui ouvrira la thématique et l'épuration stylistique à venir de tous ses futurs chefs d'oeuvres ( Setsuko Hara joue la fille de Chishu Ryu, un veuf qui voudrait que sa fille se marie enfin plutot que de continuer de vivre chez lui ).
Mais ça fonctionne toujours pour délivrer ses moments d'éternité qui font souvent dire qu'on trouve les plus beaux de la carrière d'Ozu ( chose que je dois dire sur chacun de ses films
). Reste que les derniers plans de Chishu Ryu en train d'éplucher une pomme font réellement partis de ses séquences les plus émouvantes.
Quand au DVD, c'est quand même pas fameux : image en noire et grises, plans flous, manque de définition, de nombreux plans ondulant etc... et le son n'est guère mieux
Ca faisait un moment que je n'avais pas marché le long de la Rivière Ozu pour saluer de la main mes voisins avant de les accompagner discrètement dans leur ballade mélancolique.
Des retrouvailles en demi-teinte malheureusement pour cet opus qui traine un peu en route et manque de concision.
Il m'a fallut pratiquement un heure pour que l'histoire et surtout les personnages se mettent à me toucher. Il en résulte un manque de rythme et d'enjeu regrettable mais pas désagréable car Ozu demeure l'un des plus émouvants cadreurs du 7ème art et que l'on trouve ici ou là sa tendresse, sa chaleur, sa sensibilté, son humanisme et son humour.
Ce sont à chaque des moments simples que sublime l'oeil et le regard d'Ozu ( ah, ce plan des 2 vélo sur la plage

Rien de neuf pourtant, surtout que ce film est pour ainsi dire celui qui ouvrira la thématique et l'épuration stylistique à venir de tous ses futurs chefs d'oeuvres ( Setsuko Hara joue la fille de Chishu Ryu, un veuf qui voudrait que sa fille se marie enfin plutot que de continuer de vivre chez lui ).
Mais ça fonctionne toujours pour délivrer ses moments d'éternité qui font souvent dire qu'on trouve les plus beaux de la carrière d'Ozu ( chose que je dois dire sur chacun de ses films

Quand au DVD, c'est quand même pas fameux : image en noire et grises, plans flous, manque de définition, de nombreux plans ondulant etc... et le son n'est guère mieux

"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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- Mogul
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Re: Yasujiro Ozu (1903-1963)
Oui mais les films d'Ozu me font plus penser à une rivière tranquille, sereine et nonchalante qu'à une plage. 

"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Yasujiro Ozu (1903-1963)
L'émission Une vie, une oeuvre sera consacrée à Ozu le samedi 9 mars.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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