Burn After Reading (Joel & Ethan Coen - 2008)
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Pas terrible ce nouvel opus des frères Coen... On a d'abord l'impression d'un film peu original dans l'esprit, avec des emprunts marqués du côté des Ocean's, comme cela a été dit plus haut, avec des acteurs s'amusant entre eux, et de Woody Allen. Tout ceci aboutit à une mécanique parfois sympa et drôle mais tournant la plupart du temps dans le vide et finissant presque par nous ennuyer. La faute principalement à des caractères qui ne sont que des caricatures et à un scénario un peu poussif.
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Ah mais, il est très bon dans les pubs Nespresso. A quand une adaptation pour le ciné ?Nicolas Brulebois a écrit :Franchement, si c'est pour subir ça, j'aime mieux à la rigueur voir Clooney en guignol Nesspresso que payer 8€ pour encourager ce genre de gadget

- cinephage
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Je sors de la salle, et suis totalement enchanté par ce film des Coen, une comédie qui n'en est pas une. Je suis surpris de cette critique d'un mode "pantouflard", que je retrouve dans beaucoup d'avis. A mon sens, le quiproquo est du même ordre que celui de l'époque du Hudsucker Proxy, quoique sur un mode différent.LéoL a écrit :Bon j'en sors.
C'est pas fameux. Comme Jericho j'ai trouvé les frères Coen en mode "pantouflard", c'est fait à la va vite, pour s'amuser probablement, après l'accompli No Country for old men.
Car ce film est drole, c'est certain, il s'agit d'une comédie, et les comédiens s'en donnent à coeur joie (le personnage de Brad Pitt m'a fait rire tout du long, parmi d'autres). Mais, et la superbe musique de Carter Burwell, peut-être rarement aussi présente dans un film des Coen, est bien là pour nous le rappeler, le sujet du film relève autant de la tragédie que du comique. Et si l'on choisit d'en rire, c'est pour éviter d'avoir à en pleurer.
Car, au delà du propos anecdotique de ces couples qui découchent, se font et se défont sur des malentendus ou des pulsions égoistes, c'est une société qui ne sait plus où elle va que nous décrivent les Coen. S'attachant ici à "l'intelligence", c'est-à-dire au service du renseignement, il nous dépeint une société qui ne sait plus ce qu'elle fait, qui ne se comprend plus elle-même, mais met tout en place pour se protéger (de qui ? de quoi ?? Voila bien l'enjeu du film). Tout le monde se suit ou se fait suivre, à la recherche d'une faute de l'autre. Mais, lorsque celle-ci se produit, ce qui arrive systématiquement, personne ne sait quoi en faire. Les séances de débriefing avec J.K. Simmons sont hilarante, mais aussi préoccupantes, au fond.
C'est peut-être la raison pour laquelle ce vrai-faux film d'espionnage, qui commence et finit sur une vision via satellite du monde, est moins immédiatement lisible qu'un No country. Reste que la mise en scène n'est pas en "contrôle automatique", que le découpage est souvent brillant, certains mouvements de caméra sont virtuoses, le jeu sur les situations, la profondeur de champs surprennent souvent, et restituent à cette comédie une perfection de forme que je suis enchanté de retrouver dans une comédie des Coen. On pense souvent à Fargo, mais il y a un surcroit de tristesse, de désespoir, qui m'a plus touché ici.LéoL a écrit :Aller pour rassurer les fans, les (pures) comédies des frères Coen ne m'ont jamais convaincu.
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8/10
J'ajouterais juste une chose, pour évoquer la reflexion qu'un fan du forum, à savoir ed, porte sur leur oeuvre. Selon lui (pour simplifier, le gaillard s'est déja exprimé de façon claire et détaillée sur la question), les films des Coen sont avant tout un discours sur l'Amérique, qui s'attachent chacun à en décortiquer un aspect. Burn after reading me semble parfaitement coller avec cette vision du cinéma des frangins.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Il fait décidémment bon avoir une carte UGC à Paris, car c'est au tour des frères Coen de venir ce soir présenter Burn After Reading (à Bercy cette fois). En fait on ne sait pas trop qui sera là (sources contradictoires), mais l'un des deux au moins sera présent.Breezy a écrit :Nanni Moretti viendra présenter Caos Calmo lundi à l'UGC des halles, accompagné de l'équipe du film.

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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Arg je savais pas et bien sûr c'est complet
... Ben tu nous raconteras
!


- Watkinssien
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Je vais le voir ce soir. Mon avis demain(si ça intéresse quelqu'un et ça c'est pas gagné
).


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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Grâce au casting trois étoiles, on rit franchement au pérégrination de cette bandes d'idiots plus irrécupérables les uns que les autres. Une fois cela passé, malgré le background impeccable tissé par les frères Coen, les personnages sont franchement creux, inintéressant et antipathique dans l'ensemble. Le couple vénal de "Intolérable Cruauté" arrivait à être bien plus consistant derrière la farce, tout comme la galerie de raclure de "Sang pour Sang". Là malgré l'amusement, rien qui en fasse un spectacle mémorable, tout comme le confirme la sympathique dernière scène résumant le tout à une vaste blague. Et puis c'est quand même la deuxième fois de suite qu'ils ont la très mauvaise idée de
). 3/6
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Je ne pense pas, même si on peut trouver les personnages creux, que le film en lui même soit creux. Il démontre quand même par l'absurde toute la vanité de la paranoïa rampante de nos sociétés modernes.
Ca me fait penser à une histoire récente aux États-Unis, où des artistes, si je me souviens bien, avaient fait des installations lumineuses dans la rue, installations sauvages qui avaient fait flipper les autorités, qui y avaient vu une menace terroriste !
Ca me fait penser à une histoire récente aux États-Unis, où des artistes, si je me souviens bien, avaient fait des installations lumineuses dans la rue, installations sauvages qui avaient fait flipper les autorités, qui y avaient vu une menace terroriste !
- Boubakar
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Vivement le 5/10 !Watkinssien a écrit :Je vais le voir ce soir. Mon avis demain(si ça intéresse quelqu'un et ça c'est pas gagné).

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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Que se passe-t-il le 5 octobre prochain ?Boubakar a écrit :Vivement le 5/10 !Watkinssien a écrit :Je vais le voir ce soir. Mon avis demain(si ça intéresse quelqu'un et ça c'est pas gagné).

(et il vaut quoi le cinéma Diagonal-Capitole ?)
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Montpellierains ?-Kaonashi Yupa- a écrit : (et il vaut quoi le cinéma Diagonal-Capitole ?)
Mathématiques : dessèchent le coeur
- Boubakar
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
plutôt bien, les salles sont assez grandes (proche d'un multiplexe), ce qui est pas mal pour un ciné d'art et d'essai. J'y retourne demain voir le film des frères Coen.-Kaonashi Yupa- a écrit :(et il vaut quoi le cinéma Diagonal-Capitole ?)
Kaonashi ne l'est pas, mas moi oui (j'habite à côté).boulgakov a écrit :Montpellierains ?

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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
C'est moins sympa depuis que je n'y travaille plus.-Kaonashi Yupa- a écrit : (et il vaut quoi le cinéma Diagonal-Capitole ?)
Plus sérieusement, ça dépens de la salle dans laquelle tu tomberas. C'est un ancien Gaumount, reconverti en complexe art et essai. La programmation est généralement satisfaisante. Le gros plus, si ça n'a pas changé : pas de pub avant le film ! Tout juste une bande-annonce parfois. Du coup c'est le film qui débute à l'heure indiquée, pas la séance.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Boubakar a écrit :Vivement le 5/10 !Watkinssien a écrit :Je vais le voir ce soir. Mon avis demain(si ça intéresse quelqu'un et ça c'est pas gagné).

Burn after Reading est une comédie qui fait peur, mais cette expression n'est ici pas péjorative.
L'oeuvre reproduit bien l'état d'esprit qui a toujours été celui des frères Coen, à savoir que l'humour et l'amour pour les ploucs de tous genres servent de catalyseur aux angoisses existentielles que procurent les arcanes du système américain.
Dès lors, la folie qui émane le film vient de deux combinaisons que les frangins maîtrisent avec une décontraction, une liberté de ton et un culot hors du commun : premièrement, les personnages qui sont tous frappés du ciboulot. Cette entreprise de destruction de "normalité psychologique" est une tentative encore une fois réussie de caractérisation. A travers les actions et les pensées de ses personnages, les frères Coen émettent une distanciation volontairement fragile entre les bases d'un monde corrompu et rendu invraisemblable par les tenants du pouvoir et l'imprévisibilité des protagonistes. Deuxièmement, le traitement narratif : les frères Coen, comme dans la plupart de leurs comédies, dynamitent les diverses émotions partagées par un sens du rythme qui paraît déséquilibré alors qu'il répond, à chaque séquence enchaînée, à une véritable volonté de mélanger subtilement le ressenti du spectateur. Ainsi, à l'instar de Fargo par exemple, je ne savais pas s'il fallait que je rigole ou que je sois effrayé, et c'est cette sensation particulière qui représente une des forces de ce film pétaradant, fou et totalement loufoque, mais en même temps inquiétant, irrévérencieux et subrepticement déprimant, le tout parfaitement interprété.

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Re: Burn After Reading (Joel & Ethan Coen, 2008)
Je ne fréquente quasi exclusivement que ce cinéma !Cosmo Vitelli a écrit :C'est moins sympa depuis que je n'y travaille plus.-Kaonashi Yupa- a écrit : (et il vaut quoi le cinéma Diagonal-Capitole ?)
Plus sérieusement, ça dépens de la salle dans laquelle tu tomberas. C'est un ancien Gaumount, reconverti en complexe art et essai. La programmation est généralement satisfaisante. Le gros plus, si ça n'a pas changé : pas de pub avant le film ! Tout juste une bande-annonce parfois. Du coup c'est le film qui débute à l'heure indiquée, pas la séance.

Bonne programmation Art & Essai, quelque fois des blockbusters en VO. Beaucoup moins depuis qu'ils ont dû fermer ou revendre les autres cinémas qu'ils possédaient dans la ville, mais Le Royal, qui est dans une rue parallèle, passe de temps en temps des blockbusters en VO (et en plus ce ciné est le seul de la ville à avoir une salle en projection numérique).
Hier au Diago, le son était un peu fort sur le film des Coen, c'est rare, en général la qualité de projection est satisfaisante (j'étais à la première séance de la journée).
Ouf je ne suis pas entièrement hors sujet
