Les vedettes féminines des films musicaux

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Jordan White »

Music Man évoquait le nom de Juhi Chawla. Donnons-lui la place qu'elle mérite sur ce très beau topic.

Image

Née le 13 novembre 1967, Juhi est une actrice très discrète au point que mettre un nom sur son visage n'est pas chose aisée d'autant qu'elle n'enchaîne pas les tournages actuellement et n'est pas souvent en une des journaux. Mais qu'à cela ne tienne. Le talent de cette jeune femme s'est révélé très tôt. D'origine punjabi, elle a grandi dans une famille où les langues se côtoyèrent entre une maman de langue maternelle gujarati et un papa de langue punjabi. Elle étudie à Ludhania et a un frère Sanjeev. Après un diplôme de l'enseignement supérieur elle se présente au concours de Miss India en 1984 qu'elle remporte. Comme un certain nombre d'actrices indiennes, elle est donc passée par la case Miss Inde avant d'entamer une carrière ciné.

Image

Les portes du cinéma s'ouvrent grandes à elles et elle tourne dans un premer film en 1986, à 19 ans dans Sultanat. Ce film existe probablement en VHS mais je ne sais pas si c'est le cas aussi en DVD. Le vrai rôle de la reconnaissance publique et critique arrive avec Qayamat Se Qayamat Tak réalisé par Indra Kumar en 1988 qui révèle au monde un acteur longiline à la touffe de cheveux explosive mais au regard de premier romantique...Aamir Khan. Les deux se rencontrent sur le tournage et c'est l'alchimie immédiate. A peine âgés de vingt ans tous les deux, ils forment le premier couple romantique du renouveau hindi dont Qayamat Se Qayamat Tak marque le tournant décisif. Pour la première fois depuis des années, un couple s'embrasse sur les lèvres dans un film. Sans être nommée comme meilleure actrice au FilmFar Awards cela ne l'empêche pas de poursuivre sa carrière alors même que Madhuri Dixit est-elle aussi en train d'exploser, particulièrement en 1990 avec Dil toujours signé Indra Kumar.

Image
ImageImage

Juhi enchaîne les rôles entre 1991 et 1992. Elle tourne par exemple avec Rajnikanth acteur mythique du Sud et de Kollywood qui pendant les années 90 va enchaîner les rôles dans les deux langues (en étant doublé) à la fois pour le public hindi et tamoul. On le verra par exemple aux côtés de Kamal Hassan. En 1992 pour la première fois elle a pour partenaire celui qui a explosé la même année avec Deewana, un certain ShahRukh Khan, issu de la sitcom télé et qui a remplacé au pied levé Salman Khan et Aamir Khan qui avaient refusé des rôles jugés trop violents à leurs yeux. Auréolé du succès de son premier vrai rôle et vainqueur d'un FilmFare, l'acteur originaire de Delhi est en train de devenir l'acteur le plus en vue. Et sera bientôt surnommé le Badshah (le roi). Le film semble-t-il médiocre d'après a2line s'intitule Raju Ban Gaya Gentleman. Elle retrouve Aamir pour Hum Hain Rahi Pyar Kai qu'elle tourne en 1993 et se voit dirigée par Muhesh Bhatt producteur aujourd'hui de bon nombre de productions Adlabs avec Emran Hashmi.

Image


Image

Elle est associée à Sunny Deol dans Darr (1993) où elle est aux prises avec un Shahrukh devenu fou d'amour. En 1995 elle est à l'affiche du déjanté Ram Jaane dans lequel SRK joue à nouveau les amoureux fous. Mais la vague de films ultra-violents perd peu à peu du terrain en raison du succès monstre de la comédie familiale Hum Aapke Hain Koun qui a soufflé un vent d'air frais dans la production limite d'alors en 1994. SRK devient son comédien fétiche avec lequel elle tourne beaucoup jusqu'à la fin des années 90. Les deux comparses, amis dans la vie ont même crée une boîte de production avec l'impulsion de Subhash Ghai réal culte des années 70-80. Des années plus tard, ils ne produiront plus ensemble car à partie de 2005 et Kaal, ShahRukh produira des films sous l'égide de sa maidon de prod nommée Red Chilies qui sortira Om Shanti Om en 2007. En 1997 elle est dans Yes Boss puis Ishq avec Aamir Khan, Ajay Devgan et Kajol. En 1998 dans Duplicate avec SRK dans un double rôle comique,tournage durant lequel sa maman décède dans un accident. Elle se marie à un industriel avec lequel elle aura deux enfants, un fils et une fille.
Au début des années 2000, elle tourne à nouveau en compagnie de Shahrukh dont elle ne sépare pas. Ensemble ils jouent dans Phir Bhil Dil Hai Hindustani, qui présente une incroyable dernière séquence durant laquelle les deux acteurs prennent à bouts de bras le drapeau de l'Inde pour renforcer le message patriotique du film en courant au ralenti. Le film vaut aussi d'être vu pour sa formidable chanson Banke Tera Jogi dont je me passais le clip en boucle quand je l'ai découvert. Il est constitué de petits plans-séquences que ne font qu'interrompre les passages comiques avec Johnny Lever. J'ai découvert la musique punjabi par ce clip et beaucoup de souvenirs y sont associés.

Banke Tera Jogi



Image

La même année elle est à l'affiche de One 2 Ka 4 une parodie regardable de James Bond. Mais son rôle le plus fort est celui qu'elle tient dans 3 Deewarein, plaidoyer contre la peine de mort réalisé par Nagesh Kukunoor. Un rôle qu'elle partage au niveau de l'impact avec celui qu'elle tient dans le très beau My Brother Nikhil en 2005, film qui aborde deux thèmes sensibles : l'homosexualité et le sida. Elle fait ensuite quelques apparitions dans Paheli, produit par SRK, dans le très médiocre Bas ek Pal, puis dans Salaam E-Ishq en 2007 de Nikhil Advani où elle interprète une femme qui vit dans le silence l'adultère de son mari joué par Anil Kapoor. Un rôle très oubliable surtout mis en avant par la chanson éponyme :

Salaam e Ishq


Elle vient de sortir un film en 2008 avec Boothnath pas plus tard qu'hier dans lequel elle joue aux côtés de SRK et Amitabh Bachchan.

Image

Forte d'une carrière aux rôles variés, Juhi Chawla est une figure singulière, au charme un peu suranné mais bel et bien présent. Une actrice capable de changer de registres avec une grande facilité.
Dernière modification par Jordan White le 10 mai 08, 19:05, modifié 4 fois.
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Music Man »

J'imagine que comme moi, de nombreux amateurs du cinéma de Bollywood ont découvert assez vite Juhi Chawla, en cherchant après avoir vu Laagan ou Devdas, au cinéma ou à la télévision, des films avec Aamir Khan ou Shahruhk Khan dans les magasins spécialisés :cette actrice a en effet joué dans beaucoup de leurs premiers films.
Merci encore Jordan pour le portrait d'une comédienne qui a franchi le cap de la quarentaine, cap souvent fatidique dans le monde de Bollywood. On espère pour elle qu'elle ne sera pas contrainte rapidement de se teindre les cheveux en blancs pour jouer les braves mamans dans des seconds rôles, car entre la jeune héroïne et la maman gâteau, Bollywood n'a pas toujours proposé beaucoup d'alternatives aux comédiennes.
Image
Juhi Chawla
Dernière modification par Music Man le 10 mai 08, 20:42, modifié 1 fois.
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Jordan White »

Je ne sais pas si elle jouera les mamies avant l'âge avec force perruques, mais il semblerait qu'elle ait déjà deux bons rôles à venir en tournant avec Zoya Akhtar, la soeur de Farhan qui avait tourné Dil Chahta Hai et Don le remake, aux côtés de Hrithik Roshan, Shashi Kapoor, Konkana Sen Sharma ou encore Dimple Kapadia. Franchement ça laisse augurer de bonnes choses. Et ça s'appellera Luck by chance.

Le second film c'est Kismet Connection réalisé par Aziz Merza qui a mis en scène Phir Bhi Dil Hai Hindustani.
C'est avec Shahid Kapoor et Vidya Balan.




P.S : Quand remets-tu un avatar Music Man ? Un d'une comédie musicale que tu adores par exemple. :wink:
Dernière modification par Jordan White le 10 mai 08, 22:32, modifié 3 fois.
Image

Je vote pour Victoria Romanova
JuanCarlos_Ferrero
Assistant(e) machine à café
Messages : 217
Inscription : 27 févr. 07, 13:32

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par JuanCarlos_Ferrero »

Music Man a écrit :J'imagine que comme moi, de nombreux amateurs du cinéma de Bollywood ont découvert assez vite Juhi Chawla, en cherchant après avoir vu Laagan ou Devdas, au cinéma ou à la télévision, des films avec Aamir Khan ou Shahruhk Khan dans les magasins spécialisés :cette actrice a en effet joué dans beaucoup de leurs premiers films.
Tout à fait...une actrice incontournable qui a formé avec Aamir Khan un de ces couples mythiques du cinéma indien...En plus de Salaam E Ishq, on a pu la voir l'an dernier dans Swami aux côtés de Manoj Bajpai...elle y était parfaite et elle mérite encore d'obtenir de bons rôles (comme bien d'autres actrices de sa génération)...Merci Jordan pour cette bio.
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Grace Moore

Message par Music Man »

Pour faire plaisir à Francesco et à tous les amateurs d’opéra, voici à présent un petit portrait de Grace Moore, la première chanteuse d’opéra à réussir à Hollywood. Une artiste opiniâtre et volontaire qui a mis toutes ses chances de son coté pour se faire une place (finalement assez brève) sous les sunlights des grands studios de cinéma. Sa blondeur, son regard rieur avaient surpris le public américain qui avait à l’époque une idée très stéréotypée d’une diva, forcément grosse et laide, et lança une véritable vogue pour les films pseudo-opératiques.
Image
Née en 1898, la jeune Grace Moore rêvait à l’origine de devenir missionnaire. Après avoir assisté à un récital de la cantatrice Mary Garden, elle change de projets, et demande à son père (banquier) de lui payer des cours de chant. Cependant, celui-ci n’entend nullement que sa fille entame une carrière artistique et la jeune fille est obligée de quitter sa famille, pour chanter dans des troupes itinérantes. Grace va progressivement grimper les échelons de la gloire, de petits jobs de figurantes ou de doublures à des seconds rôles dans des musicals de Broadway. En 1923, elle est enfin tête d’affiche de la Music Box revue d’Irving Berlin. Néanmoins, la jeune chanteuse a d’autres ambitions que la comédie musicale et rêve de devenir cantatrice. Elle se fait d’abord jeter lors d’une audition pour le Métropolitan. Loin de se laisser abattre, Grace se paie avec ses cachets de Broadway des cours de chant en Europe auprès des professeurs les plus renommés du moment, ainsi qu’une retraite au Canada pour reposer sa voix.
Image
Quand en 1928, le metropoltan opéra lui ouvre enfin ses portes (rôle de Mimi dans le bohème) elle est très soutenue par la communauté de Broadway (Cole porter, irving Berlin qui lui réserve une ovation. Le public est également séduit par cette jeune et jolie prima donna au parcours atypique.
A l’arrivée du cinéma parlant, les grands studios recherchent avidement de jeunes talents pour les films 100% parlant et chantant en préparation. Le succès inattendu de Lawrence Tibbett dans the rogue song incite les studios à prendre le risque de signer des chanteurs d’opéra (dont le succès auprès du grand public n’était pas gagné d’avance). La MGM propose donc un contrat à Grace Moore. Hélas, les deux films qu’elle y tourne ne sont pas succès : Jenny Lind, le rossignol suédois (1930) un bio pic sur une célèbre diva aimée d’Andersen, et une adaptation de l’opérette New Moon.
Image
Mal fagotée et mal photographiée, Grace Moore ne fait pas vibrer les cinéphiles. On lui reproche aussi de prendre du poids : elle est congédiée. (Le patron de la MGM, Louis B Mayer aurait il était plus tendre si elle n’avait pas refusé ses avances ?).
Déçue, Grace quitte les USA pour une tournée en Europe lors de laquelle elle se déniche un mari (qu’elle épouse à Cannes en 1931) et entame un régime draconien. A son retour, elle triomphe sur scène dans l’opérette La Dubarry puis dans Paggliacci où Harry Cohn la remarque. Avec le retour en grâce du film musical sur les écrans (grâce à Busby Berkeley et Fred Astaire), la Columbia capitalisant sur ce succès, tente sa chance avec Grace Moore et c’est le jackpot : Une nuit d’amour (1934) est un énorme succès inattendu, sorte de biographie très inspirée de la carrière de grâce, avec quelques airs d’opéra hyper connus pour appâter le public le plus large(le film est sorti en Laser disc il y a 15 ans). Grace Moore chante très bien des extraits de Carmen, ainsi que la ritournelle ciribiribin (reprise chez nous par Elyane Célis). Si les journaux des années 30 parlent de sa beauté, en dépit de la lueur d’ironie dans son regard, je ne lui ai pas trouvé beaucoup de grâce dans ses mouvements et son air constamment rigolard ne lui confère pas beaucoup de glamour, à mon goût (qu’en penses tu Cathy ?).
Image
Avec le triomphe du film, la MGM (mais plutôt Irving Thalberg) lui fait à nouveau les yeux doux. Alors qu’elle rêve pourtant de jouer la veuve joyeuse (même gratuitement !)de Lubitsch et le soldat de chocolat avec Maurice Chevalier, le projet capote car le célèbre Momo refuse catégoriquement que le nom de Grâce figure avant le sien au générique. Grace reste donc à la Columbia et triomphe encore dans Aimez moi toujours (1935), encore une romance rehaussée avec d’immortels arias. Elle donne des récitals en Europe pour plusieurs têtes couronnée, dont la reine d’Angleterre puis à nouveau au Met. L’engouement du public pour la diva va alors lancer un incroyable intérêt à Hollywood pour les chanteurs d’opéra. Les grands studios vont tous signer un contrat avec des stars du genre comme Lily Pons à la RKO, James Melton à la Warner et Gladys Swarthout à la Paramount. Hélas, ils vont presque tous se planter.
Image
Les films ultérieurs de Grace Moore ne vont pas connaître un meilleur sort auprès du public. Pourtant, j’ai lu le plus grand bien de sa majesté est de sortie (1936), du grand Joseph Von Sternberg, « une délicieuse opérette viennoise ». Le courant ne passera guère entre la diva et l’ex pygmalion de Marlène Dietrich. Elle lui reprochera de négliger la direction des acteurs au profit de détails inutiles.
Image
En revanche, j’ai pu voir et apprécier Sérénade (1937), une comédie charmante et légère avec Cary Grant où Grace aborde tous les genres musicaux puisqu’elle reprend même Minnie the moocher de Cab Calloway ! On peut préférer sa version de Siboney de Lecuona. Comme dans presque tous les autres films de Moore, elle tient le rôle d’une prima donna, coquette et capricieuse bien entendu (ce qu’elle était un peu dans la vie, caractérielle et hédoniste).
Image

Dans un joli passage, elle chante dans la clairière d’une forêt et tous les animaux, charmés par son ramage, viennent l’écouter comme dans Blanche neige. Adorable. Notons que lors de la fin ale du film (la sérénade Schubert), la grande star du muet Louise Brooks(tombée alors en disgrâce) est reléguée à faire un peu de figuration (sur le mensonger programme espagnol, on insiste néanmoins sur la présence de la star mythique) ;
Image
Avec Melvyn Douglas dans son dernier film américain

En 1939, Grace Moore tourne son dernier film en France, où elle est très populaire (en Europe, on est encore plus friand de ses films qu’aux USA ).
. Il s’agit d’un opéra filmé, chose très rare car jusqu’à présent on a vu la star à l’écran que dans des opérettes ou musicals avec des extraits de divers opéras. Lors de la sortie en France du film la Bohème en 1988, le producteur Toscan du Plantier s’était venté d’être le premier à mettre en chantier en France un opéra filmé avec des stars de l’opéra et un grand réalisateur(Comencini). Un journaliste connaisseur lui rétorqua qu’avant, il y avait eu quand même Louise, opéra de Charpentier, réalisé par l’immense Abel Gance avec Grace Moore. Il fit alors la grimace en disant : oui, mais Charpentier….
Si la presse américaine a qualifié ce film « d’ennui monumental », je l’ai trouvé tout à fait plaisant, sans parler de Georges Thill, légendaire chanteur d’opéra qui donne la réplique à Grace.
Image
A la veille de la seconde guerre mondiale, la chanteuse retourne aux USA où elle va beaucoup se dépenser pour entretenir le moral des troupes armées. Elle n’hésitera pas à accompagner les Gis sur le pacifique et en Europe pour les encourager. Parallèlement, Grace Moore donne de nombreux récitals mêlant airs d’opéras, d’opérettes et chansons, afin de « toucher le plus large public ». Enfin, façon de parler, car elle refusera de passer sur la même affiche que les Mills Brother, parce qu’ils étaient noirs. :(
Après avoir donné une tournée triomphale en Scandinavie, Grace Moore trouve la mort dans une catastrophe aérienne en 1947.
Dès 1953, la chanteuse aura droit à son bio pic avec Kathryn Grayson : la route du succès, une comédie musicale qui élude la fin tragique de la star.
Image
Comme on l’a souvent dit sur ce topic, la façon de chanter l’opéra a beaucoup évolué en un siècle, et je n’ai pas été très emballé par l’écoute d’une compil en CD de la cantatrice (de toute façon, même à l’époque, elle était loin de faire l’unanimité), néanmoins rendons grâce à Grace d’avoir permis de démocratiser l’opéra.

Funiculi, funicula par Grace Moore
Dernière modification par Music Man le 16 mai 08, 08:17, modifié 7 fois.
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par someone1600 »

Encore une fois tu me fais découvrir une artiste inconnue. :wink: (inconnue pour moi)
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Music Man »

someone1600 a écrit :Encore une fois tu me fais découvrir une artiste inconnue. :wink: (inconnue pour moi)
Salut Someone.
Hormis les fanas de films musicaux et (ou) d'opéra, je ne pense pas que beaucoup de classikiens la connaissent! :wink: Cependant, dans les années 30, elle fut très populaire en France. dans les brocantes, on tombe facilement sur des vieilles partitions des chansons d'Une nuit d'amour et d'aimez moi toujours.
Image[/URL]
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7328
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Cathy »

Je dois avouer que si je connais Grace Moore de nom, j'ai l'impression de n'avoir vu aucun de ses films :oops: ! Donc je ne peux te donner mon opinion dessus :? !
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Lida Baarova

Message par Music Man »

Parmi les stars aux destinées souvent tumultueuses, se détachent quelques personnages maudits comme la tchèque Lida Baarova, dont la liaison avec Goebbels, bras droit d’Hitler, a provoqué un énorme scandale qui a infiniment terni sa carrière, brisé sa famille et l’a poursuivie jusqu’à la fin de ses jours et même après.
Voici le roman de Lida Baarova ou l’histoire d’une jeune fille ambitieuse au charme irrésistible qui s’est laissée séduire par le diable.
Image
Née en 1914, la ravissante Lida Baarova vient tout juste de s’inscrire au conservatoire quand elle est remarquée par le célèbre réalisateur Karl Lamac (l’ancien mentor d’Anny Ondra grande vedette du muet), impressionné par les paumettes saillantes et les yeux en amande de la jeune fille de 17 ans. Il devient son amant et l’impose dans différents films tchèques. Par l’intermédiaire de Lamac, elle fait la connaissance d’un autre réalisateur, Karl Anton, qui devient son « premier grand amour », la dirige à son tour dans un film, et l’emnène à Paris où elle sympathise avec Danielle Darrieux (sa « Dédée ») et plus que ça avec Charles Boyer. Quand les studios allemands de l’UFA, toujours attentifs aux talents émergeants dans les pays frontaliers, lui proposent alors un contrat qu’elle signe volontiers.
Image
A cette époque, les studios berlinois représentaient le tremplin garanti pour une carrière internationale, et même à Hollywood : Garbo, Dietrich, Pola Negri et Lilian Harvey étaient passées par-là.
Le partenaire de son premier film allemand, Barcarole, comédie baignée par les mélodies d’Offenbach, est alors un des plus célèbres acteurs du pays, Gustav Fröhlich (Métropolis). Il ne résiste pas au charme slave de la jolie tchèque et quitte pour elle femme et enfant.(Il était en effet marié à la cantatrice Gitta Alpar, mais rencontrait de gros soucis depuis l’accession au pouvoir du national socialisme, Gitta étant juive : le divorce et son remariage avec Lida fut donc pour lui bien commode pour pouvoir poursuivre sa carrière.)
Image
Barcarole sera tourné aussi en version française mais avec Edwige Feuillère

Dans les quelques films que la belle Lida tourne pour l’UFA, le studio nationalisé par les nazis, on note quelques comédies, où elle chante un peu avec sa voix aiguë qui rappelle vaguement celle d’Yvonne Printemps (on la compare aussi à son amie Danielle Darrieux), une adaptation parodique de l’opérette la chauve souris (1937) de Strauss et aussi déjà des films de propagande, comme les Patriotes (1936) ou les traitres (1936)où des espions essaient d’infiltrer une usine d’armement. Lida avait-elle conscience du contenu tendancieux de certains de ses films ? Il est probable qu’elle ne se posait pas trop de questions, préférant endosser de gros chèques et jouir de sa popularité. Dans l’un d’eux, elle tient le rôle d’une meneuse de revue et entonne « Paris du bist die schönste », un air de Théo Mackeben qui aura beaucoup de succès.
Image
Parallèlement, Lida continue de jouer dans des films tchèques, qui mériteraient parfois d’être redécouverts, comme le très bon Virginité (1937), film sur le harcèlement sexuel dont sont victimes de jeunes serveuses. La réalisation et la photographie très expressionniste, sont de qualité. Les studios hollywoodiens, intéressés par les prestations de l’actrice dans ses films allemands lui proposent alors un contrat de 7 ans avec un cachet très lucratif. Elle passe quelques bouts d’essai en Angleterre où elle cotoie Robert Taylor et Maureen o’Sullivan, mais finalement refuse l’offre alléchante.
Lida serait-elle devenue « une deuxième Marlène Dietrich » si elle avait accepté ? Rien n’est certain, mais la belle comédienne va alors faire le pire des choix. Alors qu’elle avait été courtisée par le diabolique Hitler himself dès son arrivée à Berlin, elle cède aux avances particulièrement insistantes de Goebbels, le non moins sinistre ministre de la propagande, marié et père de 3 enfants, mais coureur de jupons notoire. Rappelons aussi que cet abominable personnage fut aux avant-postes dans la radicalisation du régime contre les Juifs et le principal instigateur de la nuit de cristal.
Il est probable que la jeune star ambitieuse et calculatrice pensait que cette liaison avec un si haut personnage politique ne pourrait que lui être bénéfique. Pour rester près de lui, elle refuse les propositions de la MGM.
La liaison d’abord secrète vire au scandale quand Gustav Fröhlich l’apprend. On raconte qu’il serait aller donner une raclée à Goebbels , et la presse internationale s’en fait aussitôt l’écho. Lors de la sortie de son nouveau film, l’actrice est insultée par certains spectateurs (payés par le parti ?)
Afin que cette histoire d’alcôve n’éclabousse pas la réputation et la morale (on se demande laquelle !)de son gouvernement, Hitler demande alors au couple de se séparer et somme Lida de quitter immédiatement le pays.
Image
Le film dont elle vient d’achever le tournage (histoires d’amour prussiennes) est dès lors censuré et interdit : il ne sortira sur les écrans qu’en 1950. De retour en Tchécoslovaquie en 1938, Lida va tourner quelques films dont la femme en bleu, une comédie fantastique très théâtrale, où elle tient le rôle d’une riche châtelaine du 15ème siècle, qui sommeille dans un tableau depuis plusieurs siècles avant de miraculeusement revenir à la vie. Dans les passages comiques, basés sur des anachronismes, où la marquise se retrouve confrontée au 20ème siècle, Lida prouve qu’elle est non seulement d’une grande beauté mais également une fine comédienne, tout à fait à l’aise dans des rôles plus légers. La chanson du film que Lida grave sur 78tours sera un succès, mais après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes nazies, l’actrice est contrainte de quitter son pays pour l’Italie, où elle tourne plusieurs films en vedette.
ImageImage
A l’arrivée des américains en 1944, l’actrice, prise dans un étau, retourne à Prague où elle entame une liaison avec le grand acteur allemand Hans Albers (le baron de Münshausen), en tournage (les derniers films du 3ème Reich ont été tournés à Prague pour éviter les bombardements sur Berlin). Pendant qu’Hitler, Goebbels et sa femme se suicident dans leur bunker, elle tente de rejoindre Albers en Allemagne : l’actrice est arrêtée par les Américains et extradée en Tchécoslovaquie. Là, elle évite de peu la peine de mort (principalement ; parce qu’elle n’a plus eu à faire avec les nazis depuis 1938) mais pas la prison, où elle côtoie de graves criminels. Les parents de Lida Baarova paieront cher les errements de la star, alors qu’ils n’ont rien fait : sa mère décède d’une crise cardiaque lors d’un interrogatoire, sa sœur Zorka Janu, également actrice (et meilleure que Lida ), rejetée par le public et les producteurs se suicidera.
Image
Le charme de Lida et son ascendant sur les hommes ont souvent payé et la sauveront aussi de la geôle : elle épouse un homme très lié au gouvernement tchèque et s’enfuit avec lui.
Néanmoins, comment continuer une carrière avec une telle casserole ? Lida tente de refaire surface en Allemagne, où elle était si populaire dans les années 30. On lui propose de jouer dans « la guerre des valses », un musical de 1951. Cependant, l’acteur principal Anton Walbrook, qui avait été obligé de s’exiler en Angleterre en 1936 suite à la persécution dont il était l’objet par les nazis en raison de son homosexualité, refuse absolument de jouer avec la maîtresse de Goebbels. L’affaire est étalée dans les journaux et l’actrice cramoisie, contrainte de tenter sa chance ailleurs.
Image
Elle parvient tout de même à trouver des rôles dans le chef d’œuvre de Fellini Les inutiles (1951) et pas mal de films italiens, argentins et espagnols, inconnus au bataillon, où elle tient des rôles secondaires.
Dans les années 60, elle se tourne vers les planches, et parvient à reconquérir le public autrichien avant de tomber progressivement dans l’oubli. Jusqu’à la fin de sa vie, Lida Baarova a été harcelée de questions par les journalistes sur sa liaison avec Goebbels qu’elle s’est obstinée à nier pendant plus de 50 ans. Finalement, lors de la rédaction de ses mémoires (qui sortiront après son décès), elle a fini par avouer ce que tout le monde savait déjà. Lutant contre la maladie de Parkinson et la dépression, l’actrice buvait plus que de raison. Elle est décédée en l'an 2000.
Image
Les films tchèques les plus connus de Lida sont ressortis en double DVDs (avec sous titres anglais). Ils révèlent une actrice d’une grande beauté slave, marmoréenne, très distinguée et douée. Pour le chant, elle ma paraît moins à l’aise. Serait-elle vraiment devenue une seconde Marlène, si elle avait accepté les propositions de la MGM ? On ne peut pas refaire l’histoire.
En tous les cas, cette actrice vénale et ambitieuse a fait des choix déplorables et en a été bien punie.




Lida Baarova chante dans Dívka v modrém (la dame en bleu)
Dernière modification par Music Man le 1 juin 08, 17:54, modifié 13 fois.
francesco
Accessoiriste
Messages : 1637
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par francesco »

Merci Music Man pour la bio de Grace Moore : j'ignorai complètement qu'elle ait fait une carrière aussi importante au cinéma en fait !
On parle souvent de Louise mais je croyais qu'en dehors de ça et d'une Nuit romantique il n'y avait pas grande chose.
Comme je suis avec pas mal d'intérêt tout ce qui tourne autour des oscars son nom m'avait frappé puisqu'elle a été nommée pour ce dernier film.
(C'est resté unique dans les annales qu'une cantatrice soit nommée !)
D'où ma curiosité que tu as amplement satisfaite.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Music Man »

Connaissez-vous la voluptueuse danseuse cubaine Maria Antonieta Pons qui pendant plus de 25 ans fut la star de très nombreuses comédies musicales au Mexique ? Il y a peu de chance car, sauf erreur, aucun de ses films n’a été exploité chez nous ! Depuis quelques années, ses films ressortent petit à petit en DVD au Mexique, et on peut enfin découvrir cette artiste et tenter de comprendre les raisons pour lesquelles les musicals dans lesquels elle tient la vedette ne sont jamais sortis contrairement à ceux de ses collègues Rosa Carmina et surtout Ninon Sevilla.
Films policiers situés dans des boites louches où la belle actrice danse frénétiquement (trop pour le public européen ?) des rumbas sensuelles, ou comédies ranchéras avec airs folkloriques entonnés par des mariachis, il s’agit de produits conçus une consommation strictement locale, qu’il n’est pas interdit de goûter pour les amateurs d’exotisme qui voudraient découvrir des spectacles plus typiques sans doute moins glamour et stylés que les musicals hollywoodiens,
Image

Née en 1922 à La Havane, la brune Maria débute très jeune au théâtre avant d’être remarquée par la réalisateur espagnol Juan Orol, venu à Cuba réaliser une comédie musicale typique Siboney, ayant pour thème la célèbre rumba de Lecuona. Sur fond historique (rébellion des indépendantistes contre l’Espagne en 1868), le film raconte les déboires d’un impresario (interprété par Orol lui-même) épris d’une jeune et jolie esclave dont il ignore la véritable identité. A la fin du tournage, Juan Orol, fraichement séparé de Margareta Mora, sa précédente découverte, épouse la jolie cubaine et l’emmène avec lui pour une série de tournées aux USA. On raconte qu’Orol, grand séducteur et collectionneur de jolies femmes a exercé toutes sortes de métiers auparavant (toréro, joueur de base ball, boxeur…).
Image
En 1942, le couple s’installe à Mexico et la danseuse est engagée pour une série de films musicaux comme Konga roja (1943, avec Pedro Armandariz) où sa sensualité fait merveille dans les scènes de danse. Attention, on est très loin de l’érotisme classe et aseptisé des films musicaux d’Hollywood et de sirènes comme Rita Hayworth ou Cyd Charisse. Elle se trémousse et remue les fesses à une allure folle. C’est chaud, très chaud, typique voire cru et aussi peu intellectuel que possible. Aussi, les classes les plus huppées de la société vont systématiquement snober ces films qui vont au contraire fédérer un public d’origine très modeste venus au ciné pour oublier sa misère et en avoir pour son argent. Il n’est pas rare d’ailleurs qu’à la fin de la séance la foule réclame à corps et à cris au projectionniste de repasser la bobine avec les passages dansés !
Image
Si Maria Antonieta Pons tourne avec de nombreux réalisateurs, ce sont les films réalisés par son mari comme Embrujo antillano, tourné à Cuba qui vont faire sa gloire.
En 1946, Juan Orol tombe amoureux d’une autre danseuse cubaine, plus jeune et plus jolie que Maria Antonieta, la troublante Rosa Carmina : il la lance dans un mujer de oriente (1946) et fait d’elle une star et sa nouvelle femme. On notera au passage qu’Orol la laissera tomber en 1955 pour une autre jolie cubaine, Mary Esquivel dont il fera également son épouse et une vedette de l’écran. Dinorah Judith lui succédera dans les années 60 à la ville comme à l’écran. Quel parcours sentimental toujours étroitement lié à la vie professionnelle du réalisateur !
Image
Néanmoins, en 1946, Maria Antonieta a acquis une telle popularité qu’elle n’a plus besoin de son mentor pour continuer sa carrière. C’est l’époque dorée des films de « rumberas» dont elle est une des égéries principales, voire le prototype avec Meche Barba, Ninon Sevilla et bien sûr sa rivale Rosa Carmina. Il s’agit de mélodrames situés dans des cabarets sordides où dégringolent de jeunes femmes pauvres, incapables d’échapper à leur fatale destinée. Histoires d’amour malheureuses, trahisons, prostitution et surtout des rythmes afro cubains à réveiller un mort (la rumba dans les années 40 puis le mambo et enfin le tcha tcha) sont les ingrédients efficaces de ses films de genre.
Image
Un exemple typique et pas des meilleurs : la bien pagada (1948) pourtant réalisé par Alberto Gout (connu pour ses films avec Ninon Sevilla) inspiré d’une célèbre copla et disponible en DVD avec sous titres anglais. Une jeune fille très amoureuse d’un jeune homme attentionné succombe à son attrait pour le luxe et la richesse : elle devient danseuse dans un cabaret mal famé. La réalisation est rudimentaire, l’histoire nulle mais on peut apprécier la vivacité de la plantureuse danseuse qui se déchaine sur la piste de danse. Rien que les titres des films de l’artiste donnent une idée du genre « rumberas » : la femme du port (remake décevant d’un classique des années 30 avec Andréa Palma), un corps de femme, maison de perdition, ange ou démon. (Dans ce dernier, la belle danseuse incarne avec conviction une fille à la double personnalité : sage le jour et une entraîneuse fatale la nuit. Finalement, c’est son mauvais coté qui va l’emporter ! )
Image
En somme, beaucoup, beaucoup de films (jusqu’à 6 par ans), mélodrames terrifiants sur l'infidélité conjugale, l'abnégation féminine, très inspirés des feuilletons radiophoniques mais hélas tous invisibles chez nous.
Si les films de la belle cubaine ne sont jamais exportés en France ni aux Etats Unis, elle a le privilège de figurer dans le film brésilien « Carnaval atlantida » en 1952, aux cotés de la crème des acteurs de musical de ce pays (Oscarito, Grande Otelo, Eliana Macedo), chose très rare pour l’époque, car les cloisons entre les cinémas brésiliens et mexicains étaient très étanches. Il s’agit d’un classique du genre « chanchada », une comédie délirante située dans les milieux du cinéma.
Image

Les affiches aux couleurs éclatantes rendent justice à la sensualité de la star, souvent moulée dans des tenues transparentes. Dans la gaviota (1955), son premier film en couleurs, le cœur de Maria Antonieta balance entre un peintre et un beau marin, condamné au fauteuil roulant pour avoir courageusement défendu l’ honneur de sa belle ; Sans le sou, elle se retrouve dans un cabaret minable où elle tente de plaire à un public de marins ivrognes en susurrant une jolie rumba. Devant son insuccès et la menace d’un renvoi, la star callipyge ôte sa jupe et se met à danser en sous vêtements sexy avec frénésie en se trémoussant comme une possédée ; il faut le voir pour le croire, sans doute pas très gracieux mais unique en son genre ! Les talents de danseuse de Maria Antonieta et son incroyable façon de remuer une certaine partie de son anatomie lui vaudront d’ailleurs le surnom du « derrière » !
Image
J’ai nettement préféré sa prestation dans Théâtre du crime, un who done it situé dans un music hall pendant la première d’une revue ; le sujet a été maintes fois traité à l’écran, mais les numéros musicaux, en couleurs sont sympas notamment ceux de Silvia Pinal et de Maria. Autre joli moment, la prestation de la star dans le bien nommé « la reine du mambo (1953) » cette danse popularisée par Perez Prado et son orchestre. Elle est imbattable pour cette danse.
Image
La profusion des films de rumberas va finalement entrainer une saturation et une désaffection du public. En outre, des mouvements moralisateurs menés par le gouverneur de Mexico vont porter un coup fatal à ce genre de productions. Alors que Meche Barba et Amalia Aguilar se voient contrainte de mettre un terme à leur carrière, Maria Antonieta qui s’est remariée en 1948 avec le réalisateur Ramon Perada aborde une nouvelle phase de sa carrière avec des films musicaux folkloriques destinés à un public plus familial.
Image
Ramon Pereda est en effet un ardent défenseur du cinéma moralisateur destiné à éduquer les masses. En résumé, les gentils l’emportent toujours sur les méchants. Si on peut apprécier les mélopées chantées par les mariachis, les intrigues sont trop simplistes comme celle des 4 Milpas (1958), remake d’un film dans lequel s’était illustrée la précédente épouse de Pereda, la très belle Adriana Lamar. On dirait un feuilleton de Zorro avec une famille de braves gens et un vilain méchant qui veut brûler le ranch du père de la jeune fille qui se refuse à lui. Curieux d’ailleurs que la comédienne âgée de 40 ans se mette ainsi de jouer les adolescentes de bonne famille après avoir incarné les pécheresses pendant près de 20 ans !
L’actrice ne danse plus beaucoup mais chante assez joliment. On la retrouve aussi dans des comédies loufoques avec les comiques les plus aimés du public mexicain comme Tin-Tan ou le bondissant Resortes.
Image
L’échec de cana brava (1966) où elle donne la réplique à l’excellent chanteur folklorique Javier Solis met un terme à la carrière professionnelle de la danseuse et à celle de son mari Ramon Pereda.
Après le décès de son époux, la star va quitter l’écran et la vie mondaine pour se réfugier dans l’anonymat refusant les interviews et les nombreuses propositions pour jouer dans des feuilletons télés.
Image
Elle s’est éteinte discrètement en 2004. Les meilleurs numéros dansés de la star cubaine viennent d’être réunis sur un DVD disponible à Cuba.


Le film s'intitule la reine du mambo (1953), on ne saurait mieux dire.
Dernière modification par Music Man le 31 mai 08, 20:07, modifié 5 fois.
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par someone1600 »

Tu prends tout ca ou ? :roll: :lol:
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Music Man »

Salut Someone!
Déjà j'ai vu quelques films de Maria Antonieta Pons en DVD, car plusieurs comportent des sous titres anglais (théâtre du crime, 4 milpas, la bien pagada) et grâce à un cinéphile français spécialisé dans les films mexicains qui vendait des films de rumberas sur le net.
La revue mexicaine Somos avait publié il y a quelques années un numéro spécial sur les rumberas, fourmillant d'infos (et de superbes images).
Perso, j'adore sortir des sentiers battus, et de l'univers hollywoodien. Des artistes talentueux, il y en a dans le monde entier!
Image
Maria Antonieta Pons
Dernière modification par Music Man le 29 mai 08, 08:26, modifié 1 fois.
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par someone1600 »

Je suis bien d'accord avec toi. Avoir un peu plus d'argent a depenser je pourrais découvrir un peu plus le cinema etranger. Le musical n'est peut-etre pas le genre que je chercherais a découvrir en premier, mais je suis stupéfié par toutes les informations que tu nous donnes. :wink:
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Les vedettes féminines des films musicaux (Index en page 1)

Message par Music Man »

Comment donner un dernier coup de chapeau à Cyd Charisse cette fabuleuse et gracieuse danseuse, icône de l’âge d’or de la comédie musicale, dont les films ont fait rêver les cinéphiles ?
J’ai tenté de dresser son portraitpar le passé. Voici quelques compléments glanés dans une interview accordée par l’artiste en 1991 dans l’émission culte cinéma cinéma qu’Ann Harding a eu la gentillesse de me graver sur DVD. Toujours très élégante et belle à 70 ans, en croisant haut ses jambes si célèbres, la danseuse répondait aux questions du journaliste. Dès son plus jeune âge, son père l’accompagnait au cinéma où elle se délectait des films de Fred Astaire et Ginger Rogers. Aussi quand 20 ans plus tard, elle eut l’occasion de danser avec, Cyd eut l’impression d’exaucer un rêve. Après avoir évoqué avec humour ses incessants changements de pseudonymes avant d’arriver à la MGM, l’actrice parlait évidemment de ses deux merveilleux partenaires à l’écran, Fred Astaire et Gene Kelly. Le premier craignait qu’elle ne soit trop grande pour danser à ses cotés, aussi lors de leur première rencontre la jaugea-t’il en tournant autour d’elle, sans s’expliquer. Comprenant le problème, Cyd qui rêvait depuis toujours de danser avec lui, plia les genoux afin de perdre quelques centimètres.
Cyd ajoutait qu’il lui était impossible de comparer Fred à Gene, deux immenses talents, deux génies fabuleux, aux styles tout à fait opposés. Elle s’efforçait de s’adapter à leurs particularités. La façon dont Fred conduisait la danse s’apparentait selon elle à de la télépathie.
Adieu Cyd.
Image
Image
Cyd à propos de party girl : « j’ignore pourquoi certains film ou certains artistes survivent à l’érosion du temps. Par exemple, lors du tournage de party girl en 1958, personne n’était très excité par ce projet et surtout pas le studio. Maintenant beaucoup le considèrent comme un classique, voire un film culte. Que s’est il passé entre temps ? C’est un mystère. »
Image
Image
Image
Avec son mari le chanteur-acteur Tony Martin en 2001

Cyd et beaucoup de stars féminines du Hollywood des années d'or réunies dans un gala des années 90. Vous les reconnaissez? Certaines nous ont quitté depuis....
Dernière modification par Music Man le 18 juin 08, 23:27, modifié 2 fois.
Répondre