Et de 4 !
l'armée de Braceleone ( 1966 )
Un peu déçu, je dois avoué étant donné tout le bien que j'en avais lu ici.
J'ai ris régulièrement mais c'était pas non plus la grosse poillade. Pour le coup, j'avais trouvé plus amusant
I Picari ( qui en est quasiment un décalque ).
Après, il y a bien-sur quelques moments franchement tordant ( le combat près du champ de blé, le piège contre les sarrasins ), de grands numéros d'acteurs au top de leur forme et une histoire très bien écrite et rythmée mais ça manque encore un peu de folie.
Là où j'ai été agréablement surpris en revanche, c'est sa peinture du moyen-âge qui me semble être l'une des plus crédible qui soit ( je dis ça je suis tout sauf un expert ). En tout cas, la première scène donne le là avec une attaque de village burlesque et gore ( le pauvre poussin

).
J'ai quand même passé un bon moment
Père et Fils ( 1957 )
Avec sa bonne douzaine de personnages répartie sur 4 familles, le film met beaucoup de temps à démarrer et à mettre en place les enjeux à venir. C'est donc à la moitié du film, quand intervient Marcello Mastroianni d'ailleurs, que les personnages se mettent vraiment à exister et les intrigues fonctionnent à plein régime. Ca devient alors une délicieuse comédie pleine d'ironie et de tendresse qui donne lieu à beaucoup de très belles scènes qu'elles soient touchantes ou drôles ( ou les deux à la fois ). Je ne suis pas prêt d'oublier les magnifiques moments de repas entre Mastroianni et une jeune enfant ( quel naturel ce gosse ! ), les conseils d'un père à l'amoureux de sa fille durant une partie de billard ou la géniale scène finale aux dialogues croustillants.
Si le casting manque un peu de conviction parfois, la mise en scène qui privilégie les longs plans est un régal donnant beaucoup de subtilité dans les rapports entre les personnages.
Il faut être un peu patient donc, mais au final c'est un petit bijou bourré d'humanité et de chaleur.
Larmes de joie ( 1960 )
On fleurte cette fois avec la comédie mélancolique à l'élégance et au raffinement qui renvoie au meilleur de Blake Edwards. Le film aborde des sujets assez graves comme la solitude, la vieillesse, la pauvreté avec autant de cruauté que de bulles de champagne.
Le trio d'acteur est époustouflant, surtout Toto et Anna Magnani bouleversant et dont toute la fragilité est captée dans un scope N/B splendide aux longues prises. Le choix de tourner en décors naturels offrent en plus des cadres inédits qui rajoutent à l'isolement des personnages. Le scénario une nouvelle fois très astucieux, permet moult scènes qui mettront à nus leurs sentiment aux comptes gouttent avec d'autant plus de talent que la progression dans leurs malheurs est très bien dosée jusqu'au dernier quart où l'on subit quelques répétitions dommageables.
En tout cas, l'absence de moralité et le regard tendre mais acéré de Monicelli sur ses protagonistes font de ses larmes de joie, des pleurs qu'ils seraient regrettable de vouloir sécher.
Chambre d'hotel ( 1981 )
Encore une comédie plutôt réussie dans l'ensemble via une idée simple mais bien exploitée : des étudiants en cinéma place des caméras à l'insu de clients d'une chambre d'hôtel dans l'optique d'un manifeste de cinéma vérité. Un producteur sur le déclin à qui les montre les rush décident de remanier le produit pour le rendre plus attirant.
Evidement le panel de situations captées se révèlent fort saugrenues et offrent déjà des situations bien gratinées que le producteur veut faire perdurer dans des suites où les clients sont appelés à reprendre leurs "rôles". Au delà des piques envoyés à différentes formes de cinéma, le film est avant tout une comédie de mœurs bien dosée qui repartit intelligemment les rush décalées avec la relecture juste et pertinente du triangle amoureux amant-femme-mari.
Si la fin et le "message" sont un peu légers et maladroits, le reste fonctionne parfaitement malgré les jeunes cinéastes trop peu développés. On y rit en tout cas beaucoup et les différentes situations, qui culminent dans les génériques de fin et de début, méritent le détour.