Laurier blanc (Peter Kosminsky - 2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Pancake
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Laurier blanc (Peter Kosminsky - 2003)

Message par Pancake »

...parce que la belle Michelle le vaut bien.

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=677

Astrid, 15 ans, est la fille d’Ingrid Magnussen, femme somptueuse et poétesse aux idéaux trempés dans l’acier. Lorsque celle-ci, dans un accès de rage, tue son amant, Astrid est confiée à une famille d’accueil. De foyer en foyer, il est difficile de se défaire de l’ombre de la géante.

MIGNONNE ALLONS VOIR SI LA ROSE

Ingrid, lointaine fille des Vikings, abandonne son brin de laurier blanc dans un verre de lait. Derrière sa beauté nue et son aveuglante pureté, sa plante distille pourtant un insoupçonné poison, aussi mortel que la plus sombre des ciguës. Ingrid vient du même jardin: femme superbe connaissant les choses de l’art, refusant toute compromission qui mettrait en péril la robe immaculée de ses idéaux, comme la médiocrité de l’entre-deux, il coule en ses veines une passion qui n’a que quelques lettres à tourner pour se transformer en poison. Notamment pour sa fille, Astrid, confrontée au plongeon dans le grand bain lorsque son étouffant et fascinant modèle de mère doit s’effacer de son foyer. Film sur l’art, ses vertus et ses démons, et sur les femmes, armées ou désarmées, aux archétypes révélant peu à peu leur complexité, Laurier Blanc parvient ainsi à garnir les atermoiements d’une orageuse relation mère-fille par une riche et pittoresque galerie de personnages féminins issus du magnifique roman éponyme de l’Américaine Janet Fitch.


CARNAL ART

Pour Ingrid, l’art est une force, pinceau, plume comme couteau au poing, aventurière d’un idéal qui disperse sa lumière céleste parmi les dangers. Ceux contre lesquels la carcasse de Claire se heurte violemment, ivre des étoiles promises qu’elle n’a pas su décrocher. Ceux qu’évite Starr, en quête de rédemption, et dont l’art est au service de la religion. Pour Astrid, l’art est un don, comme le sang de sa mère qui coule en elle, un joyau dont elle se pare et contre lequel elle se bat. Déchirure du cordon ombilical, la confrontation entre la mère et la fille devient le clash entre deux identités artistiques tranchées et voisines (voire unies dans la même chair) qui ne peuvent se rencontrer que dans l'affrontement.

Pour les Magnussen, ces Vikings qui ont incendié la grande Rome, l’art est la manière de brûler la vie par les deux bouts. C’est sur ce feu sous-jacent que Peter Kosminsky pose son regard, emballant son film d’un voile blanc virginal et trompeur (comme les pétales de son laurier), et aidé par ses blondes et diaphanes comédiennes. Lohman, décidément prometteuse, Pfeiffer, charismatique en diable et rendant parfaitement l’ambiguïté de son personnage, Zellweger, particulièrement touchante ou Wright Penn, en roue libre, participent toutes à la beauté d’un portrait aux couleurs feutrées mais dont le pouls fait vibrer ses veines jusqu’à laisser les traces de ses rouges cicatrices sur la toile blanche, si blanche.

4/6

Un lien si ça vous dit sur le livre d'origine, qui est une absolue splendeur:
http://www.filmdeculte.com/autour/autour.php?id=51
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Rien que pour la distribution, j'ai envie de me laisser porter par cette histoire.
De plus, Peter Kosminsky est le réalisateur de l'épatant Warriors. Michelle Pfeiffer aurait-elle enfin retrouvé un rôle à sa mesure ?
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Message par Pancake »

Roy Neary a écrit :Rien que pour la distribution, j'ai envie de me laisser porter par cette histoire.
De plus, Peter Kosminsky est le réalisateur de l'épatant Warriors. Michelle Pfeiffer aurait-elle enfin retrouvé un rôle à sa mesure ?
L'auteur du bouquin original disait, en écrivant, qu'elle pensait à une femme comme Michelle Pfeiffer, et lorsque l'adaptation a été décidée, c'est elle qui s'imposait à ses yeux. Et pour moi c'est une grande réussite, ayant lu le livre (et d'ailleurs ça marche même sans l'avoir lu): elle incarne parfaitement le personnage, sans tomber dans ses travers si contigus (genre artiste maudit à la froideur qui tue). Elle chope sa subtilité, sa profondeur, et en fait un beau beau personnage. Michelle, tu es top.

En même temps je trouve qu'Apparences est un de ses meilleurs rôles donc c'est assez récent encore... :)
Bob Harris

Re: Laurier blanc

Message par Bob Harris »

En voyant l'affiche, j'ai cru que c'était un film sur les copines blondes de trotinette.

ok... :arrow:
Pancake
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Re: Laurier blanc

Message par Pancake »

Bill Harford a écrit :ok... :arrow:
Je conçois que le titre fait un peu PQ aussi mais bon...

*c'est pour relever le niveau* :arrow:
Bob Harris

Re: Laurier blanc

Message par Bob Harris »

Bon, voilà, c'est pas mal du tout... Le sujet était vraiment casse-gueule, et on aurait pu tomber sur un film épouvantable... Kosminski s'en sort plutôt bien.

Alison et Michelle sont très très bien...

Juste une question: est-ce que le best-seller est adapté d'une histoire vraie? Parce que quand même, tous ces rebondissements, ça faisait un peu trop. :)

4/6
Pancake
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Re: Laurier blanc

Message par Pancake »

Bill Harford a écrit :Juste une question: est-ce que le best-seller est adapté d'une histoire vraie? Parce que quand même, tous ces rebondissements, ça faisait un peu trop. :)
Fitch dit s'être renseignée avec abondance, mais ça n'est pas la retranscription d'une histoire vraie. De toute façon, à mes yeux, le cheminement tel qu'il est représenté est assez métaphorique du rite initiatique que suit la jeune Astrid, avec chaque étape matérialisée en chaque nouvelle mère. Au final le film n'aspire pas spécialement au réalisme à mon sens...

ouala
Bob Harris

Re: Laurier blanc

Message par Bob Harris »

Pancake a écrit : Fitch dit s'être renseignée avec abondance, mais ça n'est pas la retranscription d'une histoire vraie. De toute façon, à mes yeux, le cheminement tel qu'il est représenté est assez métaphorique du rite initiatique que suit la jeune Astrid, avec chaque étape matérialisée en chaque nouvelle mère. Au final le film n'aspire pas spécialement au réalisme à mon sens...
Je suis d'accord mais le problème, c'est que ces rebondissements scénaristiques m'ont paru un peu forcés, ce qui amoindrit pas mal leur efficacité. On voit trop les ficelles mélodramatiques du récit initiatique. Si le film fonctionne cependant, c'est grâce à la pudeur de la mise en scène et au jeu subtil de ses actrices.
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Re: Laurier blanc

Message par Pancake »

Bill Harford a écrit :Je suis d'accord mais le problème, c'est que ces rebondissements scénaristiques m'ont paru un peu forcés, ce qui amoindrit pas mal leur efficacité. On voit trop les ficelles mélodramatiques du récit initiatique. Si le film fonctionne cependant, c'est grâce à la pudeur de la mise en scène et au jeu subtil de ses actrices.
Oui je conçois que ça gêne, moi ça n'a pas posé de problème. Pour moi, le film est trop âpre pour ploufer dans le mélo perdu. Et la mise en scène, sa façon de mettre en valeur les teintes éthérées, et ses actrices, jouent beaucoup dans le passage de pilule.
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