Attention, éventuels spoilers dans ce qui suit :
tout d'abord, mes craintes étaient fondées : l'album confirme l'orientation espionnage que prend la série, alors que Jacobs se basait plus sur de la science-fiction. Si "La machination Voronov" (le premier essai de Sente et Juillard, en 2000) était sympathique, celui-ci l'est aussi, mais il est malheureusement sans surprises. Il y a une espèce de contradiction entre le fait de vouloir se rapprocher de Jacobs en faisant régulièrement référence à des albums précédents (des petites notes en bas de page, des personnages secondaires déjà vus du temps du Maître, Blake qui se déguise, Olrik manipulé par un autre "méchant"), et d'un autre côté, il y a une volonté de s'éloigner de l'esprit original de la série en lui donnant un côté plus "james bond".
Bref, ce 16e album est techniquement très réussi, le dessin de Juillard est assez brillant, meilleur que dans "Voronov", et en bien des points aussi travaillé que les albums de Ted Benoît (l'avantage allant à Juillard, car il ne met pas 5 ans à pondre un album, lui

Côté textes, Yves Sente, le scénariste, a heureusement freiné son "blindage" systématique de dialogues et descriptifs (dans "Voronov", la surface des bulles était aussi importante que celle des dessins).
"Les sarcophages..." ne constitue pas vraiment une trahison par rapport à Jacobs, c'est seulement différent... trop différent, à mon goût. Seul Van Hamme a su revenir aux sources avec son très réussi "L'étrange rendez-vous", il y a deux ans... mais là, c'est avec une impatience toute relative que j'attendrai de lire le second tome de cette aventure, prévu pour la fin 2004.
Je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu, Blake et Mortimer étant l'une de mes séries BD favorites...
