Tess (Roman Polanski - 1979)
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Tess de Roman Polanski
Tout d'abord, je tiens à préciser tout de suite que je ne suis pas un inconditionnel du cinéma de Polanski. "Rosemary's baby " m'a toujours paru surestimé. De même que son "Locataire" que j'ai trouvé indigeste.
Autant avec "Tess", je me suis retrouvé totalement désarmé face au charme du film, à sa rigueur presque "puritaine", à sa sensualité à fleur de peau ( je ne comprends pas les accusations de "froideur"...) et la totale dévotion de Kinski pour son rôle. On reste stupéfait devant une pareille horlogerie, une orfervrerie sans égale à part chez Kubrick dans "Barry Lyndon" et Scorcese dans "Le temps de l'Innocence". Ou bien chez Visconti. La plastique du film est un chef-d'oeuvre.
Quant au "coeur" du film, à l'histoire, j'ai été bouleversé d'une façon inhabituelle; pas du tout comme j'ai pu l'être devant tel ou tel film d'Eastwood. Le film est long en bouche: il faut attendre un peu avant qu'il ne se livre...
Un grand film.
Note: 5/6
Tout d'abord, je tiens à préciser tout de suite que je ne suis pas un inconditionnel du cinéma de Polanski. "Rosemary's baby " m'a toujours paru surestimé. De même que son "Locataire" que j'ai trouvé indigeste.
Autant avec "Tess", je me suis retrouvé totalement désarmé face au charme du film, à sa rigueur presque "puritaine", à sa sensualité à fleur de peau ( je ne comprends pas les accusations de "froideur"...) et la totale dévotion de Kinski pour son rôle. On reste stupéfait devant une pareille horlogerie, une orfervrerie sans égale à part chez Kubrick dans "Barry Lyndon" et Scorcese dans "Le temps de l'Innocence". Ou bien chez Visconti. La plastique du film est un chef-d'oeuvre.
Quant au "coeur" du film, à l'histoire, j'ai été bouleversé d'une façon inhabituelle; pas du tout comme j'ai pu l'être devant tel ou tel film d'Eastwood. Le film est long en bouche: il faut attendre un peu avant qu'il ne se livre...
Un grand film.
Note: 5/6
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Je confirme:
TESS de Roman Polanski
est un grand film. Je ne l'avais vu qu'1 seule fois, diffusé sur France 3 un lundi soir vers 23h il y a 12-13 ans. Redécouvert cet aprèm avec un oeil plus mature.
L'histoire est très mélodramatique, un drame anglais comme je me surprends à les apprecier de + en +. On décrit ici la situation sociale de la femme, et de la femme pauvre. Tess est les deux, elle est donc à la merci de l'homme, et de l'homme riche. Histoires de classes sociales également. Je me suis demandé (après les cartons de la fin) si elle avait existé, et si Thomas Hardy s'en était inspiré pour ce roman...
Ce qui m'a aussi bien bluffé c'est la beauté visuelle de l'entreprise. La reconstitution est splendide. Que ce soient décors costumes ou paysages. Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer les complications qu'ils ont dû avoir pour tourner autant en extérieur, dans des conditions très strictes (petit matin, brouillard, etc...). Du beau boulot en tous cas, et qui n'a pas vieilli.
Déception par contre vis à vis du dvd Pathé. Petite déception, en fait, par rapport à ce que j'avais dit ici il y a quelques temps. Le master utilisé n'est pas récent. C'est le seul reproche que je pourrais faire. Les contours sont trop appuyés, et surtout il y a une rémanence sur certaines séquences sombres (forêt), ou sur des surfaces planes (murs par exemple). On pourrait croire que c'est dû à la compression et à l'authoring. Mais pas du tout c'est le master qui est comme ça. Dommage, je rachèterai le film en HD...
Pas encore vu les bonus.
TESS de Roman Polanski
est un grand film. Je ne l'avais vu qu'1 seule fois, diffusé sur France 3 un lundi soir vers 23h il y a 12-13 ans. Redécouvert cet aprèm avec un oeil plus mature.
L'histoire est très mélodramatique, un drame anglais comme je me surprends à les apprecier de + en +. On décrit ici la situation sociale de la femme, et de la femme pauvre. Tess est les deux, elle est donc à la merci de l'homme, et de l'homme riche. Histoires de classes sociales également. Je me suis demandé (après les cartons de la fin) si elle avait existé, et si Thomas Hardy s'en était inspiré pour ce roman...
Ce qui m'a aussi bien bluffé c'est la beauté visuelle de l'entreprise. La reconstitution est splendide. Que ce soient décors costumes ou paysages. Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer les complications qu'ils ont dû avoir pour tourner autant en extérieur, dans des conditions très strictes (petit matin, brouillard, etc...). Du beau boulot en tous cas, et qui n'a pas vieilli.
Déception par contre vis à vis du dvd Pathé. Petite déception, en fait, par rapport à ce que j'avais dit ici il y a quelques temps. Le master utilisé n'est pas récent. C'est le seul reproche que je pourrais faire. Les contours sont trop appuyés, et surtout il y a une rémanence sur certaines séquences sombres (forêt), ou sur des surfaces planes (murs par exemple). On pourrait croire que c'est dû à la compression et à l'authoring. Mais pas du tout c'est le master qui est comme ça. Dommage, je rachèterai le film en HD...
Pas encore vu les bonus.
- AlexRow
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TESS(Roman Polanski, 1979). Tess est l'adaptation du roman Tess d'Ubervilles de Thomas Hardy (1891). Il raconte l'histoire d'une jeune fille issue d'une famille de paysans dont le pater familias découvre tout à fait fortuitement son ascendance de haute noblesse. C'est le début d'une nouvelle vie bâtie sur des chimères...
La vision de Roman Polanski déborde d'intelligence. Loin de se contenter de nous livrer de belles images, le cinéaste transforme ce récit social en une véritable satire de la médiocrité, cette médiocrité qui semble cause de tous les tourments du monde, soit par manque de courage soit par excès de complaisance. On est finalement très loin du récit naturaliste auquel on aurait pu s'attendre et j'ignore pour l'instant si Polanski est en cela fidèle ou non à l'oeuvre originale.
Sublime
EDIT : j'ai oublié de parler de la musique de Philippe Sarde que j'ai trouvée formidable. Je lui ai même trouvé parfois un petit air de famille avec la musique de Basil Poledouris pour Conan la Barbare (parenté ascendante donc). Mais pas pour la dynamique toutefois
La vision de Roman Polanski déborde d'intelligence. Loin de se contenter de nous livrer de belles images, le cinéaste transforme ce récit social en une véritable satire de la médiocrité, cette médiocrité qui semble cause de tous les tourments du monde, soit par manque de courage soit par excès de complaisance. On est finalement très loin du récit naturaliste auquel on aurait pu s'attendre et j'ignore pour l'instant si Polanski est en cela fidèle ou non à l'oeuvre originale.
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EDIT : j'ai oublié de parler de la musique de Philippe Sarde que j'ai trouvée formidable. Je lui ai même trouvé parfois un petit air de famille avec la musique de Basil Poledouris pour Conan la Barbare (parenté ascendante donc). Mais pas pour la dynamique toutefois
- John Anderton
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Pour avoir lu le bouquin de Hardy pas longtemps après avoir vu le film pour la première fois, oui, je crois me souvenir qu'en ce qui concerne l'intrigue (et même les personnages), Polanski est resté proche du matériau d'origine. Ses intentions étaient certainement celles-là de toute manière, car il a fait ce film en mémoire de Sharon Tate, qui avait adoré le livre...AlexRow a écrit :TESS(Roman Polanski, 1979). Tess est l'adaptation du roman Tess d'Ubervilles de Thomas Hardy (1891). Il raconte l'histoire d'une jeune fille issue d'une famille de paysans dont le pater familias découvre tout à fait fortuitement son ascendance de haute noblesse. C'est le début d'une nouvelle vie bâtie sur des chimères...
La vision de Roman Polanski déborde d'intelligence. Loin de se contenter de nous livrer de belles images, le cinéaste transforme ce récit social en une véritable satire de la médiocrité, cette médiocrité qui semble cause de tous les tourments du monde, soit par manque de courage soit par excès de complaisance. On est finalement très loin du récit naturaliste auquel on aurait pu s'attendre et j'ignore pour l'instant si Polanski est en cela fidèle ou non à l'oeuvre originale.
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- AlexRow
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Oui. Un détachement çà et là teinté d'ironie, qui ne met que mieux en valeur le pessimisme noir de Hardy et sa vision tragique de l'existence (voir l'acharnement avec lequel le sort écrase ses héros), voisinant avec un sentiment cosmique de la nature. Derrière cette distance apparente, on sent parfois bouillir une rage contenue, qui fait de Tess et de Jude l'obscur des peintures féroces de la société victorienne déclinante - très mal reçues en leur temps par ladite société. Les critiques adressées à ces deux romans furent si violentes qu'elles poussèrent Hardy à abandonner le genre romanesque pour se consacrer à la poésie.AlexRow a écrit :Thomas Hardy est-il aussi détaché et économe sur la sensiblerie, pourtant de mise à cette époque ?
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A qui tu réponds, là ?Sergius Karamzin a écrit :Il y a eu deux adaptations en mini-série en GB. La plus connue avec Alan Bates)
Tu parles de The Mayor of Casterbridge ? Winterbottom en a fait une adaptation western, The Claim (Rédemption), avec Sarah Polley, mais je ne connais pas les adaptations TV.
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A toi :Margo a écrit :A qui tu réponds, là ?Sergius Karamzin a écrit :Il y a eu deux adaptations en mini-série en GB. La plus connue avec Alan Bates)
Tu parles de The Mayor of Casterbridge ? Winterbottom en a fait une adaptation western, The Claim (Rédemption), avec Sarah Polley, mais je ne connais pas les adaptations TV.
http://www.play.com/play247.asp?page=ti ... g=72&pa=sr
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
Interesting, merci !Sergius Karamzin a écrit :http://www.play.com/play247.asp?page=ti ... g=72&pa=sr
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Tess, de Roman Polanski
Un ennui poli et donc une déception légitime que cette adaptation de Thomas Hardy. A aucun moment je n'ai eu l'impression que Polanski dépasse l'illustratif et le figuratif. Sans passion et sans flamme, le récit s'en retrouve affadi et l'errance de Tess perd de sa puissance et de sa cohérence. Les relations entre les principaux protagonistes manquent encore de souffle, tant et si bien que les instants de rupture dramatique semblent surfaits et vains.
La beauté plastique du film me semble justement à double tranchant, tant elle maintient Tess comme une gallerie d'images figées, à l'image d'une Nastassja Kinski troublante mais glaciale: l'évolution du personnage, de la souffrance au renoncement en passant par la honte, s'en trouve fragilisée puique le jeu de l'actrice, bien que non dépourvue de qualités, est monocorde.
Tess me laisse donc une impression bizarre: l'ensemble est soigné, la reconstitution de qualité, certaines scènes prises séparément laissent une fascination troublée, mais le film m'apparait comme asséché, dénué de substance, sans potentiel artistique.
Un ennui poli et donc une déception légitime que cette adaptation de Thomas Hardy. A aucun moment je n'ai eu l'impression que Polanski dépasse l'illustratif et le figuratif. Sans passion et sans flamme, le récit s'en retrouve affadi et l'errance de Tess perd de sa puissance et de sa cohérence. Les relations entre les principaux protagonistes manquent encore de souffle, tant et si bien que les instants de rupture dramatique semblent surfaits et vains.
La beauté plastique du film me semble justement à double tranchant, tant elle maintient Tess comme une gallerie d'images figées, à l'image d'une Nastassja Kinski troublante mais glaciale: l'évolution du personnage, de la souffrance au renoncement en passant par la honte, s'en trouve fragilisée puique le jeu de l'actrice, bien que non dépourvue de qualités, est monocorde.
Tess me laisse donc une impression bizarre: l'ensemble est soigné, la reconstitution de qualité, certaines scènes prises séparément laissent une fascination troublée, mais le film m'apparait comme asséché, dénué de substance, sans potentiel artistique.
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- David O. Selznick
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Tess (Roman Polanski - 1979)
La dédicace à Sharon sur le générique d'ouverture impose d'entrée de jeu une certaine solennité. Les premières images nous font très vite comprendre qu'on a affaire là à une oeuvre d'exception, maîtrisée de bout en bout, comme il s'en produit peu par décennie. La mise en scène de Polanski ne souffre d'aucune approximation et pourtant elle se fait complètement oublier. C'est presque un film à part dans sa filmo.
Il s'agit d'observer, au sein d'une nature toute puissante, le gâchis d'une existence guettée par la grâce mais victime des règles du jeu social. Par cette approche qui joue un peu la distance, par cette reconstitution scrupuleuse et sans fards d'une époque, par sa splendeur plastique, cette inscription de l'intime dans un paysage grandiose, Tess trouve pour moi sa place à côté de ces autres films d'orfèvres que sont Ryan's daughter, Barry Lyndon, ou Les Moissons du ciel. Et j'ai été carrément surpris d'apprendre que tout le film avait été tourné en France.
Kinski est Tess, Tess est Kinski. Geoffrey Unsworth livre son testament photographique et la musique de Philippe Sarde est aussi surprenante que belle, finalement loin du registre lyrico-romantique attendu. En fait, tout le film ne cesse d'aller là où on ne l'attend pas, et échappe de fait à toute accusation de froideur académique qui menace facilement les films en costumes, surtout s'ils sont oscarisés. Et c'est bien une déchirante histoire d'amour que cela finit par raconter, que la durée du film parvient intelligemment à tenir longtemps à distance pour mieux en exprimer la vérité à la fin.
Un grand coup de chapeau à Claude Berri qui a permis l'existence d'une production aussi risquée. Les suppléments du double DVD Pathé sont absolument remarquables.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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