Comme pour moi l'oeuvre de Sternberg constitue le sommet de l'art cinématographique, je ne peux que t'inviter chaudement à decouvrir tous ses autres films, voir mon post 1ere page sur les films avec Marlene.Ben Castellano a écrit :... Si pleins d'autres films du réal sont de ce niveau je crois que je vais me régaler!
Tout d'abord Bienvenue !Silenttimo a écrit : Bonjour à tous,
je suis nouveau sur ce forum... mais je dois dire que mes premières amours cinéphiliques furent Marlè,e Dietrich et Humphrey Bogart (avant la découverte du cinéma muet...).



Cher bruce randylan, à la lecture de tes commentaires sur les films Sternberg/Marlene, je pense que les films muets de Sternberg vont probablement beaucoup plus t'interesser.bruce randylan a écrit :J'ai vraiment du mal avec Sternberg ...
Coeurs Brisés m'a à peine plus convaincu mais de peu....
On se consolera avec la dernière scène ( muette ) pour le coup sublime avec des images plus que jamais magnifiques. C'est maigre celà dit.
En effet, il ne faut pas oublier que la rencontre avec Marlene va orienter Sternberg vers une oeuvre de plus en plus baroque. On voit bien la progression :
L'ange Bleu : film de transition fortement 'allemand" en raison de son contexte ( film concu pour le grand retour de Jamming en Allemagne)
Morocco : à proprement parlé le 1er film de la collaboration Sternberg/Marlene, où les enjeux artistiques futurs commencent à transparaitre mais dans un contexte classique pour Sternberg du détournement de film de genre (ici melodrame aux colonies avec legionnaire)
X27 : on commence à s'amuser...
La pause "An américan Tragedy" : Sternberg refait un film tel que ceux qu'il réalisait avant l'Ange Bleu (en moins réussi malheureusement... trés interessant toutefois).
Puis Shanghai Express , Blonde Venus : De plus en plus baroque et expérimental ...
jusqu'à l'apotheose "L'imperatrice rouge' et l'auto-parodie de film Sternberg/Marlene 'La femme et le pantin' (ce qui prouve en passant le niveau d'humour de Sternberg).
Les films pre-Marlene sont de sensibilité différente et pour moi supérieurs car plus 'réalistes' (enfin façon de parler... quand on voit les scénarios), tout aussi stupéfiants en terme de mise en scène, lumière, mouvement, invention plastique, ... avec des personnages certes archétypaux mais plus subtils que ceux des films avec Marlene. Plus riches thématiquement et psychologiquement, ils sont souvent bouleversants.
Ci-dessous, ce que j’en disait dans un post du topic « Le cinéma muet et vous… ».
Le seul problème c’est qu’ils passent une fois tous les dix ans à la cinémathèque.


The Eye Of Doom a écrit : Sternberg n’a pas attendu de découvrir Marlene pour devenir un cineaste de génie.
De son premier film « Salvation hunters », on trouve une mise en scène exceptionnelle (les scènes de la grue qui charrie sans fin la boue du port où les personnages traînent leurs désespérance et leur misère sur la moitié du film. la scène où la jeune femme se prépare à se prostituer en utilisant une allumette grillée pour se maquiller les yeux, …)
« Underworld » est considéré comme le premier film de gangsters. Scénarisé par Ben Hecht, on y retrouve les deux acteurs fétiches de Sternberg a cette époque : Georges Bancroft et Evelyn Brent (« prototype » de ce que sera Marlene quelques années plus tard ). Magnifique scène de fête avec forêts de serpentins (que Sternberg reprendra dans X27 et La femme et le pantin) et à la fin une scène d’assaut par les flics de l’appartement où sont réfugiés les «heros » particulièrement étonnante. Comme toujours chez Sternberg , une grande subtilité dans les scènes intimistes et dans le développement de l’intrigue.
« Last command » : que dire ? Une vision d’une violence stupéfiante du petit monde des figurants d’hollywood. Une intrigue extravagante : un ancien révolutionnaire russe, devenu cinéaste renommé à Hollywood, embauche l’ex commandant en chef du tsar, devenu figurant, pour jouer son propre role dans un film sur la revolution d’octobre. Les deux hommes se sont connus avant la révolution, ils se sont combattus et ont aimé la même femme.
Tout est génial : les scènes de préparation des figurants, les visions de la Russie en déroute, la longue scène du train et de la tentative de lynchage du général (E. Jamming), le sacrifice de la femme, le jeux des flashs backs, …
Enfin, last but not least, « Dock of New York » , peut etre le film le plus beau de Sternberg. Un machiniste d’un bateau au long cours fait escale pour une nuit à terre. Il finit dans un bouge où, afin de pouvoir coucher avec elle, il épouse une jeune femme. Au matin il la laisse tomber mais finalement reviendra à terre pour la sauver d’une accusation de vol.
La encore, tout est fabuleux : la brume portuaire, les scènes de fete, la scène du mariage, le parallèle entre l’histoire du machiniste et celle de son chef d’équipe qui lui aussi s’est marié dans les mêmes conditions mais à abandonner sa femme après une seul nuit, les scènes dans la chaufferie du bateau, … Un film d’une intensité et d’une subtilité rare. Une photographie magnifique (comme les autres films d'ailleurs).