
Il s'agit de l'avant-dernière chronique mise en ligne avant nos vacances.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Quand Kobayashi s'attaque frontalement à la société féodale (à son début) en mettant face à face l'arrogance d'un système à ses conséquences dramatiques (via la figure centrale et rebelle - Nakadai), Shinoda s'intègre à l'interieur même de ce système pour en dévoiler sa faillite (en pleine chute du régime), le samouraï est alors une figure "chimérique" et distante dont l'identitée se construit principalement à travers des ragots, des discours rapportés... (donc un côté flou aidé par la narration brouillon et son flot d'informations indigestes (les premières minutes du film)).Strum a écrit :J'ai vu Assassinat ce week-end.
A ce jeu des comparaisons, Assassinat est largement inférieur à son ainé et n'atteint jamais la puissance émotionnelle et le vertige métaphysique que prodigue Harakiri. A cela, trois explications possibles a première vue : D'abord, Tetsuro Tamba dans Assassinat peine à recréer l'empathie que l'on ressent pour le personnage de Tetsuya Nakadai dans Harakiri, dont le visage fin et plastique amplifie la dramaturgie des scènes. Ensuite, une construction de récit autrement plus claire et habile dans Harakiri, quand Assassinat fait par instant figure de brouillon. Enfin, la mise en scène de Shinoda, de plus en plus affectée au fur et à mesure que progresse le récit, pour finir par donner dans une caméra subjective dont on discerne mal l'utilité, fait pâle figure à côté de la rigueur et de la constance du style de Kobayashi.
Il y a évidemment de grandes dissemblances entre les deux, Kobayashi étant un humaniste, ce qu'Assassinat ne laisse guère entrevoir s'agissant de Shinoda, mais les points de ressemblances entre les deux films me paraissent suffisants pour établir quelques points de comparaison non dénués d'intérêt à mon sens. J'aurais pu aussi bien dire en deux mots qu'Assassinat de Shinoda m'avait laissé un peu froid, mais cela n'aurait guère fait avancer le schmilblick et cela ne t'aurait peut-être pas incité à intervenir ainsi.shaman a écrit :Quand Kobayashi parle de l'homme, Shinoda parle d'un système (pas d'intérêt pour les pantins humains si ce n'est via leur applications des valeurs de l'époque, de cette société).
Strum a écrit : Il y a évidemment de grandes dissemblances entre les deux, Kobayashi étant un humaniste, ce qu'Assassinat ne laisse guère entrevoir s'agissant de Shinoda, mais les points de ressemblances entre les deux films me paraissent suffisants pour établir quelques points de comparaison non dénués d'intérêt à mon sens. J'aurais pu aussi bien dire en deux mots qu'Assassinat de Shinoda m'avait laissé un peu froid, mais cela n'aurait guère fait avancer le schmilblick et cela ne t'aurait peut-être pas incité à intervenir ainsi.
Elle souligne aussi peut-être l'obsession de Sasaki, qui ne voit plus la vie qu'au travers d'un filtre : Kiyokawa qu'il s'est juré d'assassiner. Alors il le suit, tous ses regards convergent vers lui, comme les nôtres. Le problème est que Sasiki que l'on voit beaucoup au début disparait subitement de la narration au tiers du film ; on ne le retrouve qu'à la fin via cette caméra subjective. L'identification est donc impossible et la caméra subjective perd de son intérêt pour n'être plus qu'une affectation stylistique à partir du moment où le personnage dont cette caméra est censée porter le regard a perdu sa consistance. De manière générale, je trouve que toute la fin est le point faible du film. Le récit jusque là assez bien équilibré, s'accélère soudain jusqu'au point de rupture.shaman a écrit :Sur la caméra subjective, je crois que son utilité est de donner enfin un point de vue concrèt à ce récit labyrinthe, complexe où l'on peine à trouver des repères stables. Alors pour une fois, on est certain qu'il ne s'agit pas d'une histoire rapportée, on se retrouve enfin au coeur de l'action (voir les combats, lointains et sans emphase). Cette caméra subjective est aussi incarnée par l'un des pions du système, par extension, Shinoda filme le suicide de cette époque par la mise à mort haineuse de son symbole le plus noble (ou l'un des plus).
C'est très déconcertant. J'en attendais beaucoup aussi. J'avoue avoir été déstabilisé au début, mais au final, le film est fascinant.k-chan a écrit :J'en étais persuadé. Mais quand je lis certain avis... je me demande si c'est vraiment extra.gnome a écrit :Il y a peut-être une chance pour que tu aimes...![]()
J'attend bcp de Double suicide à Amijima, que je rêve de voir depuis longtemps. J'espère ne pas être déçu.
pareil, de tout ce que j'ai vu suicide et assassination restent au dessus du lotgnome a écrit :C'est très déconcertant. J'en attendais beaucoup aussi. J'avoue avoir été déstabilisé au début, mais au final, le film est fascinant.k-chan a écrit : J'en étais persuadé. Mais quand je lis certain avis... je me demande si c'est vraiment extra.
J'attend bcp de Double suicide à Amijima, que je rêve de voir depuis longtemps. J'espère ne pas être déçu.
Assassinat est au dessus du lot pour moi. La guerre des espions est plus que plaisant. Il m'a fallu deux visions pour vraiment apprécier Fleur pâle. Je trouvais au début que le film manquait d'enjeux, qu'on ne s'attachait pas aux personnages. Une révision m'a fait revoir ma note à la hausse.
Je trouve que limiter le cinéaste à ses partis pris esthétiques est un peu triste et arbitraire. D'autant que l'homme est cultivé et a des choses à dire (suffit d'écouter les interview bonus pour s'en rendre compte).Shinoda a sans doute moins bien (qu'Oshima ou Yoshida) su analyser l'époque excitante dans laquelle il vivait et surtout n'a pa été à même de surmonter totalement ses contradictions d'artiste en ne transposant son background culturel qu'en termes formels et malheureusement de plus en plus superficiels.
Silence (Chinmoku) - £17.99 RRP - Adapted from the renowned novel by Shusaku Endo, Masahiro Shinoda's 1971 film Silence (Chinmoku, co-written with Endo) explores the violent cultural conflict amid the arrival of Jesuit missionaries in seventeenth-century Japan.
Shinoda's excellent direction — coupled with a pensive score by the legendary Toru Takemitsu — gives cinematic expression to inner spiritual paradox, and imbues with religious mystery a landscape that seems already sentient with wind, rain, and light.
The Masters of Cinema Series is proud to present for the first time on DVD in the UK Masahiro Shinoda's Silence — based upon the same novel that has intrigued American filmmaker Martin Scorsese for decades, and spurred his own work on a film adaptation of the source material.
Features include:
* Newly restored high-definition Toho transfer
* New and improved optional English subtitles
* Full-colour PDF facsimiles of two historical texts long out-of-print:
o A History of the Missions in Japan and Paraguay by Cecilia Mary Caddell (314 pages, c. 1856)
o Japan’s Martyr Church by Sister Mary Bernard (130 pages, c. 1926)
* A 20-page booklet containing a new essay by writer Doug Cummings, and more...