Joe Wilson a écrit :On peut rajouter une conversation Tesson/Mesguich qui est un formidable exemple du bonus hors-sujet! (alors oui j'aime beaucoup Kurosawa.....et ça s'auto-congratule pendant vingt minutes).
En effet
gnome a écrit :Désolé d'avoir perverti tes dires...
gnome a écrit :Que vaut la qualité de l'image de ce coffret Il me semblait avoir compris qu'elle était moyenne. K-Chan semblait d'ailleurs, si je me souvient bien, maudire ce coffret...
Pour ma part je me suis pris l'édition UK Eureka de "L'idiot" dans la collection "Master of cinema series".
A noter qu'il y a des promos en ce moment sur les titres de cette collection, sur le site hmv.co.uk
"L'idiot" est un sommet de Kurosawa ("Scandal" aurait du mal à prétendre lui aussi à ce titre), donc à posséder même si la version présentée toutes éditions confondues n'est pas la version complète (qu'on ne verra du reste jamais). Un peu difficile à suivre au début vu les coupes, mais ça n'enlève rien à la puissance de certains passages. Un film intéressant à étudier pour le placement des personnages dans le cadre et les jeux de regards notamment.
Mon top éditeurs : 1/Carlotta 2/Gaumont 3/Studiocanal 4/Le Chat 5/Potemkine 6/Pathé 7/L'Atelier 8/Esc 9/Elephant 10/Rimini 11/Coin De Mire 12/Spectrum 13/Wildside 14/La Rabbia-Jokers 15/Sidonis 16/Artus 17/BQHL 18/Bach
Sinon, pour L'idiot, en dehors du montage originale d'environ 4h30 (invisible donc), il parait qu'une version de 3h30 a déjà été diffusé au japon. Je ne sais pas si c'est vrai, puisque j'ai toujours entendu dire que les négatifs des coupes effectuées par les producteurs ont été détruit...
k-chan a écrit :il parait qu'une version de 3h30 a déjà été diffusé au japon. Je ne sais pas si c'est vrai, puisque j'ai toujours entendu dire que les négatifs des coupes effectuées par les producteurs ont été détruit...
Moi aussi, en voilà une nouvelle. Si un éditeur aventureux se promène sur ce forum, je déclare haut et fort que je me porterai acquéreur de l'édition de 3h30.
Blue.velvet a écrit :Un film intéressant à étudier pour le placement des personnages dans le cadre et les jeux de regards notamment.
En effet, les jeux de regard et la composition des plans de groupe sont une merveille dans le film, notamment dans la grande scène arrivant au 1/4 du film où se noue l'intrigue entre tous les participants. Je tiens Kurosawa pour l'héritier de Dostoïevski au cinéma, et pas seulement au regard des thèmes. La tension qui traverse ses films des années 48-54, avec ses triades visuelles constantes dynamisant l'écran, c'est l'équivalent de l'effervescence qui anime les personnages de Dostoievski notamment dans les scènes de groupe où s'affrontent des volontés antagonistes en de véritables catharsis. Ce qui est curieux d'ailleurs, c'est que L'Idiot de Kurosawa est assez lent et statique pour le Kurosawa de l'époque (certaines scènes mises à part) et moins proche formellement de la fulgurance des livres de Dostoïevski qu'un Chien Enragé ou qu'un Ange Ivre. C'est peut-être dû au nombre de personnages, qui a forcément eu un impact sur les cadrages adoptés par Kuro pour L'Idiot. Argh, tout cela me donne envie de revoir le film.
En effet, L'Idiot est plutôt statique, en tout cas par rapport à Chien enragé et L'Ange ivre, mais la tension est souvent intériorisée, ce qui lui donne sa puissance mémorable.
Tu fais bien d'évoquer la première scène de groupe...et justement, l'on connait les difficultés dûes aux coupes, mais finalement, L'Idiot me fait l'effet d'un film de "scènes", ou chacune d'entre elles a savie propre et devient fulgurante et décisive. Loin de destructurer l'ensemble, cela le renforce.
Quant aux jeux de regards, ils sont clairement foudroyants (quelle prestation de Setsuko Hara dans un rôle de passion démesurée, entre les yeux emplis de tendresse et de reconnaissance de Mori et ceux rageurs et indomptables de Mifune)et à la scène évoquée précédemment répond celle du carnaval, qui introduit l'escalade finale. Les enjeux sont multiples, denses, comme à l'habitude chez Dostoievski et Kurosawa les brasse avec une aisance soufflante et une densité dramatique exemplaire. L'Idiot est donc vraiment une suite ininterrompue de moments de bravoures et un immense coup d'éclat, en tout cas un film auquel je repense souvent (comme pour le roman d'ailleurs).
Ah tiens j'ai toujours pas parlé de Vivre dans la peur que j'avais découvert au mois de Novembre.
C'est finallement assez proche de sa structure et son approche je trouve de Vivre avec une volonté de ne pas aborder le sujet frontalement mais d'en donner différents point de vue et ensuite laisser au spectateur se faire un jugemment quite à le laisser dans une impasse une fois la fin arrivée ( c'est pas plus mal )
C'est sans aucun doute l'un l'un des Kurosawa les plus intelligent et passionnant dans sa construction mais aussi l'un des plus froid de par son principe d'autant qu'il faut bien avouer que Toshiro Mifune passe mal à l'image.
On attend donc de s'impliquer un peu dans l'histoire ce qui n'arrive finallement qu'assez peu souvent ( excépté les tétanisants coups de flip du grand-père ). Reste que les derniers plans sont parmis les plus beauc filmés par Kurosawa.
Dommage c'est un film que j'attendais beaucoup au vu de son thème, j'en suis ressorti trés frustré.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
J'ai pu visionner Sanjuro hier soir !!! Et j ai pu encore m époumoner sur son talent. J'ai adoré comment Kurosawa détourne les codes des films de samourais (pourtant Sanjuro n'est évidemment pas que cela, Kurosawa oblige...). Déjà, ce sont des ronins, des ronins continuant une lutte ! Peu courageux, ils ne savent a qui se vouer... A l'instar des maitres se retrouvant à rammaser des fleurs... Et puis c'est une femme qui dicte la maxime du film : "Certes, vous maniez très bien l'épée, mais les meilleures épées doivent rester dans leur fourreau". Une maxime dont Mifune ressentira tout le poids...
Un grand Kurosawa doté d'une bonne dose d'humour...
Quelqu'un peut-il me renseigner s'il existe un disque compilant les BO de ses films ?
J'ai donc regardé hier Les sept samouraïs et de dire que ce film m'a beaucoup impressionné et touché est un euphémisme. Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette oeuvre, d'autres l'ont déjà fait et le feront beaucoup mieux que moi, mais ce fut un très beau moment.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie