Elle est des nôtres (Siegrid Alnoy - 2003)

Atticus Finch · Message par **Atticus Finch** » 29 sept. 03, 12:12

Je ne pense pas avoir vu de topic sur ce premier long métrage d'une jeune réalisatrice française et je tenais à vous faire part de mon enchantement pour ce film (auquel la bande-annonce ne fait pas justice).

Sans rien spoiler, je dirais juste que la réalisatrice fait preuve d'une virtuosité de mise en scène (la composition du cadre est irréprochable et le travail sur le mixage de la bande-son hypnotique et sur les flous et les espaces est extraordinaire) qu'elle place vraiment au service d'un propos pas très gai : la solitude et le besoin/rejet de "socialisation".

L'ambiance générale est trouble à souhait et certains plans (les paysages enneigés) et situations (l'héroïne qui invente sa vie et erre dans les lieux de consommation anonyme) rappellent l'Emploi du Temps.
Un énorme bon point à l'actrice principale Sasha Andres, d'une justesse épatante, et tous les seconds rôles (Catherine Mouchet, Mireille Roussel, Daniel Ceccaldi, Carlo Brandt...).
Un des meilleurs films français de l'année pour moi et mis à part quelques légers défauts (parfois la mise en scène est un tout petit peu trop appuyée justement), un 1er long qui laisse présager plein de bonnes choses de cette réalisatrice.
Qui d'autre l'aurait vu ?

Simone Choule · Message par **Simone Choule** » 29 sept. 03, 12:50

Je l'ai découvert à la Semaine de la Critique...
Je n'ai pas vraiment aimé même si le film reste, pour moi, assez marquant !

SPOILER :
La première partie (jusqu'au meutre à l'extincteur, tiens encore un !) est d'une glauquerie sans nom : cet univers déshumanisé et froid provoque la nausée. J'ai rarement été aussi mal à l'aise devant un film...
On ne peut pas dire que j'ai trouvé donc cela particulièrement excitant mais je trouve la démarche extrémement courageuse. D'autant plus que la mise en scène géometrique et rigoriste témoigne d'une volonté assez radicale qui n'est pas pour me déplaire...

En revanche, j 'ai trouvé la seconde partie ridicule. On sombre dans la mélasse metaphysique frenchie du plus mauvais gôut. Un peu comme dans 17 fois Cecile Cassard...

Bref un film pas ininteressant dans le fond mais beaucoup trop pédant dans son approche je trouve...

Atticus Finch · Message par **Atticus Finch** » 29 sept. 03, 15:57

Comme toi Simone, j'ai préféré la 1ère partie -la mise en place du malaise et de la tension- mais je ne trouve pas que la 2ème tombe dans le ridicule.
Au contraire, pour moi, il est évité par les directions que prend le film : l'humour (léger léger, c'est pas non plus désopilant) des 2 inspecteurs-branleurs, les rencontres générées par la métamorphose de l'héroïne etc.
Et je n'ai rien vu de pédant ou de faussement philosphique dans le "dénouement" (un tantinet abscons je l'admets).
D'autres avis ?