J'adore de Palma, je n'irais sans doute pas voir Le Dahlia Noir parce que ce n'est généralement pas le de Palma que j'aime et les critiques sont globalement trop négatives.
Mais ce qui m'a amusé, c'est qu'un forumeur a dit que c'était son plus mauvais film avec L'Esprit de Caïn et là, on est dans toute la contradiction vis-à-vis de l'oeuvre de De Palma.
Je trouve L'Esprit de Caïn par son ridicule, son grotesque assumé, tout comme Femme Fatale (dans une moindre mesure) des films particulièrement jouissifs et largement plus intéressants que beaucoup de gros budgets qu'il a pu réaliser et pour lesquels il n'est pas vraiment fait à mon avis.
Sergius Karamzin II a écrit :De plus, un gros problème de casting se pose puisque pendant tout le film on nous dit que le perso d'Hillary Swank ressemble étrangement au Dahlia Noir, et franhcement aucun rapport dans les images.
Entièrement d'accord là dessus! Et j'étais encore plus troublé par le fait qu'il y a dans le film une autre actrice (Rose McGowan) dans un petit rôle (une starlette costumée en égyptienne) qui elle ressemble énormément à Mia Kirshner (le Dahlia Noir). A tel point que je pensais qu'il s'agissait de la même actrice...
Sergius Karamzin II a écrit :Confusion relancée par le fait que la fille qui couche avec le Dahlia Noir ressemble énormément à Swank (j'étais sûr que c'était elle maquillé, nous étions deux à le penser). Ce qui devient un peu n'importe quoi du point de vue du spectateur...
Beaucoup de films noirs ont une intrigue aussi incompréhensible, du moins au premier abord (Le Grand Sommeil par exemple).
J'ai eu beau rester extrêmement concentré durant toute la projection il y a pas mal de choses que je n'ai pas compris. Une deuxième vision s'impose donc avant que je me fasse mon avis définitif.
Simone Choule a écrit :Un film qui a les qualités de ses défauts.
L'adaptation d'Ellroy est un pur pretexte et est en cela complétement
ratée mais... j'ai vu dans ce Black Dalhia un grand film théorique à la Mission Impossible (en moins jouissif certes). Ou comment dynamiter (saborder ?) les codes et l'attente que pouvait susciter un tel film...
De Palma nous livre d'abord un produit très étrange, sorte de squelette de film où tout semble désincarné, faux, où ne subsiste qu'une forme de vernis hollywoodien un peu kitsch voire niaiseux. Puis la dernière demi-heure est une envolée dans le grotesque comme seul De Palma sait (ose ?) les faire. C'est alors que le vernis se craquelle et que l'on s'aperçoit que l'image était piégée de toute part. Le film vole en éclat et laisse comme un gout amer dans la bouche. Le film est deceptif dans la mesure où il ne fonctionne que retrospectivement. Mais j'y vois un grand film sur le désenchantement du cinéma...
De Palma le cynique-romantique is back !
Je crois que Simone est en effet sur la bonne piste pour décrypter le film : la question de l'adaptation d'Ellroy n'a en définitive que peu d'intérêt, et le débat sur la "fidélité" tourne très vite en rond. Il faut en revanche se pencher sur le processus que suit De Palma depuis quelques années, au moins depuis Carlito's Way, à savoir une réflexion sur l'impossibilité du Film Noir contemporain ; ses oeuvres précédentes travaillaient la nostalgie, celle qu'il livre aujourd'hui va plus loin en se présentant comme un objet délibérement obsolète, à la photo passée, hanté par les fantômes d'un cinéma disparu, mais refusant la facilité de l'hommage. A revoir et réévaluer, comme ce fut le cas pour Mission : Impossible.
Swan a écrit :la question de l'adaptation d'Ellroy n'a en définitive que peu d'intérêt, et le débat sur la "fidélité" tourne très vite en rond.
Ah bon.
Et bien pour moi cette question est fondamentale.
Le Daliah noire n'étant pas un polar lambda, d'un écrivain tacheron.
Le fait que d'après tout ce que j'ai pu lire, le film n'est en rien une bonne adaptation est déjà un répulsif en soi pour moi.
On a là une oeuvre littéraire riche, toturée, passionante qui semble être réduite à peau de chagrin par un cinéaste perdu dans ses propres codes, dans son propre cinéma.
Triste.
There is something very important that we need to do as soon as possible.
What's that?
Fuck !
L'oracle a écrit :Ah bon.
Et bien pour moi cette question est fondamentale.
Le Daliah noire n'étant pas un polar lambda, d'un écrivain tacheron.
Le fait que d'après tout ce que j'ai pu lire, le film n'est en rien une bonne adaptation est déjà un répulsif en soi pour moi.
On a là une oeuvre littéraire riche, toturée, passionante qui semble être réduite à peau de chagrin par un cinéaste perdu dans ses propres codes, dans son propre cinéma.
Triste.
Il parait même, d'après ce que j'ai pu en lire, que son prochain film est nul à chier, que la photographie est dégueulasse et qu'il y fait encore plus preuve de complaisance. Tournage prévu en janvier 2007.
kyle reese a écrit :Ah bon.
Et bien pour moi cette question est fondamentale.
Le Daliah noire n'étant pas un polar lambda, d'un écrivain tacheron.
Le fait que d'après tout ce que j'ai pu lire, le film n'est en rien une bonne adaptation est déjà un répulsif en soi pour moi.
On a là une oeuvre littéraire riche, toturée, passionante qui semble être réduite à peau de chagrin par un cinéaste perdu dans ses propres codes, dans son propre cinéma.
Triste.
Que De Palma fasse un film plus depalmien qu'ellroyen est en effet révoltant
J'y retourne ce soir... j'ai été séduit par plein d'aspects du film dès la première vision, mais ma lecture du bouquin étant très récente, il me faut une deuxième vision pour m'en détacher et mieux apréhender l'ossature générale du métrage. Enfin je suis d'accord avec Choule et Swan sur cette idée du film noir qui sent le sapin... la réalisation de De Palma elle-même va volontairement dans le sens du patchwork condensé d'un cinéma révolu, avec ses personnages fantomatiques (ce dont la lumière témoigne constamment) et son montage, oserais-je dire, "démembré".
En bref, un contrepied assez net à ce qu'on pouvait anticiper d'un sujet aux mains de De Palma... pour un film plutôt surprenant, donc.
La longue BA sensé représenter le film m'a en effet convaincu qu'il n'y avait pas assez d'Ellroy et trop de Depalma dans le film.
Ou est le mal ? Nulle part. De palma fait ce qu'il veut.
J'ai pas envie de voir le film c'est tout car j'aime trop le style d'Ellroy et n'ai pas envie de voir son livre réduit à un simple pretexte de tournage pour cinéaste en panne.
En même temps ça sert à ça une BA, se faire une idée du film pour décider ensuite d'y aller ou pas.
Et je remercie Curtis Hanson de ne pas avoir trop fait de Curtis Hanson pour LA Confidential.
There is something very important that we need to do as soon as possible.
What's that?
Fuck !
kyle reese a écrit :En même temps ça sert à ça une BA, se faire une idée du film pour décider ensuite d'y aller ou pas.
Je vois mal comment on peut se faire une véritable idée du film en visionnant une BA. ça reste des suppositions. Par ailleurs Ellroy, qui n'avait pas aimé LA confidential, a dit avoir apprécié le De Palma. Peut être que pour lui la fidélité du roman ne se réduit pas à une illustration, par le menu, des évements du bouquin.