Ouais, je comprends déjà mieux mais comme phylute je n'y vois rien de complaisant.
Je reviens quand même juste sur deux points:
Roy Neary a écrit : (Cronenberg mêle en général corps physique et corps social dans but politico-métaphysique, je ne vois pas ça dans Cris et Chuchotements)
Politique -comme pour le reste de l'oeuvre du Suédois- : non. Métaphysique: oui. Qu'on l'aime ou pas, c'est quand même un film qui aborde de manière frontale le sujet de la mort et la souffrance. Comment le vit-on dans notre société? Et en tant qu'individu? Qu'est-ce qui se cache sous le masque, la
persona sociale vis-à-vis de cela?
C'est un peu ça le cinéma de Bergman, enlever le maquillage. Révéler ce qui est enfoui sous le fard de 2'000 ans de traditions chrétiennes. Et c'est pas toujours joli à voir.
Autre chose, encore.
Bergman veut "dépasser ce qu'il a fait en horreur psychologique jusqu'alors"? Absolument. Mais c'est bien cette constante volonté de se dépasser qui fait de lui un artiste à part entière. Cette capacité à constamment remettre ses artifices en doute et tout envoyer chier si nécessaire. Je n'y vois pas de pathos mais une recherche véritablement philosophique de rechercher le Vrai plus que le Beau, du moins sur le fond. Onirique ou réaliste, son cinéma tend toujours à cette "révélation" directe et souvent douloureuse de notre état profond. Cris et Chuchotements est une forme de mélange de ces deux courants. Une sorte de croisement entre les rêveries d'un Alexandre et les cris déséspérés d'une Marianne dans Scènes de la Vie Conjuguale. C'est un film un peu "hybride", déséquilibré par la révolte qui gronde, mais pour moi l'une de ses oeuvres les plus importantes. Où l'on apprend à mieux se connaître, s'accepter.
Enfin, je te comprends quand même...
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- même si nos avis continueront probablement à diverger au fil des chroniques.