La Nuit des forains (Ingmar Bergman - 1953)
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La Nuit des forains (Ingmar Bergman - 1953)
Première chronique de la rentrée, avec l'entame d'un dossier au long cours consacré à Ingmar Bergman. Au cours des semaines qui viennent, le cinéaste suédois sera à l'honneur sur Classik, notamment - et surtout - grâce à William Lee (10 chroniques), qui s'est penché avec attention tout l'été sur la filmographie du maître et dont les écrits vont consituer un dossier au long cours, et à Jack Sullivan (4 chroniques). Première étape, La nuit des forains.
Vos commentaires sur le film, le DVd et la chronique ici-même.
Bonne lecture !
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- n'est pas Flaubert
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Je n'ai fait que parcourir rapidement la chronique en prenant soin d'éviter les spoilers car je n'ai pas vu le film, mais ceci a attiré mon attention :
C'est bien dit et c'est ainsi que je perçois la lumière (et les ombres) dans nombre de Bergman.Car pour Bergman, la lumière éclatante d’un soleil du nord qui ne se couche plus, exprime les pires angoisses. C’est la lumière des cauchemars.
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Ca, c'est ce qu'on appelle une chronique qui claque! Vindiou, que ça donne envie! Joli!
Il est à quel prix à l'unité?
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8,99 € sur Cinestore avec Rêves de Femmes. Je ne crois pas qu'il se vende à l'unité. (comme la plupart des Bergman)Ouf, Clearasil de fou a écrit :Il est à quel prix à l'unité?
Et sinon y'a aussi le lien Fnac en bas de la page
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Heu... incidemment, c'est un transfert très très médiocre. Y a de la désillusion dans l'air...
Le soleil qui ne se couche pas, j'ai beaucoup expérimenté... je ne trouve pas ça angoissant du tout. C'est même très cool ! Surtout que l'été est court. C'est impec pour en profiter. (Inversement : la nuit qui dure qui dure... j'aime beaucoup aussi )
Le soleil qui ne se couche pas, j'ai beaucoup expérimenté... je ne trouve pas ça angoissant du tout. C'est même très cool ! Surtout que l'été est court. C'est impec pour en profiter. (Inversement : la nuit qui dure qui dure... j'aime beaucoup aussi )
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Commissaire Juve a écrit :Heu... incidemment, c'est un transfert très très médiocre. Y a de la désillusion dans l'air...
Le soleil qui ne se couche pas, j'ai beaucoup expérimenté... je ne trouve pas ça angoissant du tout. C'est même très cool ! Surtout que l'été est court. C'est impec pour en profiter. (Inversement : la nuit qui dure qui dure... j'aime beaucoup aussi )
Sinon effectivement c'est malheureusement le titre techniquement le plus mauvais proposé par l'éditeur
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: La nuit des forains - Ingmar Bergman
Heu? J'ai signé pour 3, moi (déjà que ça fait petit pied à côté des 10 de phylute, c'est 'têt pas la peine de me coller davantage la teuhon).La Rédac a écrit :Jack Sullivan (4 chroniques).
Joli texte sinon!
C'est bizarrement l'un des Bergman de cette période qui m'a le moins marqué. Jeux d'été, Un été avec Monika, L'Attente des femmes ou Une Leçon d'amour, voilà des titres de films de ce début des années 1950 qui ont provoqué en moi un fort enthousiasme pour Ingmar Bergman et auquels il m'arrive souvent de penser. Il faudrait que je revois cette Nuit des forains car, après avoir lu cette belle analyse, je sens que je suis passé complètement à côté (en plus, j'aime ordinairement les films ayant des personnages de cirque pour protagonistes...).
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+10 mais je me passerai de revoir la nuit des forains (c'est un titre pour Les mystères de l'Ouest, ça !)Roy Neary a écrit :C'est bizarrement l'un des Bergman de cette période qui m'a le moins marqué. Jeux d'été, Un été avec Monika, L'Attente des femmes ou Une Leçon d'amour, voilà des titres de films de ce début des années 1950 qui ont provoqué en moi un fort enthousiasme pour Ingmar Bergman et auquels il m'arrive souvent de penser...[/size].
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Re: Notez les films naphtas - Novembre 2009
La nuit des forains (Bergman - 1953)
Bon, c'est un film qui fait mal. Qui appuie bien là où ça fait mal et le constat est doublement desespéré puisqu'a une situation d'adultère en début de film, on en a une seconde en son milieu. Il y a aussi toute une réflexion sur l'Art avec l'opposition entre les forains et les gens de théâtre (la chronique de dvdclassik est assez riche là dessus) qui fait qu'on peut aisément relier ce film avec le visage (1959) avec qui il entretient également une certaine splendeur visuelle héritée de l'expressionnisme. Par contre, j'ai pas du tout apprécié la lâcheté du personnage principal qui, pour éviter de tuer un homme (voire lui-même), décide de s'en prendre à l'ours du cirque. C'est franchement petit pour le coup je trouve parce que si Bergman dépeint si bien les caractères humains sans complaisance (le "souvenir" du début avec le clown frost sans son ou presque), là il m'a semblé en faire trop. D'autant plus que le pessimisme est d'emblée appuyée quand on sait que Bergman est aussi un homme de théâtre et qu'il donne sa préférence à celui-ci. Et ça ne loupe pas puisque dans le duel qui oppose le directeur du cirque à l'acteur (qu'on a envie d'écraser contre une porte tellement il est volontairement veule et agaçant au possible, sans recul. C'est rare que Bergman soit manichéen mais là c'est un peu trop appuyé), c'est ce dernier qui gagne, nous meurtrissant encore plus, nous spectateur mais ce choix était trop prévisible pour moi, du coup, j'espérais être surpris, je n'y ai vu qu'un Bergman en pilotage automatique, ressaçant ce qu'il sait faire mais qu'il a fait mieux dans d'autres films. M'enfin c'est mon avis mais bon, j'ai un peu détesté le film.
A noter que NotBillyTheKid en fait une chronique rigolote sur son blog.
3/6.
edit : j'ai aussi du mal à apprécier le film parce que Breillat, cinéaste qui m'insupporte y voue un culte pas possible sous prétexte qu'a 12 ans, c'est le film qui lui a donné envie de faire du cinéma. (cf cahiers du cinéma hors-série 2007 Bergman/Antonioni : deux grands modernes)
Et même son texte sur le film me semble un peu trop égoïste et ramené sur elle et ce qu'elle en a compris dans sa vie.
Oui je reconnais que le suédois pouvait être des plus complaisants mais il y avait toujours quelque chose qui faisait oublier cet aspect dans bien d'autres films. Par exemple dans Monika (1953, donc juste avant en plus), on y croit pas une seconde que l'ex de Monika soit aussi dans la petite île et pourtant ça marche. Peut-être parce que c'est une émanation du mal à l'état pur et surtout, que le regard caméra de Harriet nous donne clairement à nous interroger nous-même sur ce qu'on vient de voir, comme si elle disait au spectateur : "ne vous avisez pas de me juger, vous auriez aussi bien fait pareil dans la même situation !" A ce stade, on ne peut même pas juger Monika, ni même le pauvre Harry, ni même le salopard qui s'est incrusté sur l'île et fait partie dorénavant du passé : a l'instar d'un Harry se remémorant les bons moments une dernière fois, il faut avancer pour continuer dans la vie. Monika elle, est libre, jusqu'a s'en brûler les ailes. Ici, l'échappatoire consiste à flinguer un ours comme exutoire. Mouais. Et si on a pas un ours sous la main, on fait quoi ? On bute un chat ? un Chien ?Strum a écrit :Ca se sont les lauriers que la légende lui a tressée et sur lesquels on ne s'interroge pas assez. Bergman peut être très complaisant dans les tortures physiques et psychologiques qu'il inflige à ses personnages, du moins il l'a été sur une très longue période. C'est peut-être ainsi qu'il répondait à ses dépressions chroniques, en représentant l'humanité sous un jour particulièrement sombre, dans laquelle il se comptait.
Bon je caricature mais c'est sans doute aussi que c'est plus voyant que Monika, d'autant plus que le malheur arrive ici deux fois (Frost au début, le directeur du cirque ensuite) et que l'on sait horriblement bien plus que pour Monika ce qui se joue ici. Enfin c'est mon avis subjectif hein.
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Re: La nuit des forains (Ingmar Bergman, 1953)
La nuit des forains est une des oeuvres les plus pessimistes de Bergman, qui emploie ici toute sa vision défaitiste du monde à travers le parcours de ces forains névrosés.
Cet excellent film déploie intelligemment un système métaphorique complexe, à la fois évident et invisible, qui renforce l'attrait de l'ensemble. Ce langage métaphorique se compose à la fois dans l'intrigue première (une histoire de la vie chez des saltimbanques) mais également dans les conditions des protagonistes à travers l'histoire racontée dans le film sur le clown Frost.
La mise en scène est formellement impressionnante et l'écriture ciselée.
Cet excellent film déploie intelligemment un système métaphorique complexe, à la fois évident et invisible, qui renforce l'attrait de l'ensemble. Ce langage métaphorique se compose à la fois dans l'intrigue première (une histoire de la vie chez des saltimbanques) mais également dans les conditions des protagonistes à travers l'histoire racontée dans le film sur le clown Frost.
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Re: La Nuit des forains (Ingmar Bergman - 1953)
et le traitement du son y est formidable...
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Re: La Nuit des forains (Ingmar Bergman - 1953)
Découvert le film dans un DVD avec des effets de rémanence assez honteux. C'est d'autant plus dommage que cette première collaboration avec Nykvist accouche d'une vrai splendeur visuelle avec une recherche et une invention multiple (effets dans l'eau, utilisation des miroirs, de filets, référence au cinéma muet et à l'expressionnisme...). Comme NotBillytheKid le remarque, on retrouve aussi cette recherche, cet expressionnisme du noir et blanc dans le travail, là aussi très original sur le son et le silence. Si la forme est très intéressante (le plan d'ouverture et de fin sont magnifiques aussi au passage), le scénario l'est aussi avec ce long flash back en début de film. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les 2 premiers tiers du film (jusqu'à la scène d'explication entre Anna et Alberti) et je suis moins convaincu par la fin du film. J'ai aussi trouvé l'interprétation remarquable avec mention spéciale à Harriet Anderson. Enfin ce film sorti un an avant la Strada m'a aussi par certains côtés beaucoup fait penser à Fellini.
Au final c'est pour moi un très bon film (mais Bergman a-t-il fait de mauvais films ?) qui gagnerait encore avec un master à la hauteur. 7/10
Au final c'est pour moi un très bon film (mais Bergman a-t-il fait de mauvais films ?) qui gagnerait encore avec un master à la hauteur. 7/10
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Re: La Nuit des forains (Ingmar Bergman - 1953)
Peut-être le film de Bergman que j'avais le plus envie d'aimer, a priori, et qui m'a le plus déçu... Toutes les conditions étaient réunies pour que j'adhère (le sujet, le contexte, l'image, les personnages, les acteurs...), mais, bizarrement, ça n'a pas pris plus que ça. Je lui préfère les plus "modestes" (c'est relatif, d'où les guillemets) L'Attente des femmes, Vers la joie, Jeux d'été, La Soif, et peut-être même aussi Une leçon d'amour ou Rêves de femmes... Et bien sûr le sidérant Monika, véritable choc esthétique et émotionnel pour moi (qui précède de très près - comble de la cruauté - La Nuit des forains, si je ne m'abuse...). Bref : je reverrai un de ces jours sans problème (et sans réel déplaisir) La Nuit de forains, mais sans en attendre beaucoup plus que ce que j'y ai trouvé la première fois.
Disons que Toutes ses femmes est plus qu'anecdotique, surtout en regard des films qui le précèdent (La Source et la trilogie des films dits "de chambre")... et sans parler de ceux qui lui succèdent (l'écrasant Persona, mais aussi L'Heure du loup, La Honte, Une passion...).Jihl a écrit :(mais Bergman a-t-il fait de mauvais films ?)
[Dick Laurent is dead.]