Pour moi le film parle plutôt de gens qui seraient prêt à tout pour quitter leur peau parce qu'ils s'y sentent mal, qui préféreraient encore être spectateurs de la vie d'un autre qu'acteurs de la leur. Je trouve le film drôle mais surtout très douloureux. Et pour moi il n'y a aucun mépris des personnage, au contraire une forte empathie, celui incarné par Diaz est déchirant.devenquest a écrit :Je crois que c'était surtout le pretexte pour le scénariste Charlie Kaufman de pouvoir ainsi mettre en scène la question du "comment serait on a sa place ?"
C'est vrai ça, comment serait on à la place de...John Malkovitch ?
Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
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Après, bien sûr on peut trouver le procédé embêtant ou irritant puisque Kaufman en profite pour projeter ses névroses dans le personnage de Cusack mais aussi Malkovitch par le système de l'identification.Pancake a écrit :Pour moi le film parle plutôt de gens qui seraient prêt à tout pour quitter leur peau parce qu'ils s'y sentent mal, qui préféreraient encore être spectateurs de la vie d'un autre qu'acteurs de la leur. Je trouve le film drôle mais surtout très douloureux. Et pour moi il n'y a aucun mépris des personnage, au contraire une forte empathie, celui incarné par Diaz est déchirant.devenquest a écrit :Je crois que c'était surtout le pretexte pour le scénariste Charlie Kaufman de pouvoir ainsi mettre en scène la question du "comment serait on a sa place ?"
C'est vrai ça, comment serait on à la place de...John Malkovitch ?
>> C'est ce que j'essayais de dire sans arriver à le formuler. Pour moi Kaufman a personnellement injecté ses névroses, ses problèmes (et Kaufman est loin d'être facile d'après ce que j'ai compris) à travers l'identification pour le public et le public souffre de ce que le scénariste à injecté dans son récit.
Je sais que je suis pas très compréhensible en ce moment mais tu as très bien dit ce que je voulais dire depuis le début.
Et je sens pour ma part que je vais me coucher, je me sens un peu naze depuis quelques jours.



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Je signe des deux mains, j'ajouterai qu'il s'agit aussi d'une, même plusieurs, histoires d'amours bouleversantes, une ode à l'homoparentalité aussiPancake a écrit :Pour moi le film parle plutôt de gens qui seraient prêt à tout pour quitter leur peau parce qu'ils s'y sentent mal, qui préféreraient encore être spectateurs de la vie d'un autre qu'acteurs de la leur. Je trouve le film drôle mais surtout très douloureux. Et pour moi il n'y a aucun mépris des personnage, au contraire une forte empathie, celui incarné par Diaz est déchirant.devenquest a écrit :Je crois que c'était surtout le pretexte pour le scénariste Charlie Kaufman de pouvoir ainsi mettre en scène la question du "comment serait on a sa place ?"
C'est vrai ça, comment serait on à la place de...John Malkovitch ?
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze, 1999)
J'avoue être un peu perplexe. Certes c'est original et gentiment décalé au début, un peu intriguant aussi, mais une fois que les choses se mettent en place cela commence à se traîner en longueur et à tourner en rond pour donner le sentiment, au-delà de quelques bonnes voire excellentes trouvailles (la scène avec tous les Malkovich, l'amour par procuration au travers des yeux de quelqu'un d'autre, les scènes de marionnettes), que le réalisateur et le scénariste ne vont pas jusqu'au bout du potentiel de leur matériau et se regardent le nombril dans une posture finalement irritante. Ce film a pour moi les allures d'un calcul mathématique, totalement dénué d'émotion et de chaleur, se suffisant dans l'intellectualité et l'imparabilité de sa construction autiste. De sorte que la réflexion philosophique du film sur l'être et la privation d'épanouissement identitaire n'est pour moi que lointainement intéressante, trop théorique, trop artificielle, trop antipathique dans la manière dont elle est exposée (cynisme lancinant, personnages profondément désagréables - allez, je sauve quand même celui de Cameron Diaz -, esthétique complaisante dans le cafardeux...). Cette tragicomédie finit par ennuyer et à susciter la crispation.
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze, 1999)
Demi-Lune a écrit :Ce film a pour moi les allures d'un calcul mathématique, totalement dénué d'émotion et de chaleur, se suffisant dans l'intellectualité et l'imparabilité de sa construction autiste.

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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Et ouais. L'idée de départ est astucieuse mais ce qui est dommage c'est d'avoir axé le film sur Malkovich. Ils auraient pris par exemple un politicien ou un homme d'affaire, ça aurait pu tirer le synopsis vers la farce politique ou la satire sociale, mais là en prenant un acteur aussi ringard que Malkovitch, à vrai dire, on se fout un peu de l'histoire et de son dénouement.

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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Assez d'accord avec Demi-Lune, les thématiques sont intéressantes mais certains personnages sont antipathiques. Le marionnettiste n'est qu'un loser orgueilleux et Catherine Keener fait trop la fière. J'adore le vieux patron/capitaine - "Mon sperme est une manne providentielle"
- et Cameron Diaz se tient en fille paumée. Mais vu que l'intrigue tourne quand même globalement autour du marionnettiste et de son amour contrarié pour la garce de son boulot, y a rien à faire, ça marche pas. En plus, la photographie est trop terne et correspond trop à l'humeur du marionnettiste. Si le film avait été construit sur les humeurs d'un personnage émouvant, il aurait fonctionné. Je pense d'ailleurs que Kaufman s'en est rendu compte, parce que ses scénarios suivants impliquent des caractères moins rugueux.


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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)

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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
C'est pourtant un conte cruellement juste sur la frustration, qu'elle soit sexuelle, sociale ou sentimentale.
Adaptation reprend d'ailleurs cette logique.
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Oui, mais dans Adaptation., t'as Nicolas Cage en double, dans un des meilleurs rôles de sa vie, le script est plus tordu, plus surprenant, et Spike Jonze a compris que les couleurs dans un film c'est bien. C'est un de mes 10 films préférés. Quand le jumeau fait la "grande leçon de vie" à Charlie à la fin, c'est profond, juste et émouvant. Quand l'autre reste enfermé dans un corps sans pouvoir le mouvoir à la fin de Malkovich, c'est l'échec, et ça donne pas envie. Pour moi, y a pas photo, surtout dans Malkovich, où ils ont oublié d'embaucher un directeur.

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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Pour ma part, et sur la foi de mes souvenirs (qui remontent pour chaque film à leur sortie), je préfère Being John Malkovitch à Adaptation. Le premier film, malgré ses imperfections (film reposant davantage sur les méandres et la structure rigide d'un script audacieux et presque trop rempli que sur la force des images), m'avait plus ému, peut-être à cause de ses personnages de paumés si bien campés par les acteurs, peut-être à cause de ses thèmes tournant autour de l'identité. J'avais trouvé la fin d'Adaptation plus forcée et moins émouvante. Je me souviens qu'à l'époque, Being John Malkovitch avait fait son petit effet, Malkovitch étant alors un acteur assez cotée et le film tranchant par rapport à la production américaine de 1999 du point de vue de l'originalité de son scénario.
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Constat d'échec certes, mais les leçons de vie m'ennuient. Et puis l'aspect terne ne vire pas au taciturne. C'est au contraire le moteur du pathétisme ambiant, duquel émerge une vraie humanité.Dirk Diggler a écrit :Quand l'autre reste enfermé dans un corps sans pouvoir le mouvoir à la fin de Malkovich, c'est l'échec, et ça donne pas envie.
La fin d'Adaptation, en forme d'optimisme contraint, est pourtant elle aussi assez ambigüe. Mais je suis d'accord pour dire que c'est l'un, si ce n'est le, plus grand rôle de Nicolas Cage.
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Je l'ai toujours trouvé très lumineuse. Où vois-tu une ambiguïté ?Helward a écrit :La fin d'Adaptation, en forme d'optimisme contraint, est pourtant elle aussi assez ambigüe.

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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Exact!Strum a écrit :Je me souviens qu'à l'époque, Being John Malkovitch avait fait son petit effet, Malkovitch étant alors un acteur assez cotée et le film tranchant par rapport à la production américaine de 1999 du point de vue de l'originalité de son scénario.
D'ailleurs Malkovich vaut netement plus que son image "ringarde"; son rôle dans Burn after reading le démontre - s'il en était besoin!
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Re: Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)
Malkovich ringard??
Je n'ai jamais associé ce comédien à cet adjectif. Bizarre qu'on puisse le percevoir ainsi...

Je n'ai jamais associé ce comédien à cet adjectif. Bizarre qu'on puisse le percevoir ainsi...