L'IMPERATRICE ROUGE
Découvert pour de bon ce réalisateur (j'avais tenté il y a quelques années SHANGAI GESTURE mais sans succès, la copie était surement trop mauvaise - j'ai mon petit confort...) avec ce film qui est globalement très intéressant.
On flirte souvent avec le cinéma muet, surtout dans les jeux de regard: dans la première partie Dietrich est juvénile et son regard émerveillé est prenant, comme celui du tsar complètement benet. On appuie visuellement l'indentité du personnage. Ainsi quand Dietrich sera devenue plus mature, plus femme, son regard sera séducteur. Autre aspect de ce cinéma ancien: les personnages sont très simplifiés, j'oserais preque dire "caricaturaux": Dietrich est au début la jeune innocente, son futur mari est présenté comme idiot (il en a l'air visuellement donc, mais ça ne s'arrange pas par la suite), la future maitresse de celui-ci n'est pas non plus présenté sous un bon côté, le conseiller militaire apparait tout de suite comme un mâle viril et idéal masculin. Le jeu des acteurs est un peu outré.
Tous ces détails passent quand même très bien, c'était l'époque dirons nous. En revanche je reste un peu sur ma faim quant à la compréhension du décor du palais: rempli de statues religieuses à l'aspect presque dégénéré, elles crééent une ambiance dérangeante, un peu comme si elles symbolisaient la dégénéréscence de ce système (la famille royale est inculte, illétrée, et se moque du devenir du peuple).
Visuellement c'est très luxueux. J'accroche un peu moins sur les décors mais j'ai beaucoup aimé les costumes par exemple. Et lorsque Dietrich devient séductrice c'est extrêmement efficace: la mise en scène, les lumières (

), le jeu avec les drapés, les étoffes transparentes marquent les esprits. Dietrich y est d'ailleurs extrêment sensuelle et belle, tout simplement.
Je regrette quand même que le discours soit si simplifié, qu'on ne nous montre jamais le point de vue du peuple (sinon qu'il se fait assassiner et qu'il est la victime du tsar) et surtout j'aurais bien aimé connaitre l'éprès du film, à savoir si cette impératrice était vraiment différente, ce qu'elle a fait. Ici on reste toujours du côté de la séduction (quand elle part de chez elle, avec le conseiller. Je n'ai pas vraiment ressenti la prise de conscience, la manipulation qu'elle exerce sur ses conquêtes qui la servirront à prendre le pouvoir.
Le master est très beau. C'est simple, pour un film de cette époque c'est le paradis. Belle définiton, compression invisible.
Je m'attelle dès que possible à la suite...